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4,05

sur 6199 notes
Désolée, je suis bien la seule apparemment à n'avoir pas du tout aimé ce livre.
A contre-courant des autres lecteurs.
Je ne comprends pas l'engouement pour ce livre.
Je l'ai trouvé très malsain et glauquissime.
Je n'ai pas accroché du tout.
Quelles horreurs !
Bien sûr, cette critique n'engage que moi et chacun ses goûts, personnellement je préfère lire et m'enthousiasmer pour de belles choses.
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« A la maison, il y avait quatre chambres. La mienne, celle de mon petit frère Gilles, celle de mes parents et celle des cadavres ».

La première phrase met le lecteur en condition pour tenir la forme dans ce conte cruel. le ton est donné, l'insolite s'invite avec une pointe de sarcasme et le talent d'écriture va faire le reste, gardant captif et en apnée jusqu'aux dernières pages.

Remarquable de maturité pour un premier roman, Adeline Dieudonné nous impose la violence familiale racontée à hauteur d'enfant et d'adolescente. Je dis bien «impose» car les conditions de vie de cette famille torturée par la folie paternelle sont effrayantes de crédibilité. Un père prédateur-chasseur, une mère soumise battue comme plâtre, un frère psychotique, une fillette douée qui se construit en solitude, développant des stratégies de protections et dissimulations pour vivre un quotidien dominé par la peur. Ajouter à cela des scènes fortes et traumatisantes, on obtient un petit livre concis sur l'Humanité dans tous ces états.

Bien que peu friande de cette thématique, je salue un beau savoir-faire dans la construction du suspens, dans des personnages satellites originaux et dans le portrait d'une jeune fille attachante par sa volonté, son courage et sa capacité d'amour et d'empathie. Un livre court qui percute sans fioritures superflues.

Pas étonnant qu'il se fasse remarquer en cette rentrée littéraire !
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Ce roman de la rentrée littéraire de septembre 2018 a fait couler tellement d'encre que j'ai longtemps hésité à le lire. La peur d'être déçue, en partie.
Je dois admettre que c'est une belle découverte.
La narratrice, âgée de 10 ans au début de l'histoire, n'a pas de prénom. Mais elle est attachante et nous entraîne dans son histoire.
Comme cela a été dit mainte fois, c'est un roman noir.
Mais j'ai envie de dire, comme je le dis du cinéma des frères Dardenne, que c'est l'histoire de la misère ordinaire, comme la vivent de (trop) nombreuses familles tant en France qu'en Belgique.
Il y a un petit côté surréaliste que je n'aime pas vraiment dans cette histoire, à moins qu'il s'agisse juste de la perception de la jeune narratrice.
Mais je dois admettre que passé les 100 premières pages, je n'ai plus pu refermer ce roman avant de l'avoir terminé.
Un très très bon premier roman pour cette jeune auteure.
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La vraie vie, ce n'est pas toujours celle qu'on croit..ce n'est pas toujours celle qu'on espère mais c'est certainement celle qui nous fait tenir.

Il y a des vies en suspens, des vies entre parenthèses, des vies qui ne valent pas la peine d'être vécues. Des vies qui commencent mal, des vies qui finissent mal.

La vraie vie est ailleurs...

L'histoire que nous raconte Adeline Dieudonné dépasse toute compréhension et pourtant, je crois bien que cela existe en vrai. Cette violence conjugale, cette haine viscérale qui s'ancre dans une enfance malheureuse ou dans une adolescence tourmentée, et qui éclate un beau jour...

Je n'aime pourtant pas lire ce genre d'histoire qui rappelle certains faits divers sinistres mais l'écriture d'Adeline Dieudonné m'a happée.
La quatrième de couverture dit : "D'une plume drôle et fulgurante, Adeline Dieudonné campe des personnages sauvages, entiers. Un univers acide et sensuel. Elle signe un roman coup de poing." Je ne saurais dire mieux.
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Titre : La vraie vie
Auteur : Adeline dieudonné
Année : 2018
Editeur : L'iconoclaste
Résumé : Dans ce lotissement, toutes les villas sont identiques. Excepté la sienne, un peu plus grande puisqu'elle servit de maison-témoin pendant la commercialisation du programme. Quatre chambres : une pour les parents, une pour les cadavres, une pour son frère Gilles et la sienne. le père est chasseur de gros gibier et règne sur son petit monde d'une main de fer ; la mère, elle, est transparente et Gilles, son petit frère,  a tellement changé. C'est pour lui qu'elle se bat, pour lui qu'elle est devenue une guerrière. Pour qu'il ne devienne pas comme le père, pour qu'il retrouve son sourire d'avant l'accident.
Mon humble avis : Enorme succès pour ce premier roman. D'excellentes critiques, une large couverture médiatique et des ventes qui sont certainement à l'avenant. En règle générale, je passe à côté de ce type d'ouvrage mais des chroniques d'autres blogueurs - notamment celle de ammnezik666.wordpress.com - m'ont donné envie de me plonger dans ce texte d'Adeline Dieudonné, qu'on disait fort et marquant. Et effectivement ce fut le cas. La vraie vie est un roman court, l'un de ceux qu'on qualifie généralement de roman coup de poing. Une écriture incisive, un univers glauque, une héroïne volontaire et marquante, une construction efficace font de ce premier roman une grande réussite. le tout manque un peu de densité, de précision par moment et on aurait aimé une centaine de pages de plus pour étayer le personnage du jeune frère, mais ne boudons pas notre plaisir, Adeline Dieudonné réalise un sans-faute avec ce roman accessible à tous et réellement addictif. La narratrice, dont on ne connait pas le prénom, est une adolescente évoluant dans un environnement hostile, une famille dysfonctionnelle dominée par une figure paternelle violente et perverse. La mère, qu'elle compare à une amibe, est absente, plus préoccupée par le devenir de ses chèvres que par sa propre famille. Reste le petit frère, Gilles, un gamin enjoué et naïf, dont le sourire réconcilie notre héroïne avec la vie. Un accident domestique va transformer ce petit être gracieux en un monstre froid et calculateur et c'est alors que la machine se met en route. L'adolescente, férue de physique et admirative de Marie Curie, se met en tête de remonter le temps et forte d'une intelligence supérieure et d'une volonté farouche, va organiser sa vie comme on entre en résistance. le but ? Sauver ce petit frère, le retirer des griffes du père et tenter de redonner une voix et un regard humain à ce gamin qu'elle aime tant. Passionnant.
J'achète ? : Personne n'aura attendu cette petite chronique pour se ruer sur ce roman. Je comprends l'engouement pour ce texte efficace et oppressant sur les terreurs de l'enfance. A découvrir.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Un roman étonnant et percutant difficile à lâcher une fois commencé.

On suit une jeune narratrice de 10 ans (son prénom n'est jamais prononcé). Elle vit dans un quartier appelé le démo. Dans sa maison, il y a une chambre pour chacun mais aussi une pour les trophées. Une pièce terrifiante et objet de craintes et de fantasmes de la part des enfants, où le père entrepose ses trophées de chasse. La violence dégouline peu à peu dans le récit.
Le père a la main lourde et frappe régulièrement sa femme qui n'ose se plaindre et se réfugie dans l'amour de ses chèvres.
Notre petite narratrice s'échappe de ce quotidien morose et sordide en allant jouer à la casse à proximité où elle laisse son imagination vagabonder. Elle est sympa cette gamine et touchante. Surtout elle adore son petit frère Gilles qui est aussi un chouette gamin.
Leur petit plaisir est d'acheter une glace au marchand ambulant. Mais un jour le pauvre glacier est victime d'un terrible accident sous les yeux des enfants.
A partir de ce moment, le récit bascule complètement et devient addictif. Gilles est traumatisé et ses parents ne s'occupent pas de lui. Seule la petite narratrice tente de sauver son frère notamment en inventant une machine à remonter le temps.
Roman initiatique (le récit se déroule sur 5 ans). La petite est passionnée par les sciences et c'est cette passion qui la maintiendra en vie.
Le récit est éprouvant. J'ai serré le poing plusieurs fois et j'ai eu une boule dans la gorge m'attendant au pire à chaque ligne.
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Un petit roman extrêmement difficile à classer. Enfance, humour, suspense, angoisse, fantaisie, drame social. Il y a un peu de tout cela dans La vraie vie.
Cela commence avec les souvenirs d'enfance d'une jeune femme, très protectrice de son petit frère Gilles, confrontée à un climat familial détestable. Une mère quasiment absente, qu'elle traite d' « amibe » ; un père obsédé par la chasse aux gros animaux, brutal, violent et maltraitant sa femme. Une ambiance où sourde l'angoisse de la prochaine colère paternelle.
Et, malgré tout, les moments de vies de tous les enfants du monde, partant à l'aventure à deux pas de chez eux dans une casse automobile ou chez une ancienne presque magicienne.
Tout cela s'interrompt lorsque le glacier qui venait rythmer, avec son camion et ses cônes vanille – fraise, la valse des jours, meurt tué par l'explosion du siphon de la crème chantilly, sous les yeux des deux enfants. Gilles, du coup, change du tout au tout. Il se referme et semble habité par la "hyène", ce trophée de chasse parental qui semble empli de haine.
Sa grande sœur décide alors de construire une machine à remonter le temps pour revenir aux jours heureux d'avant l'accident. D'où une passion dévorante pour la physique quantique, matière que lui enseigne un professeur cloîtré dans son pavillon à l'autre bout de la cité.

Déroutant, bien construit, addictif, ce petit livre a bien du mérite. Il parvient à faire passer avec légèreté des thèmes sombres et un univers fermé. Une belle réussite.
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Comme "Lucy" de Pete Fromm ou "Turtle" de Gabriel Tallent, L'héroïne est une battante ! Une sacré battante même qui ne cherche qu'à aider son frère, le sauver de sa part d'ombre. Et quelle énergie ! C'est stupéfiant ! le texte est nerveux, dense, plein de peps et de poésie. Mon identification a été complète ! J'ai été pendant 150 pages cette gamine qui cherche par tous les moyens à s'en sortir et qui va chercher au fond d'elle même les ressources dont elle dispose. Je la quitte à regret. Un roman fort !
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Pour une fois tant de prix littéraires mérités, c'est si rare !

Alors ce livre est un vrai coup de poing. Comment voir la violence conjugale à travers l'oeil d'un enfant ? Pas facile d'inventer un nouveau langage imagé qui puise dans les contes et légendes de notre enfance. Adeline Dieudonné y réussit merveilleusement bien. Je suis époustouflée par cet exploit alors qu'elle se déclare être une écrivaine « débutante » ! Elle fait exploser avec son imagination tout un tas de barrières en explorant la violence familiale. Mais attention, ici ni opportunisme, ni écriture déguisée d'images trash pour exploiter un sujet à la mode. Ce qui donne chez d'autres écrivains des livres avec quelques images empesées et des lèvres violettes, mais des histoires qui sonnent forcément faux, est ici d'une beauté sauvage et animale !

Dans une interview, elle dit écrire sur du gros métal, du gros son. Une musique dont elle avait des a priori mais qui la connecte finalement extrêmement bien à des personnages et des émotions explosives. Ils ont bon goût les lycéens, quel choix audacieux et excellent ! Preuve que l'on peut les formater autant que l'on veut avec une littérature pseudo-rebelle bourgeoise, rien n'y fait. Ils peuvent avoir leur propre opinion et prendre un chemin de traverse pourvu qu'on les y mène avec intelligence et sensibilité.

Car c'est un livre d'une très grande intelligence. Tellement sauvage, tellement primitif, tellement libéré. Elle réussit à nous toucher tout en abordant la frange douloureuse de la sauvagerie humaine, à décrire ce qu'un enfant construit comme échafaudage imaginaire pour surmonter cette violence, la mort, ce qu'un enfant fait pour ne pas finir accroché sur un mur comme la défense d'éléphant que son père violent idolâtre, son plus beau trophée de chasse ! Même quand elle aborde la découverte de l'orgasme, c'est d'une beauté tranchante avec les explications scientifiques quand le corps est en proie à un orgasme d'une puissance atomique !

Vraiment un excellent livre qu'il faut absolument lire. Il est rare qu'un premier roman me saisisse autant ! On est entraîné avec une puissance décoiffante dans ce monde de l'enfance avec la découverte de la violence, du monde adulte. Les barrières que l'on construit. On découvre comme une fille depuis ses dix ans jusqu'à ses quinze ans se construit une carapace de fer grâce à son imagination et à une soif d'apprentissage puisque elle se jette à corps perdu dans l'apprentissage des sciences. Pas parce qu'elle y est contrainte, mais parce qu'elle est drôlement motivée. Ce passage à l'âge adulte rarement exploité en littérature n'a, il me semble, jamais été exploité avec un langage aussi intelligent.

Je plante une plume glorieuse et brillante sur la tête de cet animal gargantuesque qu'Adeline Dieudonné a inventé avec brio !

Et bravo à cette maison d'édition pour ce choix audacieux et drôlement tranchant. Gageons que ce livre va s'inscrire dans la durée et rentrera dans le panthéon des livres qui explorent la violence conjugale avec brio et intelligence.

Je mets 4,5 mais j'avoue avoir hésité avec un 4,75/5 car c'est un premier roman drôlement réussi pour le roman d'une écrivaine sans expérience. Elle rentre pour moi dans le panthéon des écrivaines douées de sa génération ! J'attends avec impatience son prochain livre !

4,5/5
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La réalité est parfois si cruelle qu'il est préférable de la fuir. Mieux vaut fermer les yeux et se retrancher dans son petit monde peuplé de créatures fantastiques. La jeune narratrice de la « vraie vie » craint les colères de son père, un être taciturne et violent, qui collectionne les armes et les trophées de chasse. Pour protéger son petit frère Gilles, elle lui invente de jolies histoires. Leur mère, une personne si effacée qu'elle en est devenue transparente, ne leur est d'aucun secours. Quand ils parviennent à esquiver l'ire paternelle, les enfants rendent visite à leur mystérieuse voisine ou jouent dans une voiture déglinguée. Mais un accident terrible va briser leur innocence et mettre un terme précoce à leur enfance cabossée.

Le premier chapitre a suffi à me convaincre des qualités de ce premier roman. le ton alterne entre le conte et le récit d'enfant. Les sujets sont graves (l'emprise d'un père, la violence sous toutes ses formes, la tristesse d'un lotissement de pavillons gris « alignés comme des pierres tombales ») mais le ton reste léger. Les bouillonnements d'émotions (la peur, la colère, la haine) sont incarnés par les animaux empaillés dans la salle des trophées de chasse. L'objectif est de venir à bout des bas instincts, de la bestialité, celle que l'on ressent comme celle d'autrui, que l'on subit. Fuir n'est pas toujours la solution, et s'il n'est pas possible de modifier le cours des événements, il faut savoir affronter la sauvagerie. Car la frontière qui nous sépare de la peur et de la souffrance est ténue. La narratrice est un personnage attachant. Belle, rebelle, dévouée à la protection de son petit frère, nous la suivons dans son entrée dans la puberté. Dans sa reconquête d'une enfance perdue, c'est une femme qui va naitre. Un roman captivant qui a su me surprendre.
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