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Critique de Renod


Renod
17 septembre 2018
La réalité est parfois si cruelle qu'il est préférable de la fuir. Mieux vaut fermer les yeux et se retrancher dans son petit monde peuplé de créatures fantastiques. La jeune narratrice de la « vraie vie » craint les colères de son père, un être taciturne et violent, qui collectionne les armes et les trophées de chasse. Pour protéger son petit frère Gilles, elle lui invente de jolies histoires. Leur mère, une personne si effacée qu'elle en est devenue transparente, ne leur est d'aucun secours. Quand ils parviennent à esquiver l'ire paternelle, les enfants rendent visite à leur mystérieuse voisine ou jouent dans une voiture déglinguée. Mais un accident terrible va briser leur innocence et mettre un terme précoce à leur enfance cabossée.

Le premier chapitre a suffi à me convaincre des qualités de ce premier roman. le ton alterne entre le conte et le récit d'enfant. Les sujets sont graves (l'emprise d'un père, la violence sous toutes ses formes, la tristesse d'un lotissement de pavillons gris « alignés comme des pierres tombales ») mais le ton reste léger. Les bouillonnements d'émotions (la peur, la colère, la haine) sont incarnés par les animaux empaillés dans la salle des trophées de chasse. L'objectif est de venir à bout des bas instincts, de la bestialité, celle que l'on ressent comme celle d'autrui, que l'on subit. Fuir n'est pas toujours la solution, et s'il n'est pas possible de modifier le cours des événements, il faut savoir affronter la sauvagerie. Car la frontière qui nous sépare de la peur et de la souffrance est ténue. La narratrice est un personnage attachant. Belle, rebelle, dévouée à la protection de son petit frère, nous la suivons dans son entrée dans la puberté. Dans sa reconquête d'une enfance perdue, c'est une femme qui va naitre. Un roman captivant qui a su me surprendre.
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