J'avais l'habitude de venir voir Sauvage, avant le crépuscule.
J'aimais le regarder trotter dans le pré.
Son pelage noir luisant et sa crinière le rendaient aussi majestueux qu'un impressionnant.
Personne ne le montait.
Il avait remboursé le prêt pour son appartement et possédait un petit coussin d'économies sur un livret à la banque, l'héritage de ses parents, décédés dans un accident de voiture lorsqu'il avait vingt ans. Financièrement, il se portait mieux que beaucoup de gens de son âge, mais cela ne lui semblait pas très enviable. A choisir, il aurait préféré avoir toutes les dettes du monde et ses parents toujours en vie. Mais cela ne fonctionnait pas comme ça.
En cherchant à vous imposer, vous prenez la position haute. C'est la position du risque maximum car elle vous oblige à prouver la réalité de vos compétences et finalement vous vous retrouvez en position basse, en position de faiblesse et vous perdez le contrôle. [...]
Dès lors, nous recherchons avec Sophie un objectif minimal pour aller dans la direction du changement souhaité. Après quelques tatônnements, nous tombons d'accord sur le fait de questionner son interlocuteur ("pour le pousser dans ses retranchements").
Ma stratégie va consister à faire lâcher le contrôle de Sophie pour paradoxalement le conserver. Pour y arriver, je lui fait expérimenter la position basse, qui, je le rappelle, est une position stratégique. De manière paradoxale, c'est en prenant la position basse qu'elle va conserver le contrôle de l'échange. (p. 92)
Je te veux et l'idée que quelqu'un d'autre puisse t'avoir est comme un couteau planté dans mon âme sombre.
La grand-mère nous décocha un dernier et long regard chargé de mépris, glissa la clé de la chambre dans la main de maman et sortit.
Il y avait une question qui éclipsait toutes les autres. Pourquoi ?
Pourquoi nous avait-on amenés dans cette maison ?
Ce n'était pas un asile, ce n'était pas un refuge, ce n'était pas un sanctuaire. Maman avait certainement dû savoir ce qui se passerait et pourtant elle nous y avait conduits au coeur de la nuit.
Les cafés et restaurants avaient baissé le rideau, et les rares passants pressaient le pas, tête baissée, sac à l’épaule, comme une colonie de fourmis cherchant désespérément à trouver un abri avant la tempête qui s’annonçait.
– Et là, c’est le moment où les zombies débarquent, c’est ça ? marmonna Reid.
Tu sens... le paradis. J'ai dormi de ton côté du lit, car l'oreiller avait ton odeur.
Je filme l'humour naturel du monde.
[…] il est possible que certains humains puissent survivre aux neurovirus. Ceux, dit-elle, qui sont capables d’accepter le contact avec le Serpent Cosmique, d’accepter leur état multi-identitaire et la nature du cerveau humain, ceux-là ont d’après elle une chance de passer au travers des mailles du filet, du réseau que les jumelles, et leurs descendants, vont tisser entre eux, et toutes choses dans l’univers…
Rivière aux lames d'or aussi tranchantes que des serpes. Torrent de tristesse dans un mouchoir de dentelles. Océan de satin, bleu comme la cape qui nimbait le corps de Cire sur la scène de Plein-Ciel.
- Ça va ? Tu t'es pris une méga schtroumpf sur ta schtroumpf !
- Hein ?
Pour ce roman, je n’ai guère eu besoin de faire des recherches. J’ai tissé l’ombre du personnage principal durant un quart de siècle. Il était aussi réel que cette lune qui semble emballer les nuits blanches pour les offrir comme cadeaux le jour de la libération. Seules les jeunes fées et la peur des papillons disposent d’une totale liberté. L’arbre vit la tête dans les nuages et apporte la pluie. L’eau des puits s’agite par peur de la sécheresse, l’homme compte les trahisons sur un échiquier et rit : Que Dieu nous préserve de pire encore !
Tant qu'il avait eu de l'argent, le prix des choses n'avait été que leur prolongement obscur mais, peu à peu, le prix s'était transformé en un spectre menaçant qui empêchait d'approcher des marchandises.Les objets péniblement acquis se cassaient ou s'ébréchaient.D'autres tombaient en panne.
Schulz avait alors décidé de se passer de tout, même de l'essentiel afin de ne pas s'engager dans cette pâte faite des choses et de ce qu'elles coûtent. Il portait des habits élimés.Il avait su apprécier les bonnes choses mais, sans argent, les sensations s'émoussent.
- Salut Toine, ça marche les canassons ?
- Ça marche pas, ça trotte et ça galope.
Les pères sont des territoires secrets, des forteresses silencieuses. Les pères sont là, posés sur le chemin de leurs enfants comme des mégalithes énigmatiques. Ils peuvent rester silencieux, ils peuvent. parler, on ne connaît jamais leurs secrets, leurs doutes, leurs joies, ni leurs intimes tristesses. On voudrait se souvenir de tout pour être moins triste, pour remplir de vie ce vide soudain que tu laisses.
Verdun n'est qu'une grosse tique qui ne nous lâche jamais des yeux, pestait Jérémy, elle fait chier.
Sévère mais juste
Hier soir, je rentre chez moi... Qu'est-ce que j'apprends ?
J'apprends que le chat avait mangé la pâtée du chien...
Ah, mon vieux ! J'ai mis le chat dehors.
Là-dessus, qu'est-ce que j'apprends ?
J'apprends que le chien avait mangé la côtelette de ma femme...
Ah, mon vieux ! J'ai mis le chien dehors.
Là-dessus, qu'est-ce que j'apprends ?
Que ma femme avait mangé mon beefsteack.
Ah, mon vieux !... J'ai mis ma femme dehors.
Là-dessus, qu'est-ce que je découvre ?
Que le lait que j'avais bu le matin était celui du chat.
Ah, mon vieux !... J'ai fait rentrer tout le monde…
Et je suis sorti.
Sévère… mais juste.
En réalité, ça ne marche pas comme ça. Quand la vie te donne des citrons,cherche dans les yeux de qui tu iras les presser.
Ma belle Fallon...l'ambre de tes yeux est la lumière qui illumine ma vie.
Parfois, dans ce monde étrange, deux personnes sans importance se rencontrent et vivent des choses extraordinaires que personne ne voit, mais elles les vivent quand même.