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4,05

sur 6199 notes
Avec mon lycée, je participe à un Prix littéraire organisé par la SRIAS B F C (l'Action sociale en Bourgogne Franche-Comté), on doit lire au moins 4 romans parmi une sélection de 10 livres. Avant de partir en vacances, j'en ai choisi deux dont celui-ci. Je l'ai lu en une soirée, captivée par cette histoire hors norme. Je ne m'attendais pas à une telle histoire je dois dire et je reste encore, quelques jours après ma lecture, hésitante sur mes impressions.

Je ne sais pas si j'ai aimé… Je dirais que le roman m'a perturbée, mise mal à l'aise. Ce personnage qui parle à la première personne tout au long du roman sans qu'on sache comment elle s'appelle, est étonnante, forte, courageuse, lucide et intelligente, c'est le moins qu'on puisse dire. Mais ce qu'elle raconte, la famille qu'elle décrit est épouvantable. Entre le moment où la vie de son petit frère bascule et la fin qui sonne comme une libération, la jeune narratrice ne nous épargne rien : la présence de ce père, sorte de croquemitaine terrifiant et violent (le passage le plus emblématique et celui où il emmène ses enfants à une partie de chasse la nuit…), la présence/absence de la mère victime expiatoire de toutes les frustrations du père (on aimerait la secouer et l'obliger à porter plainte contre ce type), la dérive de ce petit frère dont on n'aimerait pas lui confier le moindre animal ( pourquoi personne ne l'a emmené voir un psy ?!) et l'obstination de cette adolescente à vouloir trouver un moyen pour sauver son petit frère et qui cherche la rédemption de celui-ci dans les mystères de la physique. Et personne, personne dans ce quartier perdu ne voit ce qui se passe dans cette famille dysfonctionnelle.

Je ne sais toujours pas si j'ai aimé, par contre ce roman me restera longtemps en mémoire par sa capacité à m'avoir entraînée dans l'univers de cette auteure dont c'est le premier roman. Et quel roman !

Challenge Plumes féminines 2020.
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Avertissement : chronique un brin chauvine … Une fois n’est pas coutume. Une fois, dis.

Adeline Dieudonné, vous n'connaissez pas ? Vraiment ? Mais vous n'écoutez jamais la radio ???

Parce qu'ici on nous a rabâché les oreilles pendant des semaines et des semaines avec ce premier roman. Et il devenait de plus en plus gênant d'avouer à mes amis lecteurs que non je n'avais pas encore lu Adeline Dieudonné, mais promis juré je le ferai dès que possible …

Alors voilà c'est fait. Bon au début j'ai un peu flippé, je me suis demandé où j'étais tombée. Une narratrice sans pitié avec sa mère qu'elle décrit avec méchanceté. J'ai commencé à paniquer. Merde, Amélie Nothomb fait des émules. Au secours. Un père complétement déjanté, qui accumule les cadavres des bêtes qu'il a tuées comme des trophées (normal il est chasseur) dans une chambre à l'étage, et je me suis dit tiens non voilà plutôt la version francophone de Lize Spit … Et je me suis dit que décidemment j'habitais un étrange pays, avec ces petites maisons quatre façades bien propres, ces pelouses tondues à ras, ces barbecues du dimanche. Tout semble si tranquille dans ces maisons et pourtant elles sont le nid douillet de bien des psychoses et de bien des névroses.

Mais oufti, je faisais fausse route … Assez vite un accident survient – je n'en dirai pas plus - et d'un coup, d'un seul, mon opinion a changé. Je me suis complétement prise d'amitié pour la narratrice, j'ai partagé son chagrin pour son petit frère, et moi aussi je voulais revenir en arrière et sauver ce gamin perdu à tout prix … A partir de là j'étais conquise et j'ai dévoré la suite de ce roman poignant, bestial et presque immoral, mais tellement touchant, tellement sensible.

Décidemment, après Victoire de Changy et son très beau « L’île longue », mon petit pays – et n’y voyez aucune allusion malheureuse au roman de Gaël Faye – nous gâte avec Adeline. Deux femmes, deux auteures à l’écriture très différente. Preuve que la créativité est toujours vivace au pays de la frite (non, ce n’est pas la France, malgré les French fries des Américains) et du chocolat (et non non non, la Suisse n’est pas le pays du chocolat).

Alors, un tout grand bravo Madame Adeline Dieudonné (je n'oublierai pas votre nom de sitôt) pour cette très belle histoire. Et un tout grand merci de l'avoir écrite, car j'ai envie de croire que vous y avez mis « tout ce qui nous fait peur, comme ça on est sûr que ça n'arrive pas dans la vraie vie ».
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Beaucoup entendu parler de ce premier roman, et le moins que l'on puisse dire, il est réussi. Puissant, émouvant, et violent à la fois.
J'ai parfois un peu de mal avec les scènes de violence et de cruauté. J'ai ragé contre ce type et soulagée quand il a eu la monnaie de sa pièce.
La gamine est d'un courage et d'une ténacité presque inouïs, mais n'est ce déjà pas l'instinct de survie qui l'a porté jusqu'au bout de son "rêve".
J'ai apprécié la qualité du style, et je vais suivre cette auteure belge qui semble avoir plus d'un roman dans son sac.
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Vous avez déjà lu un livre en apnée, vous ? Sans respirer, ou alors comme si vous haletiez après un effort, à la recherche d'air ?

Sans vous arrêter aux points, ni marquer une brève pause aux virgules ?

Lire de la même manière qu'un assoiffé avalerait une bouteille d'eau ?

C'est ce que je viens de faire avec ce roman d'une compatriote : 270 pages sans respirer, sans lever le nez de ma lecture, le monde pouvant s'écrouler tant j'étais captivée par les personnages et leur vie.

Une fois de plus, je suis descendue dans une famille où la mère est une amibe et le père un crétin bas de plafond qui ne pense qu'à chasser et exposer des trophées des animaux abattus.

Bon, qu'on ne soit pas très malin, ce n'est pas si grave, mais le problème vient du fait que le père, en plus d'être un abruti, est violent, brutal avec sa femme, piquant des colères monumentales pour un oui ou pour un non, regardant à peine ses deux gosses, une fille, l'aînée (10 ans au début du récit), et un garçon, Gilles, de 4 ans son cadet.

Si on ne parlait pas des célèbres smoutebollen (croustillons, friandise typiquement bruxelloise), on aurait pu se croire dans l'Amérique profonde, celle qui a votée pour Troumpette et qui l'encense.

Une fois que j'ai commencé à lire le récit de cette jeune narratrice, plus moyen de décoller du récit que j'ai dévoré avec passion, mais aussi avec les tripes nouées tant j'avais peur pour elle et pour son petit frère.

Et puis, il y a eu l'accident et Gilles s'est mis à changer, comme si la hyène empaillée de leur père s'était emparée de son esprit. Ça pourrait paraître drôle, mais l'image est parfaite pour exprimer le changement dans la tête de son petit frère et l'éloignement qu'il va prendre d'avec sa grande soeur.

On pourrait croire qu'à pousser sur un terreau aussi pourave, les enfants ne s'en sortiraient pas, mais si Gilles commence à virer du côté obscur de la Force, sorte de mini-clone de son père, notre narratrice va élever son esprit et son cerveau bien au-delà de ce que le commun des élèves est capable de faire, et là, ça devient de plus en plus dangereux car les gens médiocres n'aiment pas les intellos ou ceux qui s'élèvent au-dessus de leur condition.

J'ai vibré pour les enfants, j'ai eu peur pour eux, j'ai tremblé pour la narratrice, je l'ai regardée grandir et devenir une adolescente, avec les formes qui vont avec, les hormones qui s'emballent, son obsession pour un voisin, beau mâle (et plus crédible que l'histoire d'amour neuneu entre N-O-L-A chérie et Harry Quebert).

Avec des phrases courtes, l'auteure nous fait entrer de suite dans son récit qui commence avec un peu d'insouciance avant qu'on ne pénètre un peu plus dans la phyché du père et de sa violence latente.

Pas de temps mort, les années passent, jusqu'au 16 ans de notre narratrice et là, j'avais déjà eu le palpitant malmené, les tripes tordues et nouées, avant que l'auteur ne me malmène encore plus, comme si c'était possible.

Je n'aurai qu'un mot pour qualifier ce roman : MAGNIFIQUE !

Un roman brutal, mais bourré d'émotions, de sentiments, qu'ils soient violents ou tendres et un tempo de lecture qui ne ménage pas son lecteur tant il ne veut pas quitter cette gamine qu'on aimerait protéger, prendre dans ses bras, consoler, lui dire que son enfance, même volée, pourra lui servir dans la vie car elle sera plus forte que tout les autres.

D'ailleurs, durant le récit, les divers événements vont la faire grandir et l'un d'entre eux, plus particulièrement, vont la faire évoluer et quitter son statut de petite fille peureuse et faire d'elle ce qu'elle sera véritablement : ni proie, ni prédateur.

Un récit bouleversant qui vous happe dès le départ et ne vous lâche plus, jusqu'à la fin, qui vient comme une délivrance, tant votre coeur, vos tripes, vos poumons, n'en peuvent plus.

Un coup de coeur qui me laisse le coeur en vrac.

Vite, un Oui-Oui chez les pingouins à lire !


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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OUH ! Quelle claque ! La narratrice est une petite fille d'une dizaine d'année. Elle veille sur son petit frère, Gilles, âgé de 6 ans. Ils vivent dans un quartier pavillonnaire, où toutes les maisons se ressemblent. La leur est juste un peu plus grande avec un plus grand jardin.

Chacun vaque à ses occupations, sans s'occuper du voisin. le père est très violent à l'encontre de la mère, qui a pour passion ses chèvres dont elle s'occupe avec amour, au détriment de ses enfants. Les enfants fuient se réfugier dans leur chambre lorsque la violence tombe sur la mère de famille.

Un accident survient, traumatisant les enfants. Cependant, la petite fille ne veut pas que son frère se fasse « vampiriser » par la hyène, animal qui trône parmi d'autres, dans une pièce, trophées de chasse de leur père, et dont elle a très peur. Elle va tout faire pour que son frère sorte de l'inconscient dans lequel il se trouve après cet accident, pour que la vermine cesse son travail de sape sur Gilles. Elle va devoir louvoyer vis-à-vis de son père, pour gagner la liberté dont elle a besoin pour mener à bien son grand projet de sauver son frère à tout prix. Elle se bat pour son frère mais aussi pour elle, car elle ne veut surtout pas devenir une amibe, comme sa mère.

Adeline DIEUDONNE nous emmène dans un monde glauque, où la violence règne. Il y a beaucoup de similitudes dans son livre avec celui de Gabriel TALLENT, « Abolute Darling », tant au niveau de l'écriture que du suspens. Il se lit vite, car il est court, mais rien ne manque. On est vraiment happée par l'histoire. Si vous voulez savoir comment va se terminer ce roman, il vous faudra vous plonger dedans, vous ne le regretterez pas.

Un très bon premier roman. Ils font fort cette année les nouveaux auteurs ! C'est réjouissant.

Bon… si quelqu'un a une idée de lecture un peu plus légère… je suis preneuse.
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C'est l'histoire d'une ado qui essaie de s'en sortir, un père violent accro à la chasse, une mère aussi éveillée qu'une amibe, le traumatisme qu'elle essaie de guérir chez son jeune frère Gilles en construisant une machine à remonter le temps avec l'aide de la vieille Monica dans le labyrinthe de voitures cassées...

Mais ce qui me stupéfie, c'est la manière dont elle raconte, des mots qui percutent, qui font si bien vivre tout son ressenti.

Chapeau bas, Adeline Dieudonné et on espère que vous en écrirez bien d'autres!
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Montaigne, Les Essais: 52 critiques
Dostoïevski, Les Frères Karamazov: 116 critiques
Shakespeare, Roméo et Juliette: 317 critiques
Adeline Dieudonné, La vraie vie: 945 critiques

On est sérieux là?
On ne devrait pas réfléchir un peu sur la quantification sur Babelio?
Ce n'est pas que je veux faire mon intello. Ni que je n'ai pas aimé ce roman, qui est excellent. Moi aussi je suis soutenu dans ma lecture par les likes et les défis. Mais là on entre dans une autre dimension.
Alors comment ça se fait ?
Je crois que c'est dû à la proximité. Ce lotissement bon marché en plein champ, on s'y croirait. L'horreur naît du plus ordinaire, du plus quotidien. Elle est là, toute proche, tapie dans la médiocrité, l'insignifiance, et le manque de liens affectifs.
Le thème est assez classique. Quelqu'un émerge et tente de se sortir de ce merdier. À propos de merdier, on pense à La merditude des choses ou C'est arrivé près de chez vous, l'humour en moins.
Et donc nous nous identifions très facilement à la narratrice, qui en élargissant son horizon constate qu'elle n'est pas seule à fréquenter l'horreur.
Et voilà, je n'ai pas pu m'empêcher : j'ai écrit une 946e critique.
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De quelle couleur est la Vraie Vie. En couleurs, en noir et blanc, ou en noir tout court. Tout dépend de celui qui la dirige et la subit.

Si ce roman est glauque, il n'en demeure pas moins le reflet d'une certaine réalité. Dès le départ il bascule dans l'horreur. le décès accidentel du marchand de glaces provoque un tel choc que Gilles sombre dans un monde dont sa soeur n'a plus accès. Un projet fou nait dans l'esprit de la jeune fille. Construire d'une machine à remonter le temps comme dans le film " Retour vers le futur " afin de ramener à la vie le marchand de glaces et percer la bulle dans laquelle Gilles s'est enfermée. Consciente que ce retour improbable n'aura pas lieu, le temps poursuit inexorablement son oeuvre.

Car enfin, qu'est ce la Vraie Vie ? Les familles heureuses faites de joie, de bonheur, de rire et de bien être pour des enfants dont les parents ne sont qu'amour, patience et compréhension ? Celle où l'ombre du malheur s'installe sournoisement dans la violence d'un père autoritaire, plus monstrueux que les bêtes abattues lors de ses périples et qui trônent dans " la chambre des morts " ?

Non, La Vraie Vie n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Et celle de la narratrice n'est qu'une suite combats. Un père tellement violent, pervers, humiliant envers sa femme, que cette dernière s'attache aux animaux à défaut de ne pouvoir s'attacher à son mari. Partir ? Impossible et Adeline Depardieu le décrit très bien dans ce roman. Elle parle de la violence faites aux femmes et honnêtement, je ne trouve pas qu'elle ait exagérée ce qu'ont subi fille et mère, y compris la traque hallucinée dans les bois pour sauver sa peau de la folie de son père.
La Vraie Vie que dépeint l'auteure vire au drame dont l'issue fatale en fera un cas de légitime défense.

Merci à Adeline Depardieu pour ce roman toujours d'actualité.
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Comment ne pas être touchée par ce roman !? Adeline Dieudonné réussit à préserver toute la magie et la naïveté de l'enfance tout en y associant l'abjecte réalité de la violence familiale. La barbarie réelle et symbolique jaillit à chaque page et pourtant c'est le poignant lien d'amour qui unit la narratrice à son petit frère qui domine le roman. La tendresse égrénne sa force magique tout au long des pages. Ainsi, malgré l'univers noir de cette famille et les forces obscures qui se dégagent des trophées du père, notamment de la hyène qui " dévore" l'âme de Gilles,c'est un roman lumineux car il transmet la force créatrice de l'espoir et de l'amour. Il n'est pas étonnant que La vraie vie ait remporté autant de prix en 2018!. Un beau coup de coeur.
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Ce matin j'ai ouvert ce livre et il m'a happé dès les premières lignes. Il faisait si beau dehors et si noir dans ses pages... L'écriture est puissante, belle, intelligente.
Les phrases ne sont pas que des mots...il y a une puissance d'évocation dans ces lignes. On s'accroche au livre. On voit ce père en viandard sans limite, la mère amibe désespérée, qui survit dans ce milieu hostile : les murs de sa maison, où vit un monstre....
Et il y a Gilles au sourire plein de dents de lait. Il y a Elle, surtout, elle qui voudrait rembobiner l'histoire avant que la Chantilly ne détruise le peu de son bonheur. Elle, qui raconte sa vie et la peur. Cette peur sauvage et sanguinaire qui ne va pas nous lâcher de tout le livre.
Un livre qui chamboule parce tout semble tellement vrai.
Tellement la vie, quand elle dérape.
Un roman fort.
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