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4,05

sur 6199 notes
Bien sûr ce roman ne m'était pas inconnu , bien sur je savais qu'il avait reçu de nombreuses récompenses, que c'était un premier roman mais il aura fallu un challenge pour que je me décide à l'ouvrir et je ne l'ai plus lâché ..
Un premier roman de cette qualité je n'en ai pas lu souvent, un roman de cette qualité là non plus pour être honnête.
Un lotissement des années 1970, les parents et leurs 2 enfants. le père est un chasseur toujours à l'affut, la mère est une femme apeurée qui essaye de passer inaperçue. Gilles est le plus jeune des enfants , toujours le sourire aux lèvres et le rire claironnant , sa soeur ainée est là pour lui , toujours . Et un jour le drame , Gilles perd son sourire , la hyène se réveille et le monde e met à tourner à l'envers...
Un roman mené de main de maitre, digne des plus grands thrillers, un roman tout à la fois d'une violence inouie et d'une tendresse palpable entre les lignes.
Une lecture inoubliable.
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La vraie vie.
Oui celle que l'on voit et éprouve tous les jours, celle qui n'a pas de couleur, ni rose ni noir.
Oui c'est cette vie qu'Adeline Dieudonné dépeint ici avec beaucoup de talent pour un premier roman qui a logiquement raflé de nombreux prix littéraire.
La vie d'une famille qui végète entre la violence du père et le détachement de la mère. Une violence latente omniprésente et vécue de manière graduelle jusqu'au final magistral.
Car oui ce final entouré de quelque chose de fantastique ou hallucinatoire vaut à lui seul le détour.
Une découverte choc qui ne laissera aucuns lecteurs insensibles.

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Une fillette vit avec son jeune frère et leurs parents dans le lotissement d'une petite bourgade.
"Qui aime bien châtie bien" prétend un dicton. Ici, les coups dont la mère est victime n'ont cependant rien de bienveillant. Ils sont surtout la conséquence de fêlures chez son époux. Pour lui, la chasse est un exutoire efficace mais insuffisant. Heureusement la jeune fille est pleine de ressources : son imagination, puis son intelligence l'aideront à supporter cet environnement violent et hostile. On pressent tout au long du livre que ces qualités ne lui suffiront peut-être pas, et il faut attendre la fin pour savoir ce qu'il en est.

Plus que le suspense, c'est la manière dont Adeline Dieudonné nous accompagne dans la vie et dans l'esprit de la fillette qui captive. Ce roman est violent mais plein de finesse, et prometteur pour cette nouvelle auteure.
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Faites confiance à Adeline Dieudonné, elle vous embarque dans La vraie vie, elle ne vous lâchera pas tout comme vous vous ne pourrez la lâcher. C'est grinçant, percutant, scientifiquement prouvé. Une ado de 11 puis 12 puis 13 ans va se mettre en quatre pour retrouver le rire perdu de son petit frère de quatre ans plus jeune. Courageuse, déterminée, persévérante, elle va tenter de construire la machine à remonter le temps qui va effacer l'accident du marchand de glace et recoller le rire sur la bouche du petit frère.
Un roman puissant, un souffle qui emporte et nous fait croire, à tort, qu'il n'est ici question que de jeux et d'occupations d'enfants.
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Grandir, c'est devenir soi, faire des choix, exprimer des refus. C'est aussi refuser le rire sardonique de la hyène quand frappe le destin. Chercher à en inverser le sens, quitte à remonter le temps. Par la magie -mais seuls les tout petits peuvent y croire- ou par la physique.

Il faut devenir Marie Curie ou rien.

La jeune héroïne de la Vraie Vie en fait l'expérience quand son petit frère adoré, à la suite d'un traumatisme brutal, est frappé par le même mauvais sort qui a fait de son père un ogre domestique redoutable, père pervers, mari violent, viandard impénitent..

Aussi la jeune narratrice prend-elle son éducation en main: il faut faire vite et agir "sur la pointe des pieds". Inutile d'alerter le chasseur paternel qui ne dort jamais que d'une oreille...

Il s'agit de gagner de vitesse la violence et le crime, d'en arrêter le cours, de guérir le petit Gilles de la méchanceté qui le ronge.

Il s'agit aussi de sauver sa propre peau car il n'est pas bon d'être une fille- et bientôt une femme - dans cette maison-là. Il n'est que de regarder Maman, cette chose aboulique et terrorisée. Cette amibe.

Sur le ton du conte terrifique -les fées sont mortes depuis belle lurette..- Adeline Dieudonné raconte cette éducation secrète, volontariste, contrôlée, d'une jeune fille en danger de mort: ses armes, forgées dans le silence et la dissimulation, sont l'intelligence de l'esprit , le désir du corps, la science physique et l'affection d'un chien.

Cette parabole à la fois cruelle et poétique semble délivrer un message d'espoir à tous ceux et surtout celles que la maltraitance, la violence familiale semblent contraindre à cette seule alternative : devenir prédateur à leur tour ou rejoindre le troupeau résigné des victimes.

Une jeune auteure belge à la plume déliée , inventive et incisive, que je ne connaissais pas et ai découverte avec plaisir- même si parfois j'ai trouvé qu'elle chargeait un peu la barque...
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La narratrice a dix ans, elle habite dans un lotissement de pavillons gris alignés comme des pierres tombales. Son frère Gilles a six ans, "Gilles, je l'aimais d'une tendresse de mère. Je le guidais, je lui expliquais tout ce que je savais, c'était ma mission de grande soeur. La forme d'amour la plus pure qui puisse exister. Un amour qui n'attend rien en retour. Un amour indestructible."

Son père n'aime pas son travail, il aime la chasse, la télé et le whisky. Dans la chambre des cadavres, il a entassé tous ses trophées, des animaux empaillés. Sa mère aime ses chèvres et le jardinage, elle a peur de son père. Elle ressemble à une forme de vie primitive, unicellulaire, translucide, une amibe. “Elle a souri un peu, sa tristesse est partie faire un tour dehors.”

Le père cherche en permanence une raison pour cracher toute sa colère, le visage de la mère porte les traces de cette colère. La jeune fille assiste avec son frère à un terrible accident, depuis Gilles reste silencieux, comme s'il ne vit plus, il ne ressent plus rien, sa machine à fabriquer les émotions s'est cassée. Son joli sourire pue la mort. Alors elle décide de construire une machine, pour voyager dans le temps, pour revenir en arrière, pour sauver son petit-frère.

Devenue adolescente, elle comprend que désormais elle est devenue une proie comme sa mère. “Et puis, cette année-là, mon corps avait beaucoup changé. Tout s'était arrondi. Mes seins, bien sûr, mais aussi mes cuisses, mes hanches, mes fesses. Je ne savais pas trop quoi faire de tout ça. Je n'y prêtais pas trop attention. Mais je voyais bien que le regard des autres changeait en même temps que mes formes”. Son père s'attend que comme sa mère, elle soit une enveloppe vide, dépourvue de désir. Mais il ne sait pas qu'à l'intérieur d'elle vit une bête, une bête qu'il vaut mieux ne pas approcher. “Mes parents n'ont rien vu. Mon père était trop occupé à commenter la télé à ma mère et ma mère était trop occupée à avoir peur de mon père.”

Un premier roman qui m'a étonné, l'écriture douce, poétique et tendre portée par l'imagination d'une fille de dix ans, devient irrespirable et d'une violence inouïe quand le récit sombre dans l'horreur des violences familiales. Adeline Dieudonné nous décrit avec une grande maîtrise la transformation d'une fillette intelligente, sensuelle, courageuse, dure à la douleur, passionnée de physique elle rêve d'être Marie Curie et qui va devenir une bête féroce pour survivre et redonner le sourire à son petit frère.

Il y a des romans qui vous marquent profondément, pour ma part “La vraie vie” en fait partie par la force du personnage de cette jeune fille et par la façon originale dont l'auteure aborde le thème difficile de la violence conjugale.

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Je me suis beaucoup attache〞 à l’héroïne une petite fille de dix ans (dont on ignore le prénom) qui porte un amour démesuré et inconditionnel à son frère Gilles, six ans. Ces deux enfants vivent dans une maison où leur père qui terrorise la famille a consacré une pie𰃎 pour entreposer les cadavres des animaux qu’il tue à la chasse, son unique et totale passion. La mère est complètement efface〞 et soumise. Gilles et sa sœur sont complices et malgré l𠆚mbiance familiale tyrannique que fait régner le père, ils sont heureux jusqu𠆚u jour où les enfants sont témoins dans la rue d’un terrible drame. Gilles devient dépressif et ne sourit plus. Sa sœur va tout faire pour tenter de le sauver quitte à remonter le temps. Une excellente lecture que je recommande et qui bouleverse.
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"Gilles avait six ans, j'en avais dix. D'habitude, les frères et soeurs, ça se dispute, ça se jalouse, ça crie, ça chouine, ça s'étripe. Nous pas. Gilles, je l'aimais d'une tendresse de mère, page 17".

Tout indique en ce début de roman que les événements se dérouleront de la façon la plus heureuse, le lien affectif entre Gilles et sa soeur semble inaltérable. Il est difficile d'imaginer ce qu'il y a derrière une clôture d'un pavillon de banlieue. Délicat de s'immiscer dans la vie quotidienne d'une famille, et de nourrir des inquiétudes pour la maman.

Adeline Dieudonné, plus précisément la narratrice évitant de relooker le cocon familial à la façon d'un Lionnel Duroy, a décidé de tout balancer. le topo est court, : http/balancetonvieux/balanctaboniche/balancetescadavres/balancelereste/.
la famille heureuse est renvoyée à sa réalité quotidienne, une réalité si décalée qu'on a du mal à se dire, est-ce çà la Vraie Vie ?

Adeline Dieudonné, la romancière, avec une habileté de sorcière, distille les incidents, les rancoeurs, et les coups de griffes, pour mieux voir le décor se fissurer et bientôt sombrer peu à peu dans un malaise qui annonce le début de la Vraie Vie, celle qu' Adeline Dieudonné, va habiter, un brouillon que l'on froisse sans amertume.

Un incident visionné de très près par les enfants, en live, laissera des traces sur la peau et dans le coeur de Gilles, "il était pas beau à voir, avec un siphon rentré dedans, comme une voiture dans la façade d'une maison. Un vrai siphon avec de la chantilly". "Le coeur d'Adeline a perdu des battements, sans doute que ça a du s'entendre jusqu'au fond du bois de Petits Pendus.

Le père lui n'aimait que ses cadavres ! Une farandole de têtes d'animaux empaillés, dont une défense d'éléphant, s'alignait dans la pièces aux souvenirs. L'amibe elle ne s'occupait que de ses chèvres aux nom épicés, dont la petite muscade au centre des attentions d'Adeline. Elle voulait l'appeler Curie comme Marie Curie, en hommage à cette femme qui pouvait la sauver du naufrage. L'amibe sa mère écrivit curry sur la petite plaque du collier.

Les yeux de Gilles s'étaient éteints, le père entre deux safaris, se détendait en battant sa femme et reprenait des couleurs, et c'est là qu'il a eu l'idée d'apprendre à son fils le maniement des armes. le bateau familial tel un Titanic avançait dans la houle sans son pilote. Une idée géniale l'a enfin éclaboussé. Façon à lui de remettre la gamine dans le droit chemin et la pousser à abandonner son rêve de devenir la prochaine Marie Curie.

Sa fille fut désignée pour jouer le rôle du gibier, la nuit en pleine forêt, magnanime, le père la fit partir 5 minutes avant les chiens, Gilles et ses deux copains.
La mère se réveillait, page 209, "des plaques tectoniques avaient tressailli au fond d'elle-même. Dans son paysage lunaire intérieur, quelque chose s'était entrouvert".

La prose d'Adeline Dieudonné, est saisissante, elle enchaîne les propos et les répliques à la façon d'un boxeur, cette Mohamed Ali de l'écriture, esquive, relance, décoche, à la manière dont les séances dramatiques lessivent sa mère. Les mots suivent ce sautillement, si bien connu, et paf l'uppercut fait mouche. Les dialogues nous laissent parfois à bout de souffle, les mots répliquent, dansent, comme s'il y avait en elle cette chose qui grandissait et qui la transformait en prédatrice.

Le style est d'une très grande élégance. magnifique maitrise de l'intrigue et du style.
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Elle - Grand Prix des lectrices - Roman - 2019
Fnac - Roman - 2018
Renaudot - Prix des Lycéens - 2018
Victor Rossel - 2018

Rien que ça.

Un roman dont personnellement je ne vois ni l'intérêt ni la finalité. Je n'en comprends même pas le titre à l'issue de ma lecture.

Décidément, après "Betty" de Tiffany McDaniel, "La vraie vie" est le second succès de librairie ultra violent et mettant en scène des enfants-proies que je lis et je suis en overdose de dégoût. Les scènes qui s'enchaînent dans ce roman ne sont pas crédibles, toutes plus invraisemblables les unes que les autres, avec des comportements (in)humains outranciers et extrêmes, dans un sens comme dans l'autre.

Ni conte pervers, ni roman d'épouvante, ni dénonciation de la violence domestique, ni pamphlet contre la chasse, ni mise en lumière d'une violence conjugale et familiale ordinaire, ni chemin initiatique atypique d'une adolescente-narratrice, ce roman semble un fourre-tout et s'éparpille dans tous les sens, s'attache un temps au personnage du frère pour le laisser de côté, idem pour la mère, idem pour le caïd du lotissement, idem pour la soixante-huitarde qui vit dans les bois. Un roman qui à mes yeux ressemble à un brouillon mis en forme un soir d'ivresse ou de gageure. Il faut croire que nous aimons la violence gratuite pour porter aux nues un récit aussi cruel qui manque cruellement de profondeur ou de portée. Aussi vite lu qu'oublié.


Challenge MULTI-DEFIS 2022
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"Les histoires, elles servent à mettre dedans tout ce qui nous fait peur, comme ça on est sûr que ça n'arrive pas dans la vraie vie".

Et bien, là, on peut dire que c'est réussi ! Mais voilà, les histoires d'Adeline Dieudonné arrivent vraiment dans la vraie vie, et c'est ce qui fait tout le tragique et la tension de son livre.

La vraie vie est typiquement le genre de livre que je n'ouvre pas ! Pas l'envie de lire ce que j'essaie de fuir dans les journaux, les actualités et les faits divers : l'ignominie humaine, les violences faites aux femmes et aux enfants, et la passivité de nous tous par rapport à ces vermines qui pourrissent la vie des leurs, des autres et par là-même la notre !

Une gamine de dix ans, son petit frère de six ans, un père violent et une mère qui fait ce qu'elle peut... Cela pourrait paraître banal, tant ce genre d'histoires se produit chaque jour. A chaque instant, nuit et jour. Mais l'autrice en fait un récit intriguant, subversif où les cadavres rodent, assignés à résidence dans une pièce où il ne fait pas bon vivre...

Je ne vous en dis pas plus. Ce livre est à découvrir, si toutefois, comme moi il y a peu, vous ne l'avez pas encore lu...

"J'aurai voulu que quelqu'un, un adulte, me prenne par la main et me mette au lit. Replace des balises dans mon existence. M'explique qu'il y aurait un lendemain à ce jour, puis un surlendemain, et que ma vie finirait par retrouver son visage. Que le sang et la terreur allaient se diluer.
Mais personne n'est venu. "
Lien : http://page39.eklablog.com/l..
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une défense d’éléphant
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