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Un roman épistolaire dans le milieu de la mer et de la course au large, je n'ai pas hésité.
Pénélope, au prénom prédestiné, attend. Son voileux de mari est reparti pour un second tour du monde à la voile en solitaire, sans mettre pied à terre, la laissant continuer à gérer seule leur famille Quatre enfants, ce n'est pas de tout repos. Et Pénélope ne se contentera pas d'attendre, ainsi que le suggère le sous-titre du roman, au risque de tout perdre.

Cette histoire est racontée sous forme épistolaire. Bien sûr, pas des lettres papier, mais des mails principalement et quelques SMS par ci par là. C'est une forme que j'apprécie en général, mais qui convient mieux je trouve à des romans plus courts. J'ai trouvé ici la forme un peu répétitive sur la longueur. Et autant le procédé est approprié aux échanges entre Uranus, le marin et tous les personnages, Pénélope et sa mère qui vit loin, son amie aux horaires fluctuants, son beau-frère qui travaille j'ai trouvé son utilisation entre mère et enfants quelquefois un peu artificielle.

Cependant, dans un type de narration où il est parfois compliqué d'approfondir, l'auteure a su créer des personnages aux personnalités bien affirmées, avec une mention spéciale pour la mère de Pénélope, qui ne voit pour une femme qu'un rôle possible, femme au foyer, entièrement dévouée à sa famille et à son mari. Mais c'est cependant pour elle en particulier que j'ai ressenti ce phénomène de saturation au fur et à mesure de ma lecture, j'ai trouvé que ses courriers deviennent une peu redondants au cours du livre.
J'ai aussi beaucoup aimé les personnages des enfants, chacun avec son caractère, et là mon préféré a été Tim et son humour ravageur. Il est direct, et ne prend pas de gants. J'ai trouvé sa franchise très rafraichissante.

Les rapports entre ces différents personnages sont bien montrés, même si j'ai eu parfois du mal à adhérer à la façon dont ils se comportaient. Doit-on mentir pour protéger les autres ? Tactique utilisée alternativement par Uranus et Pénélope, et qui dans les deux cas se retournera contre eux.
Et la forme épistolaire permet d'exprimer les ressentis de chacun, nous les rendant plus proches, on peut se mettre dans la peau de chacun d'eux. Ils se montrent aussi avec leurs faiblesses et cela les rend attachants. Aucun des personnages principaux n'est taillé d'une pièce. Même la mère de Pénélope, bigote confite dans sa vision de la femme d'un autre siècle, saura faire l'effort de s'intéresser à chacun des centres d'intérêt des enfants, et s'engage aussi dans le bénévolat pour apprendre le français à de réfugiés.

Beaucoup de thèmes abordés ici : la place de la femme dans la famille, l'équilibre à trouver pour celle-ci entre épanouissement personnel et responsabilités familiales, la reconnaissance de la femme au foyer dans l'époque actuelle, mais aussi la valeur de l'exemple et ce que l'on veut transmettre à ses enfants, l'importance de la rigueur et de la discipline à travers l'expérience de marin d'Uranus
La défection d'Uranus, qui devait rentrer et repart pour plusieurs semaines, sur un parcours risqué, va remettre en cause la routine de la vie de Pénélope et l'amener à se poser des questions. Je ne suis pas sure qu'elle y apporte les bonnes réponses, elle ne le sait pas elle-même, et j'ai trouvé parfois ses comportements surprenants, mais ils dénotent aussi son manque d'expérience dans le mensonge et sa perte de contrôle sur sa vie.

J'ai aimé beaucoup de choses dans ce roman, l'idée de départ, les personnages, la description de la crise vécue par Pénélope et en ricochet toute la famille. J'ai regretté parfois ce que moi, j'ai interprété comme des incohérences dans les comportements de certains, des virages à 180° que je n'ai pas toujours compris, car très rapides. Cela est aussi dû à la nécessité de tout contenir dans la durée de ce tour du monde, Quarante jours ce n'est pas très long pour tous les évènements qui arrivent et certains m'ont paru de ce fait un peu parachutés. Et puis une certaine répétition dans les échanges, dues à cette forme épistolaire, compliquée à maintenir sur la durée. J'ai aussi été surprise par la fin et un peu frustrée.

Mais, cela reste un roman que j'ai lu avec plaisir, rythmé par ce tour du monde. On regrette de ne pas avoir accès aux images envoyées par Uranus, pour savourer la beauté de son périple. Et beaucoup de lecteurs l'ont apprécié plus que moi.
Merci infiniment à l'auteure pour sa confiance.
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Aimez-vous les romans épistolaires ? Quelle est votre dernière lecture de ce genre ?

🫧 C'est un roman épistolaire contemporain qui est touchant et intéressant en ce qui concerne l'histoire en elle-même. J'ai adoré le personnage de Pénélope.

🫧On y retrouve des courriers électroniques et des SMS. Pas de dialogue, pas d'autres sources. C'est original, mais je n'avais pas vu dans le résumé que c'était le cas (c'était indiqué toutefois dans les # ). Les personnes avec qui j'ai pu parler savent que j'ai du mal à m'imprégner d'un texte sous ce format.

🫧 On y retrouve plusieurs personnages qui gravitent autour de Pénélope. Comme Uranus, qui est le mari étant parti faire le tour du monde et qui repart sans crier gare. Nous avons aussi le beau-frère, l'amie extravertie, la mère lobotomisée par les dictats d'autrefois. Mais aussi ses quatre enfants : Jade, Tim...

🫧 Pénélope partage ses émotions et ses proches les leurs au sein de leurs échanges. Elle se sent délaissée, esseulée et incomprise. Uranus paraît être un héros aux yeux de beaucoup de personnes. Mais un héros n'est-il pas censé rentrer plus souvent et montré son attachement à sa famille ?

🫧 Uranus ne raconte pas tout à sa femme, bientôt elle non plus ne le fera plus. Quand son mari devient un fantôme, comment réagir ? Comment continuer à faire face seule aux courses, à l'entretien de la maison, au travail, aux enfants...

🫧 Sans compter que sa mère ne l'aide pas moralement. Elle considère qu'une femme doit savoir gérer seule une maison comme autrefois et qu'elle devrait être aux anges des exploits de son mari pour l'avancer de la navigation.

🫧 Vivre d'une passion au détriment total de l'amour et d'une vie familiale épanouie, est-ce vraiment le choix le plus judicieux à faire ?
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Ce qui m'a semblé prégnant dans ce roman épistolaire, jusqu'à constituer sa trame, c'est la peinture, vue de l'intérieur et comme allant de soi, du fonctionnement d'une classe sociale favorisée et de sa reproduction à travers les générations.

Nous sommes dans le milieu social des bourgeois bretons (milieu où, dans la génération des aînés, les enfants vouvoyaient encore leurs parents, et où l'on a subi ou bénéficié (cela dépend de la façon dont on voit les choses) d'une éducation catholique traditionnelle, qui a eu au moins l'avantage de léguer aux descendants le goût de l'effort et du dépassement de ses limites ; où les femmes, c'est vrai, se consacraient exclusivement aux enfants, au mari et aux bonnes oeuvres, sans oublier leurs nombreux voyages et la spiritualité, en vue de dégager un maximum d'efficience à la réussite du groupe.

Une classe sociale qui, bien que manifestement très armée pour la vie et la compétition sociale, dispose d'une "exquise sensibilité" : cultivée, ouverte à tout : l'art, notamment la musique, (classique, opéra, batterie, composition), au cinéma, à la danse, à la littérature, à la navigation, aux techniques, aux sports, à la vie animale ; les enfants sont parfaits : équilibrés, en bonne santé, raisonnables, sensibles, dynamiques, bons élèves, artistes…

Surtout une classe sociale qui ne doute pas de sa légitimité : on se congratule, on prend au sérieux les projets petits ou grands dont la réalisation est suivie dans la bienveillance et les encouragement de tous ; les enfants vivent une vie idéale, choyés, guidés, conseillés, sécurisés. Ils grandissent dans une douce discipline de vie et avec l'appui des leurs : ainsi peut se développer, dans un clan aimant, la confiance en soi.

Le personnage le plus attachant est celui de Pénélope, mère de quatre enfants. Son mari, Uranus, vient de remporter un tour du monde à la voile en solitaire dont il est sorti vainqueur. Sans mettre pied à terre, il décide brutalement d'en effectuer un second, au pied levé, plantant là femme et enfants, ainsi que son frère Ariel, propriétaire du catamaran, ses associés, assureurs etc.

Depuis 25 ans, Pénélope, qui a renoncé à toute carrière personnelle malgré un potentiel non négligeable gère le quotidien, et elle le gère en superwoman : tâches ménagères (la maison «brille comme un sou neuf»), suivi de scolarité, aide aux devoirs et aux multiples activités, sans compter les multiples allers-venues en voiture pour les y mener) : un planning de ministre.
Elle s'occupe aussi de l'approvisionnement, fait la cuisine (elle confectionne aussi les repas de son mari en prévision des départs en compétition !), s'attaque en autodidacte aux gros travaux de maçonnerie avec un résultat parfait, entretient de longues relations épistolaires avec ses amis et sa famille, suit sur ordinateur la progression de son mari sur les océans et les obstacles météos qu'il rencontre, lit un peu et rédige même à l'occasion quelques compte-rendus de bouquins, souvenirs de ses études littéraires.
Ses connaissances musicales et cinématographiques sont époustouflantes. Comme son mari, elle est férue de navigation.
C'est une jolie femme qui doit s'entretenir car elle atteint 45 ans et assure une bonne part des relations publiques de son mari du fait de sa profession de compétiteur sportif.
Et puis, quand elle n'a vraiment plus rien à faire : allez ! hop ! elle va courir une heure (par jour quand même), histoire de décompresser.
Bref c'est une femme avec qui peu de gens peuvent rivaliser et qui donne envie de cacher sa honte sous une couette pour le restant de ses jours.

Comment une telle femme, qui s'est entièrement vouée au siens, va-t-elle surmonter la défection de son mari ? Plus que sa perfection ménagère, les effrois de Pénélope, ses angoisses, son trouble, la rendent attachante et rythment le roman.

Le mari, Uranus : sportif émérite, navigateur solitaire, en voie de détrôner tous les grands noms de la voile, véritable Ulysse, mais sans la ruse (ni probablement l'addiction au sexe chez ce champion de haut niveau dopé à l'adrénaline et autres dopamines).
Personne ne lui demandait son second tour du monde, sans assurance, sans aval de son équipe. S'il ne l'avait pas réalisé, nul ne s'en serait rendu compte. Il l'impose à sa femme, à ses associés qui ne sont pas ravis, c'est un euphémisme : qu'il casse le bateau, c'est la faillite ; qu'il perde la vie, et ses enfants sont orphelins.
Je n'ai aucune sympathie pour ce pourchasseur d'inaccessible étoile, près à sacrifier les siens à sa folie égoïste : on pourrait attendre d'un père de quatre enfants qu'il se comporte en adulte et fasse des choix : or il ne choisit pas entre sa passion et sa famille, laisse Poséidon décider de sa vie, de sa mort et du sort des autres.

Je ne m'étendrai pas trop sur les autres membres de la famille :

- le frère, sympathique et serviable quand tout va bien, mais qui se révèle cassant et psycho-rigide dans l'adversité, sauf envers le grand héros son frère ;

- les enfants charmants, comme il se doit, un petit bémol pour Tim, en pleine turbulence adolescente ;

- la mère de l'héroïne, monstre persiflant et culpabilisant les deux tiers du livre, inféodée à son gendre et aveugle aux souffrances de sa fille ; pourtant, se dévoile à la fin une certaine grandeur d'âme (la cohésion de la famille nécessite, pour être préservée, un peu d'indulgence : elle est la gardienne de la pérennité du clan );

- l'amie patiente de bon conseil ;

- la petite amie modèle du fils aîné, une perle sans défaut sauf une vilaine tendance à cafter : on espère que la vie la rendra plus discrète, car qui exige la perfection des autres doit l'être également ;

- Enfin Pierre, qui lui, est extérieur au groupe familial : trop beau pour être honnête. Prof de fac de lettres, plein de qualités apparentes, mais narcissique : personne ne doit lui résister, sinon ses paroles de miel se changent en fiel et il devient inélégant au possible.

Les personnages livrent leurs états d'âme sans complexe et leurs multiples aventures (ont-ils encore le temps de les vivre après toutes ces heures consacrées à leur correspondance ? On peut se le demander : mais c'est le propre de tous les romans épistolaires).

On note quelques longueurs et répétitions dans l'expression des sentiments : les hésitations des personnages, leurs revirements, leurs volte-faces, leurs angoisses me semblent naturelles, ils n'en sont que plus humains. Mais bien des redites auraient pu être évitées, ainsi que certains SMS, qui n'ajoutent rien à la compréhension de l'ensemble.

Il n'en reste pas moins que pour un premier roman, c'est remarquable. Les aventures de l'âme y côtoient celles du corps, et le scénario est convaincant. Les personnages existent, ont les voit, ils ont de l'épaisseur. A partir de la thématique des sport à haut risque pour laquelle je n'ai aucune appétence (mon goût me porte plutôt à cultiver mon jardin loin des foires et des concours agricoles), l'auteur a su me conquérir. C'est la marque de la polyvalence de son roman et du talent de l'auteure qui a ménagé plusieurs centres d'intérêt.

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Les romans épistolaires, j'en lis peu. Et pourtant je dois bien l'avouer, après avoir terminé cette lecture : j'aime ça.

Nous allons suivre ici Pénélope, qui étouffe, dans sa vie de femme de grand marin, dans sa vie de maman. Même si elle l'a choisi, cette vie, c'est loin d'être évident avec quatre enfants. Tout au long de ces échanges de mails, nous allons découvrir cette femme, mais aussi son amie Léa, son mari Uranus parti dans un second tour du monde en solitaire. Ainsi que Ariel, beau-frère de Pénélope, sa maman et ses enfants. Peut-être également un autre personnage que je vous laisse découvrir par la suite...

Tout au long de leurs échanges de mails, on apprends à les connaître. C'est une des choses que j'ai le plus aimé dans cet ouvrage : les personnages avec leurs qualités mais aussi leurs défauts. On aime certains aspects, parfois on ne les comprends pas, ce n'est ni tout blanc ni tout noir... Tout est en nuances. Comme la vraie vie.

J'ai été tout de suite emballée par ce récit, même si tout ne m'a pas convaincu à 100%. Je me suis laissée porter par l'histoire, par les longs mails, telle une vague qui me transportait. Même si effectivement, parfois cette vague me semblait bien haute. Oui, il y a quelques longueurs et répétitions, sans doute dû au format épistolaire avec les mails? Quoi qu'il en soit, j'avais toujours très envie de connaître la suite, je souhaitais à tout prix connaître le fin mot de l'histoire. J'aurais tant aimé avoir un épilogue... J'ai eue un petit pincement au coeur à la lecture des dernières phrases, et j'ai été un peu frustrée il est vrai...

Je retiendrais de ce roman, principalement, qu'il faut vivre pour soi. Ne pas vivre à travers les autres, suivre ses désirs, savoir ce que l'on veut réellement, prendre du recul pour réfléchir et se connaître... Voir même se faire passer avant les autres. Ne surtout pas s'oublier. Oui, ce bouquin m'a inspiré il faut croire ! ^^ Il faut dire que je me suis parfois vu en Pénélope même si je ne l'ai pas toujours comprise. Je garderais donc un bon souvenir général de cet ouvrage, même si je regrette les quelques longueurs et répétitions, entre autres. Aussi, il me semble bon d'ajouter qu'il faut avoir l'esprit un peu ouvert pour cette lecture : la maman de Pénélope étant fervente chrétienne, plusieurs de ces mails parlent de religion. Cela ne m'a personnellement pas dérangé, mais il faut le savoir.

Une découverte bien sympathique, sous fond de course en bateau : un gros plus selon moi ! Je suis ravie d'avoir élargi mes maigres connaissances sur le sujet, et de savoir maintenant ce qu'est un ''pot au noir'' chez les marins :). Pour finir avec une citation du roman que j'ai particulièrement appréciée :
« Tu seras seule dans ta tombe, Penn. Personne n'ira pour toi alors vis ta vie à toi. Ne la gâche pas. »
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"Roman épistolaire", j'ai d'abord pensé: "tiens, quelle drôle d'idée?"
Une idée qui, je dois l'avouer, a attisé ma curiosité.
Quelle découverte! J'ai adoré ce roman, la forme, le fond, l'histoire.
La forme épistolaire permet de plonger dans l'intimité des personnages sans jamais que le narrateur intervienne. On suit l'action, les émotions, l'histoire de chacun, et tout de suite on s'attache à eux. Et surtout pour ma part à Pénélope et ses enfants, drôles et touchant.
Quand son mari lui annonce qu'il ne rentre pas au port et enchaine un second tour du monde, tout le monde crie à l'exploit. Tout le monde sauf Penelope qui, bien qu'admirative d'Uranus, se sent blessée et trahie. C'est le début pour elle d'une crise existentielle qui l'amène à reconsidérer ses choix, sa place, son existence. Elle ne sera pas aidée par un entourage pour le moins condescendant face à cette femme dévouée à sa famille par choix, qui ne travaille pas et n'a donc, de l'avis général, pas à se plaindre.
L'émotion qui a dominé pour moi est la colère, face à ces personnages qui ne font aucun cadeau. Mais ils sont profondément humains, et très attachiants en fait.
Tour à tour drôles, émouvants, pénibles, perdus, ils cherchent leur route en pleine tempête, même à terre.
Et tout cela au travers de mails et quelques SMS.
Chapeau à l'autrice.
Ce roman est une vraie réussite, très bien écrit, et ultra documenté sur le monde de la voile. On suit le tour du monde d'Uranus comme si on y était.
Alors je ne peux que vous suggérer de monter à bord de Temerair et de lire ce roman incroyable.
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Un roman épistolaire 2.0

Elle, c'est Pénélope. Mère de quatre enfants et femme au foyer sur laquelle tout le quotidien de cette grande famille repose.
Lui, c'est Uranus. Navigateur chevronné et passionné, qui non content de remporter à nouveau le tour du monde à la voile, décide d'en enchaîner un second sans concerter ses proches.
Alors, lorsqu'elle découvre, la veille de son arrivée, dans un mail adressé à leurs enfants où elle est juste en copie, qu'il va repartir sans même poser le pied à terre....elle fulmine !
Pénélope se sent trahie et la décision d'Uranus pourrait bien remettre en cause leurs vingt années de complicité.

Nous suivons cette famille atypique qui se dévoile peu à peu au travers de leurs échanges.

J'ai beaucoup apprécié cette lecture !

D'abord, parce que j'ai adoré être plongée dans cet univers maritime. J'ai beaucoup appris. Dorénavant je sais ce qu'est le pot au noir, la pétole, je sais ce que veut dire border, étarquer ou matosser. Une vrai skippeuse 🤭

Ensuite, j'ai aimé les échanges de mails qui constituent uniquement le récit, à quelques sms près. C'est original ! J'avoue que sur les cinquantes premières pages, je me suis demandé si je n'allais pas me lasser...mais non, il y a du rythme. Tantôt les échanges sont courts, longs, tantôt ils se font à deux, à plusieurs, tantôt ils accélèrent l'histoire, la ralentissent. C'est très vivant !

L'écriture est plaisante et les personnages sont authentiques.

L'auteure a réussi à m'entraîner dans l'ouragan d'émotions de cette crise familiale et j'ai été agréablement surprise par la fin !

Je vous invite à découvrir ce roman épistolaire qui navigue entre reconnaissance et dépassement de soi.

Je félicite Lisa Fronsac pour ce premier roman réussi.
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✔️Mon ressenti : Ce roman est un roman épistolaire moderne. C'est un échange de mail et de quelques textos entre différents personnages. Uranus est un navigateur reconnu. Après un premier tour du monde et contre toute attente il décide d'enchaîner avec un second. Et ceci quitte à délaisser sa femme Pénélope et leurs quatre enfants. Est ce un héros, est ce un égoïste, est ce un lâche ? Après la colère, une rencontre inattendue fait basculer les envies de Pénélope. Les échanges seront ceux du couple, entre eux, avec leurs enfants et avec les personnes qui leurs sont très proches, la meilleure amie et la mère de Pénélope, le frère d'Uranus.
J'ai beaucoup aimé ces échanges et ces personnages dont on se sent proches. Chacun apporte sa pierre à l'édifice et a son importance. le livre permet de poser beaucoup de questions, mais aussi d'imaginer être à la place des uns et des autres. J'ai découvert de nombreuses choses sur l'univers de la navigation en solitaire. Si vous aimez les romans épistolaires autour de l'univers de la mer et de la famille, foncez !

🎯Mots Clefs : Mail / Correspondance / Mer / Famille / Bateau

🏆Ma note : 17/20

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L'auteure nous embarque dans deux voyages mouvementés au sein d'une famille avec quatre enfants : celui du mari, Uranus, qui décide d'enchaîner un second tour du monde en solitaire sur son voilier sans prévenir personne, pas même son épouse, Pénélope, surlaquelle tout repose, une fois de plus, une fois de trop : maison, enfants, sans oublier de soutenir le mari… Cette décision remet donc beaucoup de choses en question.

Au travers d'échanges d'emails et de SMS, le récit prend très rapidement du rythme et les dates / heures des messages accèlèrent ou ralentissent la dynamique de l'histoire. Très addictif, ce procédé narratif ne vous donne qu'une envie : poursuivre la lecture pour connaître le dénouement de cette tempête familiale.
Je suis toujours admirative des auteurs qui parviennent à construire des personnages forts uniquement par le biais de courriers. C'est vraiment très réussi car même les personnages secondaires m'ont plu.
De plus, c'était un peu comme si je recevais personnellement les messages.
Difficile pour moi de rester neutre et j'aurais tendance à soutenir Pénélope : une seule personne ne peut pas tout gérer sans se sentir étouffée, prisonnière et donc chercher forcément une échappatoire.
J'ai été surprise par la fin du roman. J'avais imaginé plusieurs possibilités mais pas celle-ci et en y réfléchissant, elle correspond parfaitement au roman.

Si vous aimez les histoires de famille tout en voyageant en mer, ce roman vous plaira, j'en suis certaine
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Pénélope et Uranus ont quatre enfants ensemble. Si elle s'évertue à les éduquer, Uranus vit sa passion pour la voile. Après un tour du monde, il n'hésite pas à repartir pour un deuxième tour sans escale pour voir sa famille. S'en est trop pour cette femme qui a soutenu son mari au prix de sa propre vie de femme!
Frustrée et boulversée, Pénélope va-t-elle prendre sur elle une fois de plus?

J'ai beaucoup aimé ce roman qui se présente sous forme d'échanges d'émails entre Pénélope, Uranus, son frère jumeau et les quelques autres personnes qui gravitent autour d'eux.

Ce goût de liberté qui émane de Pénélope m'a conquise! Elle nous offre un message fort sur sa propre vie et sur l'amour qui ne peut pas effacer notre individualité!

Écrit avec légèreté, sensibilité et dynamisme, ce roman amène tant un vent d'air frais que beaucoup d'amour!

Émouvant, parfois réellement bouleversant, cet ouvrage aborde tant la famille que la passion, les limites, la liberté et l'importance de prendre en compte ses besoins personnels.

L'histoire est palpitante, la forme originale, le tout mêlé à beaucoup d'émotions. de quoi nous rappeler que la personne qui compte le plus c'est nous-mêmes!

En somme, le combo qu'on aime, n'est-ce pas?
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Je quitte à regret l'histoire de cette famille si attachante car tellement vraie dans ses émotions, ses réactions, sa vie quotidienne, ses relations parents-enfants, ses colères, ses révoltes, ses relations intra-muros. Un roman fort original tant sur le fond que sur la forme, l'auteure reprenant le mythe de l'Odyssée revu et corrigé à notre époque, le chef de famille Ur étant un navigateur hors pair, qui plus est champion du tour du monde en solitaire. le tout sous forme épistolaire via mails et sms, idée géniale qui donne du rythme aux 45 jours passés en compagnie de UR, reparti en mer battre son propre record, sans en avoir avisé ni revu son épouse Penn, ses 4 enfants , son frère jumeau et associé Ariel. D'où colère et vive ressentiment de l'épouse. Cette dernière, femme au foyer par choix personnel, a une existence bien remplie, épanouie, un mari aimant, des enfants bien dans leur peau, une amie Lea tout à fait fiable, une mère un peu fantasque dans sa foi peut-être d'un autre temps mais prête à comprendre malgré ses principes religieux, un beau-frère solide comme un roc sur lequel elle peut compter. Las ! La décision d'Uranus sans l'avoir consultée la désarçonne totalement ce que l'on admet aisément. Penn lors d'un marathon (son 1er) qui passe un peu inaperçu, par rapport aux exploits de son mari, et c'est dommage car là aussi il s'agit d'une sacrée aventure, rencontre un dénommé Pierre. En pleine crise existentielle, Penn en tombe follement amoureuse et trompe Ur, quasiment sans dissimuler quoi que ce soit. Eh oui, aux innocentes, les mains pleines...
Pénélope pense un court instant pouvoir vivre pour elle-même, encouragée par le dénommé Pierre, quelque peu égocentrique, et inconsistant. Tout le roman tourne autour des réactions du mari qui se révèle franchement remarquable, de Penn qui pense avoir sacrifié une vocation pour la vie de famille et les exploits de Ur, de Ariel qui coupe carrément les ponts avec sa belle-soeur ("Je n'ai plus rien à te dire") mais qui héberge les ainés des enfants. C'est passionnant. Par moments, on a envie de secouer Penn qui pleurniche sur son sort d'épouse et de mère de famille que bien des femmes aimeraient connaître. Parce que Penn partage la même passion que Ur et savait parfaitement à quoi s'attendre en épousant un fou de voile et de compétition. Personne ne l'a jamais empêchée de travailler. Elle ne se rend pas compte de la liberté qu'elle a eu, mais on veut toujours ce qu'on n'a pas. C'est humain, profondément humain comme tout le récit. L'amant finit par révéler sa véritable nature : inélégant au possible et odieux. Il ne mérite pas le dernier mail que lui adresse Penn, il ne mérite pas Penn.
J'ai particulièrement apprécié le parallèle entre les tempêtes qui secouent la famille et celles qui se succèdent sur le bateau.
La chute est fort belle, porteuse d'espoir.
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