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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Aimez-vous les romans épistolaires ? Quelle est votre dernière lecture de ce genre ?

🫧 C'est un roman épistolaire contemporain qui est touchant et intéressant en ce qui concerne l'histoire en elle-même. J'ai adoré le personnage de Pénélope.

🫧On y retrouve des courriers électroniques et des SMS. Pas de dialogue, pas d'autres sources. C'est original, mais je n'avais pas vu dans le résumé que c'était le cas (c'était indiqué toutefois dans les # ). Les personnes avec qui j'ai pu parler savent que j'ai du mal à m'imprégner d'un texte sous ce format.

🫧 On y retrouve plusieurs personnages qui gravitent autour de Pénélope. Comme Uranus, qui est le mari étant parti faire le tour du monde et qui repart sans crier gare. Nous avons aussi le beau-frère, l'amie extravertie, la mère lobotomisée par les dictats d'autrefois. Mais aussi ses quatre enfants : Jade, Tim...

🫧 Pénélope partage ses émotions et ses proches les leurs au sein de leurs échanges. Elle se sent délaissée, esseulée et incomprise. Uranus paraît être un héros aux yeux de beaucoup de personnes. Mais un héros n'est-il pas censé rentrer plus souvent et montré son attachement à sa famille ?

🫧 Uranus ne raconte pas tout à sa femme, bientôt elle non plus ne le fera plus. Quand son mari devient un fantôme, comment réagir ? Comment continuer à faire face seule aux courses, à l'entretien de la maison, au travail, aux enfants...

🫧 Sans compter que sa mère ne l'aide pas moralement. Elle considère qu'une femme doit savoir gérer seule une maison comme autrefois et qu'elle devrait être aux anges des exploits de son mari pour l'avancer de la navigation.

🫧 Vivre d'une passion au détriment total de l'amour et d'une vie familiale épanouie, est-ce vraiment le choix le plus judicieux à faire ?
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Ce qui m'a semblé prégnant dans ce roman épistolaire, jusqu'à constituer sa trame, c'est la peinture, vue de l'intérieur et comme allant de soi, du fonctionnement d'une classe sociale favorisée et de sa reproduction à travers les générations.

Nous sommes dans le milieu social des bourgeois bretons (milieu où, dans la génération des aînés, les enfants vouvoyaient encore leurs parents, et où l'on a subi ou bénéficié (cela dépend de la façon dont on voit les choses) d'une éducation catholique traditionnelle, qui a eu au moins l'avantage de léguer aux descendants le goût de l'effort et du dépassement de ses limites ; où les femmes, c'est vrai, se consacraient exclusivement aux enfants, au mari et aux bonnes oeuvres, sans oublier leurs nombreux voyages et la spiritualité, en vue de dégager un maximum d'efficience à la réussite du groupe.

Une classe sociale qui, bien que manifestement très armée pour la vie et la compétition sociale, dispose d'une "exquise sensibilité" : cultivée, ouverte à tout : l'art, notamment la musique, (classique, opéra, batterie, composition), au cinéma, à la danse, à la littérature, à la navigation, aux techniques, aux sports, à la vie animale ; les enfants sont parfaits : équilibrés, en bonne santé, raisonnables, sensibles, dynamiques, bons élèves, artistes…

Surtout une classe sociale qui ne doute pas de sa légitimité : on se congratule, on prend au sérieux les projets petits ou grands dont la réalisation est suivie dans la bienveillance et les encouragement de tous ; les enfants vivent une vie idéale, choyés, guidés, conseillés, sécurisés. Ils grandissent dans une douce discipline de vie et avec l'appui des leurs : ainsi peut se développer, dans un clan aimant, la confiance en soi.

Le personnage le plus attachant est celui de Pénélope, mère de quatre enfants. Son mari, Uranus, vient de remporter un tour du monde à la voile en solitaire dont il est sorti vainqueur. Sans mettre pied à terre, il décide brutalement d'en effectuer un second, au pied levé, plantant là femme et enfants, ainsi que son frère Ariel, propriétaire du catamaran, ses associés, assureurs etc.

Depuis 25 ans, Pénélope, qui a renoncé à toute carrière personnelle malgré un potentiel non négligeable gère le quotidien, et elle le gère en superwoman : tâches ménagères (la maison «brille comme un sou neuf»), suivi de scolarité, aide aux devoirs et aux multiples activités, sans compter les multiples allers-venues en voiture pour les y mener) : un planning de ministre.
Elle s'occupe aussi de l'approvisionnement, fait la cuisine (elle confectionne aussi les repas de son mari en prévision des départs en compétition !), s'attaque en autodidacte aux gros travaux de maçonnerie avec un résultat parfait, entretient de longues relations épistolaires avec ses amis et sa famille, suit sur ordinateur la progression de son mari sur les océans et les obstacles météos qu'il rencontre, lit un peu et rédige même à l'occasion quelques compte-rendus de bouquins, souvenirs de ses études littéraires.
Ses connaissances musicales et cinématographiques sont époustouflantes. Comme son mari, elle est férue de navigation.
C'est une jolie femme qui doit s'entretenir car elle atteint 45 ans et assure une bonne part des relations publiques de son mari du fait de sa profession de compétiteur sportif.
Et puis, quand elle n'a vraiment plus rien à faire : allez ! hop ! elle va courir une heure (par jour quand même), histoire de décompresser.
Bref c'est une femme avec qui peu de gens peuvent rivaliser et qui donne envie de cacher sa honte sous une couette pour le restant de ses jours.

Comment une telle femme, qui s'est entièrement vouée au siens, va-t-elle surmonter la défection de son mari ? Plus que sa perfection ménagère, les effrois de Pénélope, ses angoisses, son trouble, la rendent attachante et rythment le roman.

Le mari, Uranus : sportif émérite, navigateur solitaire, en voie de détrôner tous les grands noms de la voile, véritable Ulysse, mais sans la ruse (ni probablement l'addiction au sexe chez ce champion de haut niveau dopé à l'adrénaline et autres dopamines).
Personne ne lui demandait son second tour du monde, sans assurance, sans aval de son équipe. S'il ne l'avait pas réalisé, nul ne s'en serait rendu compte. Il l'impose à sa femme, à ses associés qui ne sont pas ravis, c'est un euphémisme : qu'il casse le bateau, c'est la faillite ; qu'il perde la vie, et ses enfants sont orphelins.
Je n'ai aucune sympathie pour ce pourchasseur d'inaccessible étoile, près à sacrifier les siens à sa folie égoïste : on pourrait attendre d'un père de quatre enfants qu'il se comporte en adulte et fasse des choix : or il ne choisit pas entre sa passion et sa famille, laisse Poséidon décider de sa vie, de sa mort et du sort des autres.

Je ne m'étendrai pas trop sur les autres membres de la famille :

- le frère, sympathique et serviable quand tout va bien, mais qui se révèle cassant et psycho-rigide dans l'adversité, sauf envers le grand héros son frère ;

- les enfants charmants, comme il se doit, un petit bémol pour Tim, en pleine turbulence adolescente ;

- la mère de l'héroïne, monstre persiflant et culpabilisant les deux tiers du livre, inféodée à son gendre et aveugle aux souffrances de sa fille ; pourtant, se dévoile à la fin une certaine grandeur d'âme (la cohésion de la famille nécessite, pour être préservée, un peu d'indulgence : elle est la gardienne de la pérennité du clan );

- l'amie patiente de bon conseil ;

- la petite amie modèle du fils aîné, une perle sans défaut sauf une vilaine tendance à cafter : on espère que la vie la rendra plus discrète, car qui exige la perfection des autres doit l'être également ;

- Enfin Pierre, qui lui, est extérieur au groupe familial : trop beau pour être honnête. Prof de fac de lettres, plein de qualités apparentes, mais narcissique : personne ne doit lui résister, sinon ses paroles de miel se changent en fiel et il devient inélégant au possible.

Les personnages livrent leurs états d'âme sans complexe et leurs multiples aventures (ont-ils encore le temps de les vivre après toutes ces heures consacrées à leur correspondance ? On peut se le demander : mais c'est le propre de tous les romans épistolaires).

On note quelques longueurs et répétitions dans l'expression des sentiments : les hésitations des personnages, leurs revirements, leurs volte-faces, leurs angoisses me semblent naturelles, ils n'en sont que plus humains. Mais bien des redites auraient pu être évitées, ainsi que certains SMS, qui n'ajoutent rien à la compréhension de l'ensemble.

Il n'en reste pas moins que pour un premier roman, c'est remarquable. Les aventures de l'âme y côtoient celles du corps, et le scénario est convaincant. Les personnages existent, ont les voit, ils ont de l'épaisseur. A partir de la thématique des sport à haut risque pour laquelle je n'ai aucune appétence (mon goût me porte plutôt à cultiver mon jardin loin des foires et des concours agricoles), l'auteur a su me conquérir. C'est la marque de la polyvalence de son roman et du talent de l'auteure qui a ménagé plusieurs centres d'intérêt.

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Les romans épistolaires, j'en lis peu. Et pourtant je dois bien l'avouer, après avoir terminé cette lecture : j'aime ça.

Nous allons suivre ici Pénélope, qui étouffe, dans sa vie de femme de grand marin, dans sa vie de maman. Même si elle l'a choisi, cette vie, c'est loin d'être évident avec quatre enfants. Tout au long de ces échanges de mails, nous allons découvrir cette femme, mais aussi son amie Léa, son mari Uranus parti dans un second tour du monde en solitaire. Ainsi que Ariel, beau-frère de Pénélope, sa maman et ses enfants. Peut-être également un autre personnage que je vous laisse découvrir par la suite...

Tout au long de leurs échanges de mails, on apprends à les connaître. C'est une des choses que j'ai le plus aimé dans cet ouvrage : les personnages avec leurs qualités mais aussi leurs défauts. On aime certains aspects, parfois on ne les comprends pas, ce n'est ni tout blanc ni tout noir... Tout est en nuances. Comme la vraie vie.

J'ai été tout de suite emballée par ce récit, même si tout ne m'a pas convaincu à 100%. Je me suis laissée porter par l'histoire, par les longs mails, telle une vague qui me transportait. Même si effectivement, parfois cette vague me semblait bien haute. Oui, il y a quelques longueurs et répétitions, sans doute dû au format épistolaire avec les mails? Quoi qu'il en soit, j'avais toujours très envie de connaître la suite, je souhaitais à tout prix connaître le fin mot de l'histoire. J'aurais tant aimé avoir un épilogue... J'ai eue un petit pincement au coeur à la lecture des dernières phrases, et j'ai été un peu frustrée il est vrai...

Je retiendrais de ce roman, principalement, qu'il faut vivre pour soi. Ne pas vivre à travers les autres, suivre ses désirs, savoir ce que l'on veut réellement, prendre du recul pour réfléchir et se connaître... Voir même se faire passer avant les autres. Ne surtout pas s'oublier. Oui, ce bouquin m'a inspiré il faut croire ! ^^ Il faut dire que je me suis parfois vu en Pénélope même si je ne l'ai pas toujours comprise. Je garderais donc un bon souvenir général de cet ouvrage, même si je regrette les quelques longueurs et répétitions, entre autres. Aussi, il me semble bon d'ajouter qu'il faut avoir l'esprit un peu ouvert pour cette lecture : la maman de Pénélope étant fervente chrétienne, plusieurs de ces mails parlent de religion. Cela ne m'a personnellement pas dérangé, mais il faut le savoir.

Une découverte bien sympathique, sous fond de course en bateau : un gros plus selon moi ! Je suis ravie d'avoir élargi mes maigres connaissances sur le sujet, et de savoir maintenant ce qu'est un ''pot au noir'' chez les marins :). Pour finir avec une citation du roman que j'ai particulièrement appréciée :
« Tu seras seule dans ta tombe, Penn. Personne n'ira pour toi alors vis ta vie à toi. Ne la gâche pas. »
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Un roman épistolaire 2.0

Elle, c'est Pénélope. Mère de quatre enfants et femme au foyer sur laquelle tout le quotidien de cette grande famille repose.
Lui, c'est Uranus. Navigateur chevronné et passionné, qui non content de remporter à nouveau le tour du monde à la voile, décide d'en enchaîner un second sans concerter ses proches.
Alors, lorsqu'elle découvre, la veille de son arrivée, dans un mail adressé à leurs enfants où elle est juste en copie, qu'il va repartir sans même poser le pied à terre....elle fulmine !
Pénélope se sent trahie et la décision d'Uranus pourrait bien remettre en cause leurs vingt années de complicité.

Nous suivons cette famille atypique qui se dévoile peu à peu au travers de leurs échanges.

J'ai beaucoup apprécié cette lecture !

D'abord, parce que j'ai adoré être plongée dans cet univers maritime. J'ai beaucoup appris. Dorénavant je sais ce qu'est le pot au noir, la pétole, je sais ce que veut dire border, étarquer ou matosser. Une vrai skippeuse 🤭

Ensuite, j'ai aimé les échanges de mails qui constituent uniquement le récit, à quelques sms près. C'est original ! J'avoue que sur les cinquantes premières pages, je me suis demandé si je n'allais pas me lasser...mais non, il y a du rythme. Tantôt les échanges sont courts, longs, tantôt ils se font à deux, à plusieurs, tantôt ils accélèrent l'histoire, la ralentissent. C'est très vivant !

L'écriture est plaisante et les personnages sont authentiques.

L'auteure a réussi à m'entraîner dans l'ouragan d'émotions de cette crise familiale et j'ai été agréablement surprise par la fin !

Je vous invite à découvrir ce roman épistolaire qui navigue entre reconnaissance et dépassement de soi.

Je félicite Lisa Fronsac pour ce premier roman réussi.
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Pénélope et Uranus ont quatre enfants ensemble. Si elle s'évertue à les éduquer, Uranus vit sa passion pour la voile. Après un tour du monde, il n'hésite pas à repartir pour un deuxième tour sans escale pour voir sa famille. S'en est trop pour cette femme qui a soutenu son mari au prix de sa propre vie de femme!
Frustrée et boulversée, Pénélope va-t-elle prendre sur elle une fois de plus?

J'ai beaucoup aimé ce roman qui se présente sous forme d'échanges d'émails entre Pénélope, Uranus, son frère jumeau et les quelques autres personnes qui gravitent autour d'eux.

Ce goût de liberté qui émane de Pénélope m'a conquise! Elle nous offre un message fort sur sa propre vie et sur l'amour qui ne peut pas effacer notre individualité!

Écrit avec légèreté, sensibilité et dynamisme, ce roman amène tant un vent d'air frais que beaucoup d'amour!

Émouvant, parfois réellement bouleversant, cet ouvrage aborde tant la famille que la passion, les limites, la liberté et l'importance de prendre en compte ses besoins personnels.

L'histoire est palpitante, la forme originale, le tout mêlé à beaucoup d'émotions. de quoi nous rappeler que la personne qui compte le plus c'est nous-mêmes!

En somme, le combo qu'on aime, n'est-ce pas?
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Je quitte à regret l'histoire de cette famille si attachante car tellement vraie dans ses émotions, ses réactions, sa vie quotidienne, ses relations parents-enfants, ses colères, ses révoltes, ses relations intra-muros. Un roman fort original tant sur le fond que sur la forme, l'auteure reprenant le mythe de l'Odyssée revu et corrigé à notre époque, le chef de famille Ur étant un navigateur hors pair, qui plus est champion du tour du monde en solitaire. le tout sous forme épistolaire via mails et sms, idée géniale qui donne du rythme aux 45 jours passés en compagnie de UR, reparti en mer battre son propre record, sans en avoir avisé ni revu son épouse Penn, ses 4 enfants , son frère jumeau et associé Ariel. D'où colère et vive ressentiment de l'épouse. Cette dernière, femme au foyer par choix personnel, a une existence bien remplie, épanouie, un mari aimant, des enfants bien dans leur peau, une amie Lea tout à fait fiable, une mère un peu fantasque dans sa foi peut-être d'un autre temps mais prête à comprendre malgré ses principes religieux, un beau-frère solide comme un roc sur lequel elle peut compter. Las ! La décision d'Uranus sans l'avoir consultée la désarçonne totalement ce que l'on admet aisément. Penn lors d'un marathon (son 1er) qui passe un peu inaperçu, par rapport aux exploits de son mari, et c'est dommage car là aussi il s'agit d'une sacrée aventure, rencontre un dénommé Pierre. En pleine crise existentielle, Penn en tombe follement amoureuse et trompe Ur, quasiment sans dissimuler quoi que ce soit. Eh oui, aux innocentes, les mains pleines...
Pénélope pense un court instant pouvoir vivre pour elle-même, encouragée par le dénommé Pierre, quelque peu égocentrique, et inconsistant. Tout le roman tourne autour des réactions du mari qui se révèle franchement remarquable, de Penn qui pense avoir sacrifié une vocation pour la vie de famille et les exploits de Ur, de Ariel qui coupe carrément les ponts avec sa belle-soeur ("Je n'ai plus rien à te dire") mais qui héberge les ainés des enfants. C'est passionnant. Par moments, on a envie de secouer Penn qui pleurniche sur son sort d'épouse et de mère de famille que bien des femmes aimeraient connaître. Parce que Penn partage la même passion que Ur et savait parfaitement à quoi s'attendre en épousant un fou de voile et de compétition. Personne ne l'a jamais empêchée de travailler. Elle ne se rend pas compte de la liberté qu'elle a eu, mais on veut toujours ce qu'on n'a pas. C'est humain, profondément humain comme tout le récit. L'amant finit par révéler sa véritable nature : inélégant au possible et odieux. Il ne mérite pas le dernier mail que lui adresse Penn, il ne mérite pas Penn.
J'ai particulièrement apprécié le parallèle entre les tempêtes qui secouent la famille et celles qui se succèdent sur le bateau.
La chute est fort belle, porteuse d'espoir.
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Je viens tout juste de terminer la lecture de ce roman et je peux déjà affirmer que sous sa forme, il se veut plutôt original. En effet, c'est une oeuvre de type épistolaire et je me suis toujours promis qu'un jour, je saurais prendre le temps de me pencher sur un livre qui présente cette particularité. Avec ce service-presse, c'est désormais chose faite et je ne suis pas mécontent de cette expérience. Tout au long de cette lecture, je n'ai cessé de réfléchir pour comprendre la position de l'héroïne, à savoir Pénélope. Tout d'abord, je me montre d'accord sur un point : tout n'est pas de sa faute car son rôle n'est pas facile. En effet, cette dernière est mariée à un homme qui préfère prendre la mer plutôt que de rester à la maison pour profiter de sa famille et surtout, mener un semblant de vie normale. Au bout de vingt ans, je peux comprendre que la solitude et certains besoins peuvent s'exprimer et c'est pour cette raison que je n'irai pas lui jeter la première pierre. Néanmoins, je me dois de me montrer franc et à ce sujet, j'estime qu'il est temps pour moi de passer à la rédaction de mes fameuses listes.

Points négatifs :

• Déjà, faut aimer le monde de la navigation et malheureusement, je ne me sens aucune affinité avec ce milieu. Néanmoins, j'ai pu apprendre tout un tas de terme bien spécifique comme « pot au noir ».
• Je dois reconnaître que certains mails étaient assez longs à lire et leur contenu, parfois, n'était pas des plus faciles.

Points positifs :

• La taille aléatoire des mails.
• Les conversations par sms. J'aurais aimé en avoir un peu plus car ils permettent de souffle entre deux mails de tailles conséquentes.
• Comme je le disais quelques lignes plus haut, j'ai su apprécier les réflexions intérieures qu'ont su naître en moi tout au long de cette lecture. Pour moi, il est horrible voir trop facile de voir tous les doigts pointer dans la direction de Pénélope puisque c'est cette dernière qui a « fauté ». Néanmoins, être marié à un homme qui préfère être en mer et qui en plus, n'en fait qu'à sa tête, ouais, c'est une situation qui ne doit pas être facile à gérer.
• La conclusion m'a beaucoup surpris. J'étais parti sur des retrouvailles musclées et pourtant, l'auteure part dans une autre direction. Bizarrement, je préfère cette fin à celle qui demeurait dans mon esprit. Je ne sais pas si une suite est amenée à voir le jour mais sincèrement, je ne peux souhaiter que le meilleur pour Pénélope.
• Enfin, ses enfants sont adorables, surtout le petit Noé et ce dernier offre des moments plutôt drôles bien malgré lui. Je songe à ce visage rubicond qu'il a su dévoilé à sa mère au moment de lui demander comment qu'on fait les bébés. Ce petit gars est vraiment un amour et je ne suis pas du tout pressé que ma nièce de cinq ans me pose cette question.
• Enfin, pas une seule coquille et forcément, un point supplémentaire pour cette qualité.
Lien : http://blogdelecteur.canalbl..
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Heureux qui comme Uranus a fait un beau voyage...

Désemparée comme Pénélope qui attend son marin de mari, qui enchaîne deux fois un tour du monde en solitaire, sans en avoir averti son épouse au préalable...

Comment l'apprendra t'elle?

Par un mail, destiné à leur quatre enfants et elle même en copie.

Car "Sel et Sable" est un roman épistolaire, de forme moderne, les échanges tout au long de la lecture se faisant par mail et parfois par sms.

Ce qui pourrait sembler un parti pris étonnant au premier abord se transforme en une lecture fluide au fil des ressentis de chacun dans leurs mails.

Pénélope et Uranus qui communiquent ensemble. Tous les sentiments y passent, la colère, le découragement, l'incompréhension, les confidences, la peur, le dépassement de soi.

Les parents et leurs enfants qui échangent, au fil de leur quotidien. Des mails tantôt souriants, tantôt encourageants, tantôt légers, tantôt profonds.

Et puis, tout le petit monde qui tourne autour de Pénélope et Uranus: Ariel, le frère jumeau d'Uranus, Léa l'amie un peu fantasque qui ne mâche pas ses mots pour faire réagir Pénélope, et la maman de Pénélope dont les mails nous montrent une personne d'un autre temps, d'une autre époque, qui prêtent à sourire tant ils sont fantasques dans leur teneur.

Au fil des mails au quotidien, voilà que la vie de Pénélope se dessine à nous.

Celle d'une femme qui doit tout gérer, sa vie de femme, de maman de quatre enfants, d'épouse d'un mari au loin et malgré les 20 ans de complicité et d'amour dans leur couple, Pénélope a soudain des envies d'autre chose.

C'est un peu l'histoire de toutes les femmes que celle de Pénélope.

La nécessité de gérer le quotidien tout en rêvant de penser à soi, de temps en temps.

Sous couvert d'une histoire de type épistolaire, Lisa Fronsac aborde avec nous des thèmes importants: la femme (tant au niveau de sa reconnaissance en tant que mère au foyer qu'au niveau de sa place au sein du couple et de la société), la transmission que l'on désire donner à ses enfants (par l'exemple du père mais aussi de la façon d'aborder le quotidien de la mère et des conseils prodigués par la grand mère), le dépassement de soi à travers la quête d'Uranus et son tour du monde en solitaire, les valeurs que l'on désire inculquer à nos enfants (la vérité à tout prix? le mensonge est il acceptable? la vengeance?..).

Que va devenir Pénélope?

Que va t'elle décider pour endiguer cette colère et cette déception de n'être "qu'une femme de marin"?

A vous de le découvrir dans Sel et Sable?



Lien : https://www.facebook.com/La-..
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Tout d'abord un grand merci à l'autrice pour m'avoir fait confiance et permis de lire son roman.
Un roman épistolaire avec échange de mails et SMS, une écriture particulière mais qui m'a bien embarquée à travers les différents personnages et leurs points de vue et sentiments.
L'autrice nous livre ses personnages de manière très travaillée, cette correspondance amène une dynamique qui m'a permis de bousculer mon genre littéraire.
J'ai apprécié suivre Pénélope qui attend le retour de son mari Uranus de son voyage en mer. On vit ses inquiétudes, ses doutes, ses épreuves ainsi que celles de sa famille.
Un récit prenant qui aborde aussi la place de la femme et la famille.
Une belle plume de l'auteur qui mérite d'être lue et découverte.
Je vous recommande ce roman en auto édition.

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Contactée par l'auteure j'ai eu l'honneur de dévorer ce roman au goût iodé. Ce roman épistolaire a, je dois l'avouer, salé ma nuit de samedi à dimanche. Je le lisai toujours à 3h00 du matin !!

Résumé envoyé par l'auteure :
L'histoire est celle d'une crise familiale sur fond de course au large. On suit l'intrigue à travers les mails qu'échangent les personnages : Pénélope qui en a assez d'attendre son marin de mari. Uranus qui repart pour un tour du monde en solitaire sans avoir préparé sa famille. Ariel, le jumeau, qui fait tampon entre les deux. Léa, la meilleure amie qui attise le vent de la discorde. Et les quatre enfants du couple et leur grand-mère.

Mon résumé :
Une aventure masculine au coeur des océans. Au fil des jours, le navigateur partage les détails de sa course : le pot au noir, les orques et les conteneurs flottants, ses pensées et ses angoisses. Quand il décide de prolonger son plaisir solitaire, accord tacite de tous, soutien indéfectible pendant toute son échappée et accueil grandiose enthousiaste le jour de son retour.

Et puis, il y a la femme qui reste au port en charge de 4 enfants et d'une mère religieusement traumatisante. Confrontée à un énième abandon marital, elle décide - non sans violents tourments interieurs- de s'occuper de son épanouissement notamment sexuel. Réprobation générale, bannissement sans aucun retour possible.

Deux portraits intimes de personnages en rupture. Deux traitements par la société et la cellule familiale. L'auteure dissèque le regard de ses contemporains sur la crise conjugale. Violemment lucide sur la révolte d'une femme qui refuse de se laisser enliser dans la banalité d'une vie quotidienne sans sel.
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