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Critique de maud31


Je quitte à regret l'histoire de cette famille si attachante car tellement vraie dans ses émotions, ses réactions, sa vie quotidienne, ses relations parents-enfants, ses colères, ses révoltes, ses relations intra-muros. Un roman fort original tant sur le fond que sur la forme, l'auteure reprenant le mythe de l'Odyssée revu et corrigé à notre époque, le chef de famille Ur étant un navigateur hors pair, qui plus est champion du tour du monde en solitaire. le tout sous forme épistolaire via mails et sms, idée géniale qui donne du rythme aux 45 jours passés en compagnie de UR, reparti en mer battre son propre record, sans en avoir avisé ni revu son épouse Penn, ses 4 enfants , son frère jumeau et associé Ariel. D'où colère et vive ressentiment de l'épouse. Cette dernière, femme au foyer par choix personnel, a une existence bien remplie, épanouie, un mari aimant, des enfants bien dans leur peau, une amie Lea tout à fait fiable, une mère un peu fantasque dans sa foi peut-être d'un autre temps mais prête à comprendre malgré ses principes religieux, un beau-frère solide comme un roc sur lequel elle peut compter. Las ! La décision d'Uranus sans l'avoir consultée la désarçonne totalement ce que l'on admet aisément. Penn lors d'un marathon (son 1er) qui passe un peu inaperçu, par rapport aux exploits de son mari, et c'est dommage car là aussi il s'agit d'une sacrée aventure, rencontre un dénommé Pierre. En pleine crise existentielle, Penn en tombe follement amoureuse et trompe Ur, quasiment sans dissimuler quoi que ce soit. Eh oui, aux innocentes, les mains pleines...
Pénélope pense un court instant pouvoir vivre pour elle-même, encouragée par le dénommé Pierre, quelque peu égocentrique, et inconsistant. Tout le roman tourne autour des réactions du mari qui se révèle franchement remarquable, de Penn qui pense avoir sacrifié une vocation pour la vie de famille et les exploits de Ur, de Ariel qui coupe carrément les ponts avec sa belle-soeur ("Je n'ai plus rien à te dire") mais qui héberge les ainés des enfants. C'est passionnant. Par moments, on a envie de secouer Penn qui pleurniche sur son sort d'épouse et de mère de famille que bien des femmes aimeraient connaître. Parce que Penn partage la même passion que Ur et savait parfaitement à quoi s'attendre en épousant un fou de voile et de compétition. Personne ne l'a jamais empêchée de travailler. Elle ne se rend pas compte de la liberté qu'elle a eu, mais on veut toujours ce qu'on n'a pas. C'est humain, profondément humain comme tout le récit. L'amant finit par révéler sa véritable nature : inélégant au possible et odieux. Il ne mérite pas le dernier mail que lui adresse Penn, il ne mérite pas Penn.
J'ai particulièrement apprécié le parallèle entre les tempêtes qui secouent la famille et celles qui se succèdent sur le bateau.
La chute est fort belle, porteuse d'espoir.
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