27 Avril 2024 - 1er mai 2024
***Lecture fort intéressante qui me laisse toutefois dans un sentiment de forte perplexité !!
Sauvé ce texte du pilon, en l'acquérant dans les boîtes de ma médiathèque , pour "un € symbolique "
D'autant plus ravie que c'est un écrivain que j'apprécie particulièrement !
Je l'ai lu, certes, en 24 h, en ressortant de cette fiction, totalement interrogative !
Esprits rationnels ou raisonnables, s'abstenir !
Les débuts de ce roman nous fait croiser deux personnages attachants mais " mal barrés " , dirait-on !!
Le premier, Schulz, est un homme attachant mais perdu, totalement sorti du système, ayant perdu toute place dans la société : plus de maison ( * il dort dans sa voiture), plus de famille, plus de femme, plus de travail....
Schulz va croiser sur sa route Leïla , une jeune lycéenne qui est foutu le camp de sa famille, bien déçue par son prof de philosophie à qui elle pose des tas de questions essentielles, mais cet enseignant, enfoui sûrement dans une existence frustrante et terne, l' ignore et ne comprend pas du tout le mal de vivre de Leïla....
Fatiguée, découragée par tout(* un père malade, une mère qui fait des ménages et subit sa vie) , s'enfuit sur les routes, rencontre Schulz qui la secoure dans un mauvais moment...
Ils décident d'aller vers ke Sud; mais le pauvre Schulz termine tragiquement...Leïla se retrouve seule, rentre chez elle très brièvement...pour s'enfuir à nouveau...
Et CASSURE....un autre bonhomme rentre en scène : l'écrivain lui-même, qui nous explique ces deux personnages, contenus dans un manuscrit écrit depuis longtemps, et jamais édité !
Car pour vivre, il écrit des textes de commande pour son éditeur : des " bluettes" qui se vendent mieux....
" Notre écrivain", même si son sort est moins catastrophique que son personnage, Schulz, se trouve cependant sur une pente déclinante : sa femme l'a quitté , on va démolir sa maison où il a vécu des moments heureux avec sa compagne, les rapports avec son éditeur et pseudo-ami se refroidissent très sérieusement..
Le récit ,désormais, va nous faire tourbillonner en sautant de la vie réelle de l'écrivain aux aventures et mésaventures des personnages de son manuscrit caché !!
Et il va avoir fort à faire avec son personnage féminin : la Jeune Leïla, au fort tempérament retrouve " son créateur " et lui demande des comptes, de façon très virulente...en lui intimement l'ordre de choisir une fin moins horrible pour Schulz, à laquelle elle a dû assister, sans pouvoir le sauver ! Elle est furieuse et ne lui mâche pas ses mots, comme on.peut le constater dans les propos suivants :
"- C'est quoi le plus grave ?
- le plus grave, c'est que, quand vous faites arriver quelque chose de terrible à quelqu'un et quand vous décidez que ça tourne au drame, pour vous, c'est une simple pièce dans un grand jeu de construction.Je me trompe ?
- Tu sais, on ne peut pas non plus
" écrire" n'importe quoi.Il y a des équilibres à respecter, la nécessité d'une logique narrative...
- La vraie souffrance, vous vous en foutez, hein ?
Il n'y a que votre roman qui compte! Les gens...oui, les gens, pas les personnages...vous les utilisez.
Je crois que pour écrire il faut avoir le coeur dur..."
Comme je le précisais au début de ce billet,
" esprits rationnels s'abstenir !..."
Il faut se laisser porter par la fantaisie et les " délires " de
Pierre Péju, qui en profite pour s'en donner à coeur joie. pour s' interroger, creuser les motivations et le travail si singulier de l'écrivain et du Romancier !
Et pour ces passages réussis, je suis contente d'avoir pu lire cette fiction philosophico- romanesque !