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4,3

sur 1942 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après avoir apprécié « La petite communiste qui ne souriait jamais », qui retraçait le parcours de la gymnaste roumaine prodige Nadia Comaneci, j'étais curieux de voir ce que Lola Lafon pouvait encore nous apprendre sur Anne Frank et son célèbre « Journal ».

Dans le cadre de cette collection « Ma nuit au musée » des Editions Stock, Lola Lafon choisit donc de passer une nuit dans le musée de la maison d'Anne Frank à Amsterdam, dans cette fameuse annexe où Anne Frank vécu recluse avec sept autres personnes de juillet 1942 au 4 août 1944. Vingt-cinq mois de clandestinité et d'enfermement racontés dans son journal intime, avant d'être déportée et tuée à Bergen-Belsen…

« Quand tu écouteras cette chanson » retrace certes le parcours d'Anne Frank et de sa famille, mais s'intéresse également au destin de ce célèbre « Journal », adapté au théâtre, puis édulcoré par Hollywood, tout en soulignant l'ambition de cette jeune adolescente mondialement connue de devenir écrivaine. Anne Frank a en effet elle-même retravaillé son journal en espérant un jour être lue… mais qu'avons-nous fait de ses écrits ?

En passant une nuit en compagnie du fantôme d'Anne Frank, Lola Lafon réveille également ses propres fantômes, transformant cet ouvrage au cahier des charges pourtant assez claire en récit beaucoup plus intimiste que prévu. L'histoire d'Anne Frank fait en effet écho à l'histoire familiale de l'autrice, de sa propre judéité à l'exil familial en France au début des années 1930, en passant par les membres de sa famille décédés à Auschwitz… et par cette grand-mère maternelle, Ida Goldman, survivante de la Shoah, qui lui a un jour offert une médaille dorée frappée du portrait d'Anne Frank, accompagnée d'une consigne : « N'oublie jamais ! »

Cette nuit passée dans l'Annexe, confronte également l'autrice au silence et à l'absence d'Anne Frank, qui en réveille forcément d'autres, dont ce vide laissé par Charles Chea, un jeune adolescent d'origine cambodgienne qu'elle a connu à Bucarest, également privé d'avenir… mais par les Khmers rouges.

« Quand tu écouteras cette chanson » est finalement l'histoire de deux écrivaines, qui se font écho le temps d'une nuit passée dans un musée.
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Une nuit au musée avec Lola Lafon, un musée qui fut le dernier lieu de vie de la famille Frank à Amsterdam et où Anne écrivit son journal. le titre de ce témoignage émouvant peut paraître étrange, le mystère qu'il porte sera dévoilé à la fin du livre puisque Lola Lafon évoquera un autre génocide tragique, survenu près de quarante années après la Shoah.

Lola Lafon avance à petits pas dans l'Annexe où les Frank furent cachés, puis malheureusement arrêtés, déportés, le père Otto étant le seul survivant. Elle transmet à ses lecteurs son émotion dans ces lieux silencieux, elle s'interroge sur les sentiments éprouvés par Anne, sur son attente de l'inéluctable, malgré l'espoir qui l'animait, elle partage sa jeune vie brisée, elle-même atteinte par la Shoah dans sa famille maternelle.

Sa nuit au musée n'est pas celle de la désespérance, ni de la pitié facile, mais plutôt celle d'une entrée sur la pointe des pieds dans un univers où une étoile portait le signe d'une ignoble ségrégation débouchant sur les wagons plombés en direction des camps de la mort.

Lola Lafon partage les informations qu'elle a recueillies sur le journal, sa transformation quelque peu dénaturée en pièce de théâtre, puis la réalisation d'un film gommant trop de vécus d'Anne pour refléter une réalité indicible.

Anne était pourtant parvenue à exprimer cette réalité en travaillant d'arrache-pied sur un journal qu'elle a réécrit plusieurs fois pour obtenir un résultat dont elle espérait une publication que la pauvre ne verra pas.

Il y avait aussi certainement le journal de sa soeur aînée, Margot, disparu avec elle et Lola Lafon ne peut qu'établir la relation avec tous les souvenirs détruits et perdus de sa propre famille.

Pour ma part, je garde le souvenir immuable d'une présence bien plus brève dans la maison d'Anne Frank, j'entends le silence de la foule autour de moi, je vois les feuilles du marronnier mais c'est trop peu de temps pour entrer comme Lola dans le mystère pathétique des journées d'Anne dans l'Annexe.

Elle évoque aussi Simon Wiesenthal, "chasseur de nazis", à la recherche de l'officier qui arrêta la famille Frank, nommé Silberbauer pour lequel la justice autrichienne jugea qu'il n'avait fait son travail en arrêtant les Frank et en les envoyant vers les camps. La France, elle-même, en laquelle de nombreux juifs avaient espéré une sécurité, participa on le sait à la déportation, la plus grande honte de la mémoire de notre pays.

Cette nuit au musée a certainement été une épreuve pour Lola Lafon, elle lui a remémoré le souvenir d'un jeune homme connu bien plus tard, victime d'un autre génocide sur lequel elle conclut son propos en évoquant cette chanson qu'elle ne peut parvenir à écouter.
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« Quand tu écouteras cette chanson » fait partie de la collection « Ma nuit au musée » des Editions Stock, dont le principe est le suivant : demander à un auteur de choisir un musée dans lequel il aimerait passer la nuit, à charge pour lui de mettre ensuite ses impressions et réflexions par écrit.

Le choix de Lola Lafon s'est porté sur le musée Anne Frank à Amsterdam. Elle s'y est rendue le 18 août 2021 et y a passé la nuit, seule avec son ordinateur. Enfin, seule, façon de parler. Pourtant, ce n'était pas tant les fantômes d'Anne Frank et des sept autres personnes qui ont été cachées dans l'Annexe, de juillet 1942 au 4 août 1944, pour échapper aux nazis, entouraient Lola Lafon. Non, ce qui hante le musée, la nuit, ce n'est pas tant une présence, c'est l'absence. L'absence d'objets (l'Annexe est resté tel quel, quasi vide, depuis que les nazis l'ont dévasté), l'absence de vie, l'absence d'Anne Frank, cette jeune fille que le monde entier s'est approprié telle une icône, et dont Le Journal a été et sera lu par des générations d'écoliers.

Lola Lafon déambule dans le musée, hésite à entrer dans la chambre d'Anne Frank, s'interroge sur sa propre légitimité à écrire sur la jeune fille, fait entrer en résonance (sans les assimiler) l'histoire de sa propre famille, juive également, avec celle des Frank, évoque aussi le souvenir d'un ami d'enfance cambodgien, sur le point de rentrer dans son pays avec ses parents diplomates, sans imaginer le danger qu'ils couraient, alors que les Khmers rouges viennent d'arriver au pouvoir.

Lola Lafon tente de nous faire appréhender Le Journal non pas tant comme un témoignage du confinement forcé d'une jeune fille juive et de sa famille pendant deux ans, que comme un texte littéraire en tant que tel, insistant sur le fait qu'Anne Frank voulait faire oeuvre d'écrivaine et souhaitait voir son journal publié. Elle revient aussi sur la construction hollywoodienne du mythe Anne Frank dans les années 60, avec pour résultat un film ultra-lisse, presque rose bonbon, voire kitsch, sans allusion au désespoir ni image des camps de concentration.

Le destin fauché d'Anne Frank serre le coeur évidemment, Lola Lafon écrit très bien, avec beaucoup de sensibilité et de délicatesse. C'est très beau, très juste, mais, pour une raison qui m'échappe, cela ne m'a pas vraiment touchée.

En partenariat avec les Editions Stock via Netgalley.
#Quandtuécouterascettechanson #NetGalleyFrance
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POIGNANT

Dans le cadre de l'opération "Une nuit au musée" Lola lafon va passer une nuit dans le musée Anne Franck à Amsterdam. Elle va, plus particulièrement, passer une nuit dans l'annexe qui a abrité la jeune fille et sa famille pendant la seconde guerre mondiale.
Anne Franck, on la connait tous... de nom. Beaucoup ont lu son journal, certains ont lu pas mal de littérature autour de ce journal, tout le monde connait son nom.
Ses mots, certains se les sont appropriés, lui ont ôté du sens, ont enlevé les références juives pour être plus vendeurs, les ont transformés en romance, les ont nié en arguant qu'il était impossible pour la gamine que tu étais d'écrire de cette façon.
Tes mots, c'est ce qu'il reste de toi, morte comme tant d'autres dans les camps nazis.
Le vide, c'est ce qu'il reste d'Anne, de Margot dans cette annexe. le vide, c'est ce que va éprouver Lola Lafon. Ce vide immense peuplé de souvenirs.
Ce vide qui mène à l'introspection.
L'autrice va se tourner vers ses propres souvenirs, ses grands-parents juifs venus en France avec l'espoir d'être intégrés, de devenir français. Ses souvenirs d'enfance, d'un adolescent lâchement assassiné par les Khmers rouges.

L'écriture de Lola Fafon, tout en finesse et en retenue m'a captivée tout au long de ce récit poignant et émotionnel. Une très jolie lecture.
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Alors qu'elle pose ses valises dans cet hôtel d'Amsterdam, une carte lui promet qu'ici elle oubliera tout, alors que précisément elle est venue passer une nuit au musée, pour ne rien oublier : le musée Anne Franck. Un hommage vibrant, de toute beauté, d'une précision ahurissante : sur une première partie, plus émotionnelle, on retient son souffle, tant les réflexions sont renversantes quand elles ne font pas ou froid. Chaque phrase dit quelque chose, d'elle ou d'elle, ou de nous. Sur une seconde partie, c'est plus contemporain, plus historique, sur les procès faits à ce journal et à son écrivaine notamment. On en ressort tout autre de cette lecture : voilà pourquoi j'aime lire, quand il y a un avant et un après. je m'arrête là : à vous de faire le voyage dans ce lieu chargé... Cette collection une "nuit au musée" tient toujours ses promesses, et ce récit plus particulièrement encore : il est an-thro-po-lo-gique. Je m'arrête disais-je. Deux prix en 2022 : Prix Décembre et Prix les Inrockuctibles.
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Lola Lafon en août 2021 a passé une nuit au musée Anne Franck à Amsterdam. Elle a installé son lit de camp dans l'Annexe, un appartement vide, vide de ses occupants, c'est le vide qui transforme cet appartement en musée. C'est dans cette cachette que vivront Otto Franck, sa femme Édith, Margot et Anne ses filles, de juillet 1942 au 4 août 1944 le jour où la Gestapo a pénétré dans l'Annexe. le 3 septembre 1944, le dernier convoi part pour Auschwitz-Birkenau avec mille dix-neuf femmes, hommes et enfants, dont la famille Frank. Anne Frank est morte un mois avant la Libération.
La propre mère de l'auteur a été cachée pendant la guerre, Lola Lafon est juive, mais cela n'a pas d'importance ou du moins, ce n'est pas suffisant pour expliquer sa volonté d'écrire ce livre.

Dans une première partie émouvante et passionnante, Lola Lafon nous offre une relecture du journal d'Anne Frank. Elle nous replonge dans le quotidien d'Anne pendant ces vingt-cinq mois de vie cachés dans des pièces exiguës, une contrainte permanente. Elle nous dresse le portrait d'une adolescente drôle, futile en dépit de la situation, une jeune fille irrévérencieuse qui rêve de voir son journal publié.

Dans la seconde partie, l'auteur revient sur sa propre histoire, une réflexion sur la judaïté, un retour sur sa famille, sur sa grand-mère Ida, sur son identité, les souvenirs d'enfance dans la Roumanie de Ceausescu, le récit devient intimiste à l'évocation d'un jeune Cambodgien. Quelques lignes aussi sur les négationnistes qui ajoutent à l'horreur. C'est sans aucun doute sa propre histoire qui l'a conduite à écrire ce récit et à passer une nuit dans l'Annexe.

Un livre tout en sensibilité et délicatesse qui a le mérite de démystifier Anne Frank, de nous la présenter comme elle était vraiment, une écrivaine témoin de son époque.

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Tout le monde a entendu parler d'Anne Frank et de son Journal. On sait qu'elle est morte en déportation, à seize ans, à quelques semaines de la fin de la guerre. On sait aussi qu'à Amsterdam, dans l'espoir d'échapper aux rafles nazies, sa famille s'était cloîtrée secrètement pendant deux ans dans un ersatz d'appartement, au-dessus des bureaux de son père : un lieu devenu aujourd'hui le Musée Anne Frank, devant lequel s'allonge, chaque jour, une file d'attente de centaines de visiteurs. Mais qui connaît vraiment la véritable personnalité de cette jeune fille qui n'a pas pu devenir adulte ?

Quand tu écouteras cette chanson est le titre d'un livre dont le rôle principal est partagé entre Lola Lafon, son autrice (*), et Anne Frank. « Anne Frank est un symbole. Mais de quoi ? » s'interroge Lola Lafon avec pertinence. « De l'adolescence ? de la Shoah ? de l'écriture ? » Quel est le véritable sens de son Journal, « que tous les écoliers ont lu et dont aucun adulte ne se souvient vraiment » ?… Moi-même, à douze ou treize ans, j'en avais reçu une version édulcorée destinée aux enfants. Je l'avais lue rapidement, sans en saisir les implications profondes. Je n'y suis pas revenu depuis.

Danseuse, chanteuse, écrivaine, Lola Lafon est une personne surprenante. D'origine russo-polonaise et juive par sa mère, elle a vécu son enfance en Bulgarie, puis dans la Roumanie de Ceausescu, avant que ses parents s'installent en France. Elle a écrit plusieurs livres, dont un best-seller, il y a une dizaine d'années, La petite Communiste qui ne souriait jamais. Elle y relatait le parcours d'une autre jeune fille, Nadia Comaneci, la petite gymnaste roumaine championne olympique.

Lola Lafon a été écorchée par le regard des autres. A son arrivée en France, elle avait ressenti une sorte de mépris de classe, attribué à sa judéité et aux pedigrees d'immigrés modestes de ses proches. A l'adolescence, elle avait refoulé son histoire familiale et s'était complu dans les combats d'autres révoltés : anarchistes, écologistes, féministes, communistes. Elle s'était, pendant des années, refusée à regarder en face son identité juive et à s'intéresser à la Shoah… jusqu'au jour où le personnage d'Anne Frank s'est révélé à elle.

Début d'une fascination — d'une projection ? — qui l'amène à demander et à obtenir l'autorisation de passer une nuit dans le Musée Anne Frank. Quand tu écouteras cette chanson en est le récit. de courts chapitres racontent le moment de solitude nocturne sur place, l'histoire de la famille Frank, des anecdotes sur Anne, les péripéties éditoriales du Journal après la guerre. Lola évoque aussi ses lectures, sa jeunesse, son anorexie, ses révoltes, des réflexions sur l'antisémitisme, ainsi que des commentaires sur les exils successifs de ses grands-parents, sur leur détermination à s'assimiler en France. L'écriture est simple, parfois fruste, la structure est un peu brouillonne ; on sent la plume lâchée à l'état brut par l'écrivaine, sur un mode presque enfantin, reflétant sa sensibilité, sa sincérité.

Lola Lafon confirme que le Journal d'Anne Frank n'était pas le simple carnet de notes intime d'une jeune fille comme les autres. Anne Frank souhaitait être lue, elle voulait devenir écrivaine, elle l'était même déjà, avant d'avoir quinze ans ! Soucieuse de produire un témoignage vivant des souffrances infligées par l'occupation nazie, elle travaillait et retravaillait ses manuscrits, avec le projet d'en faire, la paix revenue, une véritable oeuvre romanesque. Son destin ne l'a pas permis.

Le titre du livre se rapporte à un épisode très personnel de l'enfance de Lola. Il n'a pas grand-chose à voir avec Anne Frank, si ce n'est l'idée de la présence spirituelle d'un être absent physiquement. A nous, il rappelle aussi qu'Hitler trouve des émules chez les idéologues extrémistes de tous bords. Lola évoque les événements au Cambodge dans les années soixante-dix, quand, sous prétexte de fonder une société idéale vraiment égalitaire, Pol Pot et les Khmers rouges assassinèrent méthodiquement ce qu'ils appelaient « un sous-peuple impossible à rééduquer », c'est-à-dire l'ensemble des cadres, intellectuels, croyants et étudiants du pays.

(*) : J'ai vraiment du mal à m'y faire !

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Tout le monde connaît l'histoire d'Anne Frank, qui a passé deux ans enfermée avec 7 autres personnes dans quelques mètres carrés, avec la peur au ventre, avant d'être finalement emmenée dans un camp de concentration où elle finira ses jours à l'âge de 16 ans.
L'auteure a passé une nuit dans ce lieu, devenu un musée, l'occasion pour elle de nous parler de son histoire personnelle, qui fait écho à celle d'Anne Frank, parce qu'elle aussi est juive et elle aussi à perdu de nombreux membres de sa famille pendant la Shoah.
J'ai trouvé ce récit extrêmement fort, sans être nombriliste pour autant, bouleversant sans être voyeuriste, touchant sans être larmoyant.
L'auteure a su mettre des mots sur des actes innommables, elle a réussi à dire ce qui était tu depuis si longtemps, pour cause de censure ou de bienséance.
Elle nous parle d'une adolescente au destin brisé, mais nous raconte aussi le sort de millions d'autres êtres humains dont les morts resteront anonymes.
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Lola tu choisis l'Annexe comme musée
Une nuit à arpenter les pièces, en apnée
Inconsciemment lieu des retrouvailles, un lien
avec le passé familial , son lourd silence
Tu observes les photos, cernes les absents
Si peu de souvenirs de Roumanie, des tiens
La chambre d'Anne t'appelle, tu n'oses pas t'y rendre
Au matin, tu rejoins son destin d'enfant juive
Avec elle tu partages cette marque apatride
Une nuit au musée tellement révélatrice

Après toutes ces belles critiques, je voulais juste écrire ces quelques vers, traduisant mon ressenti. Lola Lafon montre bien combien le journal d'Anne Frank a eu de retentissement dans le monde entier, mais aussi ce qu'il est devenu, notamment aux États-Unis : une image presque romantique , mettant en avant son amour pour Peter, édulcorant les scènes difficiles, notamment la fin,et les attaques contre les nazies.

J'ai surtout aimé l'entrecroisement des deux destins, celui d'Anne et de Lola. Et cette réflexion de l'auteur sur cette judaïté si difficile à exprimer et à vivre, encore aujourd'hui, hélas.

Un livre court mais profond, marquant. Et un bel hommage à Anne, au plus près de ce qu'elle a pu être.

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J'ai eu beaucoup de mal à rentre dans cette lecture, n'ayant pas réalisé tout de suite que ce livre faisait partie de la collection « Ma nuit au musée ». Une fois ce point éclairci, ma lecture s'est fluidifiée, encore que restait la question de ce à quoi pouvait mener cet exercice de style : découvrir des éléments nouveaux sur Anne Franck (peu probable), comprendre les motivations de l'auteur dans le choix de ce musée, ou … Sur Anne Franck j'étais en train d'apprécier les informations sur la popularisation du journal par le biais d'un film et d'une pièce de théâtre aux Etats-Unis puis en France.
Là, j'ai fais un bond, cette pièce, je l'ai lue, et mon souvenir ne correspond pas tout à fait à ce que Lola Lafon écrit. Vérification faite, la pièce que j'ai lu est bien celle dont elle parle, jouée en France à la fin des années 50, mais le texte, comme souvent au théâtre, n'est pas une traduction, mais une adaptation (il peut donc y avoir autant de différences qu'entre un film et son remake!). La fin n'est pas celle de la pièce américaine : on ne voit pas les allemands, mais on les entend qui arrivent (paroles en allemand), puis suit un long silence (pas dans le texte mais relevé par les critiques), puis une dernière scène, celle du moment du retour du père d'Anne Frank sur les lieux, bien plus tard, scène absent de la pièce américaine et rajoutée par Georges Neveux dans son adaptation. C'est d'ailleurs cette même adaptation qui a été mise en scène en 2006 par Colette Weil.
En dehors de ce point précis que je n'ai pu vérifier qu'après avoir fini ma lecture, je trouve le texte intéressant, de plus en plus intéressant au fil des pages, d'autant que la nuit avance et qu'elle continue à ne pas arriver à rentrer dans la chambre d'Anne. Elle explique remarquablement bien les difficultés pour les survivants à parler à leurs proches, l'impact sur les enfants et petits-enfants des survivants, les conséquences sur leurs vies. La fin est sidérante, complètement inattendue, imprévisible, elle interpelle le lecteur qui dorénavant n'entendra plus « I starded a joke » de la même façon. La chute est poignante et élargit le propos : nul n'est à l'abri d'un projet fou d'élimination !
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