Quand tu écouteras cette chanson

Ce roman est tout simplement bouleversant. Je me suis laissée bercer par le poignant message véhiculé par l'autrice. J'ai été touchée par le parallèle entre le vie de celle-ci et le destin tragique d'Anne Frank. Ce lien apparaît sans en faire trop mais avec une jolie pointe de justesse.
La plume de Lola Lafon est percutante et douce à la fois. Une très belle découverte.

Un livre contre l'oubli. Une ode à l'écriture. A cette adolescente qui marqué l'histoire à jamais. Pour transmettre aux générations futures.
Il faut attendre la fin du récit pour en comprendre la genèse : "C'est elle, Ida Goldman, la raison de ma nuit dans l'Annexe ; elle qui m'a offert, j'avais une dizaine d'années, une médaille dorée frappée du portrait d'Anne Frank. La maladresse de ce portrait peu ressemblant offre à Anne Frank le futur qu'elle n'a pas eu : elle paraît âgée d'une quarantaine d'années. Cette médaille, m'expliqua ma grand-mère, il me faudrait toujours la conserver. N'oublie pas. "
C'est aussi un retour à ses racines juives. A sa propre histoire personnelle. et un hommage vibrant aux victimes de la folie des hommes. Je cite : " Ils n'ont pas disparu, ils sont là, les absents. Ils persistent et la trace que laisse leur absence est une question". D'une experience mystique dans ce grenier où elle passe la nuit, elle en sort un récit intimiste et touchant. A portée universelle.

Une nuit dans un musée, mais pas n'importe lequel.
L'auteure nous fait entrer dans le musée d'Anne Franck et d'une certaine façon dans l'intimité de cette jeune fille et de sa famille.
Un récit bouleversant sur le vécu du drame, vu sous un autre angle que celui du journal. On y découvre le père, la soeur, les amis, les voisins, tous ceux qui ont fait preuve d'un courage hors du commun malgré la barbarie.
Remarquablement bien écrit, ce texte est poignant et tristement nécessaire.

Voilà un livre bien touchant ! Lola Lafon passera une nuit au musée Anne Frank et nous livrera des informations sur le journal, ses éditions, ses adaptations au théâtre et au cinéma avec tous ceux-là qui ont voulu édulcorer la vie de la jeune prodige et effacer ce qui pouvait gêner dans ses écrits. On a l'impression que c'est Anne Frank elle-même et l'holocauste que ces gens ont voulu « effacer ». L'auteure, juive aussi, parviendra-t-elle, au bout de la nuit, à pénétrer dans la chambre de la jeune écrivaine ? Qu'est-ce qui la retient donc et quelle est cette nouvelle histoire en fin de récit qui vient raviver cette douleur que nous ressentons quand on est en présence des horreurs commises par les humains ? L'écriture de Lola Lafon, toute en sensibilité, est parfaite ici. L'émotion est palpable et nous étreint à chaque page. On ne peut que vibrer…

Quand tu écouteras cette chanson de Lola Lafon,, est un roman où l'auteure raconte la nuit qu'elle a passé au musée Anne Frank, dans l'annexe, à Amsterdam, dans le cadre de la collection "une nuit au musée" des éditions Stock.
On retrouve le passé d'Anne Frank et sa famille recluse dans l'annexe entre juillet 42 et aout 44 avant qu'ils soient déportés. L'auteure s'intéresse également au parcours du journal, son édition, son adaptation au théâtre et le film tiré de l'histoire.
L'auteure nous emmène également dans sa propre histoire familiale, elle même juive, et son grand père un rescapé d'Auschwitz.
C'est un livre très intéressant à lire, bien écrit qui se lit rapidement.

Comme le dit si justement Lola Lafon, je fais partie de cette génération d'enfants à qui on a dit "Tu dois lire le Journal d'Anne Franck".
Peut-être trop jeune, peut-être sans plus d'explications... Mais je me souviens ne pas avoir pris pleinement conscience des mots que j'étais en train de lire ni des conditions dans lesquels ils avaient été écrits.

Je remercie une de mes professeures d'Histoire, passionnée par son métier, qui est sortie des livres scolaires en décidant de nous emmener là où l'horreur m'a giflé. Là où il n'y a plus rien qui pousse, là où n'y a que silence et désolation : au camp d'Auschwitz.

Je ne remercie pas ces professeurs qui me prenaient en exemple devant toute la classe pour décrire les aryens parce que je suis blonde et Alsacienne, parce que nous avons été des "malgré-nous".

C'est un texte très personnel que nous livre ici Lola Laffont, qui flirte même avec l'autobiographie, alors j'essaie ici d'y contribuer avec mes souvenirs. Mais c'est aussi un texte offrant une multitude de références littéraires et une ode à l'écriture, à son amour des mots et à la vie.

Tout d'abord, merci à Yvan_T dont la critique m'a convaincue d'ajouter ce livre à ma déjà grande pàl virtuelle.
Ensuite, ensuite ? Je sors tout juste de ma lecture, profondément émue. Et pourtant, la séduction n'a pas été immédiate.
Le Journal d'Anne Franck, comme beaucoup je l'ai lu à l'adolescence, dans le cadre peut-être du collège, ou peut-être parce qu'à l'époque j'essayais désespérément de comprendre l'incompréhensible, concevoir l'inconcevable.
Je n'en garde pas un bon souvenir. Peut-être parce-que j'étais moi même ado, et oh combien mal dans ma peau, elle m'avait agacée, cette jeune fille trop admirable, trop parfaite. J'ai été grandement surprise par l'évocation qu'en fait Lola Lafon, et par ses citations. Et puis il y a la suite : le journal dénaturé, contesté, trahi. Tout cela, Lola Lafon le décrit sans pathos, sans colère. Elle nomme les faits.
Elle réussit je trouve à conserver un admirable et fragile équilibre entre son ressenti, ses émotions, les raisons subtiles de sa présence, et les faits historiques.
La fin, je l'ai trouvée bouleversante. Pleine de pudeur et de respect. Cela ne m'a pas choquée que l'évocation de ce jeune homme n'arrive qu'au petit matin. Il fallait ce cheminement, cette nuit passée aux côtés de l'auteur, pour en comprendre le sens et l'importance.
Mon fils, dans la liste donnée par sa prof de français, a choisi de lire le Journal d'Anne Franck. J'espère être en mesure de l'accompagner dans sa lecture et lui permettre de l'appréhender dans toutes ses dimensions, mieux que je ne l'ai fait à son âge. Ce livre m'y aidera.

Le poids et la présence des absents. Voilà ce que je ressens aux dernières pages de ce livre. L'incompréhension et l'injustice des différents genocides passés, l'éternelle recommencement des horreurs passées du fait de décisions politiques.
On apprend aussi beaucoup de choses sur Otto Franck, son organisation de déménagement pour l Annexe, quelques rappels sur leur vie déjà décrit dans le Journal d'Anne Franck.

Pour les besoins de la collection « Ma nuit au musée », Lola Lafon a passé une nuit à Amsterdam, au Musée Anne Frank, dans l'Annexe. L'Annexe c'est ces quelques pièces exiguës où Anne a passé vingt-cinq mois, cachée en compagnie de sept autres personnes dont son père Otto et sa soeur Margot.
Nous prendrons connaissance avec elle de ce qui reste et de ce qui a pu être sauvé de cette présence. L'essentiel est bien sûr le journal d'Anne dont les conditions de rédaction nous sont relatées avec précision ainsi que, plus tard, le processus d'édition du document.
On imagine avec elle les conditions terribles de cette réclusion et de sa fin.
Ce sera aussi une épreuve pour l'auteure, d'autant plus qu'elle même est juive et que ses grands-parents maternels ont souffert de l'antisémitisme pendant la guerre.
Voilà un livre, une enquête et une quête, écrit avec sensibilité, justesse et pudeur, une tentative réussie pour combler un vide : celui d'une adolescente privée de sa vie, sans autre raison que ses origines. Innommable, une fois de plus. Que dire d'autre, nous n'avons pas les mots ?

S'enfermer volontairement dans l'annexe ou vécue Anne Frank et ses colocataires est en soi une idée un peu étrange, mais aller au bout de cette idée-là est une épreuve retranscrite dans un superbe livre de peu de mots, dont chacun est choisi avec soin pour que le ressenti prenne le dessus sur la pensée.
L'autrice laisse remonter son histoire personnelle, croise sa judaïcité à celle d'une ado de 14 ans qui survie dans le silence et crie dans un cahier.
Elle donne un autre visage à ce journal lu et finalement oublié et mal analysé quand on a 14 ans soi-même.
C'est un exercice physique et émotionnel qui s'inscrit dans la chair du lecteur.