Quand tu écouteras cette chanson

Il y a parfois des malentendus entre un livre et son lecteur, surtout quand la quatrième de couverture contribue à installer ces malentendus.
Il est exact que "Quand tu écouteras cette chanson" se passe la nuit dans un musée qui est l'annexe où Anne Franck vécut les deux dernières années de sa courte existence.
Il est exact aussi que l'autrice rapporte des fragments de l'existence d'Anne Franck, collectés auprès de témoins ou de spécialistes mais mis en forme de manière intéressante, même pour un connaisseur un peu averti de la vie et de l'oeuvre de cette dernière.
Le récit s'organise autour de deux points qu'on devine communs, par la volonté de l'autrice, entre elle et Anne Franck : le fait d'écrire et la judéité. Mais il s'agit moins d'un parallèle que d'une greffe pratiquée à force par l'auteur : sur le porte-greffe Anne Franck, réduit par l'histoire et par le temps à un rameau nu, l'autrice-greffon installe sa propre existence, littéraire et familiale, au point d'occuper à elle seule plus de trente pour cent du texte. C'est habituellement le rôle du greffon mais dans ce cas ce greffon n'est qu'une une espèce agréable mais très banale de "scriptor parisianus nombrilistus", dont les impressions, sentiments et existence souffrent souvent de la comparaison avec l'occupante du musée.
Plus grave, on ne sent passer aucune émotion dans ce livre : point d'orgue de la nuit, l'interminable hésitation à entrer dans la chambre d'Anne est plus agaçante que touchante, d'autant qu'elle se conclut par une queue de poisson faite au lecteur. Rien n'autorise ce dernier à penser que le récit qui est consacré au personnage qui fait alors irruption est faux ; mais « le vrai peut quelquefois n'être pas vraisemblable » et dans ce cas il aurait mieux valu s'abstenir d'en parler et relire" la naissance de l'Odyssée" pour comprendre pourquoi.
Il est d'autant plus dommage que l'autrice ait pratiqué ce qui ressemble fort à une escroquerie intellectuelle que lorsqu'elle évoque sa famille elle cesse de se mettre en scène elle fait apparaître de belles qualités.

Malheureusement je suis passée à côté de ce livre.

Lola Lafon nous entraîne durant son récit au coeur de l'annexe où elle va passer la nuit pour son projet culturel : écrire ce roman.

L'annexe c'est le dernier lieu qu'a connu Anne Frank, où elle a passé deux ans caché clandestinement avec sa famille. Huit personnes coincés dans cet espace durant la seconde guerre mondiale.

Au fur et à mesure du récit, on comprend pourquoi ce sujet importe tant a l'autrice, par son lien familial entre autre.

Très belle écriture. Rapide à lire mais pourtant je ressors de cette lecture finalement assez indifférente… j'ai refermé le roman avec ce malaise de ne pas avoir saisi le pourquoi du comment ? En effet même si j'ai apprécié la plume et l'exploitation, les réflexions de Lola Lafon sur le Journal d'Anne Franck, je n'ai pas été transporté par le reste.

Un roman intéressant sans plus, je ne pense pas que j'en garderais un souvenir profond.

J'ai été très déçue par ce livre qui m'était vivement recommandé par ma libraire.
Le début est prometteur et se lit bien. La suite est une introspection de l'auteur sur son histoire, celle de sa vie, sa famille, ses émotions... et je n'ai tout simplement pas accroché !

Mais quelle déception... à laquelle je m'attendais en découvrant le résumé. C'est un projet louable que de vouloir mettre en lumière le journal d'Anne Franck comme oeuvre à part entière, de remiser la petite fille martyre au profit de l'autrice prometteuse au destin gâché. L'idée s'évapore bien vite et le roman laisse place à une accumulation de remarques égocentriques de la propre vie de l'autrice. Qu'on s'entende bien, sa vie et celle de sa famille après la Shoah auraient méritées leur propre livre, que j'aurais lu avec grand plaisir. Mais utiliser Anne Franck et sa mémoire comme levier de vente, c'est non !
Lu dans le cadre du Prix des Lecteurs 2024 - le Livre de Poche