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Sa musique me berce depuis de longues années. Comme le père. Un poète enchanteur, des mots qui m'émeuvent, ses textes sont des proses magnifiques à lire, juste avec quelques notes de piano ou quelques longs silences qui égrènent ma vie. « Fugues », son art, ses doutes, sa liberté. Un instantané autobiographique sur la jeunesse, une ode à la liberté. Arthur décide de s'ouvrir, son coeur, son âme, sa fugue sera l'objet de cette musique. Assis devant un piano, tentant de déchiffrer l'art de la fugue de Johann Sebastian Bach, il va se plonger dans ses souvenirs.

Au cours de cette écriture, s'écrit une étrange coïncidence, une autre fugue, en plus de la sienne et celle de Bach. Quelques années plus tôt, sa mère Nicole trop enfermé dans le carcan parental et sociétal, quitte sa ville d'Argenteuil avec quelques amis. Direction la Polynésie et Tahiti. le voyage débutera par la Corse, elle n'ira pas plus loin. Mais ce besoin d'être libre était plus fort que tout.

A 15-16 ans, la fugue est aussi un apprentissage de la vie. C'est de cette façon qu'il faut revoir la situation. C'est aussi l'esprit rebelle qui sommeille dans la tête de tout adolescent. Arthur rejoint son père en Martinique pour quelques jours. Mais au moment de prendre l'avion pour rentrer en France, il laissera son père pantois et penaud passer seul la porte d'embarquement… à suivre…

J'ai lu un très beau moment d'intimité, d'une personne qui compte énormément dans mon spectre musical. Arthur H, que je sens si timide si réservé et qui pour s'ouvrir aux autres utilise la musique et écrit de si belles chansons aux mélodies douces et soyeuses comme un sourire illuminé sous une lune bleue. Et dès la première page, j'ai été ému, la façon dont il dédit ce livre.
A ma mère, la belle boxeuse amoureuse,
Pour son art de la fugue et son goût de liberté.
A mon père, j'aurais aimé qu'il lise cette histoire
Qui parle d'une femme qu'il a aimé…
Déjà, j'ai les larmes aux yeux… Heureusement que l'histoire n'est pas aussi triste que cette introduction… Et Jacques Higelin a aussi, tant, compté dans le silence musical de ma vie.
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Installé dans sa roulotte, Arthur H s'attelle au difficile déchiffrage de "L'art de la fugue", de Bach.
Une lueur étrange apparaît, se précise, c'est Bach lui-même qui entreprend un dialogue avec Arthur. Apparition qui reviendra plusieurs fois.
Complètement savoureux ces dialogues ! Toute la fantaisie d'Arthur H.
Et dans ces conversations, on parle de fugues. Celles de Bach, bien sûr, mais aussi celle de Nicole, la maman d'Arthur, le jour de ses 18 ans. Et celle d'Arthur, à 15 ans.
L'auteur se livre complètement, raconte par le menu ces fugues familiales.
Et là, il le fait très sérieusement.
En même temps il rend un hommage plein d'amour à sa mère, la « boxeuse amoureuse ».
J'adore Arthur H.
Sa sensibilité, sa fragilité, sa folie, sa profondeur, son humour, son immense talent musical, sa voix sensuelle.
Chaque moment passé à l'écouter est un véritable moment de bonheur.
Le voir sur scène, je ne trouve même pas les mots pour expliquer l'émotion que ça procure.
Le lire, encore un autre privilège.
Arthur H, comme Barbara fait partie de ma vie. Je ne pourrais pas m'en passer.
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Une fugue à trois voix.
Fugue musicale.
Fugues en avant sur le chemin périlleux de la liberté, à la recherche du soi, de son identité, fuir un monde cloisonné, quitter le cocon affectueux et étayant pour mieux s'appréhender, se découvrir, se relâcher, s'élever, s'aimer, vivre son rêve en toute innocence et insolence ...
« Quel est le rapport entre une fugue et une fugue ? Est-ce le même goût de larguer les amarres ? La fuite des notes de musique vers l'infini participerait-elle du même mouvement que cette échappée qui nous emmène loin, dans un espace non cartographié, où l'on va pouvoir enfin respirer ? »
Une plume fluide, poétique souvent, qui nous conte l'errance de l'être, l'errance de l'âme. Un parcours initiatique qui se révèle être également un bel hommage à Nicole Courtois, la mère de l'auteur.
Un parcours fuyant qui se répète d'une génération à l'autre et qui nous parle, forcément, je pense. Devenus adultes, l'adolescence fut un passage obligé, plus ou moins aisé selon chacun, et une facilité à le franchir pas forcément liée à la condition de vie de la famille, il me semble. Jeunesse dorée ou pas, le cap à franchir vers la quête de soi reste le même. Ce n'est que mon avis évidemment...
Fugues est aussi une ode généreuse et belle à la musique, même si, pour être honnête, les passages invitant Bach d'outre-tombe, m'ont laissée perplexe...
« La musique est l'art de l'espace. Littéralement, le flux sonore ouvre l'espace, le déflore, le densifie ou l'allège. Organiser les sons est le moyen que les humains utilisent pour nettoyer l'air, rendre sa surface intime et fluide, pour mieux faire voyager les idées, les émotions, les intuitions. La musique est une image de l'espace intérieur de l'homme : elle l'agrandit, le purifie, donne une direction à son énergie ; elle le prépare ainsi à recevoir et échanger de nouvelles informations. C'est une brise légère qui chasse les humeurs fétides, nettoie le corps subtil. En plus du plaisir intense qu'elle procure, elle participe à la santé globale de la personne qui s'abandonne à elle. Être plus réceptif, plus disponible, plus dynamique, c'est être potentiellement plus libre. L'art de la fugue est l'art de la liberté. »
J'ai aimé ce regard que l'auteur porte sur lui-même. J'ai aimé celui qu'il porte sur la société de l'époque, reflet de notre société actuelle, « rétrograde et immature » et sur elle, « jeune femme libre du XXIème siècle, enfermée dans un carcan moisi du XIXème siècle, pleine incohérence temporelle ».
J'ai aimé la prose.
J'ai aimé ce voyage dans le désert odorant d'une nature immaculée.
J'ai aimé m'identifier à sa jeune mère, chevauchant, les sens en éveil, dans le maquis sauvage de la région de Scopamène, au centre de la Corse.
En quittant Arthur H et ses Fugues, je me suis demandée pourquoi cette autofiction ? Bénéfique pour l'auteur ? Nécessaire, indispensable ?
Pour moi, elle fut animée de belles émotions, et par le pouvoir des mots, je me suis souvent retrouvée dans ce maquis sauvage que j'affectionne particulièrement. Alors peu importe votre affinité avec l'auteur, si vous êtes à la recherche d'un élan de liberté, d'une escapade sauvage, je vous recommande vivement cette lecture !
🙏 à Babelio, Mercure de France et Folio pour cette belle découverte.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Comme Arthur H. s'est laissé porter par la musique de Bach, j'ai de mon côté découvert son récit « Fugues », avec une fébrile impatience, en voulant me laisser porter par les mots de cet artiste que j'aime depuis des années.
Ce n'était pas tant une autobiographie d'un musicien que je souhaitais lire. Je ne faisais pas la groupie en mal de croustillants devant un personnage people ; le fils d'un père peut-être plus connu que lui, plus exubérant sûrement aussi.
Qui connait un peu Arthur H. sait qu'il s'agit de tout autre chose avec lui. Il se fait discret, sûrement encore un peu timide, tout en nuance et subtilité, la voix grave et chaude qui sait résonner en moi, il a une classe pudique, si naturelle, qui m'impressionne. Vouloir lire « Fugues », c'était pour moi comme une quête de musicalité, de poésie et de beauté. C'était souhaiter aller encore plus loin peut-être que les strophes de ses chansons, aller au coeur des sensations, se laisser emporter par la sensibilité de cet artiste bohème, libre et délicat. Et il a sû m'emporter comme je l'espérais.
Pour être tout à fait sincère, j'ai regretté qu'il parle plus de la fugue de sa mère (en Corse) que de la sienne (en Guadeloupe). Même si la sienne était étroitement liée à celle de sa mère. Ils avaient tous deux une même soif de liberté. Et s'il parle principalement d'elle, c'est que c'est avant tout une lettre d'amour à sa mère, forte et courageuse. Une mère pour qui il composera ‘'La boxeuse amoureuse''.
Mais, c'est véritablement lorsqu'il a parlé de lui, de sa propre fugue à l'âge de 15 ans, de son désir de liberté, de vivre sans avoir le dos courbé par la vie et les autres, que j'ai vraiment ressenti le plaisir tel que celui que j'éprouve à l'écoute de certaines de ses chansons – celles que je peux écouter en boucle et que je fredonne ensuite plusieurs jours d'affilée-. J'avais l'impression d'entendre sa voix (une de ces voix qui m'émeuvent à en avoir la chair de poule et qui me rendent un peu dingo –comme celles de Bowie, Bashung, Brassens, Tom Waits, Neil Young, Barbara et quelques autres-). Et moi, à ce moment-là, ça agit comme une drogue. C'est ma fugue à moi. Cela me plonge dans un autre monde, un univers tout en coton, rassurant, chaud, et je dois certainement avoir un sourire béat aux lèvres, comme si j'avais bu un verre de trop. Parfois, à l'inverse, j'ai l'alcool triste parce que ça me fout le blues, ces voix un peu écorchées, douloureuses, ces chanteurs à fleur de peau qui parlent souvent d'amour blessé, de fêlures, ces voix qui nous chantent comme s'ils nous parlaient un peu rien qu'à nous. Et je me sens si bien avec eux que je n'ai pas envie de retourner de l'autre côté.
J'ai regretté qu'Arthur H. ne parle pas plus longuement de lui, qu'il ne me fasse pas entrer encore plus dans son univers afin que je savoure plus longuement ce bonbon sucré salé fondant sur la bouche. Et à avouer cela, comme une de ces confessions nocturnes, je fais peut-être un peu la groupie jalouse finalement, à me dire que même la présence de Bach ne m'aurait pas été indispensable. J'aurais bien aimé qu'il n'y ait que lui, Arthur Higelin, dans ce livre.
Pourtant, il s'agit pour lui de raconter « l'art de la fugue », la fugue musicale de Bach, la fugue nécessaire de sa mère et de la sienne. Des fugues à jouer comme des défis à relever, des fugues à écouter comme on écoute son coeur, des fugues si impérieuses et vitales, des fugues pour être plus fort, pour apprendre à vivre, se découvrir, s'accepter et s'épanouir, des fugues pour fuir le carcan de la ville et ses jugements, des fugues pour ressentir et être libre, des fugues pour vivre tout simplement.
Et en finissant ce billet, peut-être aurais-je envie d'entendre quelques notes de piano. Peut-être aurais-je envie de réécouter « L'art de la fugue » de Bach ou plus certainement d'aller voir de ‘'l'autre côté de la lune''.

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Arthur H , ,fils de Jacques Higelin et grand frère d'Izia, est un artiste inclassable, reconnaissable par sa voix grave et éraillée, ainsi qu'une présence en live assez intense.

Dans son premier récit, proche de l'autofiction il ose une variation autour de la fugue, musicale ou vers un autre ailleurs, comme celle qu'a entrepris dans sa jeunesse sa mère, Nicole Courtois-Higelin.

Une mère qui lui avait inspiré un de ses plus beaux morceaux, la boxeuse amoureuse.

Un récit traversé par le mouvement géographique, intérieur et musical à travers la difficulté pour Arthur J de reprendre le célèbre morceau de Johann Sebastian Bach. « L'art de la fugue ".

Mais l'artiste qui nous avoue être étrangement peu porté sur le solfège a les plus grandes peines du monde à déchiffrer la partition de Bach.

Un récit de fugue en parralèle entre réalisme et onirisme assez fidèle à l'univers tout en poésie et fantaisie de son auteur.

Une première expérience littéraire qui en appelle d'autres, peut etre un hommage à son paternel récemment décédé, qui sait?
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Il m'aura fallu trente ans, de 1990 et Quai n.3 qui m'avait fascinée, à 2019 pour des retrouvailles avec Arthur H. le temps de la maturité, le temps de la patience, car je savais qu'un jour, je le rencontrerais.
Il a fallu que le premier Higelin s'efface, lui laisse la lumière, tristement car Jacques était depuis si longtemps auprès de nous, mon compagnon et moi, depuis notre enfance, notre rencontre, la naissance de nos enfants, au point qu'il nous a façonné l'un et l'autre, il a fallu donc que dans sa disparition même Izia, beaucoup plus médiatisée, lui fasse une place dans les hommages pour que j'entende sa voix et la beauté de ce qu'il avait à dire. Ca a (re)commencé comme ça, puis La boxeuse amoureuse, puis toutes les autres, puis voilà! La rencontre, l'émotion, la fragilité mêlé à une certaine esbroufe, une voix de blues et de jazz.
Donc, Fugues: celles de Bach, d'abord, et la poésie avec laquelle Arthur parle de la musique.
Puis celle de sa mère le jour de ses dix-huit ans, qu'il ignorait le jour où lui-même a fugué à quinze ans, reprenant le schéma familial puisque sa petite soeur fuguera à son tour quelques années plus tard.
A travers ses récits, Arthur H nous parle de sa mère, beaucoup, de lui aussi, pas mal, et de son père, un peu. La fugue comme échappatoire d'une société trop cloisonnante et d'une vie trop prédictive, une ode à la liberté de choix. Il dit de ses parents:
"Je les aime et leur suis infiniment reconnaissant: ils m'ont transmis l'idée fondamentale que la liberté est aussi quelque chose qu'on s'accorde à soi-même, on ne demande pas l'autorisation aux autres, on se l'offre".
Trois fugues, et un texte plein de poésie, de mélancolie et d'humour aussi qui m'ont rendue nostalgique de sensations adolescentes.
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un beau livre riche en images, en émotions et en sons.
c'est la voix rauque, sombre et sensuelle de la pub de sh*wr**mprive.c*m qui m'accompagne à la lecture de ces fugues. la fugue de Bach, la fugue d'Arthur H, et surtout la fugue de Nicole, sa mère, à qui il rend un vibrant hommage.

les allusions et références musicales sont nombreuses: les Doors, Bach, Buxtehulde, Bob Marley, Bashung dont il cite les "montagnes de questions". ce sont [s]es salines écrites et composées par Raphaël qui résonnent au moment de ma lecture de cette éprouvante prise de conscience de Nicole, la visite des familles des ouvriers, le jour de Noël, à l'usine, les ouvriers et leurs terribles chaussettes russes.
des souvenirs racontés mais aussi illustrés, par des documents (l'avis de recherche de la fugueuse, la poignante correspondance qui en découle entre Nicole et ses parents, les partitions de l'Art de la fugue), des photographies en noir et blanc, magnifiques et si expressives (portraits de sa Nicole avant et après sa fugue, des grands parents, de la bande, Arthur ce beau jeune homme à 16 18 19 20 ans, des fabuleux paysages corses, de nostalgiques cartes postales des Antilles,...)

il y a aussi Bach et son Art de la fugue: inachevé. Bach qui discute avec Arthur surtout de sa mère. Nicole, cette ado idéaliste qui se rebelle , la boxeuse amoureuse, une cow-girl, une femme forte et courageuse qui rêvait de Tahiti. Arthur, lui, c'est aux Antilles que son corps et son esprit s'évadent, sur terre et à bord d'un voilier.
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D'Arthur H, le chanteur, je ne connaissais que le timbre de voix unique et la sensuelle chanson « La lionne et l'éléphant », je vais l'écouter un peu plus désormais ... En revanche, de son père, le grand Jacques Higelin, je connais presque tout ; p.172 petit portrait de Jacques par Arthur : « C'était un homme magnifique mais un homme blessé, son puissant égocentrisme était de l'ordre de la survie, il se protégeait. Il fuyait avec constance tout ce qui pouvait sembler l'emprisonner ou le contraindre. Par ailleurs, il donnait énormément, sans compter, dans son art, dans sa musique ... ».
Dans ce récit, Arthur nous parle pourtant surtout de sa maman. Jeune femme issue du milieu ouvrier de la banlieue parisienne à la fin des 50's, qui en fuguant le jour de ses 18 ans, préfigure les idées de liberté et d'émancipation de la décennie suivante. La moitié du bouquin raconte donc cette fugue en Corse avec son amoureux et quelques uns de ses amis. C'est aussi le prétexte à montrer le carcan qu'était la société de cette époque ... Au début des 80's, à son tour Arthur âgé de 15 ans fera une fugue. Lors d'un voyage avec son père en Guadeloupe (chez Coluche), il s'éclipse au moment de prendre l'avion du retour ... Les mêmes élans adolescents, les champignons hallucinogènes en plus.
En ce qui concerne ces parties de l'histoire, l'écriture est sensible et touchante. L'avant dernier chapitre est particulièrement puissant pour évoquer ce qu'est un artiste et un être humain libre (autant que l'on puisse l'être), de la solitude que cela engendre aussi parfois ; p.175 «Ils m'ont transmis l'idée fondamentale que la liberté est aussi quelque chose qu'on s'accorde à soi-même (...), on se l'offre ». La partie qui m'a moins convaincue (mais je chipote), ce sont les dialogues imaginaires en charabia germano-anglo-frenchy de J.S. Bach avec Arthur. En effet le génial créateur de L'Art de la Fugue, qu'Arthur idolâtre, apparaît comme un fil conducteur du récit, il en est le témoin fictif.
Pour finir, ce bouquin**** qui est un hymne à la vie, à la liberté, et à ce qu'il y a de dur à l'obtenir, est agrémenté de photos personnelles qui lui donnent un air d'album de famille ou de journal intime malgré son propos universel. Allez, salut.
P.S. : On peut aussi écouter et réécouter « La boxeuse amoureuse » d'Arthur, hommage à sa mère et la magnifique Suite N°3 en Do majeur de J.S. Bach (qui celle-là n'est pas, à priori, une fugue, mais je ne suis pas expert en musique classique), quant aux chansons de Jacques on a l'embarras du choix.
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La fugue est, d'emblée, quelque chose de violent, un mur que l'on ne peut plus franchir, des relations qui ne sont que blocages perpétuels et un mal être personnel tel que "partir" est l'unique échappatoire.
L'ailleurs peut, sans doute, apporter des solutions. En tout cas, c'est ce que l'on ressent quand on lit ce livre de Arthur H. Sa mère à lui s'est sauvée de chez elle pour vivre autre chose en Corse avec sa bande de copains. "Je veux une vie qui ne soit pas tous les jours pareille". La fugue de Nicole Courtois (la maman d'Arthur H) est un mal qui lui est nécessaire.
Notre auteur l'a vécu aussi une vingtaine d'années plus tard. A seulement 16 ans, il a échappé à la surveillance de son père à l'aéroport de Pointe à Pitre en Guadeloupe. Pour lui, c'était "le désir de fuite, l'illusion que tout serait nouveau, l'envie de toucher la vraie vie".
Les fugues narrées par ce chanteur nous font entrer quelque peu dans son antre familial. Celui-ci est, certes chaotique, peu bavard, parfois tendu, mais le lien n'est jamais coupé. Les relations restent sincères et vraies. On le voit dans les courriers échangés entre mère et enfant notamment.
Durant toutes ces pages, vite absorbées, l'auteur donne aussi à écouter une musique : celle de JS BACH avec le titre : L'art de la fugue. Comme par hasard...
Il faut dire que ce musicien a fuit deux fois son domicile pour vivre sa passion.
Au terme de ce livre, qui m'a bien plu, j'ai voulu écouter ce morceau de Bach afin de voir s'il me donnait l'envie de disparaître des radars.
Eh ben non... La lecture me va peut-être mieux que la musique.
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Il est fort Arthur H car il a réussi à se faire un prénom dans le musique en étant le fils de Jacques Higelin. Il sait être Arthur avant d'être le fils d'Higelin.
Il a développé très jeune ses capacités créatives qu'il complète aujourd'hui avec l'écriture de "Fugues" un récit autobiographique un peu déjanté tout en étant réaliste et assez touchant.
Il écrit une variation autour de la fugue, qu'elle soit musicale ou une fuite vers la recherche d'une émancipation.

Arthur s'isole dans une roulotte avec un clavier et un ordinateur. Il compte bien écrire ce livre sur les fugues et commence par un éloge à celle de Johann Sebastian Bach.
Le musicien a décidé de jouer « L'art de la fugue » même s'il n'a pas de formation classique car c'est un rêve qu'il veut réaliser. Seulement voilà c'est l'esprit de Bach qui vient lui rendre une petite visite sur terre.
Ils vont se mettre à discuter dans une drôle de langue et c'est Arthur qui va raconter à Bach ce qu'a vécu sa mère en 1958 en fuguant le jour de ses 18 ans. À l'époque elle était mineure mais sa soif de liberté était plus grande que tout et elle a pu vivre une expérience en communauté improvisée en Corse. de là il va raconter sa propre fugue quand il avait 15 ans. Après avoir passé des vacances aux Antilles avec son père il décide d'y rester. Garçon timide, il échange peu avec ce père qui est un mythe et dans l'ombre duquel il ne veut pas rester. Il est vital pour lui de décider lui-même de sa propre liberté.

C'est un beau récit qui dédramatise un acte assez radical lorsque les ponts sont coupés entre parents et enfants, provisoirement.
Le délire avec Johann Sebastian Bach n'était peut-être pas utile mais on comprend bien l'importance de la musique qui doit avoir une place dans ce livre, c'est incontournable et le choix de Bach est judicieux pour sa tonalité cosmique. Et puis, c'est une variation sur un thème.


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