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Critique de Kickou


D'Arthur H, le chanteur, je ne connaissais que le timbre de voix unique et la sensuelle chanson « La lionne et l'éléphant », je vais l'écouter un peu plus désormais ... En revanche, de son père, le grand Jacques Higelin, je connais presque tout ; p.172 petit portrait de Jacques par Arthur : « C'était un homme magnifique mais un homme blessé, son puissant égocentrisme était de l'ordre de la survie, il se protégeait. Il fuyait avec constance tout ce qui pouvait sembler l'emprisonner ou le contraindre. Par ailleurs, il donnait énormément, sans compter, dans son art, dans sa musique ... ».
Dans ce récit, Arthur nous parle pourtant surtout de sa maman. Jeune femme issue du milieu ouvrier de la banlieue parisienne à la fin des 50's, qui en fuguant le jour de ses 18 ans, préfigure les idées de liberté et d'émancipation de la décennie suivante. La moitié du bouquin raconte donc cette fugue en Corse avec son amoureux et quelques uns de ses amis. C'est aussi le prétexte à montrer le carcan qu'était la société de cette époque ... Au début des 80's, à son tour Arthur âgé de 15 ans fera une fugue. Lors d'un voyage avec son père en Guadeloupe (chez Coluche), il s'éclipse au moment de prendre l'avion du retour ... Les mêmes élans adolescents, les champignons hallucinogènes en plus.
En ce qui concerne ces parties de l'histoire, l'écriture est sensible et touchante. L'avant dernier chapitre est particulièrement puissant pour évoquer ce qu'est un artiste et un être humain libre (autant que l'on puisse l'être), de la solitude que cela engendre aussi parfois ; p.175 «Ils m'ont transmis l'idée fondamentale que la liberté est aussi quelque chose qu'on s'accorde à soi-même (...), on se l'offre ». La partie qui m'a moins convaincue (mais je chipote), ce sont les dialogues imaginaires en charabia germano-anglo-frenchy de J.S. Bach avec Arthur. En effet le génial créateur de L'Art de la Fugue, qu'Arthur idolâtre, apparaît comme un fil conducteur du récit, il en est le témoin fictif.
Pour finir, ce bouquin**** qui est un hymne à la vie, à la liberté, et à ce qu'il y a de dur à l'obtenir, est agrémenté de photos personnelles qui lui donnent un air d'album de famille ou de journal intime malgré son propos universel. Allez, salut.
P.S. : On peut aussi écouter et réécouter « La boxeuse amoureuse » d'Arthur, hommage à sa mère et la magnifique Suite N°3 en Do majeur de J.S. Bach (qui celle-là n'est pas, à priori, une fugue, mais je ne suis pas expert en musique classique), quant aux chansons de Jacques on a l'embarras du choix.
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