AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,37

sur 86 notes
5
30 avis
4
2 avis
3
1 avis
2
2 avis
1
0 avis
Pour certains le nom de Florence Mendez ne sera pas inconnu, pour moi c'est une très belle découverte par le prisme de ce premier roman « Accident de personne ».

Née en 1987, elle a fait ses débuts comme humoriste dans un one-woman-show « Délicate », elle y aborde ses difficultés en tant qu'autiste et son combat pour sa santé mentale, elle est également chroniqueuse sur France Inter.

C'est un roman qui sort des sentiers battus, presque inclassable, un peu de thriller, un peu de romance et surtout une grosse dose d'humour ce qui nous donne un cocktail détonnant, très frais qui contraste avec un sujet noir : le suicide. D'une lecture facile de par ses paragraphes courts, l'autrice y donne la parole alternativement à tous les personnages. Il faut, toutefois, éloigner les oreilles trop chastes car le langage est un peu trash voire parfois cru.

Daphné vient de se faire virer de son travail, sa vie de couple ne fonctionne pas. Elle n'envisage pas de futur et songe à mettre fin à ses jours, mais se sent trop lâche au moment du geste fatal. Elle essaye de trouver une solution sur la toile, suite aux conseils d'un informaticien elle s'aventure sur le dark web et tombe sur un forum de cinglés : « sur lequel des tueurs de tous bords s'échangent les récits glaçants de leurs exploits. Moi j'ai eu accès qu'à la section « contrats » où les utilisateurs extérieurs peuvent laisser « des demandes ». J'ai été surprise du succès rencontré. Il y a bien sûr des gens qui cherchent à se débarrasser d'autres gens, mais aussi beaucoup de personnes désespérées qui, comme moi, cherchent quelqu'un pour les exécuter. Des gens très malades en grande souffrance à qui l'euthanasie a été refusé à l'étranger ; ou d'autres qui ont également perdu le goût de vivre, mais qui tout de même pensent à leurs proches et pour des questions d'assurance-vie ne peuvent pas mourir suicidés ». Elle poste, donc, une annonce : « Femme, 25 ans, suicidaire ratée. Cherche professeur pour cours particulier ». Elle reçoit un tas de réponses saugrenues, mais celle de Martin attire son attention : « Ton annonce m'a bien fait marrer. Si tu veux, on peut en discuter ». Après un mois de dialogues, ils tombent d'accord, Martin sera « son tueur » et devra pousser Daphné sous une rame de métro.

Sans vouloir dévoiler complétement l'intrigue, je peux vous dire que ce plan rencontrera des difficultés. Et on verra intervenir une psychiatre déclassée en psychothérapeute, des policiers frustres et pourris. On sourit, on rit et on se pose des questions, bien sûr, sur la santé mentale, mais bien d'autres thèmes sont abordés, l'homosexualité, le machisme, le féminisme, l'empreinte laissée par l'éducation des parents. On se laisse embarqué par cette histoire au scénario solide et on retiendra surtout le sage avertissement en début de roman : « Mourez le mieux et le plus tard possible. Parce que la vie malgré les sales tours qu'elle nous joue parfois, est incroyablement belle ».

Merci à l'agence Merci Madame et à Massot Editions pour cette agréable lecture.
Commenter  J’apprécie          514
Après quinze vaines minutes d'attente sur le quai du métro, je tressaille en entendant cette douce voix qui me signale dans les haut-parleurs que le trafic est interrompu suite à un accident grave de voyageur et m'enjoint de prendre une correspondance ou mes pieds pour rentrer chez moi.
Accident de parcours donc sur mon trajet comme avec cette lecture.
Pourtant j'avais tout bien planifié, pour une journée qui me promettait 2h30 dans le métro et de l'attente, ce roman, qui raconte une tentative de suicide ratée sous ce moyen de transport me paraissait tout indiqué.
Dès les premières lignes (pas celles du métro cette fois), je regrette mon choix, mais c'est trop tard, je suis déjà assise dans la rame, il n'est plus possible de faire machine arrière…
Le style trash et assez vulgaire me rebute d'entrée. Je finis par m'y faire, mais je n'ai pas ressenti d'attachement pour les personnages. le livre étant écrit par une autrice de one-man show, j'espérais au moins que ce livre me ferait rire, mais non, j'ai à peine esquissé quelques sourires…
Il y a des scènes volontairement choquantes que j'ai trouvées gratuites (comme si l'autrice s'était dit ah ouais, c'est bien dégueu ça, je vais le mettre. Et puis, qu'est-ce que je pourrai bien rajouter pour pousser le curseur encore un peu plus loin ?), …
J'ai regretté cette volonté de provoquer à tout crin, je n'ai pas compris le but, ce n'est pas au service de l'histoire. L'effet a été de m'agacer et de me donner envie de partir en courant pour sauter à pieds joints dans le dernier métro. Résultat, je me suis hâtée d'oublier ces scènes, avec une efficacité redoutable puisque j'ai déjà tout oublié après 15 jours.
C'est dommage, le scénario était original, il y avait une bonne idée de départ avec des personnages hauts en couleur : Daphné qui se cherche un tueur pour la suicider après plusieurs tentatives ratées (d'autant que le tueur à gages s'avère débutant et gaffeur hors-norme -dans un genre Gaston puissance 1000), une ancienne psychiatre reconvertie en psychothérapeute après ses ennuis avec la justice, et des flics, un peu … particuliers.
Des sujets intéressants sont abordés (homosexualité, l'influence du porno trash sur la sexualité des jeunes, féminisme, dark web, violences intra-familiales) mais la forme qui ne m'a pas convaincue est venue gâcher les messages. Les ingrédients étaient là mais la mayonnaise n'a pas pris en ce qui me concerne (dommage j'adore la mayonnaise).
Le genre est assez inclassable et la fin toute rose assez déroutante : rose pour un coeur mi-guimauve, mi-entrailles à l'air tout sanguinolent !
Il est tard, le métro me ramène chez moi, timing parfait, j'en suis aux dernières pages, ouf !.
Bonne nouvelle ! j'en ai fini moi aussi de cette histoire et de ce billet et ce n'est pas Daphné qui viendra me contredire puisque Bonne nouvelle est le nom de la station qu'elle a choisi pour mettre fin à ses jours !
Commenter  J’apprécie          4817
Daphné est virée de son job, sent son couple au bord du gouffre et, de toute façon, elle ne sent pas à sa place depuis toujours. Rien ne va plus et donc elle décide de se suicider et fait appel à un professionnel pour y parvenir. Sauf que ce dernier se trompe de cible et tue une parfaite inconnue. Bouleversée, Daphnée ne sait plus si elle souhaite réellement mourir. Sauf qu'un contrat est un contrat.

J'ai choisi ce roman simplement à sa quatrième de couverture et j'ai pu le lire dans le cadre d'une masse critique Babelio. Dès les premières pages, je suis happée par le style percutant, ciselé avec des phrases courtes. Puis, je découvre qu'il s'agit d'un roman choral. Chaque chapitre nous décrit les actions, les pensées des protagonistes de cette histoire. La construction de ce roman est particulière et j'avoue que j'ai aimé lire cette histoire originale. C'est un roman qui traite du suicide, de la solitude, de l'amour (assez cru par moment), de la violence psychologique que physique mais c'est aussi un roman d'espoir car même si vous avez l'impression d'être seul.e ce n'est pas le cas.

Je conclurai avec les mots de l'autrice issus de son avertissement : « Mourez le mieux et le plus tard possible. Parce que la vie, malgré les sales tours qu'elle nous joue parfois, est incroyablement belle. C'est ce que raconte ce livre. Prenez soin de vous ».
Commenter  J’apprécie          70
Accident de Personne, c'est le genre de roman qu'on lit en une ou deux fois! ça se dévore! Peut-être pas parce que c'est l'histoire la plus originale du coin, ou parce que c'est la plus belle plume (ceci dit, l'une comme l'autre me convenaient très bien!), mais certainement parce que c'est fait pour "nous" parler.

On connait tous quelqu'un comme un ou plusieurs personnage(s) de cette affaire. Peut-être même que ce quelqu'un, c'est nous. Je n'ai jamais lu quelque chose d'aussi parlant pour ma génération, quelque chose de si ancré dans ma réalité.

Faire une remarque comme celle-ci doit sembler très égocentrique, mais ça n'est pas mon but. Ce que j'essaye de dire par là, c'est que la lecture va toucher. Il y a un avertissement au départ, sur la question du suicide -donc les personnes concernées par cette question sont prévenues. Néanmoins, l'intrigue ne tourne pas autour de ce sujet, et bien d'autres maux ou douleurs de la vie sont présentés (la violence sous toutes ses formes).

Sur une note plus personnelle, qu'il n'est pas forcément pertinent à lire et dévoile une partie de l'intrigue:

J'aimerais offrir Accident de Personne à des ami(e)s, mais j'ai peur que la lecture soit un peu difficile -sans parler des gens concernés par les violences et cruautés du livre (VSS, suicide, drogue, etc), il n'y pas vraiment de filtre. On embarque pour une aventure sinistre et intense, où toutes les émotions seront sollicités. Incroyable. Merci à l'autrice, Florence Mendez.
Commenter  J’apprécie          60
Florence Mendez est une humoriste, chroniqueuse, féministe et maintenant écrivaine. Vous allez me dire, qu'est ce que je fou avec un livre de “littérature générale” dans les mains alors que ce n'est pas du tout mon style de lecture ? En fait, ce n'est pas mon style, oui et non ! le livre en lui-même au premier abord n'est pas mon genre, encore que… le thriller psychologique n'est pas bien loin par moment, mais quand j'ai vu les sujets évoqués et surtout ce quatrième de couverture très intrigant, je ne pouvais pas passer à côté.
Et clairement, pour un premier livre, c'est un carton plein !

Le style est percutant, très dynamique. Des phrases courtes, une lecture rapide, un langage très cru, très “parlé”, des changements de personnages à chaque chapitre. J'ai adoré le fait que ce soit une écriture à la première personne avec souvent les personnages qui s'adressent directement au lecteur. On est interpellé par les personnages, ça rend l'immersion vraiment totale dans l'histoire.
Ajoutez à ça une mise en page très bien faite, c'est aéré et fluide à lire, et vous avez un livre qui se lit d'une traite tout simplement.

L'histoire est très originale, c'est quelque chose que je n'avais jamais retrouvé ailleurs et ne cherchez pas, comme d'habitude, il n'y aura aucun spoil.
Les sujets abordés sont très durs, le suicide principalement, mais aussi la santé mentale entre autres. Pas de violence dans ce livre, pas vraiment en tout cas pour moi, mais la violence se trouve dans certains mots. Certains passages sont très durs, mais sont merveilleusement bien ponctués par des touches d'humour bien piquant (piquant…piquante… Vous l'avez ? Non ? Tant pis, bande d'incultes 😄 ).
C'est une des forces de ce livre, cet humour, parfaitement adapté, à chaque fois bien placé. C'est dangereux de mêler l'humour dans un livre avec des sujets durs comme ceux-là, mais pour le coup, c'est une réussite.

Une bonne histoire ne serait rien sans de bons personnages. Contrat rempli de ce côté-là également.
Ils sont introduits au fur et à mesure du livre, on ne se mange pas 15 personnages à retenir en 10 pages. C'est progressif et ils arrivent au fur et à mesure que l'histoire avance, c'est très bien pensé.
Il y a des personnages attachants et très touchants comme Daphné, d'autres plus terre-à-terre comme Mona, d'autres détestables comme Gérald (Bizarre qu'un personnage antipathique au possible se prénomme Gérald…. Coïncidence bien évidemment ! Vous ne l'avez pas non plus ? Je ne peux plus rien pour vous 😉 ), ou encore intriguant comme @kill-ou-face. Bref, il y en a pour tous les goûts et Florence Mendez joue avec une agilité déconcertante avec les différents traits de caractère pour les intégrer à merveille dans son histoire.

Et là où c'est très fort, c'est que cette diversité de personnages, tous avec leurs propres vices, est présentés d'une telle façon qu'on pourrait très bien s'identifier à certains d'entre eux ou encore imaginer que son facteur ou son collègue de bureau se cache derrière un des personnages de ce livre.

Vous l'aurez compris, j'ai été conquis par son spectacle “Délicate” et je l'ai été tout autant par son livre. Si vous cherchez un livre qui sort des sentiers battus, avec des sujets durs, une bonne histoire et une bonne touche d'humour alors foncez, vous ne serez pas déçus.
Lien : https://thrilleraddict.com/2..
Commenter  J’apprécie          61
J'ai lu avec l'envie du début à la fin que ça ne s'arrête pas. Dès les premières lignes, je me suis laissée embarquer dans une histoire haletante, émouvante et qui traite de sujet sensibles comme le suicide, la santé mentale,... avec une touche de feminisme le tout en délicatesse. (Délicate qu'elle disait).
On s'attache, on rit parfois même fort, on pleure peut-être aussi. On apprends. L'écriture est fluide, agréable, intuitive même. J'ai été à plusieurs reprises surprise, hapée par des moments inattendus. L'histoire est bien ficelée, pensée dans les détails et originale.
J'aime beaucoup l'écriture à la premiere personne pour chacun des personnages sans jamais s'y perdre car tous ont leur personnalité. Certains sont touchants, d'autre presque détestables. Je ne sais pas comment l'expliquer mais j'ai adoré ce sentiment de "Je sais ce qu'il va se passer" et en fait, non.
J'ai souris à plusieurs reprises, puisque connaissant l'autrice pour ses chroniques et son spectacle, je l'entendais parfois dans ses mots. Fidèle à elle-meme donc dans l'écriture de ce premier roman. Je lui souhaite bien du succès dans sa carrière d'autrice (aussi parce que j'ai déjà hâte de lire le prochain roman...).
Commenter  J’apprécie          40
Un livre à mettre en toutes les mains ! Il aborde des questions difficiles (le suicide, les violences sexuelles, la santé mentale, la masculinité toxique) et les traite avec humour (non oppressif, toujours empathique), délicatesse et pédagogie.
Certains personnages sont attachants, d'autres parfaitement détestables, mais aucun ne laisse indifférent. C'est un livre où on suit les points de vue de différent·es protagonistes, et l'autrice a su donner à chacun·e son propre style, on devine qui parle sans difficultés.
Le scénario est bien ficelé, les rebondissements sont surprenants. Et l'écriture ! L'écriture est fluide, on dévore ce livre en quelques heures à peine, on n'a pas envie de s'arrêter. Bravo Florence Mendez !
Commenter  J’apprécie          40
Des fois je me dis que je devrais suivre plus souvent les chroniques qui me 'parlent' comme j'ai fais avec la chronique de @ ,
Ou remercier Threads 😂
Aucune idée, bref.
Merci au chroniqueur qui a su me parler a travers sa chronique.

J'ai été happée par les mots de l'auteure, le livre ce lit tout seul ! Aucun moment m'a fatiguée ou agacée.
Les protagonistes sont si différents les uns des autres et j'ai adorée tout ce petit monde un peu décalé et tellement empreint de réalisme !
On a les POV de chaqu'un, par contre on ne s'y perds pas chaqu'un a son rôle a jouer et pour moi c'est super bien joué.

Un humour noir que j'apprécie particulièrement ainsi que cette plume très féministe qui dénonce sans conteste le sexisme, machisme sans partir dans la misandrie.
Des propos durs et d'actualités.
Le mal être, la dépression et cette petite Daphné qui épuisée veut en finir.
Martin que j'ai adorée, probablement celui qui m'a le plus toucher.
Gerald pauvre type !

Madame Mendez bravo pour votre premier roman !
Je ne peux que le recommander
Et j'adore cette cover !!
Bonne lecture


Commenter  J’apprécie          30
Un premier roman efficace et qui se lit très rapidement et facilement. L'Autrice aborde avec brio les thèmes de la différence, de la maladie mentale et de la fragilité humaine dans un style très personnel avec pour résultat une histoire décalée et percutante avec des personnages originaux et d'une grande justesse psychologique. A recommander!
Commenter  J’apprécie          30
Pour poursuivre mon souhait de découvrir divers univers de livres et de les alterner avec Accident de personne ... je suis servie!

Surprenant, caustique, touchant, percutant, loufoque avec une pointe de cru...auté !
Je recommande ce savoureux mélange créé par Florence MENDEZ que je découvre .

Abordant plusieurs thèmes dont le mal-être et la dépression, le regard porté sur soi à partir de celui qu'on a subi par "l'extérieur", mais aussi grâce aux autres pour réussir à se dépasser, au- delà de ce que l'on aurait pu imaginer soi-même...

En attente de découvrir d'autres ouvrages !
Commenter  J’apprécie          20



Lecteurs (305) Voir plus



Quiz Voir plus

Les emmerdeuses de la littérature

Les femmes écrivains ont souvent rencontré l'hostilité de leurs confrères. Mais il y a une exception parmi eux, un homme qui les a défendues, lequel?

Houellebecq
Flaubert
Edmond de Goncourt
Maupassant
Eric Zemmour

10 questions
565 lecteurs ont répondu
Thèmes : écriture , féminisme , luttes politiquesCréer un quiz sur ce livre

{* *}