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Critique de Jackylebook


Pour certains le nom de Florence Mendez ne sera pas inconnu, pour moi c'est une très belle découverte par le prisme de ce premier roman « Accident de personne ».

Née en 1987, elle a fait ses débuts comme humoriste dans un one-woman-show « Délicate », elle y aborde ses difficultés en tant qu'autiste et son combat pour sa santé mentale, elle est également chroniqueuse sur France Inter.

C'est un roman qui sort des sentiers battus, presque inclassable, un peu de thriller, un peu de romance et surtout une grosse dose d'humour ce qui nous donne un cocktail détonnant, très frais qui contraste avec un sujet noir : le suicide. D'une lecture facile de par ses paragraphes courts, l'autrice y donne la parole alternativement à tous les personnages. Il faut, toutefois, éloigner les oreilles trop chastes car le langage est un peu trash voire parfois cru.

Daphné vient de se faire virer de son travail, sa vie de couple ne fonctionne pas. Elle n'envisage pas de futur et songe à mettre fin à ses jours, mais se sent trop lâche au moment du geste fatal. Elle essaye de trouver une solution sur la toile, suite aux conseils d'un informaticien elle s'aventure sur le dark web et tombe sur un forum de cinglés : « sur lequel des tueurs de tous bords s'échangent les récits glaçants de leurs exploits. Moi j'ai eu accès qu'à la section « contrats » où les utilisateurs extérieurs peuvent laisser « des demandes ». J'ai été surprise du succès rencontré. Il y a bien sûr des gens qui cherchent à se débarrasser d'autres gens, mais aussi beaucoup de personnes désespérées qui, comme moi, cherchent quelqu'un pour les exécuter. Des gens très malades en grande souffrance à qui l'euthanasie a été refusé à l'étranger ; ou d'autres qui ont également perdu le goût de vivre, mais qui tout de même pensent à leurs proches et pour des questions d'assurance-vie ne peuvent pas mourir suicidés ». Elle poste, donc, une annonce : « Femme, 25 ans, suicidaire ratée. Cherche professeur pour cours particulier ». Elle reçoit un tas de réponses saugrenues, mais celle de Martin attire son attention : « Ton annonce m'a bien fait marrer. Si tu veux, on peut en discuter ». Après un mois de dialogues, ils tombent d'accord, Martin sera « son tueur » et devra pousser Daphné sous une rame de métro.

Sans vouloir dévoiler complétement l'intrigue, je peux vous dire que ce plan rencontrera des difficultés. Et on verra intervenir une psychiatre déclassée en psychothérapeute, des policiers frustres et pourris. On sourit, on rit et on se pose des questions, bien sûr, sur la santé mentale, mais bien d'autres thèmes sont abordés, l'homosexualité, le machisme, le féminisme, l'empreinte laissée par l'éducation des parents. On se laisse embarqué par cette histoire au scénario solide et on retiendra surtout le sage avertissement en début de roman : « Mourez le mieux et le plus tard possible. Parce que la vie malgré les sales tours qu'elle nous joue parfois, est incroyablement belle ».

Merci à l'agence Merci Madame et à Massot Editions pour cette agréable lecture.
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