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4,3

sur 5451 notes
Cela fait un mois précisément que j'ai refermé ce roman décapant avec le sentiment d'avoir découvert une perle dans une huitre.
Un mois que les paysages italiens, l'odeur des orangers, l'accent ravissant de la langue, le soleil du sud, le bruit des tailleurs de pierre, le chant des cigales, l'animation des villes, le sourire d'une amie, l'appât du gain, la prière des moines et le souffle d'une ourse distillent dans ma vie quotidienne, les souvenirs précieux de cette lecture bouleversante.

Les prix Goncourt me font souvent peur. A tort.
Certains sont très (trop ?) originaux parfois.
Celui-ci est beau.
Juste beau.
Accessible à tous.
A ceux qui aiment rêver.
Aux chasseurs de perles.

Veiller sur elle est une pépite de poésie et d'imaginaire, de voyage dans le temps, de questionnements politiques, sociétaux, religieux, amoureux, vocationnels.

Veiller sur elle est une quête.
Celle d'une vie.
Qui bouleverse l'auteur et les personnages autant que les lecteurs.

Veiller sur elle est un chemin.
Tantôt dangereux. Tantôt lumineux. Toujours riche.

Et lorsque le dénouement éclaire le roman d'une toute autre teinte, on rêve de recommencer la lecture.
Renouvelés d'espérance, d'expérience et de félicité.

Veiller sur elle est un Goncourt incontournable.
De ceux qui transforment des êtres et des vies.
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VEILLER SUR L'AMOUR

Bien que j'ai aimé ce bouquin, cela fait deux jours que je reste sur une page blanche pour le chroniquer. Peut-être parce que la magie prend, et on se sait pas l'expliquer. Peut-être aussi parce que l'amour ne s'explique pas.

Jean-Baptiste Andrea nous a écrit un fabuleux roman d'amour. Oh, pas d'amour charnel, non, d'amour amitié entre deux êtres, deux âmes soeurs qui pourtant paraissent être diamétralement opposées.
Tout d'abord Mimo.
Mimo, il est tout petit. Joli mais petit. Avec son mètre quarante, on pourrait croire que la nature ne l'a pas gâté mais Mimo a un don. Il voit. Il voit la forme, la pureté dans les blocs de pierre. C'est un sculpteur de génie.
Sa mère l'abandonne à l'adolescence dans l'atelier d'un oncle sculpteur, plus attiré par la vinasse que par son maillet. Il y fera ses premières armes... et se fera des amis aussi. Et c'est en jouant avec Alinea et Emmanuelle dans un cimetière qu'il rencontre Viola.
Viola Orsini est la fille des aristocrates du coin. Riche, belle, ... elle retient tout ce qu'elle lit. A un point que ses parents la montrent comme un ours de cirque aux gens qui viennent diner chez eux.
Elle a un rêve, voler.
Elle a un désir, être une femme moderne, indépendante.
Mais parfois la vie vous brise les ailes.

Ces deux-là resteront liés par-delà la mort. Et je ne vous en dirai pas plus !

J'ai franchement apprécié l'ambiance de ce roman, qui par ses divers personnages nous replonge dans l'histoire de l'Italie du 20ème. Montée du fascisme, les chemises noires de Mussolini, la papauté.
Grâce à l'ambition de la famille Orsini et à la sculpture de Mimo, toutes les portes de l'histoire sont ouvertes.
On y verra aussi apparaitre les peintures de Fra Angelico, la Sculpture de Michelangelo,... On déambulera dans Florence et à Pietra d'Alba avec Mimo et la galerie de personnages haut en couleur: Alinea, Emmanuele, Bizarro.

Voici la fin de ma petite chronique pas inspirée d'un bouquin que j'ai pourtant bien aimé





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Atteint de nanisme, Michelangelo Vialiani, Mimo est envoyé en 1916, dans la petite ville de Pietra d'Alba pour y être formé à la sculpture. Il se lie d'amitié avec Viola, la benjamine de la richissime famille Orsini. le jeune sculpteur va être façonné par la jeune fille et sa famille.
Une grande fresque familiale et sociale inscrite sur près d'un demi-siècle d'histoire italienne entre deux guerres, entre deux mondes, celui des humbles, celui des riches, portée par deux personnages incroyables. L'histoire d'un lien indéfectible entre deux êtres issus de milieux totalement opposés.
Une écriture fluide et somptueuse. J'ai été très marqué par le personnage de Viola, une jeune fille moderne, vive, insaisissable, intelligente. le récit alterne entre les souvenirs de Mimo et la vie dans le couvent où il est en train de s'éteindre, avec toujours en arrière-plan cette sculpture exceptionnelle dissimulée aux yeux de tous.

Hymne à la création, ode à la liberté, roman d'apprentissage, fresque historique, récit romanesque, histoire d'amour, bref un roman coup de coeur, je l'ai lu lentement, c'est un livre qui ne se dévore pas, mais qui se déguste.

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En cette année 1986, Mimo Vitaliani vit ses derniers instants, veillé par les frères de l'abbaye italienne où il s'est retiré depuis quarante ans. L'abbé sent bien que la fin est proche et pourtant le vieil homme semble s'accrocher à son dernier souffle de vie, comme s'il avait encore des choses à dire. Dans le secret de son âme, il se repasse le film de sa vie. Né en France, en 1904, dans une famille pauvre d'origine italienne, il est envoyé au pays chez un oncle sculpteur, à la mort de son père. L'homme rechigne en découvrant que Mimo est atteint de nanisme. Il en fait son esclave, corvéable à merci. Mais grâce à cet oncle malfaisant, Mimo découvre Piétra Alba, le village des Abruzzes qu'il fera sien. C'est là qu'il croise la route de Viola Orsini, son âme soeur. Il est petit, ignorant et sans le sou, elle est belle, riche, cultivée et excentrique. Leur rencontre marque le début d'une grande aventure.

Mimo et Viola…
Mimo, c'est la revanche de celui qui n'est pas né avec les bonnes cartes en main. Mais son père mort trop tôt, emporté par la folie de la Grande Guerre, lui a légué l'art de sculpter la pierre. Il devient un génie dans son domaine, adulé par les puissants, courtisé par le régime fasciste.
Viola, c'est l'anti-conformiste qui se rebelle contre son monde fait de convenances. Elle rêve de voler, elle se croit sorcière, elle communique avec les morts, elle élève un ours dans la forêt. Son imagination débordante la sauve d'une famille riche et puissante qui laisse peu de place à l'émancipation des femmes.
Leur rencontre, qui n'aurait jamais dû se produire, va faire des étincelles et marquer le début d'une amitié fidèle, d'un amour platonique mais inaltérable.
L'Italie, l'Art, L Histoire, deux personnages bien campés…de bons ingrédients et pourtant… Il manque un ‘'je ne sais quoi'' pour faire de ce roman convenable un grand roman. Ce petit supplément d'âme, ce souffle romanesque qui emporte tout sur son passage.
On lit Veiller sur elle sans déplaisir mais avec une certaine frustration parce qu'il est difficile de s'attacher à l'arrogant Mimo, parce qu'on attend le moment où on sera enfin ferré par l'intrigue, parce que la sculpture est réduite à la portion congrue, parce qu'on aurait aimé plus de panache, plus d'inspiration avec un grand i.
Une lecture facile, c'est tout.
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Des centaines de critiques et de citations, whaou ! Ce doit être ça l'effet Goncourt...
J'y vais de ma petite contribution. Un roman agréable à lire car se situant dans une période historique suffisamment proche pour être accessible aux lecteurs ayant le temps de lire (vieux) et pratiquant encore un peu cette activité (pareil, vieux).
Personnellement, je me le suis fait prêter justement parce qu' il avait obtenu ce prix. En le lisant, j'ai donc pu apprécier les quelques idées, les quelques passages qui, en effet, suggéraient une possible "chasse au prix". La figure féminine de Viola Orsini est la plus sympathique de cette galerie de politiquement correct, tellement "possible féministe d'époque"...
Sinon, cela se laisse lire agréablement, c'est bien construit ; le mélange des temps, des commentaires "voix off" et du narrateur Michelangelo Vitaliani dit Mimo nous offrent une progression narrative sans surprise majeure. C'est plein de bons sentiments, cela dénonce juste comme il faut ce qu'il faut dénoncer, pas de révolution en vue...
Comment appréhender les caractères, les sentiments des uns et des autres? Beaux? Surjoués? Touchants? Artificiels? Cela dépendra de vous et ce n'est pas bien grave, cela ne remettra pas en cause votre vision du monde. Bref, une jolie distraction.
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Le secret de la pietà, ou ce que deviennent les rêves

Ces derniers temps, on a tendance à qualifier de roman des textes autobiographiques ou documentaires qui peuvent être très bien mais qui ne recèlent pas une once de fiction. J'ai adoré lire Veiller sur elle car ces pages sont follement romanesques : du mystère, des péripéties, des personnages hauts en couleur, le tout joyeusement orchestré en une intrigue qui m'a transportée !

Un homme est au seuil de la mort et sa vie défile dans son esprit. Il faudrait presque dire « ses vies » tant l'existence de Mimo Vitaliani est pleine de rebondissements ! Mais comment le sculpteur en est-il arrivé à mener une vie de reclus dans un couvent perdu du mont Pirchiriano ? Pourquoi fait-on autant de mystère autour de sa personne ?

Évidemment, on brûle de le savoir et on parcourt ces pages partagé.e entre la curiosité qui voudrait nous faire tourner les pages plus vite et l'envie de prendre le temps de goûter chaque mot tant la plume est belle. D'autant que l'auteur en rajoute avec de petites allusions à ce qui va suivre : quel est le secret de l'oeuvre maîtresse de Mimo et pourquoi celle-ci est-elle tenue cachée ? Comment donc l'homme empêchera-t-il un cardinal de Pietra d'Alba de devenir pape ?

Ce roman, c'est aussi et surtout l'alchimie qui opère entre deux êtres que tout semblait opposer mais qui partagent un même goût des belles choses et une même persévérance à déjouer les déterminismes. Un lien qui défie toute attente et n'a cessé de me prendre de court.

Tout cela est délicieusement raconté. le narrateur fait preuve d'une dérision irrésistible et d'un art consommé de la formule pour décrire les lieux et les personnages. En toile de fond, l'auteur brosse une splendide fresque de l'Italie de la première moitié du XXe siècle, ses paysages et ses villes presque magiques, ses bas-fonds et ses hommes d'affaire, ses passions d'artistes et ses remous politiques – et bien sûr le Vatican pour veiller au grain.

Il règne dans ces pages une atmosphère très particulière qui frise le réalisme magique. Elles ont le charme hypnotique du manoir des Orsini, royaume de Viola. La saveur singulière des jeux enfantins où les serments sont à la vie, à la mort et tous les rêves à portée de main. La grâce obsédante des oeuvres d'art qui prennent forme par la magie des mots est à la hauteur de la noirceur du monde.

La seconde partie est plus sombre, mais toujours sculptée, comme si tout convergeait vers la chute qui m'a soufflée.

Une lecture enchanteresse !
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Veiller sur elle, mais qui est-elle ? Jean-Baptiste Andrea va apporter des réponses étonnantes dans un roman qui touche au sublime.

Dans la vie, nous ne partons pas tous avec les mêmes cartes en main. Certains se retrouvent avec un jeu bien pauvre, mais parviennent à en tirer davantage que des coups d'éclat, à sublimer leur main.

C'est le cas de Mimo qui semblait devoir croupir dans l'indigence toute son existence, sauf qu'il a de la magie et du génie en lui. Et ça, il ne le doit à personne (si ce n'est à son père qui lui a appris les rudiments de la sculpture avant de disparaître).

Il y a Viola, l'opposée en matière de « chance », fille de bonne famille, de celles qui ont du pouvoir autant que de l'argent. Elle vit pourtant dans un carcan, à une période où les femmes ne peuvent imaginer sortir de leur sujétion sociale.

Tout les oppose, rien ne devait les faire se rencontrer. Et pourtant, un lien aussi précaire qu'indéfectible va les lier. Paradoxe d'une histoire qui transcende l'amour, comme un fil rouge qui va traverser les décennies et deux guerres.

Cette aventure humaine débute à l'orée du XXe siècle, dans une Italie rurale, pour se prolonger jusqu'aux années 80 dans les arcanes du Vatican. Comment un petit sculpteur indigent va-t-il devenir l'un des plus grands talents que le monde ait connus, et comment une femme à la destinée toute tracée parvient-elle à imposer sa nature ?

Un homme touché par la grâce, une femme debout (comme elle se décrit elle-même). Deux êtres qui croient en leurs destins, quel que soit le prix à payer (et il sera élevé).

Quand on parle de génie et de magie, voilà deux mots qui conviennent parfaitement à la prose de Jean-Baptiste Andrea. Sa plume et sa manière de façonner des personnages touchent véritablement au sublime.

Ce roman est poignant au possible, bouleversant, follement romanesque. Et empreint de mystère. Tant d'ingrédients précieux qui en font un livre qui laissera des traces indélébiles.

À l'image de ses deux personnages principaux, comme on en rencontre que très rarement, si bien campés et caractérisés qu'on croit en eux, qu'ils prennent vie dans notre esprit. Croyez-moi, ces êtres de papier vont rester en vous à jamais.

L'auteur prend la place, 580 pages d'émotions, de grâce, de douleurs et de fureur, sans l'ombre d'une longueur. Une histoire racontée de manière si prenante qu'on la suit les yeux et l'âme grands ouverts.

Dans cette Italie qui voit la montée du fascisme, les deux personnages vont tenter d'exister par leur personnalité et leur folie. Un récit qui les montre sans fard, à travers leurs nombreuses failles. Un homme qui risque de se perdre dans son succès, la flamme d'une femme hors norme qui menace de s'éteindre.

Deux vies tumultueuses, deux protagonistes qui marqueront leur différence. Pour tenter d'être libres. Comme le dit l'auteur : « Toute frontière est une invention, il suffit de croire ».

Jamais cette histoire d'amour ne sombre dans le sirupeux, elle est au contraire vraiment atypique. L'écrivain parvient à sculpter une oeuvre unique à travers ces deux existences ; astres brillants mais vacillants dans un ciel d'obscurité.

Jean-Baptiste Andrea a de l'or entre les doigts, littéralement habité par ses personnages et sa fresque grandiose. A proposer tant de passages merveilleux et justes qu'on a envie de prendre des notes, encore et encore.

Comme cette définition de l'art de Mimo : « Sculpter, c'est très simple. C'est juste enlever des couches d'histoires, d'anecdotes, celles qui sont inutiles, jusqu'à atteindre l'histoire qui nous concerne tous, toi et moi et cette ville et le pays entier, l'histoire qu'on ne peut plus réduire sans l'endommager. Et c'est là qu'il faut arrêter de frapper ».

Jusqu'à une fin incroyable, qui donne tout son sens à ce récit et au mystère qui plane sur ces pages. Un dénouement qui donne des frissons.

Veiller sur elle est de ces livres rares, formidablement romanesques, lumineux, au service de personnages si forts qu'il est impossible de ne pas les sentir vivants. Jean-Baptiste Andrea insuffle un vent de liberté à travers ce texte inoubliable, transpercé par tant d'émotions. Grandiose.
Lien : https://gruznamur.com/2023/0..
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1986, dans un monastère italien, un homme rend son dernier souffle.
Michelangelo Vitaliani, surnommé Mimo, vit avec les moines depuis 40 ans pour veiller sur elle.
Elle, c'est sa dernière oeuvre, une statue au pouvoir indéfinissable, qui trouble tous ceux qui la regardent.
Mais quel est le secret de cette statue ?

C'est à une formidable épopée que nous convie Mimo.
Avec ce sculpteur de génie aux mains d'or, atteint d'achondroplasie, vous traverserez l'Italie de Rome à Gênes, en passant par Florence et le vingtième siècle avec le fascisme comme pierre d'achoppement.

Le sculpteur réussit à coups de compromis tandis que Viola, fille unique d'une famille aristocratique, s'affirme fortement indépendante et sans concessions.
Tout du long, ces deux-là s'attireront et se repousseront comme des aimants.

Vous ne pourrez que vous attendrir sur ces deux personnages car Jean-Baptiste Andréa réunit toutes les émotions de leurs vies dans une relation permanente d'attraction/répulsion.
On se surprend à trembler et sourire avec Mimo et Viola et toutes les figures archétypales (aristocratiques, cléricales, fascistes, antifascistes…) enchâssées dans une fresque historique, politique, religieuse, familiale…

Comme souvent dans les longs romans, l'auteur prend son temps, comme pour dire que cette histoire se mérite.
Il faut du temps pour révéler un pays, son histoire et celle de ces deux personnages, le temps de l'inspiration pour sculpter une “Pietà” - une Vierge tenant sur ses genoux le corps du Christ mort - chef d'oeuvre au charme indéfinissable et le temps de polir un roman passionnant.
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Quelle merveilleuse amitié que celle de Mimo et de Viola !

J'ai beaucoup aimé les débuts difficiles mais annonciateurs de tant d'espoir pour Mimo, cet enfant malchanceux, abandonné par sa mère à un sculpteur ivrogne et jaloux du talent du gamin dont il a la charge.
J'ai adoré sa rencontre avec Viola Orsini, héritière d'une grande famille de nantis italiens. Viola, l'incroyable, la fantasque qui rêve un jour d'accomplir le rêve d'Icare et de Léonard de Vinci.

L'histoire est romanesque, artistique, poétique, à la fois triste et joyeuse.
Elle est également politique car ce roman historique se déroulant au début du XX ème siècle ne fait pas l'impasse sur la naissance et l'apogée du fascisme en Italie.
Les personnages du roman y sont inévitablement liés et s'en accommodent ...ou pas, à la manière de la coriace Viola.

C'est une histoire de destinée, d'ambitions. Les personnages se trouvent, s'affrontent, évoluent ensemble puis séparément. Mais, ce qu'il subsiste et qui fait fi du temps qui passe, c'est cette incroyable amitié entre deux êtres exceptionnels.

Un très beau roman qui mérite amplement le Goncourt !

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Faut-il se méfier des critiques dithyrambiques ?
C'est vrai, il s'agit d'un prix Goncourt et pourtant…
C'est vrai aussi, que suis-je à côté d'un Académicien Goncourt pour juger ?
Alors, juste mon ressenti…


Dans un monastère italien, un homme de quatre-vingt deux ans, sculpteur d'une piéta secrètement mise à l'écart par le Vatican, nous conte son histoire.

Il s'appelle Michelangelo Vitaliani, dit Mimo, petit français envoyé chez son oncle, sculpteur médiocre, en Italie.
Elle s'appelle Viola Orsini, elle est la fille d'un marquis.
Lui, atteint d'achondroplasie (manque de cartilage de croissance) est surdoué pour la sculpture.
Elle, très intellectuelle, est surdouée pour la mémoire.
Ils se sont rencontrés dans un cimetière et rien, à première vue, ne devait les rapprocher.

Ils ne peuvent vivre ensemble mais ne savent pas être séparer longtemps loin de l'autre.

Sur fond de montée du fascisme, on suit la carrière de Mimo et la transformation de Viola.

Mais quid de ce mystère autour de la piéta…

Les deux personnages, Mimo et Viola, m'ont vraiment ému durant tout le récit. Au travers de la manière dont l'un et l'autre ont été utilisés par leur famille respective et l'entourage, l'auteur décrit bien les rudesses paysannes, les dessous et les intrigues politiques qui permettent de tout obtenir aussi bien de l'Eglise que de l'Etat (honneur, fortune…)

La lecture est fluide mais l'histoire n'en fait pas un page-Turner. le récit des beuveries répétitives de Mimo n'est vraiment pas nécessaire et quelques digressions sur sa vie dépravée ne font pas avancer l'intrigue.

Je n'ai pas senti de grand « wahou !!! » comme après avoir lu « la décision » de Karine Thuil ou encore « Saint Jacques » de Bénédicte Belpois ou encore « Mon frère d'âme » de Nelly Magnac (qu'on ne trouve malheureusement pas dans toutes les librairies par qu'auto éditée).

Il en reste, néanmoins, que de beaux passages et un dénouement inattendu en font un bon moment de lecture.
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