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Quitter son pays pour aller vivre dans un autre pays dans cette condition d'infériorité c'est-à-dire sans filet

et sans pouvoir retourner au pays natal me paraît la dernière grande aventure humaine.
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L'exil du temps est plus impitoyable que celui de l'espace mon enfance me manque plus cruellement que mon pays.
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Là où on s'aime, il ne fait jamais nuit
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Swann, lui, ne cherchait pas à trouver jolies les femmes avec qui il passait son temps, mais à passer son temps avec les femmes qu'il avait d'abord trouvées jolies. Et c'était souvent des femmes de beauté assez vulgaire, car les qualités physiques qu'il recherchait sans s'en rendre compte étaient en complète opposition avec celles qui lui rendaient admirables les femmes sculptées ou peintes par les maîtres qu'il préférait. La profondeur, la mélancolie de l'expression, glacaient ses sens que suffisait au contraire à éveiller une chair saine, plantureuse et rose.
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Il ressentit soudain un vif chagrin.

Il avait abrité, jadis, ce même intérêt pour le monde, cette même joie face à la beauté et à la nouveauté.

Il ne se souvenait même plus des sensations que lui procurait alors cette étincelle; seulement qu'elle avait disparu.
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C'était le moment de la journée qu'il détestait le plus quand les ombres allongées l’empêchaient d’ignorer la perspective d'une nouvelle nuit blanche.
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L'aube représentait un échec certain; mais elle recélait aussi, comme toutes ses semblables, la possibilité d'un jour meilleur.

Il parvenait généralement à conserver cet optimisme jusqu'au début de l'après-midi, où le retour inéluctable de la nuit commençait à l'accabler.
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Il n'y avait aucun espace entre lui et sa douleur.
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Il ne savait que trop à quel point la lame aiguisée de l'incertitude pouvait entailler l'âme.
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J'ai imaginé le revoir. J'en ai rêvé, obsédée par le déroulé de cette rencontre sous tant de façons différentes, mais jamais je n'ai pensé au scénario d'aujourd'hui, moi en tablier de cuisine avec une tache rosâtre sur le sein gauche. Ç'aurait dû être moi qui l'aborde, les épaules rejetées en arrière, une tirade toute prête aux lèvres, celle que j'ai préparée et répétée des dizaines de fois dans ma tête. Là, je n'ai rien dans la tête, à part les paroles qu'il m'a dites au printemps dernier.

« Votre conduite est extrêmement déplacée. Vous nous avez mis, ma famille et moi-même, dans une situation très désagréable et vous me causez des ennuis sur le plan professionnel. Je crois qu'il vaudrait mieux que vous quittiez le club de l'album de l'année. »
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Il suffit d’un coup d’œil sur l’ensemble de ses œuvres, pour se rendre compte que Van Dijck, durant toute sa première période, malgré une technique déjà très avancée, ne fut, tant pour l'inspiration même que pour l’exécution matérielle, qu’un imitateur, un "épigone" du puissant Rubens. Déjà il avait pris le maître comme exemple et cherché à l’imiter bien avant ses premières relations personnelles avec lui. Son Silène ivre est, au point de vue de la conception comme à celui de l’exécution, brutalement, servilement "rubénien". La figure du vieux satyre est en tous points semblable au type que Rubens avait coutume de lui donner . . . Cette remarque peut d'ailleurs s’appliquer à des compositions entières, à certains tableaux historiques et religieux qu'il peignit avant son voyage en Italie. Le St. Martin de l’Église de Saventhem et l'Arrestation du Christ du Prado sont en réalité des répliques plus ou moins libres d’œuvres analogues de Rubens.



Et voici que je touche à l’une des plus grandes faiblesses de Van Dijck: son manque d’invention personnelle, sa pauvreté d’imagination. Dans la plupart de ses grandes œuvres on chercherait en vain non seulement un groupement nouveau, personnel, mais un type, ne ressemblant pas à quelque point de vue à ceux de Rubens.



Et pourtant, à côté de ces signes de faiblesse, nous trouvons également dans quelques unes de ces mêmes œuvres des traces d’une originalité naissante, originalité se faisant, il est vrai, valoir beaucoup plus dans un autre genre que celui dont nous parlons en ce moment, originalité que ni Rubens ni Jordaens n’ont possédée au même degré et qui consiste surtout en un sentiment presque féminin et en un raffinement bien aristocratique.
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Un jour je lui avais apporté un plein sac d'herbe de mon jardin, mais il m'avait dit que ses lapins n'y toucheraient pas, parce que je l'avais coupée à la débroussailleuse et qu'ildle sentent quand ça pue les gaz d'échappement.
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Le soleil, au zénith, et resplendissant, et si beau. Immense. Comment peut-il continuer à briller comme ça alors que (...je vous évite un spoil)

Comment une telle beauté et une telle immensité peuvent-elles rester indifférente à autant de peine ?
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« Quelqu’un avait dénoncé la présence de trois Juives au village, témoigne la vieille dame. Personne ne connaissait notre histoire, à part les Paumier, Marcel, et nos amies Lucienne et Gabrielle, desquels nous étions devenues si proches que Laure et moi ne pouvions plus leur mentir. J’ai longtemps été persuadée qu’aucun d’entre eux ne nous avait dénoncées, mais en vérité je n’en sais rien. L’âme humaine est si imprévisible… »
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Un art de coloriste s'était fait jour, étalé, plantureux, grassement flamand, mieux prédisposé qu'aucun autre à refléter la grosse sensualité d'une race qui de tout temps a passé pour aimer la bombance, les festins abondants en victuailles, les gaités de l'alcove. Louis Dubois, dès ses débuts en 1857, s'était révélé par des œuvres nourries où le sentiment de la couleur se marquait dans des harmonies profondes et veloutées. Ses Cigognes, profilées sur un large fond de paysage, sa Roulette, d'une observation physiologique curieuse, son Chevreuil mort, superbement couché dans une solitude désolée, successivement attestèrent sa filiation avec les robustes peintres du XVIIe siècle. Il s'était mis au portrait, à la nature morte, au paysage, gardant dans chaque genre sa rutilance cossue et souvent alourdi par son ampleur même.
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Oui, Vraiment, Rops vécut là la vie frémissante d'un créateur d'art et d'esprits. Si la moisson ne fut pas en raison de l'effort du semeur, du moins la graine si largement jetée aux sillons germa dans quelques nobles artistes qui, sans lui, peut-être jamais n'auraient songé à manier l'outil expressif, décidé et rapide en qui peut-être l'impressionnisme des peintres belges prit connaissance de lui-même. Hippolyte Boulenger vivait en ce temps à Tervueren où il avait formé une école d'art rural qui, dans l'histoire de la peinture nationale, eut l'importance d'une école de Barbizon. Il dut à un clair et nerveux génie la vision et le sens d'un paysage qui, dans un grand pays comme la France, l'eût mis parmi les très grands, non loin d'un Rousseau, mais avec la qualité d'un Rousseau moins chimisé et plus grassement peintre. La Belgique, toujours défiante, ne lui donna qu'une gloire modérée, chèrement expiée par des mécomptes sans nombre et la mort. Ce beau peintre ne fit que quelques eaux-fortes, mais égratignées d'une main si spirituelle, avec de si vifs accents d'ombre et de lumière sous le foliolement des arbres et les nébulosités moites du ciel que, sans rien devoir d'immédiat au maître et à l'ami, ce fut néanmoins celui-ci qui, de son conseil et de sa confiance, l'inspira et l'encouragea.
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- Merde, qu'est-ce que t'as ce matin ?

Qu'est-ce qu'il avait ? Gaston Groult se sentit pris de vertige. C'était donc ça, son monde ? Cette boue, cet égout à ciel ouvert ! Ces hardes imprégnées d'huile et de cambouis, cette crasse, ces haleines fétides, ce noir... C'était ce Rital vicelard à la peau vérolée, cette femme immonde aux mamelles violacées, ce gros porc de Massard... et tous les autres, toutes ces épaves qui allaient s'enivrer, se battre, rouler sur les pavés du quai. Il les entendait rire et crier, entendait leurs insanités. C'était un festival de gargouilles grimaçantes, de bouches édentées, de masques noircis par le charbon. Le charbon, si on le laissait faire, il rampait sur vous, s'incrustait partout, grignotait votre corps. Le charbon vous étouffait, vous pénétrait, jusque dans la gorge, jusque dans la bouche. Quand il mangeait, Gaston sentait la poussière qui se mêlait aux aliments, craquait sous la dent. Chaque soir, il se déshabillait dans la cuisine, se lavait comme un forcené. Mais cela ne suffisait jamais. Cette saloperie collait à la peau, qui sait même si elle ne se glissait pas sous l'épiderme, si elle ne le rongeait pas, ne lui pompait pas le sang ?
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Tout alla assez bien d'abord. Rops, sous les espèces de la résine, de la pointe et du tampon, se communiquait activement à sa petite église. Il fut à lui seul le dieu cl l'officiant de la religion qu'il apportait aux Belges et de laquelle il attendait un réchauffement du Vieux sang plastique flamand. Ce merveilleux ouvrier d'art s'attesta là un incomparable délateur en qui le génie de la parole et de l'action s'égala au sentiment d'une prédestination obéie. Il déploya d'infinies ressources de politique, de séduction et d'entraînement. Il subjuguait tout un peuple par sa verve, sa fière mine et son geste décidé. Il apparut, dans sa jeunesse et sa beauté, à travers une sorte d'ensorcellement de l'art, l'ambassadeur attendu des Puissances noires auprès de l'Idéal. Il habitait à cette époque, avenue Louise, près du bois, un coquet hôtel de style français et dont la cour, derrière une haute grille, laissait voir des remises et des écuries. Cet apparat ne nuisait pas à son prestige.
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« une curiosité s’étant transformée en frustration, puis en colère, puis en rage.  »
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« ouvrait des yeux ronds, aussi curieux que des chouettes. »
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