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EAN : 9782021545876
352 pages
Seuil (03/05/2024)
3.7/5   27 notes
Résumé :
En 2010, Lisa revient en France sur les traces de son passé, après avoir vécu plus de soixante ans en Slovénie. Dans l’avion qui la conduit à Paris, la vieille dame fragile est aidée par Évelyne, qui l’accueille chez elle, avec son mari et sa fille. Les deux femmes se lient d’affection.

Solitaire et secrète, Lisa est peu à peu amenée à livrer le récit de son enfance dans les années 1930 à Dijon, sa ville natale. Un bonheur tranquille au sein d’une fam... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Une histoire enveloppée d'un tissu velours apportant moelleux et douceur à sa lecture.

Si je devais choisir une couleur à ce tissu pour emballer le cadeau qu'il contient, j'opterais pour le vert, symbole d'espoir et de renaissance, d'abord parce qu'il colore parfaitement l'histoire de Lisa ensuite parce qu'il renvoie à cette belle couverture aux couleurs délicatement dégradées. Vous-a-t-elle tapé dans l'oeil à vous aussi ? Car elle m'a séduite d'emblée lorsque j'ai reçu le mail de @deborahbabelio me proposant de participer à cette MC privilégiée. Mes yeux ont tenté de percer l'énigme de la 1ère de couverture, un jeu auquel je me livre bien souvent. Tel un enquêteur, je relève les indices qui m'amènent sur une ou plusieurs pistes, puis je lis la 4e dont le résumé confirme ou non mes pistes, je réajuste éventuellement en fonction de ces nouveaux éléments. Puis je découvre le roman et je reviens vers cette couverture en fin de lecture pour y vérifier la bonne adéquation entre couverture et contenu. Et dans le cas présent, tout est parfaitement « raccord », autant le titre que les éléments qu'on relève ainsi que le résumé de la quatrième. Voilà une couv' élaborée avec grand soin, comme je les aime.

J'ai trouvé cette lecture tentante, j'ai donc postulé dans le cadre de cette opération. Une première, je m'étais pourtant dit que je ne ferais pas cela en raison des contraintes que cela peut entraîner... Comme quoi, ne jamais dire jamais ! Et alors ? Grand bien m'en a pris car j'ai découvert une très jolie plume, sensible, délicate. J'imagine que la personne qui tient cette plume fait preuve d'une grande douceur et d'une empathie hors pair en plus d'être une fabuleuse conteuse. Il s'agit du premier roman de Rachel Mourier qui s'appuie sur de nombreuses recherches documentaires.
Un ouvrage abouti, écrit avec grand soin. le récit foisonnant de Lisa est émouvant.

Elle raconte son histoire entre son enfance, sa famille, ses deux amours, sa déportation, sa « reconstruction par omission », son retour aux sources. J'ai trouvé la trame narrative intéressante, en grande partie sous la forme d'entretiens ayant pour but de libérer sa parole, pour placer des mots sur tout ce qu'elle a enfoui au fond d'elle-même, ce grand traumatisme des survivants de la Shoah. le récit alterne entre présent et passé, impulsant une belle dynamique à la lecture tout en permettant de digérer les passages marqués au fer dans la mémoire de ces survivants.
J'ai découvert de nouvelles atrocités, bien réelles. J'ai pourtant déjà beaucoup lu sur cette seconde guerre mondiale et la Shoah, mais j'en ai encore appris, c'en est sidérant... Bien que fictif, j'ai trouvé le récit de sa déportation d'autant plus captivant qu'il s'appuie sur des témoignages recueillis par l'auteure. Rachel Mourier écrit dans sa note de fin d'ouvrage : « Les anciens déportés, dont j'ai écouté et regardé des dizaines d'heures de témoignages, en plusieurs langues, constituent la source primaire de ce roman. Leurs voix m'ont accompagnée tout au long de sa rédaction. »
C'est la partie de l'ouvrage que j'ai trouvée la plus intense, bien qu'écrite avec délicatesse. Les plus sensibles des lecteurs pourront lire ce livre sans souci, les atrocités sont racontées avec la plus grande douceur possible. Un emballage en velours vous disais-je en introduction de mon ressenti.

Ce livre est décomposé en trois parties idéalement résumées par la 4e. En terme d'intensité, (je vais prendre l'image de la marche) il m'a fait penser à une randonnée de niveau assez facile, avec un long départ sur du plat où l'on s'échauffe tout en visualisant le décor suivi d'un petit dénivelé où le coeur palpite, où l'on se concentre sur ses pas et le tracé du chemin puis une fin en longue descente douce, toute douce. J'ai trouvé cette dernière partie pétrie d'un tas de bons sentiments. Trop douce pour moi qui aime plutôt être bousculée dans mes lectures, mais ceci est strictement personnel et n'a rien à voir avec les qualités de l'ouvrage.
Le parcours de randonnée a été agrémenté d'un tas de fleurs, il est aussi foisonnant que le récit de Lisa. Car elle nous entraîne aussi bien dans l'atelier d'une chapellerie de son enfance qu'auprès de son grand-père entomologiste avec lequel elle développera l'art du dessin détaillé des insectes ou encore auprès de son père qui lui enseignera l'art de déclamer bon nombre de poèmes allemands. Mais le récit foisonne de mille autres choses encore, c'est riche de connaissances car il ouvre des portes sur un tas d'informations que j'ai creusées par des recherches sur le net. Foisonnant à souhait pour qui aime qu'un tas d'éléments viennent percuter le cerveau, comme une partie de flipper ! Mais parfois cela fait « tilt, game over » d'avoir trop secoué la machine ! Trop d'informations peut-être en ce qui me concerne.

Ce roman m'a fait passer un bon moment de lecture, c'est une belle découverte offerte par Babelio et les éditions Seuil. Merci de m'avoir sélectionnée dans le cadre de cette opération MC privilégiée ! Un privilège que j'ai apprécié, le fait de lire un roman en avant-première, vierge de tout commentaire, est stimulant.

Pour finir, pourquoi ce titre, « Petite Lisa » ? Qui est-elle cette petite Lisa ? Héhé, allez-le découvrir par vous-mêmes :-)
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Lisa Vidmar, une dame âgée de 86 ans, vit depuis 60 ans en Slovénie.
Son mari, Bogomir, décédé, elle revient en France en avion qu'elle prend pour la première fois. Elle veut revoir Dijon, sa ville natale.
L'hôtesse, pour qui c'est le dernier vol, l'aide et l'accueille quelques jours plus tard dans sa famille avec son mari et sa fille. Cette étape est très bien amenée de façon à que cela semble plausible.
Sa fille, Marion et un pompier venu en urgence pour un malaise repèrent vite le tatouage de Lisa, ancienne détenue à Auschwitz.
Marion, la fille, sympathise avec Lisa. Celle-ci lui dessine à merveille une libellule. On en apprend un peu à ce moment sur la jeunesse de Lisa à Dijon.
La communication intergénérationnelle intervient beaucoup dans cette partie du récit.
Lisa n'avait jamais parlé de cette période à personne et encore moins de sa détention.
C'est à l'Historienne de l'association "Mémoire des déportés " qu'elle va confier son passé : les moments heureux en famille d'abord, l'horreur de l'antisémitisme et de la déportation ensuite.
Elle a vécu toutes ces années en ne cessant de se remémorer sa petite soeur Laura, en pensant aux barbares nazis, en se récitant des litanies de chiffres d'objets... qu'elle compte pour tromper son angoisse. Ses malaises sont plus présents en France. Auparavant, elle menait une vie normale, active, avec son mari et la famille de celui-ci.
La partie du livre qui raconte sa vie dans le camp d'Auschwitz prend une très large place avec les expériences médicales sur les femmes et les expériences de stérilisation atroces. Des médecins tristement célèbres sont cités.
Lisa sauve sa vie grâce à sa connaissance de l'allemand transmise par son père. Elle dactylographie les rapports et croit faire acte de résistance par une supercherie dans son travail.
Elle a une mémoire de restitution et récite des poèmes allemands à la demande des nazis.
Dans la dernière partie que j'aurais souhaité plus développée , elle arrive à Dijon avec la famille d'Evelyne et là d'énormes surprises nous attendent.
Notamment l'importance de la libellule qui apparaît sur la très jolie couverture nous est révélée.
Elle est très symbolique la couverture, avec la libellule, les chiffres, l'entrée du camp d'Auschwitz.
L'écriture du livre est fine, élégante, sensible.
Les pensées oniriques décrites par Lisa sur les barbares nazis, ses litanies de chiffres, ses extraits de poèmes, la description colorée de la boutique de chapeaux de sa grand-mère sont des passages marquants dans mon cas.
J'espère que Rachel Mourier dont c'est le premier roman nous en offrira d'autres.

Grand merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour l'envoi du roman qui rentre parfaitement dans mes goûts de lectures.

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Ouvrage reçu lors d'une opération Masse critique privilégie, je tiens tout d'abord à remercier babelio ainsi que les éditions du Seuil pour l'envoi de ce dernier.

C'est d'abord la couverture qui 'a tapée dans l'oeil et même si l'on croit y décerner quelque chose de beau avec cette libellule et ce beau bleu, l'on distingue en fond un bâtiment qui ne laisse rien préfigure de joyeux et en lisant la quatrième de couverture avant de postuler pour cette opération, j'ai su que je ne me trompais pas et pourtant. A quoi cela sert de lire encore et encore des ouvrages sur la Shoah, sur toutes les souffrance que les IIIe Reich a fait subir aux juifs, aux tziganes, aux handicapés mentaux et autres me direz-vous, bref tous ceux qui étaient hors norme et ne correspondaient pas à la race aryenne ? Tout simplement, pour ne pas oublier, pour en savoir davantage, pour découvrir, il est vrai, chaque fois, de nouvelles atrocités que les hommes, femmes et enfants ont dû endurer et surtout pour se dire plus jamais cela. Malheureusement, l'on voit bien que l'Homme en tant qu'être humain (si l'on peut qualifier les bourreaux ou tous ceux qui cautionnent ce genre d'actes ou du moins, ferment les yeux), si il ne tire pas des leçons de son Histoire et ne réitère effectivement pas les erreurs du passé, est capable de faire autrement et ce, pas dans le bon sens du terme ! A la question philosophique "L'Histoire est-elle un éternel recommencement ?" Pour moi, et je le déplore (et désolée si certains me trouvent pessimiste, moi je me considère juste comme étant réaliste), je répondrai que Oui.

Plongeons-nous dans l'histoire, celle de Petite Lisa cette fois-ci. C'est à bord d'un avion qui devait la ramener sur les traces de son passé, en France, que Lisa, maintenant devenue une vieille dame, fait la connaissance d'Evelyne, hôtesse de l'air qui effectue son dernier vol précisément ce jour-là. Voyant que Lisa ne se sent pas bien, elle va la prendre sous son aile et finalement sympathiser avec elle. Cependant, elle est loin de ce qu'elle va découvrir du passé de "Petite Lisa", comme elle se plaira à s'appeler elle-même pour décrire du mieux qu'elle peut toues les atrocités qu'elle a enduré, non seulement elle mais toutes les autres femmes qui se trouvaient au Block 10 à Auschwitz à un moment où il ne fallait pas s'y trouver vous l'aurez bien compris. Quant à sa soeur Laure et à son père, tous deux ont été éliminés dès leur entrée au camp (du moins, c'est ce que Lisa a toujours cru). En racontant l'indicible, en faisant resurgir de sa mémoire ses pires cauchemars (pourtant bien réels), Lisa va apporter une nouvelle preuve de la cruauté humaine, de ces hommes qui, en voulant servir leur Führer, ont accompli les pires atrocités qui soient.

Un roman très bien écrit, extrêmement émouvant mai ô combien dur (difficile de ressortir indemne après une telle lecture) - c'est d'ailleurs la raison pour laquelle je ne l'ai pas lu d'une traite mais ai lu quelques ouvrages beaucoup plus légers entre temps mais que je ne peux que vivement vous recommander, même si j'ai trouvé qu'il y avait parfois certaines longueurs d'où le fait que je n'ai pas mis la note maximale à ce dernier mais cela ne concerne que mon avis personnel). Je vous laisse libres juges mais puis vous assurer que vous ne serez pas déçus. D'ailleurs, pour un premier roman, moi, je tire ma révérence à l'auteure, d'autant plus qu'elle ne s'est pas attaqué à un sujet facile et qu'elle a du énormément se documenter pour cela mais l'on n'en sait jamais assez et sans cesse, pour peu que l'on s'y intéresse, en consultant les témoignages des rescapés, nous pouvons en apprendre davantage pour peu que l'on ait le coeur bien accroché !
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Quand la fiction transcende la réalité historique...
Lisa Vidmar prend l'avion pour la première fois afin de se rendre de Slovénie où elle est apicultrice, en France. Evelyne, hôtesse de l'air sur ce même vol, effectue sa dernière mission avant de prendre sa retraite. Les deux femmes arrivées chacune à la fin d'une histoire qui leur est personnelle, vont se lier d'amitié et Lisa va livrer son histoire qui l'a emportée jusqu'à Auschwitz...
On pourrait penser que c'est un énième témoignage sur la Shoah et se dire que l'on commence à en connaître un rayon sur la question, ce serait une erreur. D'abord parce qu'il est toujours bon de revenir sur le plus grand désastre du XXe siècle afin d'entretenir le souvenir de ce que l'homme peut faire de plus ignominieux, qu'il a l'imagination pour repousser toujours plus loin les frontières de l'horreur, et surtout que « Petite Lisa » est avant tout un roman, une fiction basée sur des faits hélas réels. Enfin que nous aurions pu être cette Lisa si la vie en avait décidé ainsi, si nous étions nés à cette époque, au mauvais endroit, sans les caractéristiques du « bon aryen »...
« Petite Lisa » est un personnage inventé par Rachel Mourier mais elle porte en elle l'histoire de centaines de milliers de « Petite Lisa » qui ont réellement existées.
A partir d'un laborieux travail de documentation, Rachel Mounier construit sa fiction avec les éléments historiques qui offrent à son récit toute la crédibilité nécessaire pour faire de ce roman un épisode de ce que l'humanité a laissé de plus ignoble en héritage à la postérité : l'extermination scientifique, politique et administrative de millions de ses semblables.
L'auteure amène son sujet principal avec beaucoup d'adresse. On est immédiatement emporté par la tragédie de cette femme qui nous est chère. Rachel Mourier sait nous prendre par les sentiments, et comment pourrait-il en être autrement ? Elle est une conteuse merveilleuse et son récit reste vraisemblable sans jamais tomber dans la mièvrerie.
Merci à babelio et aux éditions du Seuil pour la découverte de cette auteure et de son premier roman dans le cadre d'une masse critique privilégiée. C'est une histoire qui ne laissera personne indifférent et dont le souvenir résonnera longtemps tant elle prend aux tripes et ne vous lâche plus.
Je recommande vivement cette lecture !
Editions du Seuil, 344 pages.
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Non, ce n'est pas un coup de coeur.
Non, l'empathie n'est pas venue.
Non, je n'ai pas été bouleversée.
L'écriture, le style ont freiné mes émotions. Trop pédagogique, j'ai eu l'impression d'assister à un cours d'histoire, bien ficelé mais sans vie : un montage d'interviews routinier pour donner un cadre à l'histoire. Des faits bien décrits, mais édulcorés pour ne pas rendre la lecture effroyable (ce qui n'est pas un défaut). Les parcours des médecins SS retracés, mais trop détaillés et prenant trop de place.
Bref, je reproche à l'auteur de n'avoir pas pu, ou su, s'éloigner du cadre professoral pour écrire cette histoire, ce qui la rend didactique et empêche le rapprochement avec les personnages. Les réflexions et questions posées à l'historienne qui enregistre les paroles de Lisa sont le reflet exact de celles posées lors de rencontres avec les anciens Déportés auxquelles nous (lecteurs) avons nous-même participées ou écoutées. Même si je reconnais que l'exercice est bien fait, bien organisé, bien documenté (les expériences scientifiques nazies concernant la stérilisation et l'eugénisme sont ici décriées et dénoncées), le cote romanesque y est peu présent, excepté vers la fin quand les deux soeurs se retrouvent.
Mais, encore un mais, toutes les personnes qui encadrent les deux soeurs, sont dupliquées de la même façon, ou toutes de la même couleur, toutes pleines d'amour, d'indulgence, de prévenance. Bref, une surenchère de bons sentiments qui donnent un petit air gnangnan aux propos. Je comprends bien qu'il faille prendre soin de cette petite mamy fragile qui a connu l'enfer, mais l'infantiliser, je ne suis pas sûre du procédé.
Bref, tout ce côté là a encombré ma lecture.
Par contre, pour tout ce qui concerne le pendant historique, la lecture se tient même si ici, tout ce qui est relaté sur cette sombre période a déjà été écrit ailleurs. Et aussi, parce que cette petite Lisa porte en elle tous les secrets ignominieux enfouis dont l'homme est capable, mais aussi tous les espoirs dont l'homme a besoin pour grandir.

En 2010, Lisa revient en France sur les traces de son passé, après avoir vécu plus de soixante ans en Slovénie. Dans l'avion qui la conduit à Paris, la vieille dame fragile est aidée par Évelyne, qui l'accueille chez elle, avec son mari et sa fille. Les deux femmes se lient d'affection.
Solitaire et secrète, Lisa est peu à peu amenée à livrer le récit de son enfance dans les années 1930 à Dijon, sa ville natale. Un bonheur tranquille au sein d'une famille aimante, avec une petite soeur au caractère bien trempé, une mère chapelière, un grand-père entomologiste, un père germaniste et pacifiste.
Mais cette famille française est aussi une famille juive…

Un livre reçu lors d'une masse critique associée aux éditions du Seuil que je remercie.
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Un témoignage n’est jamais un gage d’authenticité. C’est une déclaration subjective de ce qu’on a vu, entendu, vécu ou perçu.
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Petite Lisa savait bien ce qui se passait, mais elle se refusait à envisager la réalité. Elle imaginait Auschwitz comme un terrible monstre, à peine enfoui dans la vase des marécages maléfiques qu'il avait choisis pour tanière, attendant que ses sbires le repaissent de chair humaine.....
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Lisa taille un crayon de bois, adoucit sa mine pointue avec un petit papier sablé et l'humidifie légèrement en la portant à sa bouche, puis se remet à l'ouvrage sur lequel elle travaille depuis l'aube. On dirait une planche d'entomologie, comme celles qu'on trouve dans les vieilles encyclopédies : on y reconnaît une libellule.
.....
Quelques coups de crayon lui suffisent pour brosser un corps de femme émergeant d'une rivière, autour de laquelle elle ébauche un paysage boisé......
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« Quelqu’un avait dénoncé la présence de trois Juives au village, témoigne la vieille dame. Personne ne connaissait notre histoire, à part les Paumier, Marcel, et nos amies Lucienne et Gabrielle, desquels nous étions devenues si proches que Laure et moi ne pouvions plus leur mentir. J’ai longtemps été persuadée qu’aucun d’entre eux ne nous avait dénoncées, mais en vérité je n’en sais rien. L’âme humaine est si imprévisible… »
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"Récite-moi un poème." Lisa s'exécutait, sans réfléchir, et c'était chaque fois une respiration de l'âme : elle éprouvait un véritable soulagement à énoncer plutôt qu'énumérer. Elle se dirait plus tard que cela tenait sans doute beaucoup à la cadence et au souffle de la pensée : elle pouvait régler sa respiration sur la prosodie alors que le rythle effrené des calculs l'exténuait.
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