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La ville était peuplée de Polonais et d'Italiens, dont la plupart n'avaient jamais connu mieux qu'un emploi en usine éreintant, une vie de fatigue et de désespoir. Ces gens étaient ceux qui se tenaient juste un cran au-dessus du bureau d'aide sociale, au-dessus de la pauvreté de l'homme noir, et à cause de cette proximité, nombre d'entre eux trouvaient leur consolation dans une forme de racisme particulièrement vicieux.
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Notre foi dans le caractère sacré du téléphone est l'un des éléments constitutifs de la vie moderne. Les gens vont jusqu'à interrompre des ébats passionnés ou une violente dispute pour obéir à ses injonctions. Refuser de répondre est un acte d'anarchie, une agression contre la structure même de la société. Je décrochais à la onzième sonnerie. Pavlov aurait été content.
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Je comprends et j’admets parfaitement le littérateur artiste, qui, comme Théophile Gautier, ne songe guère qu’à la beauté des phrases et des mots dont l’harmonieux arrangement est le seul but qu’il se propose, ou qui, comme M. Anatole France, songe avant tout au charme des idées, observe leurs jeux capricieux comme un rêveur suit le vol des nuages et en compose de merveilleuses symphonies. Cet écrivain-là est un peintre ou un musicien : il écrit pour le charme de nos yeux ou de nos oreilles ; il s’adresse à un public délicat et par conséquent limité, à un public qu’une éducation spéciale et luxueuse a mis en état de le comprendre. Il est un virtuose de qualité extrêmement supérieure. Il a sa raison d’être comme toutes les belles choses qui décorent et ennoblissent la vie, comme les fleurs, comme les parfums, comme la musique. Il est inutile, si l’on veut, parce que son activité n’aboutit à aucun résultat pratique, sensible, matériel. Sa fonction — sa mission, allais-je dire — c’est d’être la joie des esprits libres et désintéressés, c’est de perfectionner — non dans le sens du Vrai et du Bien, mais dans celui du Beau — ce rare instrument qu’est l’âme humaine ; c’est de conduire, comme un brillant chorège, une petite troupe d’élite à travers des paysages de choix, où des chants résonnent sous des ombrages de bois sacrés. Et je persiste à croire que cette mission, divine comme tout ce qui nous élève au-dessus de la vie animale, est aussi noble que celle des législateurs et des conducteurs de peuples.



Émile Zola. III
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A mon avis, le mythe du chauffeur de taxi new-yorkais ne tient pas vraiment debout. Ce sont des types comme les autres, qui énoncent quand ils parlent les mêmes stupidités que les autres.
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Le désir chez les pigeons est une affaire mécanique et implacable. On dirait qu'ils sont contraints de faire la même chose toute leur vie, encore et encore, sans témoigner de la moindre conscience de ce qui leur arrive. Il n'y a pas d'amour véritable chez eux, comme chez les moineaux. Les pigeons sont des new-yorkais exemplaires les plus caractéristiques de la ville : le sexe sans l'âme, la gloutonnerie, la méchanceté et la maladie.
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Je passai au salon et appelai la police. Il ne leur faudrait pas longtemps pour arriver. Ils viennent toujours très vite quand la victime est déjà morte.
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J'avais fait le tour du monde et maintenant que j'étais revenu à mon point de départ, je découvrais que c'était ma destination depuis le commencement.
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"-Tu dis qu'il faut que j'empêche ça, mais je te préviens, Ryle, j'agis comme une drogue. Si on passe la nuit ensemble ça ne fera qu'aggraver les choses pour toi. Sauf que tu n'auras droit qu'à une fois."
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Consider a conversation I had with a white friend. She was telling me about a "white) couple she knew who had just moved to New Orleans and bought a house for a mere twenty-five thousand dollars. "Of course," she immediately added, "they also had to buy a gun, and Joan is afraid to leave the house." I immediately knew they had bought a home in a black neighborhood. This was a moment of white racial bonding between this couple who shared the story of racial danger and my friend, and then between my friend and me, as she repeated the story. Through this tale, the four of us fortified familiar images of the horror of black space and drew boundaries between "us" and "them" without ever having to directly name race or openly express our disdain for black space.

Notice that the need for a gun is a key part of this story--it would not have the degree of social capital it holds if the emphasis were on the price of the house alone. Rather, the story’s emotional power rests on why a house would be that cheap--because it is in a black neighborhood where white people literally might not get out alive. Yet while very negative and stereotypical representations of blacks were reinforced in that exchange, not naming race provided plausible deniability. In fact, in preparing to share this incident, I texted my friend and asked her the name of the city her friends had moved to. I also wanted to confirm my assumption that she was talking about a black neighborhood. I share the text exchange here:

"Hey, what city did you say your friends had bought a house in for $25,000?"

"New Orleans. They said they live in a very bad neighborhood and they each have to have a gun to protect themselves. I wouldn’t pay 5 cents for that neighborhood."

"I assume it’s a black neighborhood?"

"Yes. You get what you pay for. I’d rather pay $500,00 and live somewhere where I wasn’t afraid."

"I wasn’t asking because I want to live there. I’m writing about this in my book, the way that white people talk about race without ever coming out and talking about race."

"I wouldn’t want you to live there it’s too far away from me!"

Notice that when I simply ask what city the house is in, she repeats the story about the neighborhood being so bad that her friends need guns. When I ask if the neighborhood is black, she is comfortable confirming that it is. But when I tell her that I am interested in how whites talks about race without talking about race, she switches the narrative. Now her concern is about not wanting me to live so far away. This is a classic example of aversive racism: holding deep racial disdain that surfaces in daily discourse but not being able to admit it because the disdain conflicts with our self-image and professed beliefs.

Readers may be asking themselves, "But if the neighborhood is really dangerous, why is acknowledging this danger a sign of racism?" Research in implicit bias has shown that perceptions of criminal activity are influenced by race. White people will perceive danger simply by the presence of black people; we cannot trust our perceptions when it comes to race and crimes. But regardless of whether the neighborhood is actually more or less dangerous than other neighborhoods, what is salient about this exchange is how it functions racially and what that means for the white people engaged in it. For my friend and me, this conversation did not increase our awareness of the danger of some specific neighborhood. Rather, the exchange reinforced our fundamental beliefs about black people. (p. 44-45)
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L'usure du temps floute certains détails de mes souvenirs, et ce constat me cisaille le cœur
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L'ensemble des écrans a fini par obéir aux stimuli de l'attention. Les alertes d'information scandent notre vie. Sur YouTube, les vidéos s'enchainent dans un ordre établi par la machine pour maintenir l'utilisateur accro. Une enquête du Wall Street Journal de 2018 a affirmé que l'algorithme de recommandation suggérait, à chaque étape de visionnage, une version un peu plus « intense » de la vidéo précédente. Ce qui, dans le domaine politique et social, conduit assez vite l'utilisateur dans une galaxie de contenus extrémistes. S'est développée, aux États-Unis, la théorie grinçante des trois degrés qui nous séparent d'Alex Jones, le conspirationniste prétendant que la tuerie de Sandy Hook n'a jamais eu lieu : quoi que vous regardiez sur YouTube en termes de vidéo d'actualité, vous tomberez, au quatrième clic, sur un contenu complotiste.
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La culture humaniste qui n’est pas une garantie d’humanité ni de courage peut même, dans les situations extrêmes, faciliter la veulerie ou la bassesse en étouffant la mauvaise conscience sous l’édredon des beaux arguments. Mais quand l’esprit de la démocratie mobilise le plus horrible des crimes pour dénoncer la culture elle-même comme déni barbare de l’égalité ou de l’altérité, c’est sa propre barbarie qui affleure et qui inflige aux Juifs de Terezin une blessure bien plus grave que l’oubli.
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Une deuxième nécessité, pour une démocratie réelle, est d'organiser démocratiquement la division du peuple, contre les fantasmes d'un peuple unifié.
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Il n'a jamais existé de véritable Démocratie, et il n'en existera jamais.
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Que faire, maintenant que la mémoire de la Shoah n’a plus d’ennemis dangereux, pour en soustraire l’exercice à ses ennemis désinvoltes et inquiétants ? Que faire pour éviter à la fois la crispation et la manipulation ? Ceci au moins : tendre l’oreille ; accueillir les voix venues de l’autre rive. Seul un surcroît d’attention permet de déjouer les pièges. Attention à la plainte déposée en 1933 à Genève par un Juif de haute Silésie nommé Bernheim et au silence assourdissant des nations. Attention à la douleur sans fond des persécutés et à leur volonté de ne pas s’y laisser réduire. Attention au sort atroce des Juifs de Terezin et à leur amour obstiné de l’art.
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Les hostilités s'annoncent aux portes de Bangui et jettent des dizaines de milliers de familles sur le chemin de l'exil...
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The researchers [Picca and Feagin] document that in front-stage settings (those in which people of color were present), the white students displayed a range of racially conscious behaviors, including the following:

- Acting overly nice

- Avoiding contact (e.g., crossing a street or not going to a particular bar or club)

- Mimicking "black mannerisms and speech"

- Being careful not to use racial terms or labels

- Using code words to talk negatively about people of color

- Occasional violence directed at people of color



In backstage settings, where people of color were not present, white students often used humor to reinforce racial stereotypes about people of color, particularly blacks. Picca and Feagin argue that the purpose of these backstage performances is to create white solidarity and to reinforce the ideology of white and male supremacy. This behavior keeps racism circulating, albeit in less formal but perhaps more powerful ways than in the past. Today we have a cultural norm that insists we hide our racism from people of color and deny it among ourselves, but not that we actually challenge it. In fact, we are socially penalized for challenging racism. (p. 49-50)
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Les rêves ne se soucient pas de ce que nous trouvons convenable, hélas. Ils se fichent complètement des barrières que la société met au désir et de ce qui peut faire déferler les orgasmes.
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Les médecins ne savaient à quel saint se vouer. Ils tentaient de recourir aux classiques saignées, sans constater d’effet sur les malades, leur frottaient le corps avec des linges imbibés de camphre et d’huile de térébenthine, leur appliquaient des ventouses, leur posaient des sangsues sur les tempes. Ils torturaient leurs patients en leur faisant subir des séances de sudation, des cures d’opium ou de sel. Ils les enveloppaient de couvertures et les faisaient asseoir au-dessus de pierres chauffées que l’on arrosait de vinaigre, ou encore, suivant les conseils de leurs confrères anglais, leur administraient des préparations à base de mercure et leur prescrivaient des bains de vapeur, des vomitifs et des laxatifs.
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« Le présent, c'est-à-dire la quotidienneté ambiante, nous assiège de toutes parts et ne cesse de nous convier à l'oubli des choses révolues », écrit Vladimir Jankélévitch. Nul besoin donc de venir en aide au présent puisqu'il est toujours là. Nul besoin de prêcher l'oubli aux hommes : il leur suffit de se laisser faire et de céder aux sollicitations de l'actuel, c'est-à-dire à la loi du plus fort.
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