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Critiques de Yûsuke Kishi (226)
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La leçon du mal

°°° Rentrée littéraire 2022 # 28 °°°



La quatrième de couverture promet un American psycho à la japonaise et c'est bien le cas. Seiji Hasumi fait énormément penser au Patrick Bateman de Bret Easton Ellis : charismatique, séduisant, ce professeur d'anglais est adulé par ses élèves auxquels il semble totalement dévoué ... une apparence sociale à des années-lumière de ce qu'il est, un monstre total, psychopathe et tueur en série.



Mais contrairement à Bateman qui fantasmait des crimes atroces en un flux de pensée ravageur, Seiji Hasumi les commet réellement et les assume. Aucune ambivalence.



"Tout le monde récolte, au jour le jour, son lot de soucis quotidiens, n'est-ce pas ? Lorsqu'un problème se présente, il faut le régler. La seule chose qui nous différencie, vous autres et moi, c'est que l'éventail de mes possibilités d'action est bien plus vaste ! Dans beaucoup de cas, il s'avère que l'homicide représente la solution la plus simple à un problème donné. Or la majorité des gens hésitent à s'y résoudre. On a peur d'être arrêté par la police, ce genre de choses ... Moi, cela ne me freine pas. Je suis comme les athlètes de sports extrêmes. C'est temporiser, tergiverser, qui est fatal. Mais si on y va à fond, on parvient à se dépasser !"



Malgré une narration distante à la troisième personne, on a l'impression d'être placée dans la tête du psychopathe. Être froid et pervers, Seiji Hasumi est totalement dépourvu à toute empathie ou compassion, simulant une certaine normalité émotionnelle en imitant les réactions de ceux qui l'entoure. Il met sa capacité de raisonnement et son intelligence extrême à percer la psychologie de chacun au service du mal. Pour lui, le médiocre lycée privée dans lequel il exerce n'est qu'un vaste plateau de jeu d'échecs. Collègues et élèves ne sont que des pions à déplacer selon ses intérêts et son bon-vouloir.



Dans la première partie, Yûsuke Kishi prend son temps pour installer les personnages ( nombreux ) et le décor peu reluisant, dressant au passage un tableau bien noir du système scolaire japonais ( quelle ribambelle de profs mauvais ou dangereux pour les élèves ). Il distille très habilement quelques détails dérangeants sur Hasumi. Le trouble du lecteur ne fait que grandir avant que le récit bascule réellement lorsque quelques élèves commencent à démasquer le monstre qui se terre derrière leur professeur.



La deuxième partie s'accélère dans un rythme effréné rempli de rebondissements et de surprises, l'auteur éclairant le passé d'Hasumi ou plutôt son parcours de tueur en série fort prolixe. La tension, de plus en plus oppressante, culmine en une nuit d'horreur au lycée, bien gore, jouant avec les terreurs du lecteur, complètement pris par la découpage narratif à la minute (de 18:25 à 22:20) qui le transforme en voyeur addict.



Sur le coup, les presque dernières pages m'ont déçue. Je trouvais le sort fait à Hasumi insatisfaisante ou du moins un peu trop facilement réglé. Jusqu'à ce que les ultimes lignes me réjouissent par leur cynisme ironique. La leçon du mal tend en pleine face un miroir à la fois hyper-réaliste et satirique de notre société ultra-violente. Yûsuke Kishi ne propose aucune solution, facile ou pas, ne délivre aucune information réconfortante ni aucune suggestion pour que l'amour ou la foi en l'homme puissent finir par sauver la situation. Tout ce qui reste, c'est la sensation poisseuse et terrifiante que nous avons créé un monde terrible, terreau fertile pour que les monstres y prospèrent, cachés à la vue de tous.
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La Maison noire

Shinji Wakatsuki travaille au département du déblocage des fonds d'assurance vie d'une agence d'assurance de Kyoto. Il compulse des piles de formulaires de décès pour éventuellement débusquer des fraudes. Un jour, il se rend chez un client, Shigenori Komoda, qui a été très vague sur les raisons de son invitation. Ils entrent ensemble dans la maison, Komoda appelle son fils qui doit être rentré et ils tombent sur le corps pendu de l'enfant.



«  Wakatsuki tourna la tête et croisa son regard. Sur le visage jusqu'alors dénué d'expression de l'homme, la surprise s'affiche un instant, en même temps qu'il détournait brusquement les yeux. le malaise paralysant qu'éprouvait Wakatsuki fit place à la sidération.

L'homme ne regardait pas l'enfant.

Devant le corps de son propre fils, il se contenait de le regarder lui, pour épier ses réactions. Il n'y avait pas la moindre parcelle d'émotion à lire sur son visage.(...) On aurait dit que le temps s'était scindé en deux branches. D'un côté, Komoda, qui continuait de jouer une pièce de théâtre dans un monde inchangé, de l'autre l9'enfant, figé dans l'éternité. »



Choqué, Wakatsuki ne parvient pas à se sortir de la tête ( et nous non plus ) que la réaction du père face au suicide de son fils n'est pas « normale », d'autant que Komoda harcèle l'agence pour recevoir le montant de l'assurance vie qu'il avait souscrite au nom de son fils.



A partir de là, on se retrouve plonger dans ce que la psyché humaine a de plus sombre, accompagnant Wakatsuki dans le terrible engrenage dans lequel il se trouve piégé. Il y a des moments de terreur pure qui s'infiltre dans la tête du lecteur et hérisse ses poils. Les cauchemars récurrents du héros sont d'une rare puissance évocatrice, étirant le temps en quelques phrases effrayantes, avec une folie à la Horla qui monte crescendo tant Wakatsuki perd pied, obsédé par la conviction qu'il s'agit d'un meurtre maquillé en suicide, hanté par un drame intime qui resurgit de son enfance.



La Maison noire est en fait le premier roman de Yusuke Kishi, publié à rebours en France après le succès de la Leçon du mal. J'ai adoré ce dernier, du thriller jubilatoirement brutal et cynique, et j'ai trouvé La Maison noire réussi mais moins abouti. Disons qu'au mitan, il y a des faux- plats un poil bavards - et donc longuets - sur la psychopathie. Surtout, on devine assez vite les coutures avec des révélations qui arrivent à mon sens un peu trop tôt dans le récit. Autre bémol, l'épilogue est un peu facile.



Il n'empêche que ce roman m'a plu car l'auteur ose s'aventurer dans l'horrifique en assumant un final gore très visuel, à la limite du grotesque, vraiment très fort. Et puis, ce portrait sans concession de la société nippone interpelle. Nous sommes dans les années 1990, peu de temps après l'éclatement de la bulle financière spéculative. Le Japon décrit est peu reluisant, en proie à une crise de moralité qui renverserait les valeurs traditionnelles.



Finalement, cette épidémie d'arnaques à l'assurance ou au frais d'hospitalisation, plus ou moins contrôlée par les yakuzas, glace presque plus que les épreuves singulières du héros, avec des individus prêts à tout par cupidité. Décidément, le vénéneux est partout dans ce roman.







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La Maison noire

Un assureur pas vraiment rassuré



Les arnaques à l'assurance-vie n'ont plus de secret pour Wakatsuki. Les fraudeurs ne tarissent pourtant pas d'imagination pour obtenir un dédommagement.

Wakatsuki est un employé consciencieux et rien n'échappe à son esprit méthodique et rigoureux.

Un jour, un client un peu étrange lui demande de venir chez lui pour établir un constat. Sur place, il découvre avec stupeur un enfant de douze ans qui se balance au bout d'une corde au beau milieu de sa chambre.

Le comportement anormal de Komoda, le beau-père de l'enfant, interpelle Wakatsuki qui pense immédiatement à une mise en scène...



Yûsuke Kishi nous convie à entrer dans "La maison noire", une maison lugubre et nauséabonde qui nous plonge dans une atmosphère malsaine à souhait,

un brouillard noir et opaque qui nous empêche de trouver la sortie.

Une maison qui s'apparente à un champignon vénéneux, véritable concentré de noirceur humaine où la morale défunte et mutilée macère dans ses entrailles.

L'auteur dénonce, dans ce roman qui précède "La leçon du mal", les dérives d'une société japonaise où l'appât du gain consume à petit feu les valeurs morales et le sens de la justice.

Même si la fin reste prévisible, le climat délétère et anxiogène qui se dégage de cette sombre histoire est un pur délice de noirceur.



Un grand merci à Babelio et aux éditions Belfond pour la découverte de ce petit bijou de noirceur.
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La leçon du mal

Terminé il y a quelques jours et encore sous le choc ! Un thriller éprouvant et remarquable !



Tout commence par le portrait d’un prof d’anglais, dans un lycée d’une petite ville du Kansaï, plébiscité par ses élèves, particulièrement les filles, presque toutes amoureuses du charismatique enseignant. D’autant que face à lui, les adversaires ne sont pas à craindre, un prof de maths dépressif et lunaire et une prof de japonais revêche...

Certes son attitude vis-à-vis du chien de son voisin laisse planer quelques inquiétudes, majorées par le sort qu’il réserve aux corbeaux qui le narguent dans son jardin, mais pourquoi pas ?



Rapidement cependant les mesures prises pour contrôler les agissements des collégiens ou des collègues qui ont le malheur de lui déplaire posent question.

A partir de là, l’évocation de son histoire personnelle laisse planer le doute, d’autant que son parcours atypique compte de nombreuses zones d’ombres.



Au rythme des révélations, le lecteur assiste à une escalade dans la noirceur ! Chaque page en révèle un peu plus et nous entraine dans un cauchemar inimaginable ! On finit en apnée, partagé entre le désir de découvrir le dénouement et l’envie de fermer les yeux pour ne plus voir les phrases qui traduisent l’horreur.





Même si les personnages sont un peu caricaturaux, ce roman est recommandé à tous les amateurs de frissons !



Merci à Netgalley et aux éditions Belfond



544 pages Belfond 25 Août 2022

Traduction (Japonais (Diane Durocher)

#LaLeçondumal #NetGalleyFrance


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La Maison noire

Yûsuke Kishi possède l’art de captiver le lecteur en quelques phrases. Pourtant, quoi de moins sexy qu’une entreprise qui vend et gère des contrats d’assurance, et de moins attractif qu’un agent policé et consciencieux ? Cependant très vite on imagine bien que son job est potentiellement délicat. Comment repérer les arnaques à l’assurance-vie, les limites parfois ténues entre suicide et meurtre, surtout lorsque la police ne met pas toute son énergie pour distinguer le vrai du faux !



Il y a eu ce coup de fil énigmatique d’une femme, vite oublié. Puis un drame atroce qui hantera les nuits de Shinji, et l’entrainera dans une aventure très périlleuse.



C’est absolument magique. On est immédiatement pris dans cette histoire sordide que le contraste fort entre la conscience professionnelle et la droiture de Shinji et la noirceur de ceux qui tentent de profiter d’un système faillible.

Comme dans La leçon du mal, l’intrigue se déroule selon un crescendo addictif, faisant de cette lecture une priorité !



On adhérera ou pas aux théories environnementales proposées pour expliquer la montée du mal sur la planète, elles ont au moins le mérite d’exister !





Un excellent moment de lecture, vite dévoré, et qui va hisser l’auteur dans mon top dix d’auteurs à suivre.



Merci à Negalley et aux éditions Belfond.



304 pages 1er février Belfond

Traduction : Diane Durocher

#YusukeKishi #NetGalleyFrance
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La leçon du mal

Le très charmant professeur d’anglais, Seiji Hasumi, n’a aucun mal à résoudre les problèmes de l’établissement où il travaille. Alors que ses élèvent l’adulent — il excelle dans sa profession — trois d’entre eux sont plus méfiants. Puis les choses commencent à déraper, d’abord à cause de deux corbeaux qu’ils ne supportent pas, puis avec un père d’élève qui l’irrite. Pas si gentil que ça, finalement.

Si j’ai apprécié la première partie, très intriguée par le personnage, la deuxième m’a franchement ennuyée. Les actes du professeur sont « inimaginables » comme le dit si bien la quatrième de couverture, au point de ne pas être crédibles.

Les rebondissements sont nombreux, le personnage d’Hasumi est fascinant en tant que psychopathe de compétition et le basculement du charmant professeur en terreur est parfaitement amené.

Merci aux éditions Belfond et à NetGalley pour cette lecture.


Lien : https://dequoilire.com/la-le..
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La leçon du mal



Hé lala ! Pas certaine que j'aurais aimé faire ma scolarité dans une école privée du Japon. Car on apprend dans La leçon du mal, que les écoles privées au Japon ne sont pas si bien cotées que ça, que n'importe qui ou presque peut y enseigner et que leur gestion est plutôt déroutante.

Hasumi est le prof d'anglais et le prof le plus populaire du lycée. Beau garçon, brillant, il a un fan club des plus fidèles. Surtout les filles qui ne manquent aucun de ses cours de conversation anglaise. Hasumi est également responsable d'une classe de 4e, s’est également porté volontaire pour de la surveillance et se voit plus que ponctuellement solliciter par le proviseur adjoint afin de régler des problèmes. Problèmes du genre discipline avec des élèves, relations avec des parents, mésentente entre des profs, bref, on a en Hasumi une confiance aveugle car avec lui les soucis disparaissent comme par magie. (Les soucis et ceux qui les causent...)

Le prof et le collègue idéal quoi !

Et au fil de notre lecture nous découvrons en Hasumi un être malfaisant, manipulateur, égoïste, psychopathe. Une âme noire qui ne tolère pas que des gens se mettent à travers de son chemin. La leçon du mal c'est une incursion dans la tête de ce malade qui n'a de cesse de concocter des plans, et de se débarrasser des nuisances.

Un thriller psychologique, sanglant, horrible, car nous découvrons une personnalité bien sombre sous des dehors de gentillesse, de serviabilité et de charme. Dans la première partie du livre, nous découvrons petit à petit qui est réellement Hasumi et comment tout le monde est sous le charme. Tout le monde sauf trois élèves qui doutent. Et dans la deuxième partie, voilà le crescendo, la terreur, l'inimaginable que toute la première partie a, d'excellente façon, amené.

C'est une lecture étonnante et dérangeante. L'écriture de Yûsuke Kishi est vive, nerveuse et accomplie dans le terrible.

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La Maison noire

Aujourd’hui prenez vos billets d’avion, on s’envole pour le Japon ! Ne vous réjouissez pas trop vite, nous allons rendre visite à Wakatsuki qui travaille dans un cabinet d’assurances !



Saviez-vous que certaines personnes essaient de tromper les assurances pour toucher des primes ? Pour certains foyers qui sont dans la misère, un contrat d’assurance peut devenir assez juteux ! Bon, il faut parfois sacrifier un doigt, ou un mari, mais après tout le sacrifice en vaut la chandelle, tout dépend du contrat souscrit ! Alors, Wakatsuki est là pour vérifier les contrats et traquer les fraudeurs !



Un jour, il est appelé sur place par un certain Komoda pour vérifier un contrat, et il découvre le cadavre d’un gamin de douze ans, mort par pendaison ! Quel choc ! Toutefois, Wakatsuki se doute qu’il y a un problème et qu’il ne s’agit pas d’un suicide mais d’un homicide ; mais ce n’est qu’un intuition et maintenant il faut le prouver ! En attendant que la police fasse l’enquête d’usage, Komoda le père de l’enfant vient tous les jours dans l’espoir de toucher sa prime, parfois relayé par son épouse. Vous trouvez cela ignoble ? Eh bien dites vous que c’est la partie la plus édulcorée de l’affaire, la suite va crescendo…



En France, un client qui vient vous harceler chaque jour, vous lui montrez la porte et vous l’enjoignez plus ou moins aimablement de « dégager ! » ; mais nous sommes au Japon, où la politesse est la règle. Alors, chaque jour, le quémandeur va être reçu avec la plus grande courtoisie et les formules de politesse d’usage.



Je m’arrête ici, il me semble important de laisser au lecteur le plaisir des découvertes macabres et de l’ignominie !



Yûsuke KISHI nous a concocté une histoire aux petits oignons ! On commence gentiment avec quelques dossiers d’assurances où les fraudeurs sont des petits joueurs par rapport à la suite. Il y a quelques parties philosophiques très intéressantes, et le passé de Wakatsuki nous est dévoilé peu à peu. La réelle performance est de faire monter la tension, sans s’acharner à faire des descriptions des scènes d’horreur, c’est expliqué sans s’appesantir et pourtant on a vraiment l’impression d’y être !



Bref, c’est un roman qui montre la noirceur de l’âme humaine et les dérives des contrats d’assurances ; la société japonaise est pas mal égratignée. Une recette qui marche bien : une histoire bien ficelée, un soupçon de sarcasme, une lichette de romance, un poil d’horreur…



À lire confortablement installé(e) sur un futon, en dégustant des sushis accompagnés de Saké, après avoir vérifié vos contrats d’assurances. Bonne lecture !
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La leçon du mal

Hasumi est un professeur adoré par ses élèves, surtout les filles d’ailleurs, auxquels il enseigne l’anglais, animant en parallèle des ateliers de conversation. Il a décidé de faire également partie de l’équipe de surveillance.



Bref, en apparence, c’est le professeur idéal que tous les élèves rêvent d’avoir, son enseignement est interactif, loin du cours magistral classique. Une véritable « armée » d’élèves s’est constituée autour de lui, regroupant les fans de la première heure, prête à tout pour lui, y compris aller faire un tour dans son lit.



Toutes les filles ? Il semblerait que non, une des élèves, de nature hypersensible, sent bien que le tableau n’est pas aussi idyllique que cela et le comportement de Hasumi l’angoisse ; elle reste donc sur ses gardes.



Tout n’est pas aussi simple, en effet. Hasumi a été prié de quitter son précédent établissement pour des raisons qu’il préfère minimiser : plusieurs élèves s’étant suicidés mais il a été blanchi, mais pourtant envoyé dans un autre lycée. Il suffit aussi de voir le sort qu’il réserve à un couple de corbeaux qui s’approche trop près de lui, ou encore son comportement avec le chien du voisin, qui lui a bien flairé la personnalité trouble du professeur…



Certes, il est compréhensible que les élèves pour la plupart, soient en admiration devant ce professeur charismatique, car les autres enseignants sont ternes sinon monstrueux : le professeur de sport qui se livre à des attouchements sur les filles, le professeur de maths qui est attiré par la dive bouteille…



Yûsuke Kishi nous entraîne en fait dans une descente aux enfers, ou une escalade de la violence, comme on préfère, avec une description magistrale de la manipulation, à travers ce professeur trop poli, trop bienveillant pour être honnête, et ceci pour notre plus grand plaisir.



J’ai adoré me faire manipuler par l’auteur, fasciné par ce personnage machiavélique, dont je n’avais qu’une envie, qu’il s’en sorte pour que mon plaisir de lecture dure encore un peu, tant ce roman est addictif. On sait comment ça va se terminer, mais c’est un régal de voir comment fonctionne ce personnage pervers à souhait, (individu que dans la vie de tous les jours je déteste, je précise pour qu’il n’y ait pas de malentendu !). La presse a souvent évoqué « American psycho » en parlant de cet OVNI de la rentrée littéraire…



Une scène m’a beaucoup intéressée : la mort violente des parents de Hasumi et comment il a réagi, mais je n’en dirai pas plus…



J’ai bien aimé aussi la fascination de Hasumi pour « l’opéra de quat’sous » de Brecht dont il siffle souvent la « complainte de Mackie » notamment dans les moments où sa violence augmente et dont l’auteur partage le texte avec nous.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions qui m’ont permis de découvrir ce roman et ainsi que l’univers de son auteur dont j’aimerais bien lire d’autres livres.



#LaLeçondumal #NetGalleyFrance !
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La leçon du mal

Attention, ce n’est pas le roman auquel on pourrait s’attendre...

Comme disait Nietzsche : « Chaque homme cache un enfant qui veut jouer ».

Cet homme c’est Seiji Hisumi, professeur d’anglais au lycée japonais Shinkô Gakuin de Machida. Dévoués à ses élèves, il prend toujours partie pour eux et met un soin particulier à régler les conflits dès qu’il en a l’occasion. Mais derrière cette façade idéale se cache un monstre, dénué de toute empathie, sadique, calculateur et manipulateur. Accidents, suicides et meurtres vont s’accumuler...

On peut reprocher la lenteur dans la narration de cette histoire qui met du temps à démarrer. L’auteur distille goutte à goutte les éléments de ce roman de l’horreur, malheureusement sans jamais tomber dans le sensationnalisme bien que l’on sente que tel était son but. Il fait planer l’ombre d’un suspens qui ne nous saisit pas d’effroi car l’auteur flirte souvent avec la banalité des situations.

Il reprend les clichés des mangas, adolescents dissipés, adolescentes à la sexualité à fleur de peau. Il joue avec le mythe que la culture de l’empire du soleil levant apprécie, celui de l’homme mur qui séduit une mineure, le fantôme de la « Lolita » de Nabokov hante ces pages, mais sans le talent de l’auteur américain.

Ce n’est pas la découverte romanesque de l’année, ni le thriller qui donne des sueurs froides, bien au contraire, on est dans le convenu, dans les clichés. Le style de Yûsuke Kishi est propre, lisse, sans aspérité. Son écriture est loin de révolutionner la littérature japonaise, ni la littérature en général.

« La leçon du mal » est un roman agréable à lire mais ne s’inscrit pas du tout dans la lignée des page-turner qui laissent un souvenir impérissable.

C’est « nippon, ni mauvais ». A lire par curiosité...

Traduction de Diane Durocher.

Editions Belfond, 10/18, 621 pages.

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La Maison noire

A Kyoto, Shinji Wakatsuki travaille pour une compagnie d’assurances. C’est lui qui est chargé de dédommager les victimes d’accident ou les bénéficiaires d’une assurance-vie. Chaque jour, des dizaines de dossiers s’entassent sur le bureau de cet employé consciencieux, entraîné à débusquer les fraudeurs, les gens prêts aux pires extrémités pour toucher le pactole. Entre mutilations volontaires, hospitalisations sous de faux prétextes et arnaques en tout genre, le jeune homme pense avoir vu le pire, et pourtant…

Quand un client l’invite à passer le voir dans sa maison d’Arashiyama, un quartier chic de la ville, c’est pour découvrir que le fils de la famille s’est pendu. Shinji pense immédiatement à une mise en scène mais pour la police, l’enfant s’est bel et bien suicidé. Il décide alors de mener sa propre enquête, malgré la pression que son client exerce en venant quotidiennement à l’agence pour réclamer son argent. Angoissé mais déterminé à faire la lumière sur cette sordide affaire, l’assureur va faire l’expérience de la noirceur de l’âme humaine.



Ceux qui pensaient que travailler dans un cabinet d’assurances était routinier, tranquille, voire ennuyeux vont être drôlement secoués par ce roman noir, très noir de Yûsuke Kishi. L’auteur aime le sang, le gore, le trash. Il l’a déjà prouvé avec La leçon du mal, il récidive avec cette maison noire. Et si le livre débute lentement, la tension monte crescendo et on angoisse au côté de ce pauvre Shinji, harcelé par un homme vénal qu’il soupçonne d’être un tueur d’enfant.

Maître d’un genre qui oscille sans cesse entre noirceur et grand guignol, cette fois il reste sur la ligne de crête sans tomber dans le ridicule. Cependant, il ne faut pas être trop sensible pour pouvoir supporter ses descriptions très réalistes des exactions de son redoutable meurtrier.

Par ailleurs, Kishi n’oublie jamais de décrire la société japonaise dans ce qu’elle a de moins reluisant. Ici, il met l’accent sur la malhonnêteté de ses concitoyens et l’omniprésence des yakuzas, bien loin des valeurs traditionnelles d’une société policée.

Horrifique et très stressant ! Une réussite.



Merci à Babelio et aux éditions Belfond.

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La Maison noire

Shinji Wakatsuki travaille dans une compagnie d'assurance où il s'occupe des dossiers de dédommagements financiers qui sont accordés aux gens ayant eu un accident ou ayant connu un décès dans leur famille et qui, bien entendu avaient souscrits une assurance les couvrant pour de tels drames.

Mais la tentation est parfois grande de frauder pour toucher de grosses sommes d'argent...

C'est alors que Shinji intervient et enquête pour s'assurer que la compagnie ne va pas payer les fraudeurs.

Mais parfois, il n'est pas simple de déterminer la cause d'un décès, accident, suicide ou meurtre ?

Shinji va être confronté au cas vraiment étrange d'un enfant âgé de 12 ans qui se serait suicidé, et il soupçonne rapidement quelque chose de terrible.

J'ai bien aimé le début du roman, on sent la tension qui monte très vite, mais j'ai ensuite trouvé que le roman traînait un peu en longueur et que le récit prenait un tour vraiment très noir, hyper violent, avec une escalade de la violence et de la terreur assez difficile à supporter et finalement peu crédible.

Le thème des sociopathes est intéressant mais le roman ne m'a pas totalement convaincu, il est inégal, et certaines scènes sont véritablement atroces.

Je remercie NetGalley et les éditions Belfond pour cet envoi.
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La leçon du mal

Au lycée privé Shinko Gakuin de Mashida, Seiji Hasumi est un professeur d’anglais populaire. L’homme est attentionné, charismatique, apprécié de ses supérieurs et adulé par les élèves de sa classe. Toujours prompt à régler les conflits, il veille à désamorcer les tentatives de harcèlement, à faire respecter les règles et à ce que chacun, ses étudiants comme ses collègues, s’épanouissent au sein de l’établissement. Pourtant, trois élèves n’ont pas succombé au charme de Seiji. Reika, Keisuke et Yûicho se méfient de ce professeur trop parfait pour être honnête. Et quand ils élaborent un plan pour le démasquer, Seiji entre en guerre…



Sombre et féroce, ce polar japonais est une immersion dans l’esprit torturé d’un psychopathe. Un homme qui cache, sous des dehors avenants, une âme d’une totale noirceur. Grâce aux flashbacks savamment distillés par l’auteur, on découvre tous les secrets du professeur Hasumi dont les méfaits remontent à sa plus tendre enfance. Incapable du moindre sentiment, manipulateur et préoccupé de sa seule personne, le professeur préféré des élèves n’hésite pas à éliminer ceux qui se mettent en travers de sa route. Pourtant, trois élèves soupçonnent de sombres manigances et décident de mener l’enquête. Or, Hasumi ne compte pas les laisser révéler sa vraie nature. Commence alors un jeu du chat et de la souris où les adolescents constituent une proie de choix pour le prédateur. Poussé à bout, il perd le contrôle…

La leçon du mal est un thriller psychologique et sanglant qui fait froid dans le dos. La tension et la violence vont crescendo pour finir sur une énième pirouette de ce tueur aussi insaisissable qu’intelligent. Âmes sensibles s’abstenir.

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La leçon du mal

Un roman étonnant, déroutant, fascinant pour finir !



Au début j’ai eu un peu de mal avec le style assez froid et détaché ; le sourire parfait du professeur Hasumi, les paroles adéquates, toujours, et même sans savoir ce qui allait se passer j’ai senti une certaine angoisse monter ! En même temps que l’angoisse, j’ai été subjuguée par ce roman, par sa forme tout autant que par son contenu !



Hasumi est un professeur apprécié de tous les élèves, ou presque, tant il sait les captiver dans ses cours d’anglais et il n’y a pas mieux comme professeur principal, la plupart des autres étant là faute de mieux ou de moins pire ! Une élève a peur de lui et de certains autres, sa sensibilité exacerbée lui fait ressentir des choses invisibles et insaisissables !



La terreur s’installe incidemment et ne quitte plus l’histoire jusqu’à la dernière page ! Roman impossible à poser alors que je savais que tout allait mal tourner sans savoir à quel point ! Je salue aussi la traductrice Diane Durocher pour avoir su transmettre ce malaise et ce détachement face à la manipulation et à l’absence de sentiments. Remarquable !



#rentreelitteraire2022 #LaLeçondumal #NetGalleyFrance



Challenge ABC 2022/2023

Challenge Mauvais Genre 2022

Challenge Pavés Thématique 2022
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La Maison noire

J’avais eu un coup de coeur pour La leçon du mal l’an dernier, non pas que je sois attirée par la violence et la noirceur mais par l’écriture, et la traduction de fait, de Yûsuke Kishi pa sa façon de traiter la psychologie humaine dans ce qu’elle a de plus horrible dans un lieu qui aurait dû être un havre de paix et de savoir !



Ce roman m’a beaucoup moins subjuguée non pas de par le sujet mais parce ce que le personnage principal est celui qui va faire les frais de la haine destructrice, ce qui nous place de l’autre côté du miroir pour ainsi dire. Ce thriller a été écrit en 1996, donc bien avant La leçon du mal et a peut-être été son galop d’essai !



Ceci ne m’a pas empêchée de sentir monter l’angoisse, ce que l’auteur fait à la perfection, jusqu’au déferlement de violence dans laquelle il ne semble pas se complaire malgré les descriptions détaillées.



Lire les rubriques nécrologiques dans le cadre de son métier n’est pas réjouissant mais en plus les japonais semblent prêter une attention particulière à celles-ci. Wakatsuki est un agent modèle, il travaille sur les dossiers d’assurance vie. A la demande d’un client il se rend chez lui où il découvre le fils pendu. Dans les jours qui suivent le père demande le paiement de l’assurance de son fils pour suicide !



Voici la porte ouverte au stress du lecteur et au danger pour Wakatsuki ! Intrigue très bien menée même si le milieu des assurances n’a pas un grand intérêt pour moi mais c’est aussi l’occasion de découvrir des spécificités japonaises qui ont apporté de profonds changements dans la société.



Je remercie l’équipe de Babelio pour cette Masse Critique et les éditions Belfond pour l’envoi du livre.



Challenge Multi Défis 2024

Challenge Entre Deux Thématique 2024

Masse Critique janvier 2024
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La leçon du mal

Ce thriller japonais tout à fait étonnant et détonnant m'a littéralement captivé ! Une très belle réussite pour un roman bien construit et présentant une architecture redoutable. De la première partie présentant Hasumi, prof d'anglais, beau charismatique, aimé de tous chez lequel on perçoit quand même quelques bizarreries et étrangetés on sombre dans l'horreur absolu durant la deuxième partie. Je n'ai pas souvent vu une telle narration ... On sait que tout ce qui arrive est mal, mais on ne peut pas s'empêcher de continuer à lire et de vouloir connaître la suite ! Ames sensibles s'abstenir !

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La Maison noire

Je suis un peu déçue par ce roman au regard des critiques plutôt élogieuses. Je me range du côté de celles et ceux qui sont moyennement convaincus.

Mon plaisir a été très inégal. J'ai trouvé l'intrigue longue à se mettre en place et comme parfois avec les romans asiatiques j'ai eu quelques difficultés à me repérer avec les noms des personnages. Le dernier tiers du livre m'a un peu plus accrochée. Ce n'est pas le thème qui m'a déplu car l'idée des arnaques aux assurances au Japon est assez intéressant d'autant plus que dans ce roman les cas sont particulièrement terribles et machiavéliques.

Wakatsuki, l'assureur que l'on suit ici a affaire à une situation extrême où rien ne semble arrêter l'appât du gain.

La patience de Wakatsuki mais aussi la culture nippone peuvent nous étonner ...

Je ne rejette pas tout, mais je me suis parfois ennuyée.







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La Maison noire

Noël en Janvier, quelle chance!

En effet, grâce à la masse privilégiée de Babelio et aux éditions Belfond, j'ai pu enfin avoir accès au nouvel opus de Yusuke Kishi, auteur japonais que j'ai découvert l'an passé avec la Leçon de Mal, que j'ai adoré.

Ici, La Maison Noire est pleine de délicieuses promesses de nuit blanche (une seule, il n'est pas gros).

De premier abord, l'histoire n'est pas fascinante: la vie terne de Wakatsuki, agent stressé d'une compagnie d'assurance est même extrêmement ennuyeuse. Mais on rentre dans le noir (ou dans le dur) le jour où, invité par un de ses clients, il se rend dans sa misérable et puante maison toute noire, et découvre le fils de ce dernier pendu. Pour lui c'est le début d'une descente aux enfers et pour nous, le début du suspens, un délicieux et coupable moment (très) noir, qui va nous faire frémir jusqu'à la dernière ligne.

Le personnage central est particulièrement bien construit autour d'une histoire horrifiante qui ne tombe pas dans le déjà vu, tout en contraste avec la complexité du monde japonais, ses règles et sa bienséance affichée. Les autres personnages sont affreux à souhait et grâce à eux, on explore certaines particularités propres à la psychopathie et à la sociopathie japonaises qui font froid dans le dos.

Sans être dans la même veine que le sublime La leçon du mal, qui restera gravé dans le monde du thriller mondial tellement il est à la fois intelligent et totalement choquant, La maison noire devrait s'inscrire dans le tableau d'excellence de la littérature noire japonaise.
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La leçon du mal

Professeur d’anglais jeune et charismatique, adulé par ses élèves et reconnu par ses collègues pour sa capacité à gérer les situations difficiles, Seiji Hasumi est, a priori, un homme sur lequel on peut compter et s’appuyer… Par ailleurs, dans une société où il ne faut surtout pas faire de vagues, cet homme discret et secret est très apprécié pour ces deux qualités. Mais, ne vous a-t-on jamais dit qu’il fallait se méfier des apparences car elles peuvent s’avérer trompeuses? Ce vieux proverbe n’a jamais semblé aussi juste qu’avec ce personnage glaçant, capable de mettre son intelligence supérieure au service des desseins les plus noirs… Car, pour Seiji Hasumi, le meilleur moyen de régler un problème, c’est d’éliminer sa source et peu importe qu’il s’agisse d’une vie humaine ou animale… Alors, quand le jeune professeur se sent sur le point d’être démasqué, il n’hésite pas à frapper le premier, quitte à provoquer un véritable bain de sang…



Voilà un moment qu’un roman ne m'avait pas pris aux tripes de la sorte! J’ai été littéralement sidérée et glacée par cette surenchère de violence gratuite qui m’a rappelé le souvenir quelque peu traumatisant que m’avait laissé le film “Battle Royale”, adapté du roman de Koshun Takami, quand j’avais 14 ans…



Cela dit, j’ai trouvé le personnage de Seiji Hasumi absolument fascinant. Il incarne la figure du psychopathe dans toute sa splendeur: un esprit brillant et manipulateur, un cœur dénué de la moindre empathie, un individu pragmatique et dépourvu d’émotions, qui suit sa propre logique de manière implacable et qui fait preuve d’une maîtrise parfaite de ses réactions. Bref, tout ce qui fait que l’homme est faillible et vulnérable semble absent chez cet être et fait de lui, par la même occasion, une véritable machine à tuer, impitoyable car dénuée de conscience… Et, même si le lecteur, de par sa position, découvre avec un malaise croissant les facettes insoupçonnées de cet aimable professeur, il n’imagine à aucun moment les proportions et les rebondissements à venir et se retrouve pris, malgré lui, dans une espèce de spirale infernale devenue incontrôlable.



L’effet de surprise tient notamment au rythme de l’intrigue, plutôt lent au début. L’auteur prend le temps de planter son décor en nous présentant un système scolaire japonais assez peu reluisant, ainsi que les nombreux personnages qui le composent (enseignants et élèves compris). Ce n’est qu’à la deuxième partie du roman que le rythme s’accélère et que l’on découvre le passé de Seiji Hasumi. La tension va croissante et les présages quant au drame à venir ne cessent de s’accumuler. Le sentiment d’horreur, léger au début, s’intensifie et parvient à nous surprendre, malgré les nombreux indices semés au fil de la lecture… Finalement, la dernière partie s’achève sur une apothéose de violence difficilement imaginable (à moins d’avoir un esprit tordu!).

Ainsi, avec “La leçon du mal”, Yûsuke Kishi nous offre un thriller terrifiant, à la mécanique implacable qui s’avère terriblement efficace et addictif et qui n'hésite pas à bousculer son lecteur.
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La Maison noire

[Coup de cœur] Personne ne m’aurait poussé un jour à lire un roman dans lequel on suit un agent d’assurance épluchant ses dossiers de demande de remboursement à la recherche d’un éventuel escroc. Pourtant, c’est ce que m’ont proposé @babelio_ et les @editionsbelfond dans le cadre de l’opération Masse Critique, et je les en remercie. Car loin des clichés que l’on peut avoir du Japon, Yûsuke Kishi entraine le lecteur vers des territoires plus sordides et plus oppressants. Ceux d’une population qui survit plutôt que vivre, des minuscules appartements, des journées de travail sans fin. C’est enfin et surtout la découverte de cet auteur, maître du suspense.



Yûsuke Kishi sait happer le lecteur avec des dossiers d’assurance qui se transforment petit à petit en une profonde descente dans l’âme humaine. Il en ressort souvent un sentiment de malaise et d’horreur quand on comprend le désarroi et l’impuissance face un mal qui semble présent et insaisissable. Un récit dérangeant et angoissant, d’accord, mais qui nous entraine dans le désir malsain de savoir où l’horreur va nous conduire. Et dans cet art, Kishi est un maître dans la narration.



Shinji Wakatsuku est un jeune cadre dans une société d’assurance. Très pris par son travail, il l’accomplit avec beaucoup de sérieux et de pugnacité pour déceler les incohérences dans les dossiers de demande d’indemnisation. Pourtant quand il doit traiter le versement d’une assurance vie à la famille Komoda dû au décès d’un petit garçon, son intuition le pousse à enquêter sur les circonstances de cette mort. Il ne sait pas encore que ses investigations vont le conduire vers la Maison noire, l’enfer.



Même si au début, il n’est pas évident de s’approprier les noms et la culture nippone, on apprend beaucoup sur les règles qui régissent les relations humaines au Japon, des règles parfois difficiles à appréhender pour un occidental. Petit à petit, cet environnement devient familier et texte prend du volume jusqu’à vous tenir en haleine et vous aspirer. Une lecture qui laisse quelques sueurs froides.



❓Connaissez-vous son roman La leçon du mal ?


Lien : https://jmgruissan.wixsite.c..
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