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EAN : 9782757860939
744 pages
Points (07/09/2017)
3.94/5   36 notes
Résumé :
Le révérend Mark Robarts, qui occupe la cure de Framley, dans le Barset, et Ludovic Lufton, lord et futur maître du manoir de Framley, sont amis d’enfance. La mère de Ludovic, Lady Lufton, qui tient à affirmer son pouvoir social dans ce petit monde de province, a beaucoup œuvré pour favoriser le mariage du jeune ecclésiastique avec Fanny Monsell, et elle se montre tout aussi déterminée à voir son fils convoler avec une jeune fille digne de son rang.
Par l’int... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Rendons hommage à ce grand romancier, dont chaque oeuvre nous enchante !
En plus, c'est un féministe !! Un féministe victorien ! Ca existe ! le seul romancier de cette époque capable d'écrire que la soeur du pasteur est plus intelligente que lui ! de montrer et de remontrer dans tous ses romans que l'éducation des garçons (c'est à dire leur non-éducation) est une catastrophe, et que tout repose, à cette époque, sur les femmes, les soeurs, les mères...Elévées à encaisser et à rattraper toutes les idioties de leurs "seigneurs et maîtres", comme le dit l'expression toujours ironique de notre auteur. Et de fait, il nous prévient dès le début : ses deux "héros" ne sont pas bien remarquables (le pasteur Robart et lord Lufton), mais leurs femmes, soeurs et mères, ah, ça, c'est une autre histoire. D'ailleurs, c'est surtout leur histoire : comment diable vont-elles faire pour se débrouiller de toutes les bêtises de ces deux zouaves.
Le pasteur Robarts et Lord Lufton sont copains d'enfance. La mère de Milord, Lady Lufton, vieille dame vénérable (environ cinquante ans ahahah...) très à cheval sur la morale, la religion et son rang, idolâtre de son fifils mais aussi au coeur tendre, prend en grande amitié Robarts et le nomme pasteur de sa cure à Farmley, son domaine, pour 900 livres par an, ce qui est énorme pour un pasteur débutant de 26 ans. En plus, elle lui fournit aussi une femme, plus intelligente et plus sage que lui, c'est plus prudent, la charmante Fanny, amie intime de sa fille. Tout cela s'arrange très bien, Milady aime faire le bien et qu'on lui obéisse. Mais Mark Robarts et Lord Lufton sont encore trop jeunes pour accepter de se soumettre complètement à l'ordre social et à la politique intérieur du comté du Barsetshire, où Lady Lufton, le baron de Chaldicotes, le duc d'Omnium, l'évêque Proudie (enfin, surtout sa femme) et l'archidiacre Grantly se mènent des guerres intestines à base d'élection de députés et de valeurs morales. Lady Lufton ne parle pas au duc d'Omnium etc...Lord Lufton aime les grandes fêtes et les chasses à courre du duc et du baron, Robarts aussi...D'ailleurs il désobéit à Milady et se rend à des réjouissances...Où il se fait pièger par le baron endetté...tandis que sa soeur, Lucy Robarts, tombe amoureuse de Lord Lufton et réciproquement, ce qui est apocalyptique car Milady voulait qu'il épouse une grande blonde (c'est une petite brune) en la personne de Griselda Grantly, la fille de l'archiduc...Pardon, de l'archidiacre.
Oh là là quelle horreur ! Que faire ??? C'est là tout l'enjeu de ce roman absolument charmant, délicieux et peuplé de personnages extrêmement drôles et pathétiques...On en redemande. D'ailleurs, je vais enchaîner bientôt sur les tours de Barchester !
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Mark Robarts ,fils d'un médecin, est depuis quelques années le révérend de la cure de Framley, il n'a que 26 ans ! Tout depuis son jeune âge semble lui sourire,il est devenu l'ami , le "frère" de Ludovic Lufton, lord et futur maître de Framley court. La mère de Ludovic ,Lady Lufton, ne sait que faire pour lui être agréable , la jeune femme qu'elle lui a présentée et qu'il a épousée est digne de tous les éloges , mère de famille dévouée, elle est aussi une épouse aimante au service de son "maître et seigneur". Mais ne voilà t' il pas que Lord Lufton lui présente Nataniel Sowerby, un député à la réputation sulfureuse; attiré par ce monde de lumière et d'argent, Mark Robarts va aller s'y brûler les ailes. Sowerby , toujours à court d'argent, lui fait endosser des billets de reconnaissance de dettes.....
A la cure, la vie continue. Après le décès de leur père , Lucy Robarts vient vivre chez son frère, cette jeune fille réservée, pas très jolie, menue au teint mat attire le regard de Ludovic....
Le décor est planté, nous sommes en 1850, la guerre de Crimée vient de se terminer, l'Angleterre n'en est pas sortie grandie, les gouvernements tremblent, l'église aussi .
Anthony Trollope romancier prolifique de l'époque victorienne situe son roman, le dernier d'une série, les Chroniques du Barsetshire, dans un comté imaginaire le Barsetshire. Libéral, il s'engagera en politique et tentera , sans succès d'être élu député, rien n'échappe à son regard perçant , sa plume se fait sarcastique, ironique et presque caricaturale quand il s'agit de "croquer" ces messieurs du gouvernement, de la haute société , du clergé. Mais sa plume sait aussi se faire tendre, touchante émouvante quand ses personnages sont malmenés malgré eux, quand l'amour s'en mêle et que des obstacles de la hiérarchie sociale risquent de tout empêcher.
Un roman plein de rebondissements, des personnages bien campés, des portraits de femmes remarquables, une étude de la société victorienne , de la place et du rôle des femmes
dans la vie de tous les jours. Un roman du 19 ème très bien servi par la traduction d'Alain Jumeau , un roman comme je les aime ,
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Après quelques lectures légères mais des plus divertissantes, j'ai eu une forte envie de retrouver mes chers classiques. Qui de mieux qu'une oeuvre d'Anthony Trollope pour cette nouvelle excursion qui s'est révélée totalement étonnante et épatante.

C'est incroyable à quel point l'auteur parvient à me charmer encore plus à chacune de mes découvertes et plus particulièrement celle-ci qui se démarque grâce à son personnage principal qui n'a que de héros sa position. En effet, Mark Robarts se dessine bien loin des conventions du genre et brille pour sa naïveté et sa grande crédulité qui m'a plus que régalé. Étonnement, j'ai pris un plaisir fou et une véritable malice à suivre sa déchéance et son entêtement des plus drôle et des plus cocasse. D'autant plus que ce léger et doux caractère permet un attachement important envers le personnage parfaitement et brillamment croqué par Anthony Trollope. Sa bonhomie n'est pas sans rappeler celle des héroïnes du genre et j'ai adoré que l'auteur mette avec raillerie et néanmoins finesse les deux sexes sur un pied d'égalité. Ce choix lui permet également de dresser d'élogieux et magnifiques portraits quant aux femmes de la Cure de Framley comme Fanny, la charmante femme du révérend, ainsi que sa bienfaitrice Lady Lufton. Si l'une brille pour sa candeur et sa loyauté, l'autre brille pour sa rigidité et sa grande piété. Bien qu'extrêmement différentes dans leurs constructions mais aussi dans leurs caractères, ces personnages féminins se dévoilent les véritables héroïnes de ce roman tant leurs rôles restent l'élément central de toute cette supercherie dont est victime celui-ci. Ces dernières m'ont très vite séduit et ont d'ailleurs captivé mon attention dès les premiers instants. Cependant, j'avoue avoir trouvé l'abnégation de Fanny parfois assez irritante tant son mari n'en mérite ne serait-ce que le quart. Sans pour autant faire preuve de soumission, ce personnage doté d'une extrême fidélité représente à merveille la femme de société de l'époque. Tout comme la rigidité de Lady Lufton ainsi que sa dévotion à Dieu permettent à Anthony Trollope de dresser le fin et droit portrait d'une femme de pouvoir particulièrement pertinent à découvrir. Mieux encore, j'ai adoré détester certains personnages de ce roman comme l'arrogant et impétueux Nathaniel Sowerby. Ainsi, ce sombre et arrêté personnage n'a cessé de m'agacé et plus j'avançais dans ma lecture, plus ce sentiment progressait. de plus, j'ai été plus que surpris de retrouver certains personnages déjà présentés précédemment comme le Docteur Thorne et après quelques recherches ils semblent que d'autres avaient déjà été dévoilés dans les précédents volumes dédiés aux chroniques du Barsetshire, l'univers inventé et mis en action par Anthony Trollope.

C'est pourquoi et même s'il est indiqué qu'il ne semble pas forcément nécessaire de lire les romans dans l'ordre de leurs parutions, j'avoue ne pas être forcément d'accord avec ce principe. Je ne m'attendais d'ailleurs pas à ce que chaque intrigue s'imbrique l'une à l'autre et finisse par dévoiler certains éléments déjà réalisés. Heureusement qu'il ne s'agit pas d'aspects forts importants mais je pense que ma lecture aurait pu s'avérer encore plus délicieuse et succulente si je détenais tous les tenants et les détails des précédents volets. Peu importe et malgré ce léger manque dont je suis le seul responsable, La Cure de Framley s'est dévoilé être du pain béni et un très grand cru. Je suis toujours aussi sous le charme de la plume d'Anthony Trollope qui se dessine une nouvelle fois acerbe et critique envers son univers et dont le style net et catégorique ne manque nullement d'intérêt ni d'efficacité. Ainsi et malgré son imposante taille, les pages et les chapitres de ce roman défilent à merveille et ce avec simplicité et efficacité. D'autant plus que l'intrigue dévoilée est construite et contée avec adresse et raffinement. Sous ses aires de satire, celui-ci se dessine une véritable critique et un audacieux roman d'apprentissage dont la lecture m'a plus que ravi et diverti. Anthony Trollope évoque et travaille avec éloquence ses sujets qu'il affectionne tant, comme les amours impossibles, tout en s'amusant avec agilité de son univers et de ses personnages dont il se moque avec sarcasme. Cela dit et quand bien même son ton vif et acerbe, cette lecture m'a aussi permis de vivre de merveilleux et émouvants moments, accentuant encore la délicatesse du talent de l'auteur.

Je ne sais plus que dire sur Anthony Trollope tant chacune de mes lectures me régale et me transporte davantage que précédemment. Ce roman n'y déroge nullement et se veut porté par des personnages à la richesse ainsi qu'à la finesse exquises et délicieuses à découvrir. Je n'ai cessé d'être étonné et épaté par cette fresque sociale bien loin des conventions et qui brille par son audacieux et réussi inversement des rôles.
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Et une nouvelle fois, la magie a opéré... mais comment est-ce possible, comment puis-je me passionner pour un curé ambitieux, un jeune Lord fâlot, la fille de l'archidiacre, décorative au bal de l'évêque, un député perdu de dettes de jeu, l'inévitable jeune fille pauvre, les histoires de traites , de prêteurs, d'élections, de luttes de pouvoir?
Et c'est irrésistible de drôlerie, c'est cynique à souhait, mais tendre en même temps, c'est une chronique plus vivante qu'un reportage. Il y a là de ces personnages qu'on aime détester, et d'autres qu'on s'en veut d'aimer, des personnages avec qui on se lie d'amitié, d'autres qu'on moque avec plaisir. Et Monsieur Trollope, complice de ce théâtre qu'il crée de toutes pièces, de ce Barchester qui n'existe que dans son imagination (et maintenant celle de ses lecteurs), chapeau bas!
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L'amitié et le romanesque sont les clefs de voûte de ce roman.
Les femmes ont la première place, autant dans leur pouvoir à prendre des décisions que dans les liens qu'elles tissent entre elle.
Bien entendu les hommes "seigneur et maitre" en sont le principal sujet. Ils ne sont cependant pas décrit au meilleur de leur apparat. Bien qu'il soit représentant de l'état, éclessiastique, homme de loi, lord, etc. J'ai trouvé cela fort plaisant de normalité.
Un roman qui se situe dans les années 1850, ancré dans la réalité de l'époque avec l'évocation du chemin de fer. du journalisme et de ses influences sur la notoriété et la réputation des uns et des autres. Certaine réforme sont aussi évoquée. La vie politiques des 2 chambres de l'état. Les élections. le clergé et ses pouvoirs. La monarchie. Les différences de classes sociales à tous niveaux.
Il y a bien quelque longueur liée à la politique et à ses crises mais l'auteur y apporte une touche de mythologie qui n'a pas été sans m'amuser.
Ainsi que les différents aspect des personnalités de tous ses protagonistes qu'il décrit entre sarcasme et raillerie délicieusement polie et touchante de respect et d'empathie.
Une trés jolie lecture découverte à tout point de vue.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
L'organisation actuelle de nos revenus ecclésiastiques est vénérée, car elle est séculaire, distinguée, anglaise et pittoresque Nous serions tout disposés à nous y attacher aussi longtemps que possible, mais nous savons que nous le faisons par la force de nos préjugés et non par celle de notre raison. Une organisation séculaire, distinguée, anglaise et pittoresque est tout à fait délicieuse, jusqu'à un certain point. Mais n'y-a-t-il pas d'autres qualités très souhaitables,, et même absolument nécessaires , dont cette organisation séculaire et pittoresque manque terriblement ? (p 154 )
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- (...) Que préférez-vous : rester assise à lire un roman, dans le coin d'un canapé à Bruton Street, ou faire semblant de danser des polkas ici avec Lord Dumbello ?
- Je ne sais pas ce que vous voulez dire. Je n'ai pas dansé avec Lord Dumbello de toute la soirée. Nous allions participer à un quadrille mais nous ne l'avons pas fait.
- Exactement. C'est bien ce que je disais : vous avez fait semblant. Et même ça, c'est beaucoup pour Lord Dumbello, n'est-ce pas ?" À ce moment-là, Lord Lufton qui, lui, ne faisait pas semblant, la prit par la taille et les voilà partis dans la pièce, qu'ils traversèrent d'un côté puis de l'autre, par ici, puis par là, avec une énergie qui montrait que Griselda compensait avec ses pieds les faiblesses de sa langue. Pendant ce temps-là, Lord Dumbello resta debout à regarder, en se disant que Lord Lufton était un nigaud à la langue bien pendue et à la tête vide, et en pensant que, si son rival venait à se rompre les tendons de la jambe, lors de l'une de ses figures rapides, ou à connaître tout à coup un autre malheur terrible, comme la perte de tous ses biens, la cécité totale ou le lumbago chronique, ce serait juste bien fait pour lui.
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Tout le monde avait reconnu, comme Mrs Grantly s'était habituée à le penser, que Griselda était, sans conteste, la beauté de la saison. Les marquis et les lords rivalisaient déjà pour obtenir ses sourires et des journaux avaient rédigé des paragraphes pour décrire son profil. Il était bien désagréable après cela de s'entendre dire "qu'on admirait beaucoup" sa fille. Une telle expression aurait pu convenir à une jolie petite laitière aux joues rouges.
"Elle ne saurait, naturellement, approcher de vos filles à cet égard", dit Mrs Grantly, très posément. Or les demoiselles Proudie n'avaient pas suscité, dans la société élégante, d'éloges très audibles de leur beauté. Leur mère ressentit toute la force de ce sarcasme, mais elle n'essaya pas de livrer combat dans cette arène. Elle prit note de ce détail, mentalement, et le garda en réserve pour Barchester et le chapitre. Elle avait pour habitude de s'acquitter de ce genre de dette un jour ou l'autre, si elle trouvait vraiment moyen de le faire.
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(...) rien en matière de cure ne pouvait être plus parfait que cette cure-là. Elle disposait de tous ces petits riens nécessaires à la maison d'un gentleman raisonnable disposant de moyens raisonnables, sans avoir aucun de ces superflus coûteux qu'exigent les gentlemen déraisonnable, qui, à leur tour, exigent... des moyens déraisonnables.
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Miss Proudie ne se montra nullement aussi aimable. Si Mr Robarts avait été encore célibataire, elle aussi eût arboré un doux sourire ; mais cela faisait trop longtemps qu'elle s'appliquait à sourire aux ecclésiastiques pour le faire maintenant en pure perte avec un prêtre de paroisse déjà marié.
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