Après quelques lectures légères mais des plus divertissantes, j'ai eu une forte envie de retrouver mes chers classiques. Qui de mieux qu'une oeuvre d'
Anthony Trollope pour cette nouvelle excursion qui s'est révélée totalement étonnante et épatante.
C'est incroyable à quel point l'auteur parvient à me charmer encore plus à chacune de mes découvertes et plus particulièrement celle-ci qui se démarque grâce à son personnage principal qui n'a que de héros sa position. En effet, Mark Robarts se dessine bien loin des conventions du genre et brille pour sa naïveté et sa grande crédulité qui m'a plus que régalé. Étonnement, j'ai pris un plaisir fou et une véritable malice à suivre sa déchéance et son entêtement des plus drôle et des plus cocasse. D'autant plus que ce léger et doux caractère permet un attachement important envers le personnage parfaitement et brillamment croqué par
Anthony Trollope. Sa bonhomie n'est pas sans rappeler celle des héroïnes du genre et j'ai adoré que l'auteur mette avec raillerie et néanmoins finesse les deux sexes sur un pied d'égalité. Ce choix lui permet également de dresser d'élogieux et magnifiques portraits quant aux femmes de
la Cure de Framley comme Fanny, la charmante femme du révérend, ainsi que sa bienfaitrice Lady Lufton. Si l'une brille pour sa candeur et sa loyauté, l'autre brille pour sa rigidité et sa grande piété. Bien qu'extrêmement différentes dans leurs constructions mais aussi dans leurs caractères, ces personnages féminins se dévoilent les véritables héroïnes de ce roman tant leurs rôles restent l'élément central de toute cette supercherie dont est victime celui-ci. Ces dernières m'ont très vite séduit et ont d'ailleurs captivé mon attention dès les premiers instants. Cependant, j'avoue avoir trouvé l'abnégation de Fanny parfois assez irritante tant son mari n'en mérite ne serait-ce que le quart. Sans pour autant faire preuve de soumission, ce personnage doté d'une extrême fidélité représente à merveille la femme de société de l'époque. Tout comme la rigidité de Lady Lufton ainsi que sa dévotion à Dieu permettent à
Anthony Trollope de dresser le fin et droit portrait d'une femme de pouvoir particulièrement pertinent à découvrir. Mieux encore, j'ai adoré détester certains personnages de ce roman comme l'arrogant et impétueux Nathaniel Sowerby. Ainsi, ce sombre et arrêté personnage n'a cessé de m'agacé et plus j'avançais dans ma lecture, plus ce sentiment progressait. de plus, j'ai été plus que surpris de retrouver certains personnages déjà présentés précédemment comme le Docteur
Thorne et après quelques recherches ils semblent que d'autres avaient déjà été dévoilés dans les précédents volumes dédiés aux chroniques du Barsetshire, l'univers inventé et mis en action par
Anthony Trollope.
C'est pourquoi et même s'il est indiqué qu'il ne semble pas forcément nécessaire de lire les romans dans l'ordre de leurs parutions, j'avoue ne pas être forcément d'accord avec ce principe. Je ne m'attendais d'ailleurs pas à ce que chaque intrigue s'imbrique l'une à l'autre et finisse par dévoiler certains éléments déjà réalisés. Heureusement qu'il ne s'agit pas d'aspects forts importants mais je pense que ma lecture aurait pu s'avérer encore plus délicieuse et succulente si je détenais tous les tenants et les détails des précédents volets. Peu importe et malgré ce léger manque dont je suis le seul responsable,
La Cure de Framley s'est dévoilé être du pain béni et un très grand cru. Je suis toujours aussi sous le charme de la plume d'
Anthony Trollope qui se dessine une nouvelle fois acerbe et critique envers son univers et dont le style net et catégorique ne manque nullement d'intérêt ni d'efficacité. Ainsi et malgré son imposante taille, les pages et les chapitres de ce roman défilent à merveille et ce avec simplicité et efficacité. D'autant plus que l'intrigue dévoilée est construite et contée avec adresse et raffinement. Sous ses aires de satire, celui-ci se dessine une véritable critique et un audacieux roman d'apprentissage dont la lecture m'a plus que ravi et diverti.
Anthony Trollope évoque et travaille avec éloquence ses sujets qu'il affectionne tant, comme les amours impossibles, tout en s'amusant avec agilité de son univers et de ses personnages dont il se moque avec sarcasme. Cela dit et quand bien même son ton vif et acerbe, cette lecture m'a aussi permis de vivre de merveilleux et émouvants moments, accentuant encore la délicatesse du talent de l'auteur.
Je ne sais plus que dire sur
Anthony Trollope tant chacune de mes lectures me régale et me transporte davantage que précédemment. Ce roman n'y déroge nullement et se veut porté par des personnages à la richesse ainsi qu'à la finesse exquises et délicieuses à découvrir. Je n'ai cessé d'être étonné et épaté par cette fresque sociale bien loin des conventions et qui brille par son audacieux et réussi inversement des rôles.
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