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EAN : 9791037113368
448 pages
La Table ronde (23/05/2024)
4.16/5   95 notes
Résumé :
Murano, 1486. Pour sauver sa famille de la ruine, Orsola Rosso se lance dans le travail du verre, un métier habituellement réservé aux hommes. Elle façonne en secret ses créations qui se doivent d'être parfaites pour être acceptées par ses pairs.
Tandis que se succèdent guerres, épidémies, amours et deuils, elle affûte son savoir-faire, cherchant à s'assurer la reconnaissance de ses proches.
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Critiques, Analyses et Avis (41) Voir plus Ajouter une critique
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J'aime beaucoup Tracy Chevalier, donc je ne pouvais passer à côté de son petit dernier La Fileuse de verre. Un très beau voyage sur cette ile très spéciale que j'ai visité trois fois et toujours avec un immense plaisir. Ses ruelles étroites, ses canaux, ses gondoles.

Tout le récit tourne autour de la famille Rosso, maître verrier de père en fils. Toutes les filles ne se laissent pas abattre, malgré que ce soit toujours le maestro qui décide de tout, des commandes, ce qu'il faut créer…

Orsola Rosso, fera parler d'elle en tant que Femme d'intérieur, elle s'occupe de toutes les tâches ménagères de la famille, le jardin, les enfants, puis grâce à Marie Barovier, qu'elle rencontrera par hasard, la seule maestro de Murano, elle apprendra à créer des perles de toutes formes et de toutes couleurs, jusqu'aux larmes de sang.

J'ai aimé suivre cette famille durant des décennies, de 1486 à nos jours, nous serons témoins de toute l'histoire de Venise passant entre plusieurs mains, et celle du monde, mais les années vous verrez ne passent pas à la même vitesse, c'est la magie de Venise. du travail si particulier des verriers, chacun son style, des bons et des mauvais jours. de la peste qui fit des milliers de morts. Nous assisterons aux unions, aux amours contrariés, aux nombreuses naissances, aux joies, aux chagrins.

Nous accompagnerons cette famille si disparate, dont le personnage central est Orsola, de leur jeunesse à leurs vieux jours, ils sont tous différents de par leurs caractères, mais très attachants. Toute l'histoire se déroule entre Venise et Murano, les verriers sont jaloux de leurs secrets et gare à celui qui veut exporter le savoir faire ailleurs. Une lecture très agréable et un contexte historique très intéressant.

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Visiblement, Tracy Chevalier aime bien les perles car après le magnifique La jeune fille à la perle, roman qui m'a fait découvrir cette écrivaine, elle nous présente une femme, Orsola Rosso qui fabrique des perles en verre , pas n'importe quel verre, puisqu'il s'agit de Murano !

Astucieusement, elle déroule son histoire du XV éme au XXI éme siècle avec la même famille par des sauts dans le temps, comme un caillou rebondissant dans l'eau si présente dans le roman .

La famille Rosso est une famille de verriers de Murano , activité exclusive à cette île mais l'atelier en 1435 connait une période difficile et Orsola , jeune femme au moment où débute cette histoire est incitée par Marietta Berovier , une personne ayant vraiment existé, à fabriquer des perles de verre.

Il n'est pas bien vu qu'une femme fasse autre chose que la cuisine et la lessive mais Orsola brise les chaines mentales et se lance dans l'aventure .

Le choix de Tracy Chevalier donne une frise chronologique des événements avec les épidémies de peste, les guerres , les périodes fastes et les longues périodes de difficultés économiques avec la traversée de quelques vraies figures comme Marietta Berovier , Casanova ou Joséphine de Beauharnais ...

Elle sait immiscer une histoire d'amour impossible mais dont la fidélité à travers les années fait rêver !

Elle fait la part belle également à Venise, véritable personnage du livre , que l'on voit évoluer avec d'emblée un grouillement de gens dont l'origine va changer au cours des ans , vénitiens remplacés par les touristes venus assez tôt visiter la Sérénissime.

Le thème de l'eau est omniprésent, il fait partie intégrante de la vie des habitants de Murano et de Venise , à la fois miroir des richesses et cafard sournois rongeant les édifices.

J'ai découvert le travail exigeant du verre, celui fait en atelier , souvent réservé aux hommes car très physique et celui des perles, différent , mais tout aussi remarquable et je regrette bien d'avoir dédaigné les boutiques lors d'un lointain passage à Murano...

Comme souvent avec cette écrivaine, voilà un excellent roman, soutenu par des personnages attachants comme Orsola, une solide documentation et la vision de Venise à travers les siècles.
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Sur le rivage nord de Venise, à une demi-heure en gondole, Murano, l'île du verre. Orsola vit avec ses deux frères, sa maman Laura et Lorenzo, son papa, le maestro, le maître verrier.
Une construction originale autour d'une petite pierre plate qui ricoche sur la surface de la lagune et le récit qui fait des bonds de 1486 à nos jours tout en conservant les mêmes personnages. Tracy Chevalier nous compte, à travers cette famille de verriers, cinq cents ans de l'histoire de Venise. La Sérénissime s'est toujours remise des revers qu'elle a dû affronter. Elle a réussi à surmonter la concurrence des autres routes maritimes vers l'Asie et le Nouveau Monde qui lui a ôté son titre de capitale du commerce pour en faire le terrain de jeux des voyageurs. Elle a survécu aux différentes épidémies de peste et plus récemment à la pandémie du Covid. Elle a résisté à l'invasion de Napoléon, aux désastres causés par les Autrichiens et les grandes inondations. Aujourd'hui elle subit les paquebots de croisière et les hordes de touristes qui font fuir la population locale, et la mer qui monte petit à petit. Mais Venise est agile, elle sait s'adapter, elle compte sur sa spécificité, sur sa beauté éternelle qui de tout temps a su attirer ses admirateurs.
Un récit passionnant porté par Orsola, héroïne au caractère bien trempé qui brisera les traditions de voir la femme condamner à cuisiner, faire la lessive et garder les enfants. L'auteure nous ouvre les ateliers où les artistes domptent le verre pour réaliser des oeuvres magnifiques. Nous cheminons dans les ruelles, les campi inconnus, les échoppes sombres, les canaux mystérieux, les palais somptueux de Venise à travers les années et assistons à sa lente et inévitable transformation. Une grande fresque familiale et historique qui m'a captivé de la première à la dernière page.

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De Tracy Chevalier je garde le souvenir d'un roman dans lequel j'avais découvert une plume qui m'avait fait voyager à travers paysages et sentiments et fait découvrir le monde des fossiles. Il s'agit du roman : Prodigieuses créatures. Donc quand j'ai eu l'opportunité de découvrir son dernier roman j'ai espéré retrouver le même plaisir.

Cette entrée en matière vous laisse penser que ce ne fut pas le cas.... Mais c'est plus complexe que cela car j'ai finalement deux angles de vue. 

Le premier c'est un roman sur le parcours d'une femme au sein d'une famille de verriers à Murano, île italienne réputée dans ce domaine avec tout ce que cela implique au XVème siècle dans une profession et un monde dominés par la gente masculine.

Le deuxième c'est l'histoire de Venise et de Murano à travers les siècles car l'angle pris par Tracy Chevalier est de narrer l'existence d'Orsola depuis 1486 jusqu'à nos jours lui faisant traverser les époques sans pour autant la faire vieillir autant et cela, je dois l'avouer, est très original.

L'histoire est finalement plus une histoire d'un lieu que d'une personne : et heureusement car je dois avouer que je ne suis pas une lectrice de ce type de livres (d'amour impossible) et que s'il n'y avait eu que cela je n'y aurai pas trouver autant d'intérêt.

Ayant séjourné à Venise et à Murano j'ai retrouvé l'atmosphère des lieux, des décors, de son artisanat en leur faisant traverser les siècles avec sûrement un travail de documentation historique mais également sur le travail de verrier

Au début ce voyage dans le temps nous déstabilise car les époques défilent mais Orsola et les différents personnages, évoluent à un rythme plus lent ce qui permet à l'auteure d'inclure dans son récit les étapes marquantes de la sérénissime sans pour autant "perdre" ses personnages et l'intrigue.

L'écriture est agréable, la construction originale, l'histoire en elle-même est assez conventionnelle et plaira aux lecteurs de ce genre de littérature mai soit il est trop conventionnel et prévisible dans son genre soit je ne suis pas assez amatrice de ce genre de littérature.

Pour résumer un livre agréable dans lequel les femmes tiennent le devant de la scène mais c'est surtout Venise et Murano qui tiennent les premiers rôles et Tracy Chevalier réussit son tour de passe-passe temporel et c'est ce qui fait toute l'originalité de son roman.

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Dans son dernier roman, l'auteure anglo-saxonne Tracy Chevalier surprend en proposant une construction littéraire qui se joue de la contrainte temporelle.
Par la métaphore du ricochet sur la lagune, elle prend la liberté de narrer le destin d'Orsola, issue d'une lignée de souffleurs de verre sur la célèbre île de Murano, en jouant avec deux échelles temporelles différentes, celle de ses personnages vivant "de ce côté-ci de la lagune" et celle du reste du monde, la « terraferma ». Ainsi, l'histoire court de 1486 à nos jours en un surprenant postulat de départ où deux axes temporels n'avancent pas à la même vitesse.
extrait du prologue:
""Il est étrangement difficile de mesurer la cadence à laquelle le temps passe – de déterminer s'il fuit plus rapidement pour d'autres que pour soi. Comment être sûr, alors, que les horloges d'un endroit donné avancent à la même vitesse qu'ailleurs ? Que les artisans de la Cité des Eaux et de l'île du verre ne vieillissent pas plus lentement que dans le reste du monde ?""

Ce roman original dans sa construction est découpé en 3 parties composées de 8 chapitres au total qui seront l'occasion à chaque fois de faire un bond dans le temps pour nous faire traverser les siècles du début de la Renaissance aux années COVID.

Orsola est la fille d'un maître verrier qui décède accidentellement en travaillant le verre laissant la famille démunie et en grande difficulté financière, les frères aînés n'étant pas encore suffisamment formés pour prendre la succession de leur père. Adolescente au caractère bien trempée, Orsola souffre de ne pouvoir oeuvrer dans l'atelier en raison de son statut de femme.
Marie Barovier, une des premières femmes à pratiquer l'art du verre de Murano initiera pourtant la jeune fille à l'art du verre filé. Commence alors un long apprentissage pour Orsola qui doit lutter pour s'imposer dans ce monde d'hommes. Pugnace et très douée, elle devient une fileuse de verre reconnue, produisant des perles, moins prestigieuses que les carafes lustres et autres miroirs, mais en vogue à l'époque des grands navigateurs qui en font le commerce avec les peuples premiers.
Le ricochet temporel nous fait traverser le temps à plusieurs reprises. Il nous transporte d'abord en 1574 où Orsola fait la rencontre D Antonio, le pêcheur aux cheveux blonds, l'amour d'une vie. Puis il nous plonge dans les affres d'une terrible épidémie de peste avec mise en quarantaine de l'île.
Au gré des huit chapitres, d'autres obstacles et épreuves relatifs à d'autres époques jalonnent ce récit foisonnant donnant à voir avec habileté tantôt le destin de la famille Rosso tantôt l'arrière-plan des événements mondiaux où le temps défile très vite comme dans un théâtre où le décor change tandis que les comédiens demeurent inchangés sur scène.
Jusqu'aux dernières pages où le temps de la « terraferma" se réajuste à celui de Venise afin de clore l'histoire d'amour d'Orsola, fil rouge du roman symbolisé par un dauphin de verre, on accompagne la famille Rosso…

Cette option temporelle particulière est une trouvaille qui fonctionne très bien, permettant au lecteur d'accompagner tous les personnages de cette histoire de bout en bout, tout en lui permettant de percevoir les changements de plus en plus prégnants que subissent la Sérénissime et sa voisine Murano, au cours des siècles. Tracy Chevalier est une auteure méticuleuse qui entre véritablement dans les époques et les modes de vie. Sa précision historique permet d'émailler le propos d'une foultitude de détails passionnants qui donne du corps au récit et nous permettent de croiser Casanova, Joséphine de Beauharnais ou encore l'extravagante Marchesa Casati. Et j'avoue que j'adore ça… et je me suis totalement laissé téléporter dans l'atelier, la gondole ou au Fondaco dei Tedeschi pour y rencontrer le grossiste Herr Klingenberg et voir Orsola gagner sa place de maîtresse verrière. Tracy Chevalier est une sacrée conteuse soucieuse de dépeindre l'évolution du monde, de la société des hommes, sachant mettre en perspective les époques pour mieux en souligner l'immuable, mais aussi les dérives aberrantes.
Une lecture franchement recommandable !

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critiques presse (1)
LeSoir
23 mai 2024
A Venise, le temps ne s’écoule pas au même rythme qu’ailleurs. Regardez : la ville n’a pas changé, ou si peu, depuis des siècles. Tracy Chevalier, dans La fileuse de verre, appelle ce phénomène le temps « alla Veneziana » et l’utilise pour conduire son héroïne, Orsola Rosso, à travers les époques comme une pierre plate qui ricoche sur l’eau de la lagune, de Venise à Murano.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Quelquefois, quand il n'était pas occupé par la famille Klingenberg ou par des clients, il l'emmenait sur le Grand Canal.Même après des années de ce délice, Orsola trouvait toujours excitant de zigzaguer entre les gondoles, d'admirer les luxueux " palazzi" qui bordaient le cours d'eau et de regarder les autres passagers se jauger mutuellement. Certains la jaugeaient elle, intrigués de voir cette femme du peuple dans une embarcation grandiose dirigée par un Africain.

( Table Ronde, 2024, p.236)
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Elle était restée muette, mais son indignation avait dû transparaître. Klinsberg se carra dans son fauteuil.
" Signora Orsola, vous avez passé toute votre vie à Murano, je me trompe ? Vous et votre famille n'êtes jamais allées sur la " terraferma" où les choses fonctionnent différemment. "
(...)
" Vous savez très peu de choses sur la façon dont marchent les affaires.Je suis au regret de vous dire que le monde du commerce tourne grâce à la sueur des hommes, le plus souvent non rétribuée.Prenez les colonies américaines dont on parle tant, si prospères avec leurs manufactures de textile et leur sucre: leur matière première- le coton et la canne à sucre- y est produite par des Africains. L' Angleterre tire sa richesse de la traite des esclaves.Même chose pour les Pays-Bas, l'Espagne, la France, le Portugal.Vos perles aussi participent à ce trafic.L'esclavage mène le monde.

( Table Ronde, 2024, p.232 )
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On ne se remet jamais de la perte de quelqu'un : on apprend seulement à accepter le vide qu'elle laisse en nous.
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À nouveau les ricochets.Un long saut dans le temps " alla Veneziana", de 1635 à 1755.La pierre atterrit en plein siècle des Lumières, quand les pensées se débrident et que l'esprit, guidé par Rousseau, Locke, Voltaire, émerge du long obscurantisme du passé. La pierre a sauté une guerre civile anglaise et une foule d'autres conflits.En Amérique se déroule une guerre différente : les indigènes sont inexorablement repoussés, décimés par les armes ou par la maladie.
Dans les arts: Rembrandt, Vermeer et d'autres peintres hollandais éclipsent les Italiens, même si, à Venise, Tiepolo est au sommet de sa gloire.
En littérature : le roman moderne est né.Hourra !

( Table Ronde, 2024, p.221 )
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(** en 1631)

L'épidémie a fini par s'essouffler, comme toujours avec la peste, après avoir tué presque un tiers de la population de Venise.Ce ne sera pas la dernière fois Heureusement, il se passe d'autres choses dans le monde.Shaspeare, par exemple.Le barde situe même deux de ses pièces à Venise; est- il jamais venu et aurait- il, par hasard, acheté une jolie boule de verre?
Galilée explique aux hommes qu'ils ne sont pas le centre de l'univers.( cette annonce passe mal).
Le Caravage maîtrise le clair-oscur et commet un meurtre.En Europe, c'est le début de la guerre de Trente ans.De l'autre côté de l'Atlantique, des terres commencent à être colonisées.

( Table Ronde, 2024, p.163)
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Vidéo de Tracy Chevalier
"Une de nos autrices préférées ! Un livre de détente génial qui vous fait découvrir Murano et l'histoire d'une famille de verriers, et d'Orsola Rosso, une femme qui décide de sauver sa famille de la ruine en apprenant à fabriquer des perles de verre. Un récit qui traverse, de siècle en siècle, guerres et épidémies, amours et deuils. Un vrai bonheur tellement l'écriture est belle !" - Gérard Collard.
Tracy Chevalier fait le portrait d'une femme, celui d'une famille et celui d'une ville, aussi intemporelles que le sont les chefs-d'oeuvre de l'île du verre.
La fileuse de verre, de Tracy Chevalier. Traduit par Anouk Neuhoff aux éditions de la Table Ronde. https://www.lagriffenoire.com/la-fileuse-de-verre.html
À découvrir de la même autrice en format poche : - La brodeuse de Winchester https://www.lagriffenoire.com/la-brodeuse-de-winchester.html - La jeune fille a la perle https://www.lagriffenoire.com/la-jeune-fille-a-la-perle.html
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