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Céline Schwaller (Traducteur)
EAN : 9791022613866
288 pages
Editions Métailié (19/08/2024)
3.75/5   18 notes
Résumé :
« On dit qu’on ne sait rien à dix-huit ans. Mais il y a des choses qu’on sait à dix-huit ans et qu’on ne saura plus jamais. »
Tout le monde rêve d’avoir dans sa vie un Tully Dawson, le type d’ami qui vous marque à jamais, qui vous rappelle que la vie peut être différente.
Écosse, été 1986. Sur fond de thatchérisme sauvage, un groupe de jeunes gars de la classe ouvrière décide de suivre Tully pour fêter la fin du lycée dans un festival de musique mythiq... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Eté 1986, dans l'Ayrshire, en Ecosse. Cinq jeunes décident de partir à Manchester pour un festival de musique. C'est James, alias Noodles, qui raconte ce périple qui sera LE week-end de leur jeunesse, et qui les marquera à jamais. En parallèle, il relate aussi leur vie, leurs espoirs, leurs galères. Bien que très différents les uns des autres, ils sont soudés par une amitié dont les fondations sont celles de la lutte contre le thatchérisme. Ils sont persuadés que leur futur sera différent de celui de leurs parents et leur certitude n'a d'égale que leur hargne.

Plus de trente ans plus tard, quand James reçoit un coup de fil de Tully, un des membres du fameux week-end, c'est toute une amitié qui remonte à la surface. Les liens tissés lors de leur jeunesse prendront tout leur sens et la fidélité ne sera pas un vain mot. James sera là pour Tully, à jamais l'ami dont on a tous besoin.


Auteur totalement inconnu pour moi, je me suis lancée dans cette lecture grâce à la couverture si joyeuse. L'histoire s'annonçait vivante et aventureuse, cela me plaisait.
Je suis un peu revenue de cette première impression. Si l'ensemble du roman est une très belle histoire sur l'amitié, j'avoue ne pas avoir été très sensible aux sujets annexes.

Le livre se divise clairement en deux parties : la jeunesse dans les années 80, et trente ans plus tard, quand Tully appelle James pour lui annoncer la mauvaise nouvelle de sa maladie qui le condamne à court terme.
Pour la première partie, j'ai beaucoup aimé l'ambiance générale qui m'a rappelé des passages de « Billy Eliott » dans son côté « crise ouvrière ». Et puis ces jeunes qui s'organisent pour aller au festival de musique, qui poussent les autres à se révolter contre la société qui les exploite, à voir plus grand, c'est assez épique, ça donne du souffle au récit. Seul bémol : des références à des musiques ou des films que je ne connais pas et qui ne m'ont pas parlées. de mon point de vue, ça a alourdit le récit.

Puis, il y a la deuxième partie, beaucoup plus sérieuse, poignante, avec la maladie de Tully et son souhait de fin de vie. Là encore, je retiens surtout l'amitié entre James et Tully, fidèles l'un à l'autre pour que leur souhait se réalise. Quant à la fin de vie, ce n'est pas le genre de sujet que je recherche. de plus, Tully semble jouer un rôle dans ce contexte, comme pour éviter de montrer ses sentiments, et du coup, je n'ai pas forcément ressenti toute la douleur qu'il peut y avoir dans ces moments-là. L'ensemble a glissé sur moi, je crois.

Néanmoins, je garde un bon souvenir de lecture : un très beau roman sur l'amitié, avec de beaux personnages ; des vies attachantes, complexes, humaines, pouvant faire sourire ou provoquer notre empathie. le tout forme une belle histoire contemporaine.
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Un grand merci aux éditions Métailié et à NetGalley pour cette lecture.

Être jeune et issu des classes populaires écossaises, au mitan des années 80, signifiait presque fatalement se revendiquer amateur de musique punk et New Wave et s'afficher violemment contre les méthodes de Margaret Thatcher. le narrateur de Les Éphémères, de même que son grand pote Tully, fait partie de cette génération, capable le temps d'un week-end à "Madchester" de pousser les curseurs de l'insouciance et de la jubilation à ses limites, à base de musique, d'alcool et de rébellion à l'ordre établi. C'est ce que décrit le roman de Andrew O'Hagan dans une première partie enlevée et gaie. Bien que quelque peu alourdie par une multitude de références, musicales, littéraires et cinématographiques, qui ne parleront pas nécessairement à tout le monde, impossible de ne pas succomber à cet hymne à l'amitié et aux moments, éphémères; justement, quand rien de triste ne peut arriver. le changement de braquet, dans la deuxième partie du livre, soit 30 ans plus tard, est brutal. Une toute autre tonalité se fait alors jour et, vu la tristesse des événements subis par ses deux personnages principaux, l'auteur n'a de cesse d'éviter le mélodrame, avec un soupçon de légèreté et d'humour, mais surtout en montrant ce que devient l'amitié dans les instants les plus difficiles. Entre émotion et pathos, il réussit à trouver une marge étroite, ramenant ses protagonistes et nous-mêmes par la même occasion, à ce qui a fait le sel de la vie, le plus souvent, à savoir l'éclat de la jeunesse quand elle est fantasque, frondeuse et euphorique. Ceux et celles qui ont vécu un tel état, même sur une courte durée, ne peuvent qu'aimer Tully et sa bande d'Écossais blagueurs et irrévérencieux.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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Le deuxième roman des Éditions Métailié de la rentrée littéraire est écossais, il nous vient de l'auteur Andrew O'Hagan, et a su emporter tout mon enthousiasme. Et celui d'autres encore, nettement plus prestigieux que le mien, je parle de critiques littéraires qui vont à The Guardian, The Sunday Times, jusqu'au Financial times, The Independent et The Scotsman, et enfin le supplément littéraire du Times, Times Literary Supplement, qui titre son article d'un joli Brief lives but an endless summer (De courtes vies mais un été éternel). Il s'agit du sixième roman de l'auteur écossais, et si on prend le temps de lire sa biographie, ne serait-ce que sur Wikipédia, on sera frappé par les points communs qu'il a avec les jeunes – puis moins jeunes – gens de son roman.

S'il y a bien un protagoniste principal, Jimmy Collins, sous l'angle duquel nous découvrons l'histoire, tout reste néanmoins centré autour d'une petite bande de garçons écossais, originaires du comté d'Ayrshire, situé au sud-ouest du pays. Deux parties découpent ce roman comme le récit de Jimmy, la première se déroule dans les années quatre-vingt, en pleine thatchérisation de la société, ce qui se traduit par la fermeture massive des industries qui faisaient vivre les gens du coin, et donc par du chômage, par la paupérisation de la société, l'alcoolisme et les violences, avec les manifestations qui vont avec, le train habituel des choses lorsque l'ultralibéralisme fait des siennes. La seconde se passe quelques décennies plus tard, lorsque les jeunes Écossais délurés, biberonnés au rock et à la new-wave anglais, un peu punk sur les bords, sont devenus des hommes bien propres sur eux, parfaitement intégrés dans la société, titulaires d'un poste plus ou moins prestigieux dans une université.

C'est l'été 1986, et le tout premier garçon à apparaître, en pleine lumière sur la scène, est Tully Dawson l'ami de notre narrateur, un jeune homme de dix-huit ans, plein de fougue, d'humour et de générosité, qui pourtant porte pas mal de boulets, à commencer par sa relation défectueuse avec son père Woodbine, et le milieu ouvrier dans lequel ils vivent tous et qui fait les frais de la politique de la Dame de fer. La fougue de Tully est contagieuse et entache le récit de son ami, plus posé, tout le long du roman jusqu'à l'épisode final – que je me garderai bien de révéler ici. Si c'est Jimmy qui raconte, après tout, ces jeunes adultes sont peu ou prou dans la même situation et ne diffèrent pas tellement, tant dans leurs goûts footballistiques que musicaux, ils évoluent également à la même condition sociale, c'est justement pour mettre en exergue Tully et sa personnalité lumineuse, et bien éphémère. L'une de ces personnalités qui rayonne sur tout son entourage. C'est ainsi le roman d'une formidable amitié qui se lie assez tôt, qui se déliera au fil des années comme bien souvent, mais qui finira par se retrouver. Et c'est la célébration de cette amitié, ou chacun a contribué l'autre à s'élever, pour mieux sortir de leur condition de départ, avec le rock, le punk et l'amour de la littérature qui les accompagne sur le chemin de vie.

Le contraste entre les deux parties est saisissant, deux écosses séparées par trente années, dont ces années quatre-vingt, où les mines des mineurs à bout de souffle ont connu des débâcles retentissantes, à force de manifester pour leurs droits, et de se faire rejeter par le coup de grisou du système de façon encore plus retentissante, laissant les travailleurs K.O. sur le carreau, exsangue de volonté et d'envie, maintenus par la perfusion de whiskys du terroir et les pintes de bière, les Tories n'ont jamais aussi bien porté leur nom face au Labour, le parti travailliste.

Une grande histoire d'amitié jalonnée par de multiples drames, à commencer par ceux de tous ces travailleurs étouffés et écrasés par le politique individualiste matraquée par cette première ministre, qui entraîne la désintégration de familles entières, aux parents qui sombrent, les enfants qui se perdent eux-mêmes dans l'alcool, ou la drogue, avant de pouvoir prétendre à quoi que ce soit dans la société qui était pourtant la leur. Les drames sociaux qui ont marqué l'ère de Margaret Thatcher, et puis les tragédies plus personnelles, celle qui concerne cette deuxième partie de roman, celle qui renoue intensément le fil des amitiés un peu négligées. L'auteur a su, ici, justement doser l'humour, la dérision des jeunes Écossais et la gravité qui ressort forcément du tableau social qu'il nous dessine en arrière-plan, plus de cette malédiction de seconde partie qui renvoie chacun des hommes que les jeunes garçons sont devenus à leur propre fugacité. J'ai eu quelques éclats de rire – et ma foi, cela est toujours bon à prendre – et il a toujours su trouver le bon équilibre, celui qui maintient la vie, pour ne pas sombrer complètement d'un côté comme de l'autre. Et toujours avec la pudeur adéquate, particulièrement en ce dénouement très touchant, qui évite de sombrer dans le voyeurisme trivial et sans intérêt, car les mots ne suffisent simplement pas, quelquefois.

Mayflowers, le titre anglophone tellement poétique, rendu par Les Éphémères, garde ce vocabulaire de l'horticulture, de ces fleurs qui ne vivent qu'une journée, la métaphore est à la fois simple et sublime, on n'aurait pas mieux décrit le flux de vie qui s'élance vivement, dans cette jeunesse écossaise, pour déjà s'éteindre. Les Éditions Métailié nous offrent là un beau roman, qui a par ailleurs connu une adaptation télévisuelle par la BBC One en décembre 2022, avec en distribution, des acteurs, que je n'ai pas l'honneur de connaître.


Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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Glasgow, 1986. Les grèves de mineurs sévèrement réprimées par Margaret Thatcher ont laissé des traces. Tully et Jimmy, 2 amis passionnés par la musique de ces années-là, rêvent de de se rendre à Manchester pour un week-end de concerts… 2017. On retrouve nos 2 protagonistes, toujours amis. Mais si leurs situations économiques se sont bien améliorées, leur amitié va être confrontée à son plus gros défi…

La première partie de ce roman dépeint les années Thatcher et la vie de ces jeunes qui luttent malgré les difficultés. La musique est omniprésente et m'a donnée envie de lire avec cette playlist en fond sonore. La deuxième partie est plus dramatique. Je n'en dirai pas plus pour ménager les futurs lecteurs. Ce roman est un bel hommage aux prolétariat de ces années 80 et une ode à l'amitié à travers les âges. L'émotion est bien présente dans la deuxième partie.

En bref, voilà un roman à recommander ; il est assez court et il rappellera des souvenirs aux amateurs de musique britannique des années 80.

Je remercie vivement les éditions Métailié et NetGalley pour cette lecture.
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Nous ne choisissons pas notre famille mais nous pouvons choisir nos amis. L'amitié est un mot fort. Parfois, elle dépasse la raison et devient aussi fort que l'amour. Finalement, l'amitié c'est l'amour. Certains amis, ne sont pas des amis, ils sont notre famille. C'est ce qu'est Jimmy pour Tully et Tully pour Jimmy.
Ce roman est drôle, juste, engagé et touchant. Il montre la force de l'amitié. L'amitié réelle et sincère. Celle que nous rêvons tous de connaître car en fin de compte, l'amitié sauve.
Un roman bouleversant, à l'écriture poétique et drôle.
A tous ses Tully et Jimmy, merci d'exister.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
-Je ne retournerai pas dans cette agence pour l’emploi pourrie, dis-je.
-Nan. C’était un boulot digne de Ian Curtis, pourtant. Il avait bossé dans un endroit comme ça.
-Un bureau de placement. Pas étonnant qu’il ait fini comme il a fini. Ils m’ont donné mon salaire aujourd’hui. Je ne vais pas y retourner.
-T’as bien raison. Entreprise, mon cul.

Forts de nos victoires de la journée, nous balançâmes le reste des brochures par-dessus le parapet, morts de rire, et cette flottille de mensonges blancs s’envola vers la mer d’Irlande.
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La couleur du paradis, ou la matière que Dieu a utilisée pour sa déco. C'est un sujet utile n'importe quel jour de la semaine. Surtout aujourd'hui. Je ne fais pas référence à la Bible, un livre de développement personnel pour les thanatophobes...
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Une conversation s’engagea sur l’instrument dont Karl Marx aurait joué s’il avait fait partie des Fall.. Elle s’enflamma aussitôt.
- Il jouerait du glockenspiel, affirma Hogg. Parce qu’il est allemand et qu’il s’agit de taper sur du métal. Un son industriel, ça correspond avec ce qu’il dit sur les moyens de production. Du glockenspiel, c’est sûr.
- Tu dis vraiment que des conneries, sérieux, dit Tibbs. Cet instrument…
- Le glockenspiel.
- Ouais, ça. Marx n’en aurait jamais joué. Un truc de bourges à la con. ET Mark E. n’aurait jamais accepté ça dans le groupe. Il l’aurait viré. Même si c’était Marx et qu’il était d’accord avec lui sur le prolétariat et tout, il l’aurait viré. Il aurait pu jouer de la basse. Un bon bassiste solide dans les Fall, ça c’est Marx.
- Du glockenspiel.
- Je vais te passer la tête à travers cette putain de fenêtre si tu le dis encore une fois, prévint Tibbs. Il n’y a pas une seule bonne chanson où on joue de ce machin.
- Faux. John Lennon l’utilise dans « Only a Northern Song”.
- C’est un truc de hippie.
- Glock…
Hoggs fit un bond de côté pour éviter le poing de Tibbs. Ils souriaient tous les deux.
(p.57)
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Elle souriait. Je ne savais pas quoi dire. Il faut parfois toute une vie pour savoir comment remercier quelqu'un.
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– Je n’arrive pas à croire que tu aies perdu ton p’tain de billet, fit Tully.

– Au sommet du succès, nous sommes dans l’échec, dis-je. C’est pas dans la Bible ?

– Non, mais ça devrait.
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