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30 incontournables de la rentrée littéraire avec le Prix du Roman Fnac
Liste créée par Equipe_Babelio le 02/08/2024
30 livres. Thèmes et genres : littérature française , littérature étrangère , littérature contemporaine

Le 24 septembre prochain, un jury de 400 adhérents et 400 libraires Fnac décernera le prix du meilleur roman de la rentrée littéraire. On vous dévoile aujourd’hui les 30 livres qui figurent dans la sélection de l'édition 2024 de ce prix et on vous donne rendez-vous en septembre pour le résultat.



1. Le Harem du roi
Djaïli Amadou Amal
3.93★ (184)

Quand l’ambition et la tradition tuent l’amour… Boussoura et Seini forment un couple moderne qui vit à Yaoundé. Il est médecin, elle est professeure de littérature. Une famille épanouie jusqu’au jour où tout bascule quand Seini est rattrapé par son passé. Fils de roi, il est appelé à prendre la succession. Malgré les réserves de son épouse, l’attrait du pouvoir est le plus fort. Devenu lamido, commandeur des croyants et garant des traditions et de la religion, il se transforme en roi tout-puissant. Après Les Impatientes et Cœur du Sahel, Djaïli Amadou Amal nous livre une histoire d’amour bouleversante et romanesque d’une cruelle actualité. Dans Le Harem du roi, elle brise à nouveau les tabous sur le mariage forcé et la polygamie, en dénonçant la servitude en Afrique et en donnant une voix à celles et ceux dont on ne connaît pas l’existence.
2. Les Merveilles
Viola Ardone
4.18★ (180)

Elba porte le nom d’un fleuve : c’est sa mère qui l’a choisi. Seuls les fleuves circulent librement, lui disait-elle, avant de disparaître mystérieusement. Depuis, Elba grandit seule dans cet endroit qu’elle nomme le monde-à-moitié : un asile psychiatrique, à Naples. C’est là qu’elle pose son regard d’enfant, sur le quotidien de cette « maison des fêlés, avec dedans plein de gens qui ressemblent à des félins », nourrissant de ses observations son Journal des maladies du mental. Jusqu’au jour où le jeune docteur Fausto Meraviglia décide de libérer les patients, comme le prévoit une loi votée quelques années plus tôt en 1978, et de prendre Elba sous son aile. Lui qui n’a jamais été un bon père apprend le poids et la force de la paternité. Après le succès du Train des enfants et du Choix, Viola Ardone poursuit son exploration de l’Italie du XXe siècle. Une ode aux mots qui rendent libre et au pouvoir des femmes, par l’une des grandes voix de la littérature italienne d’aujourd’hui.
3. L'Oeil de la perdrix
Christian Astolfi
3.73★ (53)

Orpheline, Rose est devenue mère à 16 ans et a quitté sa Corse natale pour rejoindre Toulon, une décision de son mari persuadé qu'ils y trouveront une vie meilleure. Un matin de 1957, elle rencontre Farida qui vit depuis peu au bidonville de Toulon. Une amitié va naître entre elles qui va changer le cours de leur existence et leur permettre de prendre la mesure du monde qui les entoure. Si les traces de la deuxième guerre mondiale sont tenaces, c'est désormais en Algérie que les combats font rage.Ensemble, elles vont trouver les ressources nécessaires pour déjouer les règles que leur imposent leur classe sociale et leur condition de femmes. Mais si elles sont toutes les deux françaises, l'une l'est un peu moins que l'autre aux yeux de la société.En racontant la bouleversante histoire d'une émancipation, Christian Astolfi donne voix à des vies minuscules qui auraient dû rester silencieuses et résonnent pourtant longtemps après la lecture.
4. Le Rêve du jaguar
Miguel Bonnefoy
4.40★ (141)

Quand une mendiante muette de Maracaibo, au Venezuela, recueille un nouveau-né sur les marches d’une église, elle ne se doute pas du destin hors du commun qui attend l’orphelin. Élevé dans la misère, Antonio sera tour à tour vendeur de cigarettes, porteur sur les quais, domestique dans une maison close avant de devenir, grâce à son énergie bouillonnante, un des plus illustres chirurgiens de son pays. Une compagne d’exception l’inspirera. Ana Maria se distinguera comme la première femme médecin de la région. Ils donneront naissance à une fille qu’ils baptiseront du nom de leur propre nation : Venezuela. Liée par son prénom autant que par ses origines à l’Amérique du Sud, elle n’a d’yeux que pour Paris. Mais on ne quitte jamais vraiment les siens. C’est dans le carnet de Cristobal, dernier maillon de la descendance, que les mille histoires de cette étonnante lignée pourront, enfin, s’ancrer. Dans cette saga vibrante aux personnages inoubliables, Miguel Bonnefoy campe dans un style flamboyant le tableau, inspiré de ses ancêtres, d’une extraordinaire famille dont la destinée s’entrelace à celle du Venezuela.
5. Le Syndrome de l'Orangerie
Grégoire Bouillier
4.29★ (161)

En se rendant au musée de l'Orangerie, voici que, devant Les Nymphéas de Monet, l'auteur est pris d'une crise d'angoisse. Contre toute attente, les Grands Panneaux déclenchent chez lui un vrai malaise. Sans doute l'art doit-il autant à l'artiste qu'au «regardeur» - mais encore ? Redevenant pour l'occasion le détective Bmore,Grégoire Bouillier décide d'en avoir le coeur net. Les Nymphéas de Monet cacheraient-ils un sombre secret ? Monet y aurait-il enterré quelque chose ou même quelqu'un ? Et pourquoi des nymphéas, d'abord ? Pourquoi Monet peignit-il les fleurs de son jardin jusqu'à l'obsession - au bas mot quatre cents fois pendant trente ans ? Obsession pour obsession, commence alors une folle enquête qui, entre botanique, vie amoureuse de Monet et inconscient de l'oeuvre, mènera Bmore de l'Orangerie à Giverny en passant par le Japon et même par Auschwitz-Birkenau, pour tenter d'élucider son «syndrome de l'Orangerie». Lequel concerne plus de monde qu'on l'imagine. Lequel dit qu'entre l'oeil qui voit et la chose qui est vue, il y a un mystère qui n'est pas seulement celui de la peinture.
6. Jour de ressac
Maylis de Kerangal
3.63★ (150)

"Finalement, il vous dit quelque chose, notre homme ? Nous arrivions à hauteur de Gonfreville-l'Orcher, la raffinerie sortait de terre, indéchiffrable et nébuleuse, façon Gotham City, une autre ville derrière la ville, j'ai baissé ma vitre et inhalé longuement, le nez orienté vers les tours de distillation, vers ce Meccano démentiel. L'étrange puanteur s'engouffrait dans la voiture, mélange d'hydrocarbures, de sel et de poudre. Il m'a intimé de refermer, avant de m'interroger de nouveau, pourquoi avais-je finalement demandé à voir le corps ? C'est que vous y avez repensé, c'est que quelque chose a dû vous revenir. Oui, j'y avais repensé. Qu'est-ce qu'il s'imaginait. Je n'avais pratiquement fait que penser à ça depuis ce matin, mais y penser avait fini par prendre la forme d'une ville, d'un premier amour, la forme d'un porte-conteneurs."
7. Tout brûler
Lucile de Pesloüan
4.15★ (53)

Stella, protagoniste et narratrice, retrace les abus subis dans sa famille. Trente ans après les faits, elle décide de porter plainte, de dénoncer inceste et omerta, agresseurs et complices. Sa vie bascule alors. Aux yeux de sa famille et de la société, elle devient la personne par qui le mal est arrivé. La gorge nouée, les dents serrées, on plonge dans ce roman en vers libres comme dans le plus sombre des gouffres.
8. Le crématorium froid : Au Pays d'Auschwitz
Jozsef Debreczeni
4.75★ (40)

Lorsque József Debreczeni arrive à Auschwitz, son espérance de vie est de quarante-cinq minutes. C’est le temps qu’il faut aux déportés envoyés dans la file de gauche pour se déshabiller et être emmenés dans les chambres à gaz. L’auteur, lui, est dans la file de droite. S’ensuit un voyage d’horreur de douze mois à travers ce qu’il appelle « le pays d’Auschwitz », jusqu’au camp final de Dörnhau, où il passera sept mois, de novembre 1944 à mai 1945, dans ce « crématorium froid », soi-disant hôpital où les Nazis envoient les prisonniers à bout de forces. Page après page, le pays d’Auschwitz prend vie : József Debreczeni détaille le système hiérarchique concentrationnaire et l’implacable mécanique d’extermination mise en place par le régime nazi. Page après page, des visages humains se dessinent. Les prisonniers qu’il côtoie sortent de l’ombre et deviennent des personnages vivants, uniques. Il les dé­livre ainsi de leur numéro et leur restitue leur humanité.
9. Terres Promises
Bénédicte Dupré La Tour
4.50★ (47)

Entendez dans ce roman choral les voix oubliées de la conquête de l’Ouest : Eleanor, la prostituée qui attend l’heure de se faire justice ; Kinta, l’indigène qui s’émancipe de sa tribu ; Morgan, l’orpailleur fou défendant sa concession au péril de sa vie. Par delà les montagnes, arpentez les champs de bataille avec Mary ; suivez la traque de Bloody Horse, et rêvez de la liberté sauvage avec Rebecca. Parmi les colons et les exilés, vous croiserez sûrement la route du Déserteur, et une fois imprégnés de la véritable histoire de l’Ouest, le Bonimenteur vous apportera votre consolation contre quelques pièces. À travers une fresque puissante et tragique, Bénédicte Dupré la Tour nous offre un premier roman où s’entrechoquent des vies minuscules emportées par le mouvement furieux des ruées vers l’or. Tour à tour, les histoires se croisent, s’enchâssent et se démultiplient en constituant une mosaïque brillamment construite et dévoilant par couches successives la part de mystère et d’ombre en chacun des personnages. Avec Terres Promises, Bénédicte Dupré la Tour nous montre la cicatrice que portent encore les corps, l’Histoire et la face du monde.
10. Au soir d'Alexandrie
Alaa El Aswany
4.17★ (73)

À Alexandrie, à la fin des années 1950, une bande d’amis se retrouve régulièrement au bar du restaurant Artinos, sur la corniche, pour de longues soirées animées durant lesquelles, l’alcool aidant, ils se plaisent à refaire le monde. Unis par un attachement profond à leur ville – presque un pays à part entière, même pour ceux qui viennent d’ailleurs –, ils sont divisés face à l’actualité nationale et au leader charismatique Gamal Abdel Nasser. Alors que l’Égypte connaît de profonds bouleversements sociaux et politiques, qu’adviendra-t-il de ces femmes et hommes épris de justice, de beauté et d’amour, acquis à la cause – ou à l’illusion – cosmopolite d’Alexandrie ? Au sommet de son art, Alaa El Aswany compose une fresque humaine et historique tout en chatoiements tragiques, faisant une fois encore résonner avec brio les voix de personnages pris dans une tourmente qui les dépasse : la fin d’une époque.
11. Jacaranda
Gaël Faye
4.18★ (433)

Quels secrets cache l’ombre du jacaranda, l’arbre fétiche de Stella ? Il faudra à son ami Milan des années pour le découvrir. Des années pour percer les silences du Rwanda, dévasté après le génocide des Tutsi. En rendant leur parole aux disparus, les jeunes gens échapperont à la solitude. Et trouveront la paix près des rivages magnifiques du lac Kivu. Sur quatre générations, avec sa douceur unique, Gaël Faye nous raconte l’histoire terrible d’un pays qui s’essaie malgré tout au dialogue et au pardon. Comme un arbre se dresse entre ténèbres et lumière, Jacaranda célèbre l’humanité, paradoxale, aimante, vivante.
12. L'Invisible madame Orwell
Anna Funder
5.00★ (33)

Comment faire disparaître une femme de l’histoire ? Et pourquoi ? Écrasée par les responsabilités familiales, Anna Funder se réfugie dans les textes de George Orwell qu’elle admire, lit ses biographies, et tombe soudain des nues : il y a une femme dans l’ombre du géant, reléguée à quelques discrètes notes en bas de pages. Son nom ? Eileen O’Shaughnessy. Comment avait-elle pu passer à côté ? Grâce aux lettres d’Eileen et aux témoignages de ses proches, Anna Funder soulève le voile sur la vie privée des Orwell, les accompagne à Barcelone lors de la guerre civile espagnole puis à Londres sous les bombes. Elle s’interroge sur ce qui fait un grand écrivain. Le travail, bien sûr. Mais ce dernier nécessite du temps et un quotidien exempt de contraintes. Autant de conditions que l’« épouse modèle » se doit d’assurer à son propre détriment. L’Invisible Madame Orwell est le roman vrai d’une femme brillante et engagée, mais volontairement effacée au profit d’un mythe : celui du créateur. Refusant la version officielle et les omissions, Anna Funder redonne une voix à celle qui l’avait perdue et livre une réflexion sans concession sur la condition des femmes. Eileen O’Shaughnessy ne sera désormais plus réduite au rôle de subalterne derrière l’auteur légendaire de 1984. L’invisible n’est jamais condamnée à le rester.
13. L'Épaisseur de l'aube
Nicolas Garma-Berman
4.00★ (61)

Roy et Ness n’étaient que des enfants lorsqu’ils ont dû quitter l’Écosse. Ils sont partis avec leur père parce qu’il le fallait, laissant tout derrière eux, jusqu’à leurs prénoms. Trente ans plus tard, les deux frères habitent en Suisse. L’un s’est marié, a eu une fille, l’autre vit seul. Ils se voient peu. Mais quand Roy demande à Ness de l’accompagner au bothy, la maison familiale perdue au milieu des montagnes, Ness n’hésite pas. Il veut renouer avec son frère, entendre à nouveau la voix qui lui racontait des histoires le soir. Il veut surtout aider Roy à affronter le drame qui a enveloppé leur famille de silence – au risque de réveiller d’autres secrets plus anciens…
14. Cousines
Patricia Grace
5.00★ (19)

Makareta est l’élue, celle sur qui la communauté fixe tous ses espoirs. Missy est l’observatrice, celle qui accepte sa place mais qui continue à avoir des rêves. Mata est la délaissée, l’orpheline, celle qui regarde couler sa vie avec abnégation. Les trois cousines ne sont pas nées sous la même étoile. Elles se sont pourtant croisées, alors qu’elles n’étaient que des enfants, le temps de quelques journées heureuses chez une tante. Puis, inexorablement, la vie les a conduites sur des chemins bien différents. Cousines explore la place des femmes maories au sein de la communauté, où bien souvent l’individu est écrasé au profit de la collectivité. Mais il brosse aussi des portraits intimistes et montre Makareta, Missy et Mata composer avec les injonctions pour gagner leur liberté.
15. Danse avec tes chaînes
Anaëlle Jonah
4.75★ (68)

Plongée au coeur d’un épisode sinistre et méconnu de l’histoire de France, au cours duquel des milliers d’enfants furent littéralement déportés pour repeupler certaines régions en proie à la dénatalité et à l’exode rural, ce premier roman ambitieux et poétique est surtout une ode à la réinvention de soi et à la liberté. Celle-là même dont Nietzsche disait qu’elle consiste à danser avec ses chaînes.
16. Pages volées
Alexandra Koszelyk
3.95★ (62)

Quand des pages entières de votre vie vous ont été volées, comment faire pour les retrouver, si ce n'est les écrire ? Les parents d'Alexandra meurent dans un accident de voiture alors qu'elle n'a que huit ans. Elle est recueillie avec son frère par sa tante. Tandis qu'elle grandit entre premiers amours et amitiés adolescentes, un immense vide demeure en elle. Qui est-elle ? L'orpheline ? L'Ukrainienne ? La jeune fille qui aime les histoires ? Vingt ans plus tard, alors qu'elle revient en Normandie, elle entreprend une enquête sur ce qui a permis sa survie : la langue, la littérature et l'écriture. Un récit poignant sur ces continents intérieurs que nous habitons et qui nous habitent.
17. Les stripteaseuses ont toujours besoin de conseils juridiques
Iain Levison
4.03★ (81)

Mille dollars de l’heure. Un tarif qui ne se refuse pas quand on est avocat commis d’office obligé de passer ses journées, dimanches compris, à plancher sur les dossiers attristants de petits malfaiteurs sans envergure. Puis à négocier des peines avec un procureur plus puissant que soi mais tellement moins compétent. Alors Justin Sykes, lassé par ce quotidien déprimant, accepte pour ce tarif de se mettre, un soir par semaine, au service des filles d’un gentlemen’s club et de passer la nuit dans le motel d’en face. Sans trop chercher à comprendre. Parce que, c’est bien connu, les stripteaseuses ont toujours besoin de conseils juridiques.
18. Si peu
Marco Lodoli
4.44★ (32)

« Quand l’amour est comme le mien, juste un rêve solitaire infini, une insulte au malheur, un crachat à la face du destin, alors il élève ses flammes jusqu’aux cieux, il brûle et purifie tout et ne s’éteint jamais, ne se réduit jamais à un feu dans une cheminée qui réchauffe et apaise, qui illumine une maison bienheureuse. » Le nouveau roman de Marco Lodoli raconte la passion silencieuse et implacable d’une femme, concierge dans une école, pour Matteo, professeur et écrivain, qui ne remarque rien, trop pris dans son art, ses ambitions, dans l’illusion d’être différent des autres. Elle n’a pourtant jamais cessé de l’aimer. Mais à quel prix ? Quarante années passées à le défendre des dangers, du mal, du monde. En silence, en secret, car pour aimer ainsi, il faut savoir tout perdre. Elle a dû être inflexible, féroce. Protéger et chérir sans jamais s’exposer, sans se dévoiler : « J’avais besoin de le voir chaque matin, d’échanger avec lui un rapide bonjour, et imaginer que sans moi, qui ne suis presque rien, il se serait égaré dans l’existence comme un enfant dans la forêt. » Ces deux existences parallèles finiront peut-être par se rencontrer. Le temps d’une nuit, dans une étreinte entre illusion et oubli. Ce grand livre, d’une beauté sombre mais magique, fait le récit d’un amour fou, une grâce noire que l’on n’obtient que par renoncement. La fin du livre rejoint de très grands textes mystiques sur l’effacement. Parabole radicale sur l’espérance, comme une obsession absurde et magnifique, qui ne tient qu’à presque rien, à « si peu » (tanto poco). C’est aussi une parabole de la rédemption par la fiction, qui permet de tenir, d’espérer, d’inventer l’avenir même si les chemins sont impossibles. Avec ce sentiment bouleversant de poursuite d’un rêve que rien ni personne ne doit interrompre. Une fiction folle, et pour cela plus forte que toute réalité.
19. Fragile/s
Nicolas Martin (II)
4.20★ (85)

« Nous étions mille cinq cents. La première fournée. Les mères pondeuses du futur de la Nation. L’espoir non pas d’une civilisation mourante, mais d’un régime fascistoïde qui a réussi à développer un programme de fertilisation eugéniste. » Dans une France où la fertilité s’effondre et la majorité des naissances sont touchées par le syndrome de I’X fragile, Typhaine, élue par le très sélectif Programme expérimental de génoembryologie grâce à la position de son mari, accouche d’un garçon sain. Mais l’étonnante progression cognitive de son fils est bien vite aussi inquiétante que le contrôle dont font l’objet les mères, alors que le pays bascule dans la dictature… Roman sur la parentalité, portrait de femmes victimes et résistantes, époustouflant récit d’anticipation politique, le premier roman de Nicolas Martin mixe les influences pour nous offrir une fiction d’aujourd’hui hallucinante de vérité.
20. Dors ton sommeil de brute
Carole Martinez
4.27★ (221)

« Un long hurlement, celui d’une foule d’enfants, secoue la planète. Dans les villes, le Cri passe à travers les murs, se faufile dans les canalisations, jaillit sous les planchers, court dans les couloirs des tours où les familles dorment les unes au-dessus des autres, le Cri se répand dans les rues. » Un rêve collectif court à la vitesse de la rotation terrestre. Il touche tous les enfants du monde à mesure que la nuit avance. Les nuits de la planète seront désormais marquées par l’apparition de désordres nouveaux, comme si les esprits de la nature tentaient de communiquer avec l’humanité à travers les songes des enfants. Eva a fui son mari et s’est coupée du monde. Dans l’espace sauvage où elle s’est réfugiée avec sa fille Lucie, elle est déterminée à se battre contre ce qui menace son enfant durant son sommeil sur une Terre qui semble basculer. Comment lutter contre la nuit et les cauchemars d’une fillette ?
21. Seule restait la forêt
Daniel Mason
4.12★ (38)

C’est dans la forêt que tout commence. Pourchassés par les membres de leur colonie puritaine, deux amoureux en fuite se réfugient dans les bois du Nord et posent la première pierre de leur foyer. Au cours des quatre cents ans qui suivront, cette cabane deviendra une maison, abritera des vies entières, des solitudes et des familles, des gloires, des doutes, des échecs et parfois des fantômes. Sous la plume de Daniel Mason, un soldat promis à tous les honneurs leur tourne le dos pour se consacrer à la culture des pommes, un chasseur d’esclave fait face à la justice des hommes, un peintre naturaliste vit une histoire d’amour interdite et un journaliste comprend que la terre garde jalousement ses secrets. Alors que les propriétaires se succèdent, aucun ne possède vraiment la maison, qui leur survit entre ruine et réparations. Seul triomphe le récit, qui traverse le temps, la nature et la littérature pour narrer l’histoire de tout un pays par le biais d’un arpent de forêt.
22. Les Égarés
Ayana Mathis
4.05★ (49)

Au mi-temps des années 1980, Ava, Afro-Américaine d’une quarantaine d’années, débarque à Philadelphie. Chassée par son mari, elle s’installe avec Toussaint, son fils de dix ans, dans un centre d’hébergement. L’endroit est sordide. Et elle est déterminée à tout faire pour s’en échapper. Ava rêve d’émancipation. Mais la vie n’offre que peu de choix aux gens comme elle. Originaire d’un petit village de l’Alabama, elle a rompu tout contact avec sa mère et ne peut plus compter sur personne. Lorsque le père du garçon réapparaît dans sa vie, elle retombe immédiatement sous l’emprise de cet homme charismatique, autoritaire et engagé. Dans le même temps, un puissant atavisme pousse Toussaint vers ce Sud lointain, qu’il ne connait pas. Vers le village de Bonaparte, freetown afro-américaine, où plongent ses racines et où vit encore Dutchess, sa mythique grand-mère. Sans complaisance aucune, Les Égarés dresse le portrait poignant d’une mère prête à tout pour protéger son enfant de la froideur du monde, quitte à se brûler les ailes.
23. Alors c'est bien
Clémentine Mélois
4.33★ (56)

"Il faut que je raconte cette histoire tant qu’il me reste de la peinture bleue sur les mains. Elle finira par disparaître, et j’ai peur que les souvenirs s’en aillent avec elle, comme un rêve qui s’échappe au réveil et qu’on ne peut retenir. Avec ce bleu, j’ai peint le cercueil de Papa." Bernard Mélois est sculpteur. Il a consacré son existence à souder des figures spectaculaires dans le capharnaüm de son atelier, en chantant sous une pluie d’étincelles. Alors qu’il vit ses derniers jours, ses filles reviennent dans leur maison d’enfance. En compagnie de leur mère, des amis, des voisins, elles vont faire de sa mort une fête, et de son enterrement une œuvre d’art. Périple en Bretagne pour faire émailler la croix, customisation du cercueil, préparatifs d’une cérémonie digne d’un concert au Stade de France : l’autrice raconte cette période irréelle et l’histoire de ce père hors du commun dont la voix éclaire le récit. D’une fantaisie irrésistible, Alors c’est bien offre un regard sensible et inattendu sur la perte et la filiation. C’est aussi l’hommage de l’artiste Clémentine Mélois à son père, ce bricoleur de génie qui lui a transmis son humour inquiet, son amour des mots et son vital élan de création.
24. Badjens
Delphine Minoui
4.40★ (112)

« Bad-jens : mot à mot, mauvais genre. En persan de tous les jours: espiègle ou effrontée. » Chiraz, automne 2022. Au cœur de la révolte « Femme, Vie, Liberté », une Iranienne de 16 ans escalade une benne à ordures, prête à brûler son foulard en public. Face aux encouragements de la foule, et tandis que la peur se dissipe peu à peu, le paysage intime de l’adolescente rebelle défile en flash-back : sa naissance indésirée, son père castrateur, son smartphone rempli de tubes frondeurs, ses copines, ses premières amours, son corps assoiffé de liberté, et ce code vestimentaire, fait d’un bout de tissu sur la tête, dont elle rêve de s’affranchir. Et si dans son surnom, Badjens, choisi dès sa naissance par sa mère, se trouvait le secret de son émancipation ? De cette transformation radicale, racontée sous forme de monologue intérieur, Delphine Minoui livre un bouleversant roman d’apprentissage où les mots claquent pour tisser un nouveau langage, à la fois tendre et irrévérencieux, à l’image de cette nouvelle génération en pleine ébullition.
25. Les Éphémères
Andrew O’Hagan
3.75★ (100)

« On dit qu’on ne sait rien à dix-huit ans. Mais il y a des choses qu’on sait à dix-huit ans et qu’on ne saura plus jamais. » Tout le monde rêve d’avoir dans sa vie un Tully Dawson, le type d’ami qui vous marque à jamais, qui vous rappelle que la vie peut être différente. Écosse, été 1986. Sur fond de thatchérisme sauvage, un groupe de jeunes gars de la classe ouvrière décide de suivre Tully pour fêter la fin du lycée dans un festival de musique mythique à Manchester, la Mecque du punk rock, de la new wave, de la musique qu’on met à fond ! Ce voyage vibrant sera aussi le début de la vie adulte et la promesse que les passions qu’ils partagent – la musique, le cinéma, l’humour, la provoc – résisteront toujours. Trente ans plus tard, le téléphone sonne. Tully annonce une nouvelle importante, une nouvelle qui va tout renverser… Un roman brillant, drôle et émouvant, un hommage à la puissance et à la beauté intemporelle de l’amitié.
26. Les hommes manquent de courage
Mathieu Palain
3.78★ (313)

La vie de Jessie lui échappe. Elle n'y arrive plus avec Marco, son fils de 15 ans. Chaque discussion dérape : des cris, des fugues. Marco a disparu depuis trois jours quand, un soir, il l'appelle. Il est à une fête. Il faut que sa mère vienne. Tout de suite. Inspiré d'une histoire vraie, Les hommes manquent de courage est un roman bouleversant sur les secrets que l'on transmet à nos enfants sans le savoir.
27. Traverser les montagnes, et venir naître ici
Marie Pavlenko
4.30★ (186)

Un roman poignant et lumineux qui raconte le deuil, la solidarité et l'espoir. Astrid a tout perdu. À quarante ans, plus rien ne la retient, alors elle part. Elle achète sans l'avoir visitée une maison isolée dans la région montagneuse et sauvage du Mercantour. Parmi ses bagages, un carton marqué d'une croix rouge, ce qu'il lui reste de sa vie passée. Soraya a tout laissé derrière elle. Sa Syrie natale, sa famille, ses amis, son insouciance. Elle traverse la montagne pour rejoindre la frontière française en se cachant de la police. Dans son ventre, une vie qu'elle déteste grandit. Deux destins de femmes inoubliables. Deux douleurs indicibles qui se rencontrent et s'apprivoisent.
28. La Petite Bonne
Bérénice Pichat
4.59★ (131)

Domestique au service des bourgeois, elle est travailleuse, courageuse, dévouée. Mais ce week-end-la?, elle redoute de se rendre chez les Daniel. Exceptionnellement, Madame a accepte? d’aller prendre l’air a? la campagne. Alors la petite bonne devra rester seule avec Monsieur, un ancien pianiste accable? d’amertume, gueule casse?e de la bataille de la Somme. Il faudra cohabiter, le laver, le nourrir. Mais Monsieur a un autre projet en te?te. Un plan irre?vocable, side?rant. Et si elle acceptait ? Et si elle le de?fiait ? Et s’ils se surprenaient ?
29. Medusa
Isabelle Sorente
4.45★ (50)

Aux yeux de Liam, sa sœur est une héroïne. Protectrice, audacieuse, Marianne l’entraîne dans des lieux sauvages inondés de lumière, sur les chemins dominant la ville de La Ciotat. Lorsqu’elle meurt à vingt ans, le deuil semble impossible. Liam décide de reconstituer la dernière pensée de sa sœur, persuadé qu’elle est à l’origine de l’univers chaotique dans lequel il doit désormais vivre. Quand il demande son aide à Beatrix, sa meilleure amie, il découvre un autre visage de Marianne. Celui d’une jeune femme fascinée par les monstres. Roman ensorcelant sur ce qui nous hante et ce qui nous inspire, enraciné dans une nature abrupte, Medusa questionne le mystère des origines et de la transmission. Aimantés malgré eux par un secret qui leur échappe, Liam et Beatrix poursuivent leur quête. Que faire des anciennes douleurs ? Comment pardonner ? Comment aimer ? Isabelle Sorente est l’auteure de plusieurs livres remarqués dont Le complexe de la sorcière, La femme et l’oiseau et L’Instruction. Elle bâtit une œuvre singulière, essentielle : elle y interroge la mythologie, nos légendes, notre humanité.
30. Les Âmes féroces
Marie Vingtras
4.32★ (247)

Ici, la nuit est belle. (…) Leo avance de tache de lumière en tache de lumière et entre les deux, elle disparaît presque entièrement. Elle est alors exactement ce qu’elle paraît être : la fille qui glisse le long des murs, calme, discrète. La fille qui s’efface, la fille qu’on oublie. » Leo n’est pas rentrée et le printemps s’entête dans sa douceur. Leo ne reviendra pas. La shérif Lauren Hobler découvre son corps au milieu des iris sauvages. Autour de la mort soudaine d’une jeune fille, Les Âmes féroces tisse plusieurs destinées. Pour élucider un mystère, mais lequel ? Celui de Leo, peut-être, et de ses silences. Celui de Lauren, coincée dans une petite ville qui ne la prend pas au sérieux. Il y a aussi Benjamin, Seth et les autres… Les gens de Mercy, qui pensent tous se connaître et en savent si peu sur eux-mêmes. Envoûtant, surprenant et d’une grande ampleur romanesque, Les Âmes féroces traque la part d’ombre de chacun.
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