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Muriel Pic (Autre)Claudie Weill (Traducteur)Gilbert Badia (Traducteur)Irène Petit (Traducteur)
EAN : 9782889550906
355 pages
Héros-limite (03/11/2023)
4.44/5   8 notes
Résumé :
Quoi de plus iconoclaste qu’un herbier composé entre quatre murs, sans l’étendue de la nature ? Comme une contradiction dans les termes. L’herbier de Rosa Luxemburg est une archive sans équivalent. Troublante et attachante, sa fragilité et son histoire en font un témoignage de résistance et d’évasion, une fabrique de formes et de joie, un document sur le sentiment politique de la nature, fondement de toute écologie.

Composé de sept cahiers datés d’avr... >Voir plus
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3.90★ (208)

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3.74★ (661)

Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Il y a des gens que l'on enferme en prison, mais qui restent libres au-dedans. Voilà la pensée qui traverse l'esprit de ce livre en découvrant l'herbier composé en prison par la révolutionnaire Rosa Luxemburg.
Déjà c'est un beau livre dans la forme, un de ces ouvrages qu'on aime effeuiller avec joie et délicatesse, avec des soleils dans les yeux et des libellules qui traversent le coeur.
Rosa Luxemburg était révolutionnaire mais elle était avant tout pacifiste, ce fut pour cette dernière raison qu'on la mit en prison en 1914 parce qu'elle était contre la guerre qui venait à grands pas.
Rosa Luxemburg était loin d'être une révolutionnaire en herbe. La théorie, l'action politique, tout cela était sa raison de vivre, de penser, d'agir... Cependant, il y avait autre chose aussi qui animait le coeur de sa vie, un aspect qu'on connaît moins d'elle.
Ce livre, Herbier de prison, c'est une partie de son herbier qu'elle a commencé au printemps 1913, au cours duquel Rosa Luxemburg voyagea en Corse. Les huit derniers cahiers de cet herbier seront exclusivement carcéraux.
Le livre dont je vous parle rassemble des planches de plantes pressées ou collectées pendant trois années passées derrière les barreaux et une soixantaine de lettres. C'est à l'occasion d'un projet d'expertise d'un corps retrouvé dans le sous-sol d'un hôpital berlinois en 2009 que ces planches ont été portées à la connaissance du grand public, une trace d'ADN de Rosa Luxemburg ayant pu être prélevée dans l'herbier.
La beauté du livre et le sens qu'il porte résident aussi dans ce questionnement qui vient naturellement. Mais comment a t-elle pu composer un tel herbier alors qu'elle
était emprisonnée entre quatre murs, sauf à imaginer que ladite prison fut dotée d'un jardin extraordinaire ? La réponse est magistrale et tient dans la raison d'être de ce livre : ce magnifique herbier est entrelacé par les lettres qu'elle écrivit à ses amies qui sont pour elle comme des soeurs, qui lui faisaient parvenir des fleurs, des feuilles, séchées entre deux pages de lettre. Et c'est cette sororité qui donne aussi à Rosa Luxemburg la force de tenir bon malgré les jours sans durant sa captivité, parce qu'aussi au-delà des mots et qui sans doute ne pouvaient pas s'exprimer pleinement en raison de la censure et de la dimension politique de cette détenue pas comme les autres, les échanges épistolaires deviennent fleurs, feuilles, plantes...
Durant trois ans et demi, elle insuffle dans les lettres qui sortent de prison vers ses amies cette idée d'une vision politique du monde empruntée à celui des fleurs et des oiseaux. Derrière ces échanges épistolaires presque anodins, on pourrait alors imaginer un dialogue où les noms des fleurs deviendraient un langage secret pour échanger des messages politiques... Comment ne pas voir alors tant d'allégories dans l'image de cet herbier, à commencer par celle de la pollinisation ?
Il est vrai qu'avant d'ouvrir cet herbier, je ne soupçonnais pas encore un seul instant que l'anémone des bois, la violette cornue, la bourrache des frères, la benoîte des ruisseaux, la renouée du serpent, la sarriette d'été ou encore tout simplement la rose et le dahlia, pourraient devenir mes amies et me révéler tant de choses au travers de l'histoire d'une réclusion.
De ces planches, s'échappent encore maintenant une vapeur de rébellion. Rosa Luxemburg ne cesse d'exhorter ses amies quoiqu'il advienne, à aimer vivre, à lire, à regarder la vie, malgré la guerre malgré la répression politique, malgré le monde qui s'enfonce dans la nuit.
Rosa Luxemburg était une militante corps et âme, une théoricienne marxiste d'origine juive polonaise, cofondatrice du parti communiste allemand, qui parlait au moins cinq langues. Avant d'étudier l'économie et la politique elle étudiait la botanique, la zoologie, les sciences dites naturelles, c'est ce qui explique aussi sa démarche carcérale. Elle était sans doute plus près des fleurs et des oiseaux, est-ce alors par erreur qu'elle s'est mise à virevolter dans le tourbillon tumultueux de l'histoire comme un papillon égaré dans un chemin qui n'était pas le sien ?
Une nuit d'orage et de désespoir, Rosa Luxemburg entend dans sa cellule le chant d'un rossignol qui illumine les ténèbres de la guerre : « le rossignol chantait, comme ivre. comme un possédé, il voulait couvrir le bruit du tonnerre, éclaircir le crépuscule - je n'ai jamais rien entendu d'aussi beau. Sur le fond du ciel alternativement gris de plomb et pourpre, son chant était un scintillement d'argent. C'était si mystérieux, si étrangement beau que je répétais involontairement le dernier vers de ce poème de Goethe: « Oh! Si tu étais là"». »
Herboriser, c'est lui permettre de prendre une distance durant le temps de son incarcération avec le monde d'avant...
J'y ai vu une femme émancipée, soucieuse des autres, de ses amies qui correspondent avec elle, mais aussi de la nature menacée, de la maltraitance animale, des oiseaux qui nichent dans la cour de la prison, des insectes, des plantes, de sa chatte qu'elle a confiée à sa meilleure amie avant d'être incarcérée.
Elle exprime ici un véritable sentiment politique de la nature qu'elle a étudié, qu'elle continue d'observer.
Lorsque le froid moral la saisit et qu'elle se sent comme un bourdon gelé, elle se rappelle qu'elle a toujours eu à coeur d'être près d'un de ces insectes gelés, de lui insuffler avec la bouche la chaleur de la vie, cette chaleur est encore là dans ce livre. Ne quittera jamais ces pages.
Rosa Luxemburg transcende ainsi les limites de sa cellule.
Loin du tumulte du monde qui fracassera l'humanité, Rosa Luxemburg chante le ravissement qu'apporte l'observation du moindre insecte, de la plus petite fleur, du plus intime sifflement d'oiseau. Parfois ces invitations composent le récit d'une journée carcérale qui lui permet de tenir débout. C'est juste beau et touchant.
En ce sens, Herbier de prison est avant tout une extraordinaire leçon de vie.
Rosa Luxemburg dit qu'elle a puisé dans cette observation attentive au monde du vivant une sensibilité pour construire son engagement politique. Ah ! Comme j'aimerais que nos femmes et hommes politiques du moment s'en inspirent !
Rosa Luxemburg sera libérée fin 1918. Deux mois plus tard, elle sera assassinée.
Herbier de prison est un véritable chant d'amour qui convoque le moindre brin d'herbe pour en faire un hymne à la vie. Ce soir, je me rallie au parti des fleurs et des rossignols, au parti de l'amour aussi puisqu'il n'y a guère qu'une passerelle qui l'en sépare.
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Quel bel ouvrage que cet herbier de prison de Rosa Luxembourg. Ce sont les éditions Heros-Limite qui réédite les herbiers que Rosa Luxembourg a constitué lors de son séjour en prison: c'est en 2009 que l'on retrouve cet herbier dans une pièce souterraine de l'institut médico-légal de l'Hopital de la Charité: 18 cahiers dont 8 cahiers ont été réalisé lors de son séjour en prison.
Ils sont remplis des fleurs, plantes, brins d'herbe qu'elle a pu récolté lors de ses promenades carcérales. Elle a également bénéficié des envois faits par ses amies, ce qui en fait un « herbier épistolaire »
Comme l'explique Muriel Pic dans son introduction, Luxembourg a pris le parti des fleurs et des Rossignols et montre dans ses herbiers un sentiment politique de la nature.

Après cette introduction, Arthur Gertel, raconte comment en tant que sergent affecté à la surveillance de Rosa Luxembourg dans la prison militaire de Breslau, il a été tout simplement ensorcelé par l'amour des plantes de cette prisonnière particulière.

Pour le gros de l'ouvrage, on retrouve les nombreuses plantes retrouvées dans cet herbier.

« On retrouve souvent plusieurs plantes sur une même page, au lieu d'une seule. Si Rosa insiste pour que ses amies prélèvent les fleurs avec les feuilles, qui sont précieuses pour les identi-fier, et les pressent avec soin, il lui arrive aussi de coller quelques débris, une fleur aux pétales brisés, une brindille, un brin d'herbe, et de dessiner à l'encre les fragments de feuilles ou de tiges qui manquent. Elle ajoute parfois un peu de crayon de couleur autour d'un spécimen, scotche avec un pansement une petite plume blanche ramassée dans la cour de l'infirmerie. Les fleurs sont disposées selon l'art d'une collagiste, avec une conscience de la page, de son espace et de ses équilibres. Une sensibilité esthétique s'y exprime autant qu'une sensibilité scientifique. Tout comme pour Goethe, qui composa aussi un herbier, la botanique n'est pas pour Rosa Luxemburg seulement une affaire de connaissance objective; c'est aussi de l'observation subjective des formes dynamiques de la vie qu'il s'agit, ce que le représentant du romantisme allemand défend dans son ouvrage sur la Métamorphose des plantes. »

Un beau cadeau que ce livre, à la pensée et au regard, à faire à soi-même ou aux autres.
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Rosa Luxembourg est une figure politique d'envergure, trop peu connue. Son destin tragique oblitère sa personnalité passionnante. Fondatrice du parti socialiste allemand, elle a été souvent emprisonnée avant d'être assassinée dans un commissariat de Berlin, son corps jeté dans la Spree. Dans les lettres qu'elle écrivait à ses ami.es, on sent la ferveur politique mais aussi et surtout une attention portée à la nature, plus particulièrement aux fleurs et aussi aux oiseaux. Dans ce recueil, Muriel Pic a retrouvé et c'est très émouvant son carnet d'herboriste. Ses correspondants lui envoyait en cachette toutes sortes de fleurs, que Rosa Luxembourg collectait dans un herbier. Tout y est, l'écriture manuscrite, la fragilité forte des plantes conservées et c'est bouleversant. Les lettres laissent à voir une femme vivante, consolant ses ami.es, convoquant des paysages aimés, collectionnant les chants d'oiseaux à sa fenêtre, pour supporter la solitude et rayonner d'humanité, C'est très beau et les éditions Héros Limite nous offrent là un joyau joyeux !
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critiques presse (3)
LaTribuneDeGeneve
12 février 2024
Rosa Luxemburg transcende les barreaux par la botanique. Son «Herbier de prison» dévoile résilience et amour de la nature.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
Liberation
12 décembre 2023
Les reproductions des planches laissent voir la fragilité, la transparence, la délicatesse des couleurs de ces reliques végétales chéries par la prisonnière. Mais en dehors du plaisir visuel que l’on en tire, Herbier de prison est d’abord une extraordinaire leçon de vie.
Lire la critique sur le site : Liberation
LeMonde
08 décembre 2023
La beauté des herbiers de prison de Rosa Luxemburg (1871-1919) est poignante. Des fleurs simples, collées dans de simples cahiers, très bien conservées malgré la fragilité du dispositif, leurs couleurs vives, encore, et l’écriture manuscrite mentionnant le nom commun de la fleur ou de l’herbe, son nom ­savant, sa provenance.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
À Sophie Liebknecht
[après le 16 novembre 1917]

Sonitchka, mon cher petit oiseau, je pense souvent à vous ; ou plutôt, vous m'êtes sans cesse présente. J'ai toujours l'impression que vous êtes solitaire, battue par les vents comme un moineau frissonnant et que je devrais être auprès de vous pour vous égayer et vous rendre vie. Comme je regrette les mois et les années qui passent et toutes les belles heures que nous aurions pu vivre ensemble en dépit des horreurs qui se passent dans le monde. Voyez-vous, Sonioucha, plus cela se prolonge, plus les infamies et les monstruosités qui se produisent chaque jour dépassent toute mesure, plus je suis tranquille et ferme en mon for intérieur. Face aux éléments, à un ouragan, à un déluge, à une éclipse de soleil, les canons moraux sont inapplicables ; on doit se contenter de les considérer comme une donnée, un objet de recherche et de connaissance.

Se révolter et tempêter contre l'humanité tout entière n'a finalement pas de sens. Ce sont sans doute objectivement les seules voies possibles de l'histoire et il faut en suivre le déroulement sans dévier de sa propre direction. J'éprouve le sentiment que toute cette boue morale dans laquelle nous pataugeons, que cette immense asile d'aliénés dans lequel nous vivons, pourrait se transformer du jour au lendemain, comme par un coup de baguette magique, en leur contraire, en quelque chose de prodigieusement grand et héroïque. Si la guerre dure encore quelques années, ce changement s'opérera nécessairement. Alors, ces mêmes personnes qui offensent aujourd'hui à nos yeux le nom de l'homme, participeront fougueusement à l'héroïsme ambiant et tout se qui se passe à présent sera balayé, extirpé, oublié comme si cela n'avait jamais existé. Cette idée me fait rire et en même temps, j'entends en mon for intérieur un appel au châtiment, à l'expiation. Comment, toutes ces infamies doivent être oubliées, rester impunies et ce qui est aujourd'hui la lie de l'humanité pourra demain la tête haute et couronnée de lauriers frais, déambuler sur les sommets de l'humanité et contribuer à réaliser les plus nobles idéaux ? ...

À propos, mes derniers mots me suggèrent une autre idée, une information que je voudrais partager avec vous parce qu'elle m'est apparue fort poétique et touchante. Au sujet de la migration des oiseaux qui, vous le savez, est un phénomène demeuré jusqu'à présent assez mystérieux, j'ai lu récemment dans un livre scientifique que diverses espèces d'oiseaux qui d'ordinaires se comportent en ennemis mortels, se font la guerre et s'entre-dévorent, font paisiblement côte à côte le grand voyage vers le sud, au-delà des mers. De grandes bandes d'oiseaux volent très hauts, faisant bruisser leurs ailes, comparables à des nuages obscurcissant le ciel, se rendant en Égypte pour l'hiver. Dans ces bandes, au milieu d'oiseaux de proie, vautours, aigles faucons, chouettes, des milliers de petits oiseaux chanteurs tels que des alouettes, des roitelets huppés, des rossignols par exemple, volent sans crainte parmi les rapaces, qui d'ordinaire font la chasse. Il semble donc que pendant le voyage règne tacitement une trêve de Dieu ; tous s'efforce d'atteindre le but et s'abattent sur les bords du Nil à demi morts d'épuisement, avant de se séparer par espèces et colonies. Il y a plus : on a même observé que, durant ce voyage « par-delà la grande mare », de gros oiseaux transportent les plus petits sur leur dos, si bien qu'on a vu passer des bandes de grues sur le dos desquelles gazouillaient de minuscules oiseaux chanteurs (« Regarde, regarde, Timothée! ») N'est-ce pas charmant ? S'il nous faut un jour en catastrophe voler « au-delà des mers », nous prendrons Sonitchka sur le dos et elle gazouillera dans l'insouciance pendant tout le trajet...

Dites-moi, êtes-vous retournée au Jardin botanique ? N'hésitez pas à le faire ! On y trouve toujours quelque chose à voir et, si l'on prête attention au chant des oiseaux, à entendre. J'ai été très contente qu'Orphée vous ait plu. Comment pouvez-vous dire sans cesse que vous n'êtes pas mélomane alors que la belle musique vous fait vibrer à ce point ? Certes, c'est douloureux – du moins pour moi aussi – de jouir tout seul d'une belle musique. Selon moi, Tolstoï a fait preuve d'une grande intelligence en disant que l'art est un moyen de communication sociale, un « langage » social. Il est là pour que se comprennent ceux qui ont des affinités spirituelles, et l'on ressent plus cruellement la solitude aux sons mélodieux d'une merveilleuse musique ou devant un tableau saisissant.
...
Sonioucha, j'aimerais vous demander un cadeau de Noël : un portrait de vous. C'est la plus belle chose que vous pourriez me donner. ...
Je vous embrasse et vous serre très fort la main. Écrivez vite une longue lettre!

Votre RL.

(Extraits, pp. 209-213)
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Une seule chose me tourmente : c'est qu'il me faille jouir seule de tant de beauté. J'aimerais crier à haute voix par-dessus le mur : " Oh s'il vous plaît, contemplez cette splendide journée ! Noubliez pas, même si vous êtes très occupé, même si vous ne traversez la cour que dans la hâte de votre travail quotidien, n'oubliez pas de lever rapidement la tête et de jeter un regard sur ces énormes nuages argentés et sur le calme océan bleu où ils voguent. Contemplez donc l'air alourdi par le souffle passionné des dernières fleurs de tilleul et l'éclat et la splendeur qui baignent ce jour, car ce jour nе reviendra jamais, jamais plus ! Il vous est offert comme une rose pleinement épanouie qui git à vos pieds, attendant que vous la ramassiez et la pressiez sur vos lèvres. "
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Ma très chère petite Sonioucha !
extrait 2
  
  
  
  
(…)
Ce que je lis ? Surtout des ouvrages de science sciences naturelles : botanique et zoologie. Hier, j’ai justement appris pourquoi les oiseaux chanteurs disparaissent d’Allemagne : c’est la rationalisation croissante des cultures – sylviculture, horticulture, agriculture – qui les prive peu à peu de toutes les conditions naturelles nécessaires à la nidification et à la nourriture : arbres creux, terres en friche, broussailles, feuilles mortes dans le jardin. J’ai lu cela avec beaucoup de tristesse. Je n’ai pas pensé au chant des oiseaux et à ce qu’il représente pour les hommes, mais je n’ai pu retenir mes larmes à l’idée d’une disparition silencieuse et inéluctable de ces petits êtres sans défense.



/ traduction de l’allemand par Claudie Weill, Gilbert Badia, Irène Petit et Muriel Pic
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Écoutez bien : hier, 1er mai, j'ai rencontré — devinez qui ? — une phalène jaune citron étincelante, toute neuve ! J'en ai été si heureuse que mon cœur en a tremblé. Elle a volé sur ma manche — je porte une veste mauve et sans doute a-t-elle été attirée par la couleur — puis elle a folâtré un peu plus haut pour s'enfuir par-dessus le mur.
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Ma très chère petite Sonioucha !
extrait 1
  
  
  
  
Votre chère lettre est arrivée à point hier, le 1er mai. Avec le soleil qui brille depuis deux jours, elle a fait du bien à mon âme blessée. Ces derniers jours, j’avais bien de la peine, mais maintenant, cela va, cela va aller mieux. Pourvu que le soleil continue à briller ! Je suis presque toute la journée dehors, je flâne dans les buissons, j’examine chaque coin de mon petit jardin, et il trouve plein de trésors.

(…)

L’après-midi j’ai trouvé trois belles petites plumes différentes : une gris foncé de rouge-queue, une dorée de bruant et une gris jaune de rossignol. Nous avons en effet beaucoup de rossignols par ici, j’en ai entendu un pour la première fois le matin du dimanche de Pâques et depuis il revient chaque jour dans mon petit jardin sur le grand peuplier argenté. J’ai ajouté ces plumes à ma modeste collection dans une jolie petite boîte bleue : elle contient aussi des petites plumes que j’ai trouvées dans la cour de la Barnimstrasse – de pigeons, de poules et aussi une très belle plume bleue, d’un geai de Südende. Ma « collection » est encore minuscule, mais je me plais à la regarder. Je sais déjà à qui j’en ferai cadeau.
Ce matin, j’ai trouvé, juste contre le mur, le long duquel je me promène, bien cachée, une violette ! La seule de mon petit jardin. Comment est-ce chez Goethe ?
Une violette était dans le pré
Incognito, sur elle-même repliée ;
C’était une charmante violette !



/ traduction de l’allemand par Claudie Weill, Gilbert Badia, Irène Petit et Muriel Pic
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Vidéo de Rosa Luxemburg
Rencontre avec Éric Sevault et Romaric Godin (principal rédacteur dans le domaine économique de Médiapart) autour de le retour de l'inflation. Monnaie et capital au 21esiècle, par Paul Mattick paru chez Smolny éditions.


Paul Mattick Jr. a étudié et enseigné la philosophie, notamment à l'université Adelphi de New York où il est professeur émérite. Né en 1944 aux États-Unis, il a oeuvré au sein de la New Left des années1960 et1970 et fut membre du groupe collectif éditorial Root and Branch. Rédacteur en chef de l'International Journal of Political Economy de 1987 à 2004, il est l'auteur entre autres de: Art in Its Time (2003); le Jour de l'addition (2009); Business as Usual – The Economic Crisis and the Failure of Capitalism (2011) et Theory as Critique (2018).

Éric Sevault, membre co-fondateur du collectif Smolny et coordinateur du projet d'édition des Oeuvres complètes de Rosa Luxemburg. Il a par ailleurs contribué à l'édition de textes des tous premiers opposants de gauche au régime soviétique, et plus récemment de Boris Souvarine, ou de Michael Heinrich dans le domaine de la critique de l'économie politique. Il est le traducteur de le retour de l'inflation.


voir sur le site (https://www.ombres-blanches.fr/product/1830104/paul-mattick-le-retour-de-l-inflation-monnaie-et-capital-au-xxie-siecle)


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11/04/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER

Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite (https://ausha.co/politique-de-confidentialite) pour plus d'informations.
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