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EAN : 9782752900647
220 pages
Phébus (04/03/2005)
3.83/5   29 notes
Résumé :
Ce court roman (1908), considéré par Gorki comme son oeuvre «la plus mûre», salué à sa sortie par un immense concert d'applaudissements - et de sarcasmes (Lénine condamnera sans appel son «mysticisme») -, traduit en français dès 1909 (mais de façon scandaleusement amputée), sera exclu des Oeuvres complètes de l'écrivain par la censure marxiste... et condamné, par le fait, à près d'un siècle d'oubli.
C'est donc un quasi inédit que l'on propose aujourd'hui aux ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Une confession n'est pas un roman d'apprentissage, contrairement à ce que l'on pourrait croire. En fait, j'ai un peu de mal à le classer. Matveï est un enfant trouvé, abandonné sur la propriété de M. Lossev. Il est pris en charge par diverses personnes comme le jardinier Vialov et l'intendant Titov mais surtout par le chantre Larion, qui l'initie à la théologie. Cette expérience le marquera à vie. Plusieurs autres expériences aussi (l'amour et la mort d'Olga, son novicat dans un monastère, ses errances, ses rencontres, etc.) mais les questions religieuses s'y entremêleront et ne feront qu'une avec sa quête de Dieu. du vrai Dieu. Ces considérations, l'auteur russe Maxim Gorki les a aussi eues. Son protagoniste Matveï est-il son double ? Ce roman est-il en partie autobiographique ? C'est ce que laisse entendre la préface, que je recommande vivement à quiconque entreprendra cet ouvrage.

Pour en revenir à l'intrigue, Matveï lit tout ce qui lui tombe sous la main, autant des ouvrages religieux que profanes (il affectionne l'histoire de la Russie), mais les Saintes Écritures ne comblent pas ses besoins spirituels. Il ne peut s'empêcher de les remettre en question, tout comme la hiérarchie dans le monastère. Oser demander à discuter de la foi avec son supérieur, quelle idée ! Et le comportement de certains moines le choque et le détourne de leur message. « le monastère ne t'apporte pas de secours ? » se fait-il demander. Eh non, il doit retourner à son vagabondage, puis rencontre des intellectuels et des sectaires, qui pensent et se questionnent comme lui « Devant la violation des lois et la dépravation humaine, j'ai perdu la paix de mon âme […]. » Après tout, chercher Dieu, c'est aussi se chercher un peu soi-même, non ? Et s'il se trouvait dans le coeur des hommes ?

En d'autres mots, le roman de Maxim Gorki est truffé de questionnement, tant religieux que spirituel. Compte tenu de la relative brièveté du roman (220 pages dans la présente édition) et de la grande quantité de théories et de concepts théologiques, on pourrait croire que l'oeuvre est dense et inaccessible. Mais non ! Mais on ne s'y perd pas ! Tout y est amené de façon claire et logique, sans presse. C'est que la trame narrative prime toujours. Et tout y est vulgarisé, Matveï ne rencontre pas que des moines mais aussi des gens du peuple. Aussi, les notes en bas de page aident à s'y retrouver si on souhaite approndir ou comprendre complètement les idées formulées.

Évidemment, quelqu'un qui souhaite une lecture facile (peut-on vraiment s'y attendre en choisissant un auteur classique russe ?), il est mieux de passer son tour. Moi, j'ai adoré Une confession. Je dois admettre que les questions existencielles m'intéressent un peu, sans tomber dans l'ésotérisme, et ici elles sont présentées de manières abordables et suffisamment accessibles (avec des préoccupations du début du 20e siècle, il faut tout de même en avoir conscience). C'est un peu dans la lignée de Franny et Zoeey, de JD Salinger. Bref, s'agit-il d'un petit trésor caché ? Gorki semblait le croire, il l'estimait et la considérait comme son oeuvre la plus achevée, la plus mure. Longtemps négligée par les éditeurs français, la voici de retour.
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Voici une lecture qui, loin d'être aisée, n'en est pas pour autant déplaisante.

Je ne suis pas une spécialiste de la littérature russe, mais j'ai retrouvé le même souffle que dans d'autres oeuvres classiques. L'élan du livre est certainement mystique, comme certaines pages des Frères Karamazov, mais l'histoire est bien davantage focalisée quasiment uniquement sur les questions existentielles de savoir s'il faut croire en un dieu ou non, qu'est-ce que la force du peuple, peut-on y trouver un but en soi pour mener son existence ?

Le héros, enfant adultère abandonné, va chercher dans une quête éperdue de trouver réponse à ses questions et se heurtera le plus souvent au caractère borné surtout de la part de gens qui ont fait profession d'aimer leur dieu alors qu'ils mènent une vie débridée ou en tout cas haineuse.

L'écriture est forte et le rythme vous emporte comme un grand souffle de vent. Mais, le fond est ravageur et profondément croyant, de sorte que Lénine avait refusé la parution du livre qui a été banni de la bibliographie de l'auteur jusqu'il y a peu. Voilà vous êtes prévenus.

Merci à Libretto et à Babélio pour m'avoir permis de lire ce livre, pour lequel je n'aurais sans doute pas craqué dans une librairie mais qui est véritablement de facture classique et fort intéressant.
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Maxime Gorki recherchait la perfection spirituelle.Il considérait Une confession comme une oeuvre aboutie.Matvei , en fait Gorki lui même , va chercher sa vérité lors d'un long périple où il rencontrera des personnages originaux , simples pèlerins, moines aux moeurs douteuses, femmes de mauvaise vie , ouvriers ,la liste serait longue. Avec chacun, il va discuter , poser des questions , changer d'avis en se remettant toujours en question.Cette quête spirituelle est , au début, une quête de Dieu ou plutôt une remise en cause. le lecteur averti pensera Dostoievski notamment Les Frères Karamazov et à Tolstoi. La vision de Gorki est moins religieuse que celle de Tolstoi, plus combattante. Petit à petit , Matvei va s'éloigner de la religion traditionnelle , dont il dénonce les travers dans des pages très colorées.Il va évoluer vers une vision plus proche du peuple , plus politique même si , au bout du récit émerge un Dieu « créé «  par les hommes.
La plume de Gorki est alerte,souvent moqueuse, même si le sujet st fort sérieux
Ce n'est pas un livre difficile mais il nécessite un minimum de curiosité intellectuelle
Avec Les Bas-fonds et La Mère,un des grands livre de Gorki et de la littérature russe
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Une lecture plutôt difficile, non par l'écriture remarquable, mais par la richesse de son contenu.
Ce livre m'a fait voyager dans cette Russie pieuse, rurale, violente, archaïque, que l'on imagine sans peine, même encore aujourd'hui en visitant les cités de l'Anneau d'Or.
Mais au-delà du pittoresque, ce sont les questions posées qui m'ont le plus déroutées.
Je crains que mes lacunes philosophiques et religieuses m'aient fait défaut pour tout apprécier à sa juste valeur.
Je recommande néanmoins cette lecture, car on ne s'y ennuie pas, l'écriture est très belle et riche et le fond particulirement intéressant.
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Matveï , enfant abandonné à sa naissance aimerait trouver le réconfort en Dieu, mais l'image de ce dernier que lui renvoient ses différents interlocuteurs ne colle pas avec l'idée qu'il s'en fait. Les religieux auprès desquels il tente de s'instruire s'avèrent incapables à lui venir en aide , au mieux bornés et ignorants, au pire haineux et dépravés . Confronté à une relation avec Dieu s'apparentant plus au marchandage qu'à la foi, il poursuit sa quête, en s'émancipant progressivement de l'orthodoxie. Petit à petit, au fil de ses rencontres se construit l'image d'un Dieu, émanation de l'esprit du peuple, temporairement confisqué, mais prêt à ressusciter d'une volonté d'union et de la force miraculeuse des hommes. Cette place faite au divin valut au livre sa censure par Lénine. le texte est court, mais le style de Gorki, souvent elliptique, n'est pas toujours facile à suivre.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
- Dieu n'a pas été créé par l'impuissance des hommes, mais par l'abondance de leurs forces. Et ce n'est pas en-dehors de nous qu'Il vit, frère, mais en nous! On L'a extrait du dedans de nous par peur des questions de l'esprit, et on L'a placé au-dessus de nous pour modérer notre fierté, notre volonté hostile à toutes les restrictions. Je te le dis : on a transformé la force en faiblesse, en retenant de force sa croissance! Les modèles de perfection sont faits à la hâte : cela est nuisible et fâcheux.
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- Où y a-t-il ici quelque chose de divin? dis-je. Les hommes pèsent les uns sur les autres, se sucent mutuellement le sang, c'est partout une lutte féroce pour un morceau de pain? Où voit-on le divin? Où sont la bonté et l'amour, la force et la beauté? J'ai beau être jeune, je ne suis pas né aveugle. Où est le Christ, l'enfant de Dieu? Qui a foulé les fleurs semées par Son coeur pur? qui a volé la sagesse de Son amour?
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Je me souviens aussi de lui avoir demandé pourquoi Dieu aidait si peu les hommes.
- Mais ce n'est pas Son affaire ! m'expliqua-t-il. Aide-toi toi-même, c'est pour cela que la raison t'a été donnée ! Dieu est là pour que la mort ne soit pas terrifiante, mais comment vivre, c'est ton affaire !
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- On détruit le peuple, l'unique vrai temple si Dieu vivant, et les démolisseurs périssent eux-mêmes sous le chaos des décombres ; à la vue de leur vil besogne, ils prennent peur! Ils s'agitent et hurlent : "Où est Dieu?" alors qu'ils l'ont eux-mêmes mis à mort.
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Des torrents boueux de douleur coulent sur tous les chemins de la terre, et je vois avec terreur que Dieu n'a pas de place dans ce chaos de désunion générale ; sa force n'a nulle part où se manifester, ses pas ne trouvent appui sur rien : rongée par les vers du chagrin et de la peur, de la haine et du désespoir, de l'avidité et de l'impuissance, la vie tombe en poussière, les hommes se défont, isolés les uns des autres et affaiblis par la solitude.
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Videos de Maxime Gorki (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maxime Gorki
Gorki et ses fils, correspondance (1901-1934) , traduit du russe et préfacé par Jean-Baptiste Godon, est paru aux éditions des Syrtes.
Près de dix mille lettres de la main de Maxime Gorki sont conservées par les archives de l'Institut de la littérature mondiale de Moscou. La présente correspondance inédite entre l'écrivain et ses fils représente 216 lettres échangées entre 1901 et 1934.
Plus d'info sur https://editions-syrtes.com/produit/gorkietsesfils/
Nos remerciements à la Bibliothèque russe Tourguenev à Paris pour avoir gracieusement accueilli le tournage.
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