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4,05

sur 6199 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce roman est une plongée dans l'âme humaine dont il est question de démontrer l'animalité. Avec une certaine compréhension, voire une certaine complaisance, sans porter de jugement réel sur l'incapacité faite à l'homme de dominer ses tendances sauvages.

Car ici, chacun est confronté à sa part de bestialité : Gilles, le petit garçon aux dents de lait, devenu sauvage après un syndrome post traumatique ; son père, brute décérébrée, chasseur-empailleur d'animaux (je n'ose écrire « naturalisés », la nature étant à mon sens très éloignée de ces bêtes figées pour l'éternité dans une posture convenue) paraît-il après une enfance traumatisante ; sa mère, femme-amibe, victime passive des brutalités verbales et physiques infligées par son mari.

Reste la narratrice, « elle », traumatisée à vie par la fuite de son petit frère dans un monde imaginaire et cruel. Pour effacer l'événement traumatique (l'explosion d'un siphon de crème chantilly qui a défiguré et tué le glacier dans son food-truck), la fillette de dix ans a trouvé la meilleure des solutions : remonter le temps en créant pour cela la machine ad hoc, et faire en sorte que le vieux vendeur de glaces ne soit pas tué. Et ainsi restituer son innocence à son petit frère. La voilà donc qui fait des études accélérées en sciences, aidée d'un chercheur en physique quantique stupéfait du génie de son élève.

Arrivera-t-elle à ses fins ?

Au-delà de scènes atroces, d'une certaine complaisance dans l'horreur, ce livre pose quelques bonnes questions : notre supériorité d'être pensant est-elle si réelle ? Suffit-il d'avoir une intelligence pour échapper à notre condition animale (la narratrice elle- même découvre sa propre condition animale, via la sexualité puis la rage de tuer) ?

Puis des thèmes récurrents : violences conjugales, obsession féminine pour la culpabilité, éveil de la sensualité adolescente, déterminisme social et psychologique.

La mort est partout dans ce livre : dans la tête du père-chasseur, dans celle du fils tortionnaire d'animaux, dans celle du gérant d'un « cimetière » de voitures, dans la « chambre des cadavres » où s'alignent les trophées du père, dans l'âme des primates-chasseurs qu'il fréquente.

Quant au style, je cherche encore ce qu'a voulu dire l'éditeur avec son évocation d'une « plume drôle et fulgurante » : à aucun moment je ne trouve matière à sourire dans ce roman, ni non plus à m'extasier sur la qualité du style. La tentation du fantastique est bien là, notamment avec cette hyène (haine?) qui habite les personnages, sans plus.

Pour conclure, un livre qui fait un certain effet, qui suscite la polémique (cf les chroniques sur Babelio), qui oublie peut-être des notions essentielles comme celles de responsabilité, de morale, d'empathie, d'auto-éducation, de réflexion et d'analyse. Bref, un peu racoleur in fine.
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J'ai passé un agréable week-end en compagnie de ce livre écrit par une compatriote belge ... Toutefois, je ne pense pas qu'il mérite cette engouement qu'il a reçu !
Roman noir : une histoire qui fait froid dans le dos ^^ et une petite héroïne avec une gnack d'enfer !!! une future Marie Curie ... Pour un 1er roman, il faut admettre que l'autrice a fait fort ! Ses prochains livres promettent de superbes découvertes ... et pq pas une adaptation cinématographique ? ;)
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Merci aux éditions de l'Iconoclaste et au site Lecteurs.com pour cet envoi.

Un pavillon dans un lotissement. Quatre chambres. Celle des parents, celle de la narratrice, celle de son petit frère Gilles. Et la quatrième. Celle des cadavres. Des animaux empaillés, défense d'éléphant… Une hyène surtout. Fascinante et terrifiante. Et un monstre, le père chasseur de gros gibier qui consacre une pièce de la maison à exposer ses trophées.

Dès la première page l'ambiance est posée. C'est glauque, c'est malsain, c'est noir. le père est violent et prend toutes les décisions. Son emprise psychologique sur sa famille est très forte, tous craignent ses réactions. Toutes les violences ne sont pas physiques. le climat de ce foyer n'est pas équilibré mais malsain. On ne ressent pas d'amour derrière cette noirceur. On a envie de fuir. On sent la violence et la tension monter cran après cran. On se demande si tout cela va s'arrêter. On est mal à l'aise, on se sent voyeur et impuissant.

L'envie de la narratrice de changer leur vie et plus particulièrement celle de son petit frère lui vient après un drame dont ils sont témoins tous les deux. Depuis ce jour, Gilles n'est plus le même. Il ne parle plus, ne rit plus. Il est devenu quelqu'un d'autre. Jusqu'à apprendre à tirer avec son père.

"Le 26 septembre, Gilles a eu huit ans. Mon père lui a offert un abonnement au stand de tir."

Elle voudrait tellement pouvoir le protéger. Lui offrir un nouveau départ, une autre vie. La vraie vie. Effacer les horreurs du passé. Cette envie accroît son intérêt pour les sciences, cela envie de savoir lui permet de s'évader de son quotidien, c'est son échappatoire. Sa raison d'avancer et d'y croire.

"J'ai patienté longtemps en fixant le plafond. J'ai pensé à la vermine dans la tête de Gilles. J'ai pensé à la hyène. Ce soir, la bataille serait gagnée. Tout ça n'aurait jamais existé. C'était le dernier jour de mon brouillon de vie. Bien sûr, mon père aurait encore ses colères et ma mère serait toujours une amibe. Mais j'allais retrouver mon petit frère. Et son rire avec toutes ses dents de lait."

Le style d'Adeline Dieudonné est fluide et percutant. Les mots sont choisis avec soin. Les évènements s'enchaînent rapidement, et le trouble du lecteur grandit page après page. On ne peut pas rester insensible à cette écriture qui pose le lecteur en spectateur malgré lui.

"Les têtards, vous savez, il y a des gens qu'il ne faut pas approcher. Vous apprendrez ça. Il y a des gens qui vont vous assombrir le ciel, qui vont vous voler la joie, qui vont s'asseoir sur vos épaules pour vous empêcher de voler. Ceux-là, vous les laissez loin de vous. Lui, il fait partie de ceux-là."

J'ai posé plusieurs fois le livre en cours de la lecture. Non par manque de temps pour lire plus. Mais par besoin de faire une pause. J'ai ressenti un si grand malaise. Je n'avais pas l'impression d'être à ma place, comme si je regardais par la fenêtre de mes voisins en cachette. C'est dérangeant. C'est sûrement le but de ce roman, et c'est extrêmement bien fait.

"(…) la vie est une grande soupe dans un mixer au milieu de laquelle il faut essayer de ne pas finir déchiqueté par les lames qui vous attirent vers le fond."

J'ai mis beaucoup de temps avant de mettre ces mots sur mes sentiments vis à vis de ce livre. Je ne sais toujours pas si j'ai aimé ou pas. Je ne sais pas si je suis capable d'apprécier un roman qui me met autant mal à l'aise. de lire des situations aussi glauques. Il n'empêche que malgré tout, je suis allée au bout, et je reconnais à Adeline Dieudonné ce talent de scotcher son lecteur à ses mots. de raconter une histoire sordide tout en faisant de son lecteur un spectateur malgré lui des horreurs verbales et physiques qui se déroulent dans ses phrases.

En bref, la vraie vie est un roman noir, très glauque. Un premier roman extrêmement efficace, qui ne laisse pas indifférent, qu'on ait aimé ou pas. A lire, pour se faire son propre avis.
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Ce livre tant apprécié à sa sortie, m'a, personnellement, déconcerté. Je l'ai trouvé glaçant. D'un bout à l'autre. Prenant pourtant, puisque je l'ai terminé. Hâte de connaître le fin mot de l'histoire. Pressée de pouvoir enfin respirer, espérant une éclaircie, une lueur au moins dans la vie si glauque de la narratrice. Elle a dix ans lorsqu'on fait sa connaissance. Et sa vie est déjà d'une tristesse infinie ; son père collectionne les trophées de chasse accumule les coups portés à son épouse fait ruisseler sa violence par tous les pores de sa peau, sa mère se traîne du soir au matin et du matin au soir son corps ployant sous les chocs reçus son esprit vidé de tout espoir indifférente à tout transparente pour tous, son environnement un univers pavillonnaire laid et laiteux un terrain vague envahi de carcasses de fer. Seule beauté dans ce monde ; son petit frère Gilles. Qu'elle aime et qu'elle protège de toutes ses forces. Et davantage encore lorsque témoin d'un drame – le garçon est alors âgé de six ans -, le traumatisme s'insinue dans sa tête et développe en lui un mal incontrôlable. Elle n'aura de cesse de tenter de sauver ce frère adoré et s'affranchir. Un conte cruel, une fable comme leçon de vie, une atmosphère étouffante, des images d'horreur, une tension narrative angoissante, une réalité sordide, le cheminement initiatique de l'adolescence et ses désirs sexuels, d'émancipation, de connaissance – s'extirper d'une vie empoisonnante vers une existence vraie objective inconditionnée scientifique, voilà en substance ce qu'est ce roman.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Scènes extrêmement fortes de violences domestiques au quotidien avec une mère mutique soumise et résignée à la violence de son époux.
Un père violent, alcoolique, fou de chasse et de trophées de chasse (qu'il expose à la maison) qui rêve d'un fiston à la hauteur de sa grandeur et qui méprise sa fille aînée.

Deux parents"à la ramasse" donc dans tous les sens du terme.
(le rôle des parents lors de la scène du siphon vous revient à l'esprit ? ou pour ceux qui la découvriront,
il est évidemment que l'expression "à la ramasse" vous vient ou vous viendra à l'esprit).
Mon Dieu, pauvres petits !
Cette scène est le point de départ du roman. Elle donne le La mais ne vous croyez pas à la hauteur de l'auteur, cette dernière va vous emmener dans un monde de violence, de bêtise, de haine mais aussi d'amour et d'espoir, ceux d'une grande soeur pour son petit frère.
Jamais, vous ne pourrez imaginer où vous emmène Adeline Dieudonné.

L'aînée protège donc son petit frère d'un amour inconditionnel. Avec son innocence de l'enfance, elle va tenter de le sauver, de l'aider à se reconstruire, de l'empêcher de devenir le "viandard" alcoolique et violent qu'est son père.

En vain croit-elle, jusqu'à ce que...

Allez, ouvez-le, vous serez sans doute horrifié mais la fin en vaut le détour.
De toute façon, vu le récit haletant, le style et l'écriture, les métaphores et images : vous lirez le livre d'une traite, Impossible de laisser ces enfants entre deux "aventures". (lecture rapide 2 à 3 h peut-être)

Ce livre sonne, pour moi, comme une révolte de l'auteur contre les violences conjugales.

Découverte particulière mais content d'avoir ouvert ce livre qui m'a été mis entre les mains. je suis sorti de ma zone de confort pour me confronter à autre chose. Content de l'avoir fait.
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Je regrette mes 17€...

Déjà, Je ne m'attendais pas, vu le prix, à un ouvrage aussi court. Certes il est gros, mais la police d'écriture également, le papier est très épais et il y a environ 3cm de marge tout autour du texte...j'ai l'impression d'être flouée.
Alors oui, j'aurais pu le feuilleter avant d'aller à la caisse mais les retours sur le Web étaient tellement dithyrambiques que j'ai foncé tête baissée. le roman n'est pas à la hauteur de sa réputation, pour mes goûts bien sûr. Je me suis encore faite avoir par la "sur-pub" pour un livre...

Je divise ce roman en deux parties séparées par ce que j'appellerai le tournant, la fameuse nuit après la moitié du roman.
J'ai détesté la première partie. La plume de l'auteur ne m'a pas plu. le détachement de l'héroïne face à leur situation familiale. Sa manière de considérer sa mère (dites-moi quel enfant de 10 ans connaît le mot "amibe" ??)...Et justement, je trouve que le décalage entre le vocabulaire, les réflexions de l'héroïne et son âge est beaucoup trop énorme et incohérent. Surtout qu'à côté de ça, elle pense sincèrement pouvoir reproduire le voyage dans le temps de "Retour vers le futur".

Je n'ai pas aimé non plus les métaphores pour la violence de cette famille " la hyène", "le monstre" etc...Cette idée de base me plaît mais pour ma part elle est bien trop poussée, matérialisée. On n'a plus l'impression que l'héroïne s'en sert pour détacher la violence des personnes qui en usent mais qu'elle croit vraiment que l'entité existe.

J'ai bien mieux aimé la deuxième partie et le dénouement. Même si la plume ne m'a pas plus convaincue, l'héroïne se réveille et les violences conjugales sont bien mieux traitées, ou du moins le regard de l'héroïne change et elle s'ancre plus dans le réel.

J'ai quand même trouvé que le développement des personnages est survolé, la psychologie des personnages n'est pas du tout creusée.

Je n'aime pas parler d'un livre comme ça, par respect pour l'autrice et les lecteurs qui l'ont aimé mais je préfère être honnête.
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Un conte familial pas vraiment folichon... Après les parents du Petit Poucet qui essayaient de perdre leurs enfants dans la forêt, voici le père qui initie les siens à la chasse au gros et dresse dans la terreur femme et enfants au milieu d'animaux empaillés : la vraie vie, quoi !
Alors évidemment, on a envie de savoir comment ça se termine... mais dans le genre glauque, il manque la maestria : les personnages sont caricaturaux, l'écriture est linéaire, et à part la peur, aucun sentiment ne transparaît dans cette histoire que j'ai lue en restant complètement en dehors (heureusement d'ailleurs...). Bref, bofff
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Voilà un livre coup de poing, violent et déstabilisant. Je l'ai lu sans comprendre où voulait en venir l'auteur. Et la fin m'a éclairée en me donnant un ressenti positif de ce livre qui décrit sans tabou la violence dont sont victimes les membres d'une famille, de la part du père. Et je reste troublée par la puissance narrative de l'auteur pour cet ouvrage.
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Voilà. Vite acheté. Vite lu. Vite rangé. Et probablement vite oublié.

Je ne vais pas ici proposer un énième commentaire sur un livre dont on sait le destin en librairie, médiatique, et dans le champ des "prix littéraires".

Comme d'autres avant moi, je dois reconnaître que ce livre a certaines qualités, qu'il est écrit de façon fluide, qu'il embarque le lecteur et qu'il se lit quasi d'une traite (il est très court, en fait!).

Mais ce ne sont pas des qualités suffisantes à mes yeux. Alors oui, le sujet est interpellant (mais il est mieux rendu par exemple dans un roman comme My Absolute Darling selon moi). Mais les personnages ne m'ont pas fait totalement vibrer. L'héroïne est presque caricaturale (on est loin de la figure de Lou, dans No et moi de D. de Vigan), les scènes sont rapides. L'attachement de l'ado pour le Champion existe déjà dans 1001 romans, etc.

Bref, je m'attendais à un vrai phénomène littéraire... pour finalement tomber sur un livre trop commercial à mon goût, qui appelle tout un public à la lecture, certes. Mais qui ne m'a pas vraiment convaincu pour ses qualités. Dommage.

Autre hypothèse: je suis totalement passé à côté...
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Un peu fade... Ça manque cruellement de profondeur. L'écriture n'est pas désagréable, mais clairement pas enthousiasmante ni haletante.
Les personnages ne sont pas assez développés à mon goût. Bref, lecture non déplaisante, mais qui se résume à un survol narratif. le thème rappelle incontestablement my absolute darling, et la plume présente de nombreuses similitudes avec celle de laetitia colombani (la tresse), qui avait également suscite l'engouement.
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