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sur 1203 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
D'entrée de jeu, je voudrais dire comment ce roman russe m'a touché droit au coeur. Et, cette sublime phrase qu'écrit Emmanuel Carrère à sa mère à la fin du livre.

" C'est étrange, mais parfois, en écrivant ce livre, j'ai retrouvé cette sensation inoubliable : celle de nager vers toi, de traverser le bassin pour te rejoindre"
Faisant ici référence à un souvenir d'enfant où il apprenait à nager avec un moniteur sous le regard aimant et couvrant de sa mère.
Emmanuel Carrère dans ce roman fait preuve de courage, il nous entraîne dans le dédale d'une introspection douloureuse qui ne lui laisse pas de répit.
Le père de sa mère à disparu tragiquement en 1944, il travaillait comme " interprète" auprès des allemands.
Cette opprobe et cette disparition constituent le secret de famille et l'impossibilité pour chacun des menbres de celles-ci à vivre pleinement. Emmanuel Carrère tente de démêler les écheveaux de cette filiation compliquée en partant faire un reportage en Russie, là où un membre de sa famille a été gouverneur.
Cette recherche et cette quête se traduisent aussi à travers la langue maternelle de sa mère : le russe. Il cherche à travers cette langue qu'il connaît, qu'il aime mais qu'il n'arrive pas vraiment à parler, un exutoire, une libération.
Ce roman russe est aussi l'histoire de son amour torturé avec Sophie. Rien ne lui semble trop grand ni invraisemblable que de publier pour elle une nouvelle érotique dans le journal: le Monde.
La vie d'Emmanuel Carrère est un roman, russe ? Sans aucun doute.
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Au coeur de ce livre autobiographique Carrère revient sur un épisode terrible de sa vie : pendant l'été 2002 il a fait publier dans « le monde » une longue lettre érotique à la femme qu'il aime ; il savait qu'elle devait prendre le train ce jour-là pour le rejoindre, il avait réservé lui-même sa place dans le TGV, il savait qu'elle achèterait « le monde » et qu'elle le lirait pendant le trajet, et, qu'alors, en même temps que les 600 000 lecteurs du quotidien, elle découvrirait sa sublime déclaration…Je me rappelle avoir lu cette lettre dans le journal le jour de sa publication et j'avais été estomaquée par l'audace de Carrère de publier là une lettre aussi intime, aussi érotique, aussi torride, et celle du si sérieux « le Monde » de la publier, je me disais que c'était sublime, que cette femme devait être comblée d'être aimé de cette façon-là, par un homme qui osait ainsi… Philippe Sollers avait détesté cette lettre et se demandait si la mère de Carrère, secrétaire perpétuelle de l'Académie française ne s'était pas étranglée en la lisant. A l'époque je m'étais dit que sans doute Sollers avait le coeur sec de l'intellectuel accompli qui fait et défait les écrivains et qu'il ne pouvait pas « saisir » ; je m'étais dit aussi que même si Carrère faisait là un grand coup d'écrivain, sa sincérité dans cet écrit transpirait et constituait une prise de risque magnifique parce que faite par amour.

Dans « le Roman russe », Carrère raconte « l'après », l'échec total de sa surprise, et ses conséquences ; sa souffrance, le déchirement, la rupture…c'est bouleversant ; Et il écrit ce livre, pour la faire revenir, il le dit. Il ose dire qui il est, il ose dire son narcissisme, son égocentrisme, ses purs défauts d'être humain, toutes ses fragilités ; il dit quand il souffre, quand il pleure, il ose dire qu'il aime, et comment il aime, aussi, sans retenue.

Pour lire la fameuse lettre parue dans le « monde » :

http://medias.lemonde.fr/medias/pdf_obj/nouvelle2.pdf
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Encore un grand livre de Carrère. Alors qu'il prépare le tournage d'un film dans le pays de ces ancètres, des éléments de sa vie vont le mettre face à son passé alors que se joue aussi celui d'un amour. Carrère se met à nu, délivre des secrets de famille quitte à facher son académicienne de mère. Cette plongée dans la vie de l'écrivain est passionnante, incroyablement impudique (on imagine les retrouvailles familiales). L'écriture est flamboyante, nette, poétique, érotique. Carrère n'essaie pas de se montrer sympathique, au contraire c'est le portrait d'un homme complexe, qui cherche la vérité comme un éxutoire. Et c'est sacrément réussi. Alors que le mot chef d'oeuvre est souvent galvaudé, le roman de Carrère,lui, en est un.
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Emmanuel Carrère dans ce roman s'expose comme jamais, et explose sans crainte tous les tabous et non-dits familiaux, conjugaux. Il se libère de l'histoire trouble de son grand-père maternel, évoque ses déboires sentimentaux, etc., quitte à choquer, heurter ses proches, voire ses lecteurs. Mais il fait aussi preuve d'une grande honnêteté vis-à-vis de ses failles et défaillances personnelles, et au final nous livre un roman extrêmement émouvant et courageux.
5 étoiles
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Après avoir fini sur les rotules l'Adversaire, le récit de la vie de mensonges de Jean-Claude Romand et son épilogue meutrière, Emmanuel Carrère ressent le besoin de se tourner vers l'extérieur en faisant un retour au journalisme. On lui propose de couvrir l'étonnante histoire d'un hongrois, fait prisonnier par l'armée rouge, puis littéralement oublié pendant un demi-siècle dans un hôpital psychiatrique d'une lamentable petite ville russe, Kotelnitch. C'est aussi une façon de renouer avec les origines, bien que ce bled calamiteux n'ait rien à voir avec les ascendants aristocratiques du côté maternel d'Hélène Carrère d'Encausse. C'est surtout l'occasion d'aborder, pour son salut d'écrivain et d'homme, le tabou absolu de la figure du grand-père maternel, homme insatisfait et torturé, au passé trouble durant l'occupation et qui a disparu à Bordeaux le 10 septembre 1944. En parallèle à cette confession qui ressemble à une mise en danger, l'auteur se dévoile remarquablement dans une histoire d'amour destructrice et complexe où il se révèle aussi tourmenté que son aïeul. Enfin pour parachever le récit, le voyage à Kotelnitch prend un tout autre tour, l'auteur y retourne à plusieurs reprises pour y tourner un film-documentaire qui recevra d'ailleurs comme consécration d'être sélectionné à la Mostra de Venise.

Un roman russe est une oeuvre à la démarche autobiographique composé donc de plusieurs récits imbriqués. L'ensemble est vraiment passionnant dans sa recherche d'authenticité. L'auteur se met ainsi à nu, à mille lieux de vouloir paraître à son avantage, on y découvre un être avec ses démons et ses faiblesses. du courage en littérature.
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Après avoir lu "D'autres vies que la mienne" d'Emmanuel Carrère, j'ai voulu continué un bout de chemin avec lui.

J'ai enchaîné sur "Un roman russe", que je n'ai pu lâcher.

Un récit autobiographique, personnel, familial. L'histoire de deux-trois ans de son existence, ses angoisses, ses névroses, ses désirs (que j'aurais aimé lire, en son temps, sa nouvelle dans le Monde !), sa mère, son grand-père, les failles de sa famille, un reportage à Kotelnitch, les rencontres qu'il y fait, son impossibilité toujours à trouver sa place, à être, à aimer, à vivre.

Ce Carrère est insupportable, on a envie de le gifler.

On a envie de le rencontrer aussi, de lui parler, de lui dire l'autre qu'il n'arrive pas à aborder, à prendre en compte, et pourtant si, en dépit de ce qu'il croit.

D'un côté, le courage qu'il a de se regarder en face. de l'autre, sa lâcheté non bornable, ses faiblesses qui entraînent ses proches par le fond. Courage et lâcheté toujours en balancier.

Mais, tout de même, ce courage là. Ce courage dans la douleur de dire ce qu'il est, sans concessions ni petits arrangements. Je l'aime pour ce courage malgré tout, en dernier, qui le met au monde.
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14/02/2016
Vous est-il déjà arrivé de vous sentir stupide?
Cela m'arrive très souvent.
Les méchantes langues (je pourrais en être) diront qu'il y a de quoi, l'étonnant c'est que ces éclairs de lucidité soient entrecoupés de moments où je n'ai plus aucune conscience des réalités!

Bref, le dernier épisode en date, s'est passé il y a deux ou trois semaines.
J'ai rencontré Emmanuel Carrère.
Je ne connaissais que son nom, et encore faut-il préciser qu'il m'était moins connu que celui de sa mère. Quand je dis, j'ai rencontré, c'est assez largement exagéré, je l'ai croisé serait plus proche de la réalité. Et, j'ai croisé le journaliste qu'il est, plus vrai encore. Il préparait un article pour la revue XXI et nous sommes plusieurs à l'avoir croisé à Calais.

Il m'a fasciné.

Il émane de lui une infinie curiosité pour l'être humain, une capacité à l'immersion, ainsi qu'une faculté à saisir l'impalpable. Enfin, la lecture de « Il est avantageux d'avoir où aller » qu'il vient de faire paraître chez P.O.L. et que je suis en train de lire, l'illustre parfaitement.

La fascination m'a poussé à acheter ses « romans », je ne sais d'ailleurs si roman est le terme qui convient, ses écrits sont plutôt des espaces autobiographiques entrecoupés de réalités extérieures. J'ai donc acheté « Limonov », « d'autres vies que la mienne » et « un roman russe ». Alors que Marie-Claire lisait et était captivée, horrifiée parfois, par « Limonov » j'ai attaqué « Un roman russe ».

Et c'est de celui-là que je voudrais parler.

Il m'a impressionné, au vrai sens du terme, il laisse sur moi « une impression » terrible.

Plus qu'une histoire, c'est un roman autobiographique (à quel point?), le roman d'un cheminement, une quête de soi et des enseignements du passé, la volonté de prendre au piège quelque chose qui mine l'auteur. Cela tient à son origine, à l'histoire de sa famille, à ce que cette histoire laisse en lui.

Tout au long de ma lecture, j'avais l'impression qu'Emmanuel écrivait contre sa mère ou pour sa mère, impression d'ailleurs confirmée par les dernières pages, absolument sublimes et violentes.

Chaque famille recèle ses zones d'ombres, avec lesquelles il faut souvent se battre, pour les dépasser.

Hélène Carrère d'Encausse (eh oui, nous sommes dans la vraie vie) ne voulait pas qu'il parle de ce grand-père (son père à elle) émigré géorgien débarqué en France au lendemain de la révolution russe et installé à Bordeaux, à l'équilibre mental précaire, et à la trajectoire française plus que douteuse. Il aura été collabo lors de la dernière guerre et l'aura probablement payé de sa vie.

Le grand-père dont Emmanuel dit justement qu'il est « un homme dont la mort incertaine a pesé sur ma vie »

Hélène, qu'il a profondément aimé, qu'il aime profondément (comme pour confirmer Freud, l'épouse d'Emmanuel se prénomme aussi Hélène) mais à qui pourtant il doit « désobéir » pour exorciser ce passé accablant.

Je crois qu'Emmanuel Carrère était arrivé à un point de sa vie, un tournant, dirais-je de manière un peu ampoulée.

Il fallait qu'il se penche sur ce passé.

Alors, on se sent parfois comme le psy devant son patient sur le divan, on a l'impression qu'Emmanuel Carrère se sert de ce livre, se sert de nous pour une analyse psychanalytique, il nous contraint à une intimité oppressante.

Son récit semble suivre une trace chronologique, un espace-temps défini, sur les traces d'un soldat hongrois, arrêté en 1944 par l'Armée rouge et enfermé pendant plus de cinquante ans dans un hôpital psychiatrique soviétique.

Celui aussi le temps d'un apprentissage insurmontable du russe (et de la vodka) ou de la construction de ce qui sera un film-reportage ou du temps que durera une aventure amoureuse, sexuelle, volcanique et condamnée.

Cette aventure amoureuse, commencée dans la folie d'un érotisme torride et prémédité (pour le coup, si j'ose dire, Emmanuel est un maître en la matière) et qui se poursuivra de manière effrayante, terrifiante, éprouvante, dans un torrent de folie qui va dévaster tout sur son passage.

J'aime profondément le style d'Emmanuel Carrère, son écriture évidente, sa franchise, sa lucidité, son cynisme aussi parfois. Il ne s'y donne pas le beau rôle, il est parfois haïssable dans son snobisme, dans son bien être de caste, ses certitudes de mâle dominant, mais si vulnérable pourtant.

C'est un roman passionnant, émouvant, parfois burlesque, mais dangereux.

Et comme on l'écrirait sur un paquet de cigarettes, attention, cela pourrait nuire à votre équilibre mental, il pourrait faire vaciller vos certitudes.

« En regagnant mon wagon, je croise une dame assez âgée, élégante, avec un beau visage ouvert, qui me demande si je ne suis pas Emmanuel Carrère. Je dis non, elle sourit et dit: bravo quand même! »
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Quelques mots pour compléter les nombreuses critiques écrites sur Un Roman russe.
Sur l'écriture de CARRERE, moins analysée que les effets, ou retentissements psychologiques, de la lecture de ce récit sur les lecteurs.

Si les réactions sont aussi vives, pour apprécier, comme pour rejeter ce livre, c'est bien parce que ce "Roman" russe est extraordinairement écrit.
Ce texte, ancré dans le "réel", vivant dans la réalité de l'auteur, présent à chaque ligne, comme corps, comme esprit, comme regard, est un travail d'écrivain, une composition littéraire. Et magistrale. En aucun cas, l'enregistrement en flux, du tout-venant des événements vécus.

C'est une création qui relie, enchâsse, noue des faits, des pensées, des émotions, des désirs (dans le désordre) vécus ou non (Qu'en sait-on ?). Et ceci avec un art consommé de l'art littéraire. A chaque page, dans chaque "scène", le lecteur est suspendu au fil narratif en suspens jusqu'à l'éclosion d'une émotion forte (joie, dégoût, peur...) et ce fil est ensuite oublié quelques pages, pour que viennent un autre personnage, un autre lieu... qui à leur tour s'effacent puis reviennent.

Et ce tissage sans aucune lourdeur, aucune page inutile, aucun mot de trop, dessine peu à peu une oeuvre subtile, complexe, sensible et follement intelligente.
Qui a écrit que "le monde" était absent des textes de CARRERE ? Quand, tout au contraire, tous les personnages, et le narrateur tout particulièrement, sont justement montrés dans ce tissage, eux-moi, dehors-dedans, mon sexe-ma voix, avant-maintenant, ici-là-bas...
Cette maestria dans le savoir-écrire est cependant si habile qu'on l'oublierait presque, comme si effectivement "on" était aussi dans le monde, souvent douloureux, chaotique, souffrant, qui nous est livré.
D'où les réactions épidermiques de certains lecteurs.

Mais si l'on relit, si l'on revient en arrière, si l'on prend à la fin, ou en chemin, un peu de temps pour un peu de distance devant ce récit si prenant, on ne peut qu'être ébloui par cet art de l'équilibre du dit "déséquilibré"...
Équilibre des voix, des tempos, des émotions "positives et négatives", de la réflexion et de l'action, des places faites à l'intime et au monde... Équilibre de la langue, parfaite.

Ce n'est que le deuxième livre de cet auteur que je lis (après le tout aussi génial D'Autres Vies que la mienne), et je suis vraiment heureuse des perspectives de lecture que ces autres ouvrages me font.

Une oeuvre qui montre, avec d'autres, que l'écriture contemporaine peut être d'une exceptionnelle qualité.
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Après le succès de L'Adversaire, il cherche un projet plus personnel et part en Russie filmer la vie ordinaire d'une petite ville de province. Kotelnitch n'a pourtant pas grand chose à voir avec son histoire familiale, sinon qu'on y parle la langue de sa mère. Rien ne se passe comme prévu: Carrère s'y ennuie ferme alors qu'en France son histoire d'amour avec Sophie prend l'eau.

Dans ce premier récit autobiographique, Carrère mêle avec brio un récit passionnant sur son enfance, ses séjours en Russie et le naufrage de son couple. La réalité se charge d'ajouter à ses observations l'intensité dramatique.

Le passage qui m'a le plus marqué reste celui où l'auteur imagine un scénario où la littérature intervient dans le réel à partir d'une commande d'une nouvelle pour le Monde. A ce moment-là ce qu'il exprime en filigrane tout au long du roman devient évident: il aime aimer cette femme, mais il est complètement détaché de sa réalité, de ce qu'elle ressent, de ce qu'il refuse de lui donner.

"Là où je lui mens et me mens, c'est d'abord qu'au fond de moi je n'y crois pas, à la liberté. Je me sens aussi déterminé par le malheur psychique qu'elle l'est par le malheur social, et on peut toujours venir me dire que ce malheur est purement imaginaire, il n'en pèse pas moins lourd sur ma vie. Et là où je mens aussi, c'est quand je lui dis qu'elle est la seule à avoir honte. Bien sûr que non.

Un jour, elle me dit cette phrase qui me bouleverse: je ne suis pas une femme qu'on épouse. Et je me dis: moi, je l'épouserai.

Je me le suis dit, oui, mais je ne lui ai pas dit à elle. "

Tout au long de ce roman à la fois intime et pudique, Carrère nous invite à l'introspection. Et je suis toujours bluffée par sa capacité à nous transmettre des réflexions de portée universelle à partir de l'exploration de son histoire personelle.
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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Récit de Frontières troubles

Emmanuel Carrère publie Un roman russe en 2007. C'est 9 ans après sa publication, soit en 2016, que je lis cette oeuvre autobiographique, contrairement à ce que son titre pourrait laisser penser. le récit aborde des thématiques très diverses à l'image de tout ce à quoi s'est confronté l'homme qu'il a été pendant un peu plus de deux ans : quête identitaire en Russie, travail documentaire, relation amoureuse. En parallèle, ou plutôt, devrais-je dire, croisée au récit de sa propre histoire, se trouve celle d'un homme enfermé dans un hôpital psychiatrique en Russie pendant plusieurs décennies avant de découvrir qu'il était hongrois et qu'il avait une famille. C'est à partir de ce fait divers que s'est construite la quête d'Emmanuel Carrère dont le grand-père a disparu dans des circonstances incertaines. Cette disparition a marqué l'histoire de sa famille. Ce secret a hanté ses livres où la folie et l'angoisse sont omniprésentes. C'est pour se libérer de cette noirceur que le narrateur, et avec lui l'auteur, va chercher à boucler le récit de ses origines.
Pourtant, tout au long du récit, le lecteur est pris dans cette noirceur sans qu'il ne lui ai laissé une ombre de lumière. Étouffée par cette lecture, mais aussi emprisonnée par le secret, j'ai été liée au récit, accrochée à lui et n'ai pas pu le lâcher, faire une trop longue pause, avant d'en terminer sa lecture avec l'espoir d'être, en même temps qu'allait l'être le narrateur, libérée de cette sombre histoire. Malgré cela, je reste avec un sentiment de lourdeur, de non-terminé.
Et c'est là tout l'art de Carrère. Il a rendu le récit réel pour chaque lecteur à travers une écriture sobre et moderne, réaliste au point d'être réelle. La fiction a dépassé sa frontière !

Lien : http://lecturesplaisirs.unbl..
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