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Critique de StCyr


Après avoir fini sur les rotules l'Adversaire, le récit de la vie de mensonges de Jean-Claude Romand et son épilogue meutrière, Emmanuel Carrère ressent le besoin de se tourner vers l'extérieur en faisant un retour au journalisme. On lui propose de couvrir l'étonnante histoire d'un hongrois, fait prisonnier par l'armée rouge, puis littéralement oublié pendant un demi-siècle dans un hôpital psychiatrique d'une lamentable petite ville russe, Kotelnitch. C'est aussi une façon de renouer avec les origines, bien que ce bled calamiteux n'ait rien à voir avec les ascendants aristocratiques du côté maternel d'Hélène Carrère d'Encausse. C'est surtout l'occasion d'aborder, pour son salut d'écrivain et d'homme, le tabou absolu de la figure du grand-père maternel, homme insatisfait et torturé, au passé trouble durant l'occupation et qui a disparu à Bordeaux le 10 septembre 1944. En parallèle à cette confession qui ressemble à une mise en danger, l'auteur se dévoile remarquablement dans une histoire d'amour destructrice et complexe où il se révèle aussi tourmenté que son aïeul. Enfin pour parachever le récit, le voyage à Kotelnitch prend un tout autre tour, l'auteur y retourne à plusieurs reprises pour y tourner un film-documentaire qui recevra d'ailleurs comme consécration d'être sélectionné à la Mostra de Venise.

Un roman russe est une oeuvre à la démarche autobiographique composé donc de plusieurs récits imbriqués. L'ensemble est vraiment passionnant dans sa recherche d'authenticité. L'auteur se met ainsi à nu, à mille lieux de vouloir paraître à son avantage, on y découvre un être avec ses démons et ses faiblesses. du courage en littérature.
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