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sur 191 notes
De certains livres on a envie d'en dire le moins possible. On a juste envie de les faire découvrir au plus grand nombre tout en espérant que l'émotion ressentie à leur lecture soit partagée par tous. Et que d'émotions en refermant ce beau roman.
Je l'ai commencé par curiosité sans rien avoir lu sur lui avant et j'ai pris une énorme claque ! Tour à tour il m'a fait passer par la curiosité, par le sourire ou même le rire, par la colère et le dégoût, par la tristesse et la tendresse. Un tourbillon d'émotion inattendu qui m'a fait engloutir ce roman en quelques heures, curieuse de comprendre l'enchainement des évènements, bluffée par l'acuité de l'auteur à décrire l'ambiance délétère des petites villes de province, émue par la puissance des sentiments qui s'en dégage.
Pour vous convaincre de le lire, je vous dirai seulement que c'est un roman choral qui vous plongera dans une petite ville du Vaucluse entre 97 et 2017. Une ville du Lubéron bénie des touristes, mais qui abrite en son sein « la laideur, le jugement, l'intolérance ». « C'est somptueux la Provence. Somptueusement laid quand on regarde de près ». Une ambivalence qui se retrouve dans tout le roman, dans l'opposition entre la douceur et la naïveté de Paul Marie et Enzo, et la méchanceté de quasiment tous ceux qui les entourent. Deux garçons fragiles et différents, deux âmes pures, deux innocents, confrontés, à une génération de distance, à la bêtise humaine et à la vindicte populaire.
Avec réalisme, avec dureté, avec humour mais avec subtilité aussi, l'auteur aborde la question de la différence et sa confrontation aux préjugés et à la rumeur. Il porte un regard sans concession sur les effets délétères de ces pères fuyants ou maltraitants, de ces mères silencieuses ou clairement abusives, sur le poison de la rumeur et sur la cruauté qui règne dans ces vallées closes où l'on est prisonnier.
C'est dur, c'est brut, c'est révoltant, mais je suis sûre que vous le refermerez le coeur en vrac et la gorge serrée. Dernier argument, si vous avez aimé « Les ailes collées » et « Glen Affric », plus aucune excuse. Ce livre est fait pour vous !
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L'ambiance des « vallées closes » est celle des campagnes, petit village où tout le monde se connaît, et où les ragots vont bon train. Mickaël Brun-Arnaud décrypte le drame social qui se joue dans ces petits bourgs de campagne où l'intolérance fait rage, où les coeurs sont verrouillés, et la parole est barricadée derrière les portes fermées à double tour. Ces vallées closes résonnent par leur silence, des âmes enfermées entre des montagnes, comme si elles ne pouvaient s'échapper, condamnées à errer parmi les murmures de ceux qui ne vous veulent pas du bien.

Dans ce roman choral, plusieurs personnages prennent la parole à différentes époques : les voix de Claude, Enzo et Paul-Marie se succèdent. On comprend très vite que Paul-Marie est caché dans le grenier de sa mère Claude, qu'il est adulte, travaillait comme comptable à la mairie. Que fait-il là ? de quoi a-t-il peur ? Et surtout de qui se cache-t-il ? Un troisième personnage, le jeune Enzo vient épaissir l'histoire.

Il est difficile de parler de la thématique de ce roman sans spoiler. Je ne vous dirai pas de quoi parle vraiment « les vallées closes », je peux simplement vous en donner une idée. Par exemple, c'est un roman sur la différence, la visible et l'invisible, dans tous les cas, la dérangeante. de ces différences qui font dire à Enzo « Dis, m'man, tu crois pas que c'est parce que tu trouves le sexe dégueulasse que t'as fait un enfant raté ? », et à Daniel « Comme il avait toujours su que pour survivre, il fallait s'endurcir, Daniel savait que son frère ne s'endurcirait jamais ; et il assistait chaque jour, impuissant, aux délicatesses insensées de Paul-Marie qui, en se promenant sur les chemins de terre, vérifiait sans cesse où il posait le pied pour ne pas écraser les fourmis ou abîmer les fleurs. Comment ce monde incolore avait-il eu la cruauté, l'impertinence, la folie, de faire naître en son sein, un garçon en couleur ? »

C'est aussi un récit qui parle de maternité sous le prisme de deux femmes : Claude, mère de Paul-Marie et Geneviève, mère d'Enzo. L'une en a vu de toutes les couleurs, mais cache ses souffrances aux yeux du monde, l'autre compose avec le handicap visible de son fils et a une nette tendance à l'étouffer. Ce qui les rapproche incontestablement est l'amour qu'elles vouent à leurs enfants même si elles l'expriment très différemment.

Malgré les sujets graves traités ici, Mickaël Brun-Arnaud fait montre d'un sacré humour qui permet au lecteur de souffler un peu, et de prendre de grandes respirations. « Enzo avait parfois un peu de mal à reconnaître les gens quand ils changeaient de vêtements, ou qu'il les voyait pas au même endroit ; sa psychologue disait qu'il avait une mémoire contextuelle, ce qui était sans doute un autre moyen d'éviter de lui dire qu'il était con quel que soit le contexte. »

Lors de nombreux passages, j'ai parfois eu l'impression de me retrouver dans un roman de Franck Bouysse. L'endroit d'abord, la campagne profonde, les hommes taiseux, les descriptions extrêmement poétiques. Car s'il y a de beaux passages poétiques, il y a aussi des scènes d'une grande brutalité. « Les vallées closes » est un roman d'apprentissage où l'auteur utilise des mots très directs après des passages d'une vraie beauté lyrique. Les mots employés sont crus, très, trop, explicites et contrastent très abruptement avec l'impression générale. J'ai eu l'impression d'être giflée, plusieurs fois, puis caressée et re-giflée encore. Je n'ai pas aimé cette sensation-là. Je ne savais jamais sur quel pied danser ni ce qui m'attendait dans le paragraphe suivant… et ce qui m'attendait était souvent rude, voire vulgaire. En ce qui me concerne, ce fut immensément déstabilisant, et parfois à la limite du supportable. L'auteur ne nous laisse pas deviner les choses, il les décrit avec force et en détail. On sent les odeurs, on voit se dérouler le film, on ressent les douleurs. C'est d'autant plus inattendu que la quatrième de couverture ne parle absolument pas de cela. Je rappelle que Mickaël Brun-Arnaud a écrit un premier roman jeunesse, « La mémoire de la forêt » qui traitait de la maladie d'Alzheimer. « Les vallées closes » est clairement un roman d'adultes pour adultes, à ne pas mettre entre toutes les mains.

Alors oui, je suis un peu déçue. Déçue parce qu'il y a de très belles choses dans ce roman, de belles émotions, de belles réflexions, de belles relations entre les êtres qui sont, pour moi, souvent gâchées par ces scènes décrites sans filtre.
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Qu'est-ce qu'un coup de poing littéraire?
C'est ce roman que vous ne voyez pas arriver. Ce roman qui commence tranquillement, sans que vous sachiez vraiment où il va vous emmener.
Jusqu'à ce qu'il se referme sur votre coeur et vos tripes pour vous porter jusqu'à la fin du voyage.

C'est ce que j'ai vécu avec « Les vallées closes » de Mickael Brun-Arnaud paru hier

Dans ce roman, nous rencontrons Claude, la mère, Paul-Marie, son fils, et Enzo, jeune homme porteur de handicap.
Trois êtres que la vie n'a pas épargnés. Trois êtres qui se sont construits, comme ils ont pu.

Mais voilà. La différence frappe aux portes quand on ne l'attend pas. Et la différence, parfois, condamne à mort.

Que sait-on de ce qu'il s'est passé cette fameuse nuit où Paul-Marie a recueilli chez lui Enzo, qui souffre d'une déficience mentale?
Rien. Mais ici, où les vallées sont aussi closes que les coeurs, on juge et on condamne, sans savoir. On met au pilori.

Et Paul-Marie, comptable respecté un jour, se voit obligé de se cacher dans le grenier de sa mère pour échapper à la violence de l'opinion populaire, comme un criminel.

Dans ce roman choral, on déplie le voile du passé de ces trois personnages cabossés, mais tellement attachants. On les suit dans cette vague où cette fameuse nuit dont on ne sait rien les entraîne, irrémédiablement.

Le langage est cru, brutal. Violent parfois. le voyage bouscule. Il égratigne.

Ici, tout accuse. Juges et bourreaux, les esprits glacés n'auront de cesse de réduire à néant cette odieuse différence qui choque, qui dégoûte, qui repousse.

Des vies brisées pour des différences que l'on a pas su/voulu accepter. Quel gâchis.
Je referme ce livre le coeur serré.
Pour Claude qui n'a pas su protéger son fils. Pour Paul-Marie qui n'a pas pu protéger son coeur. Pour Enzo que l'on a trop protégé.
Et pour toutes les personnes qui un jour, ont subi l'opprobre.

Combien de regards ont changé dans notre monde lorsque la différence a éclaté en plein jour?
Combien de dos tournés, de portes closes?
Combien d'insultes et de condamnations?

Mais dans ce roman, comme dans ce monde, les monstres ne sont pas ceux que l'on met au bûcher. Les vrais monstres se cachent derrière des masques de bien-pensance, de tradition, de respectabilité.

Merci Mickaël pour ces personnages qui resteront longtemps avec moi, comme des gardiens de tolérance et d'amour.
Merci d'avoir partagé avec nous cette histoire qui nous rappelle que la différence n'est pas un fléau, et que trop de gens en souffrent encore.

Je vous recommande cette lecture, et la vidéo dans lequel l'auteur présente son roman, que vous pouvez retrouver sur la page des éditions Robert Laffont.
Elle éclaire ce roman d'une façon parfaite
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Un uppercut littéraire, un immense coup de ❤️.

📚 Deux familles. La famille Bonnefoy, un père machiste, une mère incapable de donner de l'affection et deux enfants, Dany L aîné qui protège son frère Paul-Marie.
Puis le couple Maurel avec leur fils Enzo trisomique qui travaille dans une chèvrerie. La mère Geneviève est castratrice et le père Vincent est parti à cause d'Enzo.
Toute la question est de savoir ce qui s'est passé cette fameuse nuit ?

📗 Si vous cherchez un roman lumineux passez votre chemin, ce roman est noir à souhait, seul un léger filet de lumière franchira ces pages
Trois personnages que l'on découvre, on s'imisce dans leurs histoires, leurs ressentis. La vie ne leur a pas fait de cadeaux.
En plus ils habitent un village retiré où les préjugés sont tenaces. Là bas on marque sa virilité en cognant sa femme, en allant à la chasse et en buvant.
Pas de place pour la sensibilité chez un homme sous peine de passer pour une fiotte, une mauviette.
Le maître mot pour les garçons : s'endurcir.

📘 La différence est source de conséquences terribles, elle permet le lynchage gratuit. Plus de clémence, l'homosexuel est un pédophile en puissance et ce jugement est dans appel !

📙 Une plume à la fois soutenue et familière, des expressions savoureuses qui m'ont permis de reprendre mon souffle.
L'auteur transmet avec tant de réalisme et de justesse la souffrance et la douleur.
Les 3 personnages sont saisissants, chacun enfermé dans une solitude extrême.
J'ai été émue aux larmes par la puissance des émotions dans une scène en particulier.

Un livre d'une puissance rare que je vous recommande.
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Il s'agit d'un roman noir, registre complètement différent par rapport au précédent roman de l'auteur.

Parlons d'abord de cette magnifique illustration qui nous plonge parfaitement dans l'ambiance de ce roman. Une bâtisse de campagne avec une femme âgée en train de balayer et une lumière allumé à l'étage cachant une personne qui ne doit être vue.

Nous rencontrons Claude, une vieille femme qui doit vivre entouré de personnes qui juge son fils Paul-Marie coupable de l'innommable.

Nous sommes ainsi plongé en pleine Provence dans un village reculé dans lequel on parle des autres, de leurs vies, on juge sans cesse les personnes. Et c'est exactement ce qu'il se passe avec Paul-Marie qui va devoir se retrouver cacher dans le grenier de sa mère pour échapper à la vindicte populaire.

Claude est un personnage très touchant. Une mère prête à tout pour protéger son fils. C'est le personnage que j'ai préféré dans cette histoire.

L'alternance des 3 points de vue (Claude, Paul-Marie et Enzo), permet au lecteur de retracer l'histoire à travers différentes temporalités.

Le but étant de faire doucement la lumière sur ce qu'il s'est passé cette fameuse nuit.

L'auteur nous pousse à prendre position, à prendre partie finalement sur la situation.

C'est une histoire qui je dois l'avouer est assez perturbante, racontée dans un vocabulaire parfois assez cru. C'est un roman qui est écrit dans le but de bousculer son lecteur.

Il n'est pas fait pour convenir à tout le monde, c'est une certitude.

Il faut accepter que certains romans vous mettent mal à l'aise, vous pousse dans vos retranchements et heurte votre sensibilité. Et les vallées closes fait indéniablement parti de ce type de roman.

Pour ma part j'ai passé un bon moment de lecture.

Les sujets sensibles comme l'intolérance, l'homophobie, le rejet des personnes différentes ou même sur la complexité sur le rôle de mère y sont abordés de façon brute mais tellement réaliste.

C'est une histoire qui laissera une trace dans votre coeur de lecteur.

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Le quotidien de Paul-Marie, employé de mairie et quadragénaire bien sous tous rapports, bascule une nuit d'août lorsqu'il recueille chez lui son jeune stagiaire Enzo, atteint de déficience intellectuelle. Dans les vallées closes de ce petit village reculé du Luberon, en Provence, les bouches colportent les rumeurs et les langues diffusent leur venin, trop souvent destructeur. Paul-Marie n'a alors d'autre choix que de (sur)vivre caché dans le grenier de sa mère Claude.

Ce roman choral, véritable drame social porté par ses trois dignes personnages, est une bouleversante histoire qui parle de différences, d'intolérance, du poids des "on-dit" lorsque la vérité importe peu, de leurs conséquences, et de l'amour quand il est finalement trop douloureux d'aimer.

Cette lecture m'a beaucoup touché, puisque j'ai reconnu dans quelques scènes et certains sentiments des personnages le garçon que j'étais plus jeune, découvrant, construisant puis forgeant mon identité.

Toujours aussi fluide et agréable à lire, le style de l'auteur, plus brut et parfois très cru ici, m'a de prime abord quelque peu surpris, mais vraiment énormément plu. Il se marie à l'histoire racontée : la plume se durcit, à l'image de la vie des personnages.

Comme le résume si joliment l'auteur, c'est finalement un vibrant hommage à tous ceux qui parlent peu mais sur qui on parle beaucoup.
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Un roman d'une puissance inouïe.

Si, au départ, on se demande dans quoi on s'embarque, la pluralité des points de vue nous happe très vite.

Les personnages et leurs névroses nous enferment dans un labyrinthe psychologique saisissant.

Un drame social bouleversant, un livre percutant.
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Chronique d'un drame quasi à huit-clos dans un petit village provençal, où médisances, bêtises, drames humains, homosexualité, tares familiales se mélangent pour une fresque d' une grande crudité et violence mais aussi une si forte sensibilité et illustration d'une grande pureté des sentiments. S'échelonnant entre 1997 et 2017, l'auteur, par un jeu de miroirs non chronologique passe d'un témoignage à un autre les principales et principaux protagonistes et cela jusqu'au dénouement de ce drame.

La toile de fond de ce premier roman est effectivement une chronique dans un coin de Provence où les mentalités sont souvent très fermées et critiques. Des témoignages de femmes de caractère, souvent trahies par les hommes de leur vie et particulièrement leurs maris, mais très fusionnelles avec leurs fils, à la fois si fortes et faibles. D'un côté Claude et ses deux nièces Véronique et Nath, les principaux satellites de la vie de Paul - Marie et de l'autre Geneviève, la mère d'Enzo, autre protagoniste masculin majeur de ce roman. Toutes ces femmes ont eu des histoires compliquées avec des maris pour certains d'une bétise rare et crasse, d'esprits étroits ou tordus pour d'autres lâches et fuyants. Mais chacune d'elle a voulu protéger un fils et un cousin en cancer du pancréas en phase terminale et accusé à tort de pédophilie ; Paul-Marie (Claude, Nath et Véronique) et un enfant trisomique ; Enzo (Geneviève) et s'opposer parfois.

Puis il y a les deux protagonistes majeurs de ce roman: Paul - Marie et Enzo.

Paul - Marie, homosexuel marqué par la mort de son frère (considéré comme un ange gardien) et par un père violent et pervers, découvrant ses préférences sexuelles marquées pour le petit ami puis mari de sa cousine, Véronique, dans un village aux mentalités plutôt attardées. L'homosexualité n'est ici pas admise et franchement rejetée, jugée contre - nature et honteuse.

Enzo, jeune homme marqué par sa nature trisomique, fils unique de Geneviève plus qu'intrusive et fusionnelle, abandonnée par son mari pour une autre femme et n'acceptant pas l'état de son fils et de son couple. Sous médicaments avec une tendance à l'alcoolisme, ne se remettant pas sa séparation, Geneviève ne veut admettre que son fils ait pu se sentir attiré par un autre homme, va volontairement transformer un début d'histoire d'amour consenti librement en un viol d'un adulte sur un jeune adulte déficient et le faire savoir dans toute la communauté villageoise. Son homosexualité déjà rejetée par le village, il va maintenant considérer Paul - Marie comme un pédophile, l'obligeant à se terrer dans la maison de sa mère alors qu'il développe un cancer du pancréas fulgurant. le lecteur est alors projeté dans le récit de la rumeur, de la haine, des actes criminels que tout le village va nourrir à l'encontre de Paul - Marie et plus particulièrement de Claude, sa mère qui le cache.

L'ensemble des témoignages de chacun des protagonistes à différentes étapes de ce drame se croisent, se heurtent avec aussi des passages d'une grande sensibilité et humanité.
Lien : https://passiondelecteur.ove..
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LES VALLEES CLOSES DE MICKAEL BRUN ARNAUD

L'auteur de mémoires de la forêt est aussi très bon dans le genre noir !

Une excellente lecture avec ce roman sombre ! Grâce à sa plume tranchante, l'auteur nous emmènes dans les tréfonds des petits villages. Les ragots, les rumeurs et les jugements sont de mises et condamneront les personnages à surpasser l'impensable !

Des personnages réalistes et humains qui permettent d'aborder plusieurs sujets : le handicap, le jugement, la maladie, la confiance, les liens familiaux. Nous sommes clairement dans un livre traitant d'un thème ignoble : la pédophilie ! D'ailleurs la capacité de jugement est ici traité avec brillance : sommes nous condamner par la société ou par la justice ?

Malgré un contexte rustre et campagnard, l'auteur utilise toutefois un vocabulaire soutenu qui donne un contexte angoissant au récit.

Des situations malaisantes, de l'humour noir, de l'ironie et de la rancoeur viennent agrémenter cette histoire pour y donner de la puissance et de l'intérêt !

Pour les fans de romans noirs je vous le conseille vivement !
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DÉCHIRANT ! 💔

"Ouais, c'était somptueux la Provence. Somptueusement laid quand on regardait de près."
Cette simple phrase résume parfaitement ce roman dans lequel passé et présent se répondent entre drames, tendresse, larmes et amour.

Paul-Marie, Enzo ainsi que leurs mères respectives Claude et Geneviève se livrent tour à tour dans ce roman choral déchirant. Tous ont été brisés par un évènement dont on ne connaîtra la teneur qu'à la toute fin du récit. Et en tant que lecteur, on est impatient de connaître ce qui s'est passé ce soir là, les paroles qui ont été échangées, l'événement clé qui a tout gâché.

Un roman sur ce qui dérange, sur l'intolérance qui sévit dans ces endroits clos.
Un roman sur la campagne profonde et ses préjugés, les gens taiseux au coeur des vallées, ce qui se joue parfois derrière les portes closes.
Ceux qui s'aiment avec des coeurs durs comme la pierre, ceux qui divulguent des ragots qui blessent, et ceux qui subissent... encore et toujours.

La plume de Mickaël Brun-Arnaud est sublime et m'a fait vivre un tourbillon d'émotions. Des passages font sourire, d'autres brisent le coeur. Des phrases qui caressent, d'autres qui giflent. Une telle poésie pour raconter une telle âpreté...

Je sais, ma chronique en dit peu, mais il est difficile de parler de ce roman sans spoiler. Sachez simplement qu'il sort des sentiers battus et m'a vraiment épatée !
Je recommande, bien évidemment ! 😇

Ça vous tente? Peut-être connaissiez vous déjà cet auteur et ses "Mémoires de la forêt"?
Ceux qui l'ont lu, qu'en avez-vous pensé?
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