Les chèvres, c'est quand même vachement moins compliqué que les filles, pensait-il en refermant l'enclos d'Élise et de Bandita. Et pour plein de raisons.
Déjà, les chèvres, elles viennent quand on les appelle. Contrairement aux filles. Il suffisait que leur mère leur ait appris que c'était au mec de tout payer, et il en venait à claquer sa paye du centre en plusieurs passages chez Naf-Naf, Pimkie, Claire's et un menu Filet-O-Fish, petite salade avec un Coca Zéro alors que tout le monde sait que c'est plein d'additifs et qu'il vaut mieux boire un vrai Coca parce qu'il y a moins de saloperies dedans.
Une autre bonne raison de préférer les chèvres aux filles : on peut s'occuper d'elles toute une journée, et c'est pas parce qu'on oublie de leur envoyer un texto avant de se mettre au lit et qu'on continue de mater son animé qu'elles refusent de te donner du lait le lendemain ; comme ça, parce qu'elles en ont le pouvoir, pour te couper tes attributs. Et puis la chèvre, elle ment jamais sur ce qu'elle ressent ; tu sais quand ça va, tu sais quand ça va pas, y a pas de minauderies ou de faux-semblants. Quand ça va pas elle te donne un bon coup de cornes dans le bide, et tu sais tout de suite pourquoi tu dois repasser à la fin de la tournée pour la traire ou la brosser. (…)
Les chèvres, c'est quand même vachement moins compliqué que les filles, repensait Enzo en caressant la fourrure blanche de son alpine préférée. Parce que bon, Bandita, elle puait peut-être de la gueule, mais elle, au moins, elle disait pas constamment de la merde.
S'il n'y a rien de plus beau que que de créer de nouveaux souvenirs, il est encore plus satisfaisant de réussir à les écrire pour les partager avec ceux qu'on aime.
Mon grand-père Cornélius dit toujours que nos petites douleurs sont les témoins de notre expérience.
Le livre expliquait bien que, même si tous les vieux animaux perdaient un peu la mémoire et «déraillaient du ciboulot», la maladie de I'Oublie-tout était une forme plus grave que les simples oublis de la vieillesse: c'était prendre un train en aller simple vers son passé, sans espoir de retour, un périple dont les gares disparaissaient au fur et à mesure du trajet...
S'il y avait bien une chose que le libraire avait avait comprise, c'était que la maladie de Ferdinand était comme l'épi indiscipliné qu'il avait sur la tête. Peu importait le nombre de fois où on le remettait en place, il finissait toujours par revenir.
Comme le dit ma maman : certaines années, il arrive que l'hiver soit plus difficile à chasser, mais cela n'empêche jamais le printemps de revenir !
Lorsque je suis fermé,
on peut faire tenir en moi tout un monde.
Pourtant, même lorsqu'on m'ouvre,
personne ne peut entrer.
Qui suis-je ?
C'est la maladie de l'Oublie-tout, celle qui vient et qui prend tout, des souvenirs les plus fous aux baisers les plus doux...
L’audace, ce n’est pas de se forcer à faire ce que l’on n’aime pas faire, c’est d’avoir le courage de changer les choses.
La Provence, le Luberon et cette foutue lavande… ça valait assurément le détour pour les vacances d’été. Pourtant, c’étaient dans ses putain de contrées rurales, ces cartes postales, ces beautés pastorales que se cachaient la laideur, le jugement, l’intolérance.