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Critique de Mybookimique


Qu'est-ce qu'un coup de poing littéraire?
C'est ce roman que vous ne voyez pas arriver. Ce roman qui commence tranquillement, sans que vous sachiez vraiment où il va vous emmener.
Jusqu'à ce qu'il se referme sur votre coeur et vos tripes pour vous porter jusqu'à la fin du voyage.

C'est ce que j'ai vécu avec « Les vallées closes » de Mickael Brun-Arnaud paru hier

Dans ce roman, nous rencontrons Claude, la mère, Paul-Marie, son fils, et Enzo, jeune homme porteur de handicap.
Trois êtres que la vie n'a pas épargnés. Trois êtres qui se sont construits, comme ils ont pu.

Mais voilà. La différence frappe aux portes quand on ne l'attend pas. Et la différence, parfois, condamne à mort.

Que sait-on de ce qu'il s'est passé cette fameuse nuit où Paul-Marie a recueilli chez lui Enzo, qui souffre d'une déficience mentale?
Rien. Mais ici, où les vallées sont aussi closes que les coeurs, on juge et on condamne, sans savoir. On met au pilori.

Et Paul-Marie, comptable respecté un jour, se voit obligé de se cacher dans le grenier de sa mère pour échapper à la violence de l'opinion populaire, comme un criminel.

Dans ce roman choral, on déplie le voile du passé de ces trois personnages cabossés, mais tellement attachants. On les suit dans cette vague où cette fameuse nuit dont on ne sait rien les entraîne, irrémédiablement.

Le langage est cru, brutal. Violent parfois. le voyage bouscule. Il égratigne.

Ici, tout accuse. Juges et bourreaux, les esprits glacés n'auront de cesse de réduire à néant cette odieuse différence qui choque, qui dégoûte, qui repousse.

Des vies brisées pour des différences que l'on a pas su/voulu accepter. Quel gâchis.
Je referme ce livre le coeur serré.
Pour Claude qui n'a pas su protéger son fils. Pour Paul-Marie qui n'a pas pu protéger son coeur. Pour Enzo que l'on a trop protégé.
Et pour toutes les personnes qui un jour, ont subi l'opprobre.

Combien de regards ont changé dans notre monde lorsque la différence a éclaté en plein jour?
Combien de dos tournés, de portes closes?
Combien d'insultes et de condamnations?

Mais dans ce roman, comme dans ce monde, les monstres ne sont pas ceux que l'on met au bûcher. Les vrais monstres se cachent derrière des masques de bien-pensance, de tradition, de respectabilité.

Merci Mickaël pour ces personnages qui resteront longtemps avec moi, comme des gardiens de tolérance et d'amour.
Merci d'avoir partagé avec nous cette histoire qui nous rappelle que la différence n'est pas un fléau, et que trop de gens en souffrent encore.

Je vous recommande cette lecture, et la vidéo dans lequel l'auteur présente son roman, que vous pouvez retrouver sur la page des éditions Robert Laffont.
Elle éclaire ce roman d'une façon parfaite
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