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3,74

sur 184 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
💫 quel dommage car l'histoire est vraiment percutante et la psychologie des personnages est bien retranscrite mais l'ambiance malsaine et sordide m'ont vraiment dérangée.
Je m'explique, tout au long de la lecture que ce soit dans la narration ou les dialogues règne une ambiance sombre, sordide mais surtout avec un vocabulaire beaucoup trop grossier et surtout répétitif.
Je pense que les mots crus dans les dialogues suffisaient à créer l'effet de violence et de cruauté.
Pourquoi en ajouter partout et à toutes les pages, trop c'est trop...
Cela m'a déstabilisée à la limite du supportable et du réalisme.
Dommage car des sujets tabous encore aujourd'hui sont développés par l'auteur et nous portent à réfléchir.
Pour conclure une réelle déception car ce roman méritait mieux, peut-être un peu de douceur et moins de négativité.
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❝Comme un qui veut curer quelque cloaque immonde,
S'il n'a le nez armé d'une contresenteur,
Étouffé bien souvent de la grand'puanteur
Demeure enseveli dans l'ordure profonde :
Ainsi le bon Marcel ayant levé la bonde,
Pour laisser écouler la fangeuse épaisseur
Des vices entassés, dont son prédécesseur
Avait six ans devant empoisonné le monde :
Se trouvant le pauvret de telle odeur surpris,
Tomba mort au milieu de son oeuvre entrepris,
N'ayant pas à demi cette ordure purgée.
Mais quiconque rendra tel ouvrage parfait,
Se pourra bien vanter d'avoir beaucoup plus fait
Que celui qui purgea les étables d'Augée.❞
Joachim du Bellay, Regrets, sonnet CIX

❝Ouais, c'était somptueux la Provence. Somptueusement laid quand on regardait de près.❞

Oubliée la Provence de Pagnol et de Giono ! Oubliés le bleu têtu du ciel lavé par le Mistral, le chant lancinant des cigales, les senteurs de la lavande et des figuiers, des herbes de la garrigue, le temple sombre et silencieux des oliviers, le murmure frais des fontaines et le tranchant des crêtes des Alpilles palpitant dans l'épaisseur de l'air chaud.

❝La Provence, le Luberon et cette foutue lavande… ça valait assurément le détour pour les vacances d'été. Pourtant, c'étaient dans ces putain de contrées rurales, ces cartes postales, ces beautés pastorales que se cachaient la laideur, le jugement, l'intolérance.❞

Au coeur des Vallées closes se nichent un village provençal et ses habitants en un presque huis-clos perturbant. Au fur et à mesure que se tournent les pages, s'y révèlent les détails sordides des aspects les plus banals de vies blettes. Et je pense que ce n'est pas totalement fortuit si le premier roman de Mickaël Brun-Arnaud rappelle le dirty realism de certains ouvrages américains des années 1980 qui mettaient en scène des personnages quelconques, dénués d'ambition autant que de moyens, ouvrages à la langue crue, d'un érotisme vulgaire, des ouvrages comme ivres du désir bestial de choquer.

Dans le village, tous se connaissent et les rumeurs se répandent comme une traînée de poudre. Quelle est donc celle qui condamne Paul-Marie, la quarantaine, à rester reclus dans le grenier de la maison du Coulet où, malade, il est revenu vivre auprès de Claude, sa mère ? Que s'est-il passé la nuit où cet employé modèle du service comptable de la mairie a recueilli Enzo, jeune homme à qui ❝sa psychologue disait qu'il avait une mémoire contextuelle, ce qui était sans doute un autre moyen d'éviter de lui dire qu'il était con quel que soit le contexte❞ ?

Paul-Marie, Claude, Enzo sont les trois personnages principaux autour desquels s'organisent les chapitres de ce roman qui court sur une trentaine d'années, de la fin des années 1990 à 2017. Nous naviguons de l'enfance de Paul-Marie auprès d'un grand frère trop tôt disparu qui le protégeait du père n'ayant de cesse de vouloir endurcir cette mauviette de fils ; à Enzo étouffé par l'amour castrateur de sa mère depuis que le père a déserté le foyer en apprenant que ce fils-là ne serait jamais comme les autres enfants ; à Claude, enfin, envers laquelle la vie s'est toujours montrée vacharde si bien que cette femme n'a jamais été capable du moindre élan de tendresse pour son fils.

Par toutes les pages de ce roman malaisant suintent l'anéantissement de la figure paternelle, la solitude et l'ennui, la difficulté à communiquer,

❝Ils étaient restés longtemps ainsi, alors qu'ils avaient peiné à communiquer pendant des mois ; mais c'était comme ça, la séparation, on se mettait à regretter les choses qu'on rêvait de voir disparaître avant.❞

les impudeurs des corps de personnages à la dérive, à la merci d'une bestialité qui ne se cache même pas — la chasse n'en étant pas sa célébration la plus cruelle. le tout sans filtre, évidemment.

❝Le problème avec le sujet, c'était qu'il y avait des endroits en France où on considérait encore qu'un homosexuel et un pédophile, eh ben c'était pareil : c'était juste un sale pédé et ces quatre lettres ça suffisait. Après tout, les mecs qui se lubrifiaient le conduit à merde pour y faire passer tout ce qu'était susceptible d'y rentrer, bah ils étaient pas à un glissement sémantique près.❞

Ce qui macère dans ces vallées closes est laid. L'écriture de Mickaël Brun-Arnaud, tantôt crue tantôt cynique, souvent les deux, manque toutefois de puissance si bien que je n'ai pas réussi à me défaire de l'impression qu'il se repaissait d'une espèce de dégueulasserie outrancière — je chipe le mot à Bukowski. Autant laisser sa pudeur et son romantisme au vestiaire avant de s'aventurer dans ce glauqueland où l'on croise des personnages dont aucun, absolument aucun, n'a réussi à tirer le fil de mon empathie, malgré leur honte et leur souffrance palpables. À croire que Mickaël Brun-Arnaud s'est donné pour objectif de me faire passer par tout ce que j'abomine, une prouesse que je me dois de saluer, moi qui encense ce vieux dégueulasse de Buk ! Mais chez cet Américain infréquentable, l'écriture n'est jamais vulgaire pour être vulgaire, elle est vulgaire parce que l'obscénité lui tient lieu de force de frappe. Dans ces vallées closes qui empestent le foutre et la misanthropie, je me suis heurtée à tout : au style de l'auteur (hormis les grossièretés gratuites il n'y a pas grand-chose), aux dialogues sans aspérités, aux personnages dont on reste à la surface, à l'histoire d'une banalité effarante que la vulgarité n'épice même pas. Mais était-ce sa finalité ?

Je suis vraiment désolée de n'être pas parvenue à voir autre chose dans Les Vallées closes qu'une plongée dans le mélodrame de la vulgarité. Et c'est soulagée, qu'après quelque 280 pages, j'ai trouvé l'issue de ce cloaque pour aller vers la lumière et l'air frais.

Lu pour la sélection 2024 des #68premieresfois

Lien : https://www.calliope-petrich..
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Je ne m'attendais pas à cette lecture lorsque j'ai débuté les vallées closes et j'ai été plutôt désagréablement surprise.

L'auteur nous emmène dans ces vallées qu'on ne peut finalement que détester compte tenu des propos et des mentalités arriérés présentés par les différents personnage (racisme, homophobie, sexisme et j'en passe). Ce qui m'a déplu c'est de ne pas avoir de personnage qui faisait le contre-poids face à tous ces personnages ancrés dans une France des années 1960. J'ai bien compris la finalité poursuivie par l'auteur et la critique des mentalités qui peuvent persister dans certains milieux ruraux mais j'ai trouvé qu'il y avait un excès de généralité dans ces descriptions des personnes vivant à la campagne. de même la sursexualisation que ce soit d'Enzo, personnage handicapé qui ne nous émeut pas le moins du monde, ou des autres personnages, a également obscurci ma lecture.

J'avoue que c'est sans doute la première fois que je peine autant à lire un livre. J'ai vraiment eu du mal a accepté que la quasi majorité des personnages tiennent des propos à la fois mysogynes, racistes et homophobes. On comprend très bien à travers ce livre que l'auteur repartage des expériences vécues ou des propos entendus mais la violence de ces derniers m'ont beaucoup dérangés. C'était une complète sortie de ma zone de confort et c'est sans doute pour ça que je n'ai pas réussi à prendre de la hauteur et à apprécier la critique sous-jacente au livre.

J'ai tout de même apprécié le dernier tiers du roman où les thématiques du deuil et de la résilience sont abordées.

Pour finir je ne conseillerai pas ce livre à tout le monde et je pense qu'il faut savoir dans quoi on se lance lorsqu'on commence ce livre.
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Je savais qu'il s'agissait d'un roman particulier, suite à la lecture de certaines chroniques. J'avais été très curieuse par cet aspect, hélas… ce fut un échec pour moi.

Je m'explique :

Je dois avouer que le récit est très bien construit, avec en alternance des chapitres, le portrait des trois protagonistes du roman.
La psychologie des personnages est parfaitement retranscrite, on saisit l'atmosphère dans laquelle on avance.

MAIS. C'est trop vulgaire, trop cru… sans répit. Tout n'est que noirceur. Dans le fond, ce n'est pas franchement ce qui me gêne, puisque j'aime ça. Mais j'ai trouvé cela poussé sur la narration. J'entends totalement les messages passés par l'auteur et je les comprends même. Mais je me suis noyée dans un champ lexical grossier et ca m'a totalement déplu.

Ce ne fut malheureusement pas une bonne lecture. J'ai trouvé l'histoire particulière et dérangeante, mais pour cette fois, pas dans le bon sens du terme.
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Claude une vieille femme, vit au sein d'un village où la différence est considérée comme une maladie et où l'intolérance fait rage.
Depuis que son fils, Paul-Marie a été accusé d'avoir commis un acte atroce, elle est devenu le sujet de commérages et l'objet de l'hostilité des habitants.
Mais que c'est il vraiment passé ce fameux soir où Paul-Marie a recueilli chez lui Enzo, un jeune adulte atteint de déficience intellectuelle ?
C'est dans le grenier de sa mère que l'on retrouvera Paul-Marie, contraint de se cacher afin d'échapper à la vindicte populaire...


Après tous les avis positif que j'ai vu je me suis retrouvée un peu décontenancée.
Il faut avant tout savoir que le style de ce roman est très cru, vulgaire et sans filtre. J'ai trouvé que certains passages ne méritaient pas d'être aussi brutaux, donnant une lecture trop agressif à mon goût.
De plus les expressions et le langage trivial m'ont parfois dérangé dans ma compréhension.

Pour ce qui est de l'histoire on est immergé dans un petit village où tout se sait et dont les mentalités sont très étriqués. Les habitants se nourrissent de commérages et de rumeurs.
Un village qui caricature notre société qui condamne sur des "on-dit" et qui blâme la différence, celle que l'on voit et l'invisible.

L'histoire est construite en alternance entre différents points de vue et rythmée par des va-et-vient temporelle, qui m'ont parfois fait perdre le fil de ma lecture dû à certaines anecdotes qui s'introduisent dans le récit sans préambule.

Malgré cela l'histoire est intrigante, on devient spectateur d'un drame social bouleversant et sournois.
J'ai eu beaucoup d'empathie pour Claude cette femme que la vie n'a pas epargné. Il est question dans ce livre d'intolérance qui cloue au pilori ceux qui ne se fondent pas dans un moule.

Je suis globalement déçue, parce qu'il y a de belles choses dans ce roman. Les émotions, les relations entre certains personnages, le message qu'il contient, qui finalement sont trop souvent gâchés par un style trop graveleux et une construction un peu anarchique.

#Lacroqueusederomans
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