Voici là l'une des productions de
Valentin Auwercx . Elle se distingue des autres par le fait qu'elle est composée de trois (3) longues nouvelles plutôt que d'un roman
On est ici dans le genre dystopie et même pour les deux premières nouvelles, dans le secteur Apo et Post-Apo.
Dire que l'auteur est optimiste serait mentir. Dire que ces ouvrages peuvent mener le lecteur au désespoir serait aussi un gros mensonge.
Rois nouvelles donc. Les deux premières se font suite.
La première « Les Hommes », nous montre une apocalypse à responsabilité partagée. Partagée ? Les lecteurs se feront leur idée en lisant jusqu'à la fin, cette nouvelle qui vous prend à la gorge dès les premiers mots pour ne vous lâcher qu'à la dernière syllabe. Deux personnages occupent le devant de la scène : un jeune arriviste (Charlie) et l'homme le plus puissant du monde, propriétaire d'une multinationale et philanthrope, Dormund.
Le portrait de Charlie est à charge. On ne peut que détester le personnage sorte de Tapie au petit pied qui saccage sa vie pour le profit ; Et on finit par le plaindre aussi lorsqu'il recouvre sa lucidité en pleine apocalypse. Les éléments concernant le personnage sont savamment distillés tout au long du récit pour alimenter l'intrigue sans l'alourdir. Une réussite.
Le personnage de Dormund est plus complexe encore et plus ambiguë. Voilà un propriétaire tout droit sorti d'un numéro de « Forbes » qui ne correspond pas aux clichés habituels. En dire plus serait spoiler le récit.
Les autres personnages ont leur importance et sont aussi décrits avec empathie que ce soit la petite fille, Liv, l'ami de Charlie, le malheureux Alex ou l'épouse de celui-ci, Lisa. Même certaines silhouettes parviennent à nous attacher.
Le décor est une réussite et
Valentin Auwercx nous transmet l'effroi en nous décrivant cette ville qui passe de la modernité la plus extrême à l'effondrement total ; Sans verser dans le spectaculaire, quelques détails suffisent à nous faire basculer dans l'horreur.
Cette impression est justifiée dans la seconde partie « Tout recommence » du recueil.
Il s‘agit là de la suite directe de la première nouvelle. L'héroïne en est Liv, la petite fille citée précédemment que l'on va suivre pendant une vingtaine d'années des jours suivant l'Apocalypse à…. (Non pas de spoil) . le portrait de la jeune fille et son évolution au fil des années ou elle perd de l'innocence au profit d'une force morale et très grande et d'une lucidité certaine est très réussi. Comment, dans des situations extrêmes ne pas perdre son idéal ou trouver des arrangements ? IL semble que l'auteur nous donne quelques pistes à travers cet émouvante jeune femme.
Les autres personnages sont également passionnants et les Alex, Kristen, Lincoln sans compter les ignobles Jack ou Jeffeykent sont également parties prenantes de cette novella qui est le plier même du recueil.
Le principal attrait de cette histoire réside cependant dans la réponse à cette question. Comment vont s'organiser les survivants ? Vont -ils retomber dans la sauvagerie ?
Valentin Auwercx nous donne une réponse. Et même plusieurs, mais une seule solution. Pas sûr qu'elle plaise à tout le monde.
Un excellent récit Post-Apo qui peut rappeler par moment le «
Malevil » de
Robert Merle.
Le dernier récit nous transporte près de deux siècles plus tard. Un journaliste, Stan est intrigué par la mort de plusieurs personnages, assassinés apparemment par leurs droïdes (robots).
Comme on dit «la vérité est ailleurs », mais elle n'est pas toujours bonne à connaître…
On est ici dans le thriller, légèrement (?) paranoïaque (quoique). L'auteur, là aussi sait mener son intrigue. le beau portrait du journaliste qu'il peint permet au lecteur de ne pas lâcher le récit jusqu'au coup de théâtre final. Les autres personnages, les deux flics sont assez nuancés et ne tombent pas dans les stéréotypes habituels.
Pour finir, une belle réussite, un très bon livre, une très grande nouvelle (la seconde) et deux autre qui sont loin de déparer dans la description de cet univers dystopique qui nous pend au nez….
A lire et très vite !