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3,63

sur 71 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voici un roman post apo qui reprend une fois de plus les zombies,sauf que avec Paris,nos héros sont des clochards, ce qui fait le petit plus de ce roman.
On est vraiment touché par les personnages,la goutte,la vachette et la gobe,trois personnages touchant avec leur passé et leur personnalité.
Comme quoi un roman français de zombie vaut largement ,si ce n est meilleur, que certains auteurs étranger ,il faudra compter avec Rodolphe Casso,un auteur prometteur.
Vrai coup de coeur pour ma part.
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Je ne vais pas vous parler des personnages, parce qu'on les découvre au fil du roman. Il faudra même attendre le dernier chapitre pour savoir "qui" est celui que nous connaissons comme La Goutte. La quatrième de couverture nous dit le principal : la Goutte, La Gâchette et La Gobe, trois hommes sans autre domicile que la rue, le métro, parfois un centre d'accueil.

Quand l'épidémie qui transforme les parisiens en cadavres ambulants frappe, La Goutte ne s'en aperçoit même pas : il est beurré comme un Petit Lu, dans un état épouvantable comme d'habitude. Il se réveille d'un coma éthylique, puant, crasseux, les yeux dans le flou et sa jambe malade douloureuse. Il traîne sa vieille carcasse et retrouve La Gâchette, qui lui sauve la vie. Premier sauvetage d'une longue série, parce que La Gâchette, il sait se battre, il sait tuer... La Gobe, lui , il ne sait plus rien, le cerveau en compote; c'est son American Staffordshire Goa qui veille sur lui. Quand deux représentants de la Restauration Française viennent squatter leur planque en leur parlant de sauver Paris, ils vont suivre, histoire d'avoir un truc à faire et de trouver de quoi boire, vu qu'ils ont leur taux d'alcoolémie à maintenir à un niveau satisfaisant...

Je suis admirative : premier roman ? Waouh ! Je sors de ma lecture complètement emballée.
Rodolphe Casso nous emmène en promenade à travers un Paris dévasté, grâce à La Goule et son errance insensée. C'est beau, ce Paris dépouillé, transformé.
Gore ? Oui, mais bien écrit et ça change tout : c'est percutant du coup, très efficace.
J'ai aimé les personnages. Tous très différents, ils ne se prennent pas la tête avec de grandes idées. Ce qui compte, c'est la survie. Ça, les trois amis du métro connaissent.
Il y a beaucoup de bêtise humaine aussi. Je ne dirais pas "cruauté", non, c'est trop fort. La bêtise qui fait que les survivants de la pandémie continuent à s’entre-tuer, attachés à des valeurs obsolètes en dépit du bon-sens.

C'est un coup de coeur total pour moi ! J'encourage les lecteurs qui apprécient le post-apo et le thème zombies à se ruer sur PariZ. Vous ne le regretterez pas, c'est fichtrement bien écrit, parfois drôle, parfois ça tord les tripes, Paris y est superbe dans son linceul.
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Un poten­tiel lit­té­raire évident, insuf­fisamment mis en valeur par la thématique

Pour un pre­mier roman, la thé­ma­tique des Zom­bies était-elle un pari ris­qué ? On pour­rait le croire. Car les Zom­bies « ori­gi­nels » (et non ceux qui se sont « huma­ni­sés » au gré des romans et des séries télé­vi­sées qu'ils ont enva­his depuis leur appa­ri­tion) n'offrent plus de véri­tables rebonds. Ils sont et resteront ce qu'ils sont : morts (tout du moins, à l'état céré­bral). Les traces de vie qui animent leurs corps pour­ris­sant, ampu­tés, muti­lés, déchar­nés n'existent que pour leur per­mettre de se repaître des vivants, ou de les infec­ter. Au-delà, point de salut. Sauf à les faire évo­luer (mais ils perdent alors leur nature pri­maire), ils sont pris au piège d'une récur­rence dans laquelle ils enferment les auteurs et les lec­teurs qui s'y frottent.
Pour­tant, l'auteur s'est ins­tallé dans cette thé­ma­tique exi­guë avec de réelles qua­li­tés de conteur et les 500 pages que compte l'ouvrage « s'avalent » alors sans dif­fi­culté. Deux rai­sons essen­tielles à cela : (i) la plume est cise­lée, dyna­mique, et s'adosse à un voca­bu­laire riche et pré­cis, tant dans ce qu'elle décrit que dans ce qu'elle met en mou­ve­ment ; (ii) à l'instar de ce qui peut être constaté dans la lit­té­ra­ture contem­po­raine du genre (on pense, à titre d'exemple, aux « Déchar­nés » de Paul Clé­ment), la pré­sence de ces créa­tures dans PariZ trouve son véri­table inté­rêt à tra­vers ce qu'elle pro­voque chez les vivants, en les construi­sant et en les fai­sant évo­luer, au sin­gu­lier et au plu­riel, dans un uni­vers apocalyptique.

Trois clo­chards (« la Goutte ; la Gâchette ; la Gobe ») se terrent dans les sous-sols du métro pari­sien pour échap­per aux Zom­bies, qui ont envahi Paris. Dans leur péré­gri­na­tion, ils croisent (mal­gré eux) deux sol­dats de la Res­tau­ra­tion Fran­çaise qui, sous les ordres d'un colo­nel en marge de l'armée « régu­lière », se doivent de rem­plir une mis­sion tenue pour secrète. Avec des pers­pec­tives aux anti­podes les unes des autres, les deux petits groupes, finalement moins vulnérables ensemble que séparés, vont ten­ter de col­la­bo­rer en vue de par­ve­nir à leurs fins. Chose faite, ils rejoin­dront alors l'Assemblée Natio­nale, tom­bée aux mains de la Res­tau­ra­tion, où un autre com­bat les attendra.

« Plai­sirs »
Ces plai­sirs naissent dans les per­son­nages (vivants) qui animent l'histoire – (vrais) clo­chards d'un côté ; (pseudo) mili­taires de l'autre – et qui n'ont pas pour habi­tude de coha­bi­ter ou de col­la­bo­rer ; dans leur lan­gage, évo­ca­teur de leur condi­tion, de leur manière d'être et de pen­ser. Iso­lé­ment, ils ont tous un passé, une his­toire, qui leur donne un mini­mum de pro­fon­deur pour qu'on s'y inté­resse, qu'on les aime (ou pas), qu'on les com­prenne (ou non). Ensemble, et pour des rai­sons qui leurs sont propres, ils repré­sentent, dans leur misère phy­sique ou morale, l'antichambre des morts qu'ils fuient et com­battent.
Plai­sirs qui se confirment dans les détails de l'univers dans lequel l'histoire prend racine et gran­dit. Ces détails sont d'une pré­ci­sion d'orfèvre, laquelle témoigne d'un sens de l'observation et d'une capa­cité à res­ti­tuer l'existant très affûtés. Tous les usa­gers des lignes de métro dans les­quelles se plante une par­tie du roman, tous ceux qui connais­sant les monu­ments de la capi­tale, ses rues et son his­toire, tous ceux (pro­ba­ble­ment moins nom­breux) qui connaissent les avions de chasse, les héli­co­ptères de com­bat ou de recon­nais­sance, pour­ront en témoi­gner. Cette pré­ci­sion rend le décor « ultra réa­liste » au point de s'y pro­je­ter. Et pour ceux qui connai­traient moins Paris (car Paris n'est pas le centre de la France – ni du monde), son métro ou notre arse­nal mili­taire, elle en donne une image très fidèle.
Des plai­sir qui s s'achèvent dans les bribes de poli­tique abor­dées par l'auteur dans un monde en déli­ques­cence. Même là, et alors que leur sur­vie est en jeu, les hommes trouvent le moyen de s'opposer sur des concep­tions de la société qui n'ont plus lieu d'être compte tenu des cir­cons­tances et de s'entretuer sur l'autel du pou­voir et de l'influence.
D'une manière géné­rale, enfin, ces plaisirs se trouvent dans la capa­cité réelle de l'auteur à conter.

« Regrets »
On regret­tera, en pre­mier lieu, une intrigue qui manque un peu d'originalité. Mais par force des choses, car l'essence même de la thé­ma­tique exige, avant tout, que les vivants sur­vivent aux morts, qu'ils leur échappent, qu'ils les éra­diquent. Et presque tout est orches­tré dans cette pers­pec­tive. Si les lieux, les per­son­nages et la plume font la dif­fé­rence, ils ne per­mettent pas au roman d'échapper à cette logique un peu binaire. Les autres consti­tuants de l'action, qui sor­taient pour­tant des sen­tiers bat­tus, s'en trouvent relé­gués au second plan.
On regret­tera, ensuite, que les traits de cer­tains per­son­nages n'aient pas été davan­tage déve­lop­pés, et dès le début de l'histoire. On pense, en par­ti­cu­lier, à ce qu'on découvre sur la Goutte et sur l'un des sol­dats en fin d'ouvrage. Ces révélations auraient pu confé­rer une dyna­mique plus sou­te­nue et plus pro­fonde aux inter­ac­tions que les per­son­nages déve­loppent entre eux, et créer un paral­lèle fort de sym­boles entre les Zom­bies et ce qu'avait vécu la Goutte, dans son loin­tain passé.
On regret­tera, enfin, que la physionomie et le « fonctionnement» trop clas­siques des Zom­bies aient été conser­vés. Par­tant, le che­mi­ne­ment de la Goule (mort), tout au long de l'ouvrage, offre peu de relief (mis à part le cha­pitre sur ce qui se passe dans sa tête… et qui n'est pas une erreur de mise en page). Ce n'est guère que lorsque sont abor­dés les moments ayant pré­cédé sa muta­tion que le véri­table lien avec le per­son­nage prend « vie ». Et ces moments ne nous sont pas suf­fi­sam­ment contés. Mais, ici encore, ces créa­tures (la Goule, comme toutes les autres) se doivent d'obéir à un cer­tain stan­dard. Ne pas le res­pec­ter les ferait évo­luer vers d'autres formes de monstres, plus éla­bo­rés, moins « zombiesques ».

« Reproches »
S'il fal­lait en faire un seul : la plume de l'auteur est entra­vée par une thé­ma­tique trop étroite pour les qua­li­tés qu'elle recèle. Cette thé­ma­tique n'est en rien contes­table, ou dénuée d'intérêt, mais la pro­blé­ma­tique dans laquelle elle enferme est, pour ainsi dire, inso­luble. Conser­ver les Zom­bies « dans leur pre­mier jus » piège dans les filets de la redite. Les faire évoluer éloigne définitivement du genre. Mais, pour tous les amoureux des morts-vivants qui ne s'embarrassent pas de cette dia­lec­tique, PariZ est un livre à lire ! Même si, au-delà de la thé­ma­tique, l'auteur s'abandonne peut-être trop sou­vent à des des­crip­tions qui confinent au catalogue, en particulier lorsqu'elles ne s'imposent pas (revers d'une trop grande pré­ci­sion).
En bref, nul doute qu'un auteur est né (ou qu'il a muté, lui aussi, mais du jour­na­liste au roman­cier) et qu'il est por­teur de belles pro­messes. Avec toute l'humilité qui doit carac­té­ri­ser l'avis du chro­ni­queur, on a très envie de l'inviter à s'essayer dans un genre plus large qui per­met­tra à sa plume les embar­dées néces­saires à l'avènement d'une patte.

Dar­ren Bryte
Lien : http://www.lelitteraire.com/..
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