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EAN : 9781090648815
Critic (06/10/2016)
3.63/5   71 notes
Résumé :
Dans un Paris ravagé par l’apocalypse zombie, trois clochards tentent de survivre, tapis dans les souterrains d’une station de métro. La Goutte, vieillard alcoolique au dernier degré, a déjà un pied dans la tombe. La Gâchette, originaire du Mozambique, est un ex-enfant soldat.
Quant à La Gobe, jeune teufeur frappé de débilité, il ne doit son salut qu’à Goa, son chien d’attaque et cerveau auxiliaire.
Dans les entrailles de la cité, ils rencont... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
3,63

sur 71 notes
Ah tiens, encore un roman post-apo sur la fin du monde causée par des zombies… me direz-vous d'entrée. Oui, PariZ est un roman post-apo sur la fin du monde causée par des zombies, mais ce premier roman de Rodolphe Casso paru chez les éditions Critic propose une aventure bien plus enthousiasmante que ce simple pitch, d'autant que la couverture signée Aurélien Police donne bien envie !

La Gâchette, La Goutte, La Gobe avec son chien Goa, voilà les personnages principaux que nous suivons dans PariZ ! L'auteur nous les présente au départ avec des chapitres dédiés à chacun d'eux qui sont des tableaux à tomber (littéralement), chacun ayant sa petite expérience le rendant particulier : La Gâchette est un enfant-soldat hanté par ses tueries passées ; La Goutte est un vieillard impotent hanté par ses cuites passées, présentes et futures ; La Gobe est un jeune teuffeur hanté par la musique techno et électro qui semble l'avoir rendu fou et seul son chien Goa le maintient en vie ; tous trois sont des clochards vivant dans le métro parisien. En plus de l'aventure de ce trio, nous suivons également les mésaventures de la Goule, mort-vivant anonyme errant dans Paris. Autant le dire tout net, le casting de départ envoie sacrément de la gnôle et ce n'est pas leur rencontre avec un duo de militaires fascisants qui va les arranger !
Comme dans tout roman qui tourne autour d'une histoire de zombies, il est tentant de ne faire que chercher les originalités. Ici, rien que le fait de suivre des héros en marge de la société est intéressant : à l'image des vieillards de L'Évangile Cannibale (Fabien Clavel, ActuSF, 2014), les clochards de PariZ sont autant en mauvais état que les morts-vivants qu'ils se doivent d'affronter. Outre cela, la gestion de ces zombies reste classique (bruit qui les attire, odeur qui immunise, tête à faire sauter pour arrêter toute fonction motrice, etc.). Toutefois, nous sommes quand même en plein Paris, alors quitte à être là, autant se servir du paysage et c'est là le gros point fort de Rodolphe Casso : il aime cette ville. Des citations personnalisées à chaque début de chapitre, des références dans tous les coins et un itinéraire qu'on pourrait suivre sur un plan du métro : Paris déborde de toutes les pages, on ne peut pas reprocher un manque de repères accordés au lecteur ! À cela, l'auteur convoque l'une des caractéristiques politiques des Français : la tentation fasciste, au sens de la tentation de l'homme providentiel… En effet, la principale péripétie de notre trio de clochards est leur rencontre avec deux militaires partis en commando pour une mission-suicide, envoyés par un colonel qui a pris d'assaut l'Assemblée nationale !
Rodolphe Casso a bien travaillé son style dans PariZ. Outre ces premiers chapitres particulièrement marquants, il se permet d'être extrêmement détaillé dans chaque action menée par les protagonistes sans pour autant que la lecture n'en soit gênée. La beauté du style s'essouffle peut-être légèrement une fois que l'action se lance, mais d'une manière générale, c'est surtout qu'une fois que sont propulsés l'élan d'espoir des héros et l'élan de connerie de leurs différentes rencontres, l'enjeu est suffisamment posé pour vraiment pouvoir surprendre davantage le lecteur dans la deuxième moitié du livre. L'accumulation de références musicales plus ou moins appréciées pourrait agacer certains lecteurs, mais cela relève plutôt de la partie « fun et aventure » de PariZ.

PariZ reste donc comme un bon souvenir de lecture, et certains passages seront à relire pour en apprécier tout le vocabulaire. L'univers est certes restreint et la fin particulièrement énigmatique, ce long roman vaut le coup.
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Il y avait longtemps que je n'avais pas lu de romans avec des zombies et cela me manquait ! J'avais repéré « PariZ » suite à une Masse Critique sur l'imaginaire et ne souhaitais pas passer à côté de cet ouvrage intriguant… Je l'ai donc acheté et ne le regrette pas, car j'ai passé un très bon week-end en compagnie de l'équipe 4G : La Goutte, La Gâchette, La Gobe et son chien Goa. Ce sont des personnages atypiques auxquels on s'attache qui se révèlent plus fouillés qu'il n'y paraît… Malgré sa patte folle et son penchant pour la bouteille, La Goutte va se révéler intelligent et émouvant. Il m'a particulièrement touchée lorsqu'il a raconté son passé à la fin du roman… Avec La Gâchette, on va aborder les thématiques du racisme et des enfants-soldats en découvrant son enfance particulièrement traumatisante. C'est un homme droit, avec des valeurs et une sacrée maîtrise du combat… Sans lui, je doute que le quatuor s'en serait sorti aussi longtemps ! Goa, le chien, a été très utile au groupe. Bien dressé, il a su donner des coups de mâchoires et défendre ses maîtres lorsqu'il le fallait. Bien que la présence d'un animal soit récurrente dans l'univers Z, j'aime lorsqu'il y en a un. La Gobe est le protagoniste que j'ai le moins aimé : il ne sert vraiment à rien, n'est pas très drôle et semble être un bagage que l'on porte à travers tout Paris… le chapitre dédié à son passé ne m'a pas touchée. J'avais espéré que La Gobe se révèle à un moment ou à un autre, hélas, il n'en est rien. Il faut dire que le groupe de la Restauration Française, La Gâchette, La Goutte et Goa prennent déjà pas mal de place dans le récit et sont bien développés… Mais quand même ! J'avais un petit espoir… Tout comme j'avais aspiré à une présence féminine ! Malheureusement, tous les personnages sont masculins. Il n'y a qu'une poignée de « zombettes » que l'on pourrait considérer comme des femmes. Bien que j'aie passé un bon moment, j'avoue qu'une touche féminine m'a manqué…

Bien qu'il ne soit pas novateur en terme de rebondissements, le scénario m'a plu : j'ai trouvé original le fait que l'on découvre la pandémie à travers le groupe de sans-abris. Ces derniers sont en marge de la société, ils n'ont pas les médias et ont l'esprit embrumé par la bouteille. Ils n'ont donc pas fait attention à tout ce qu'il se passait. La Goutte m'avait particulièrement interpellée lorsqu'il a réussi à passer miraculeusement à côté de plusieurs zombies sans se faire attaquer… Je me demandais pour quelles raisons les revenants ne le voyaient pas, surtout la première fois. J'ai rapidement compris la cause, toutefois je n'en dirais pas plus afin de ne spoiler personne. Les 4G vont faire la rencontre de la Restauration Française, un groupe qui a de sacrés projets… Ensemble, ils vont parcourir les rames du métro et vont tenter l'impossible pour éradiquer un maximum de zombies. Les suivre est vraiment plaisant, parfois drôle et sans temps morts. Pour une fois, on se concentre vraiment sur la survie et la petite équipe ne rencontre pas un autre groupe rempli de psychopathes comme c'est le cas avec « Ex Heroes », « The Walking Dead », « Apocalypse Z », « Les Survivants », « Les Marcheurs » ou d'autres sagas. Ça change et ce n'est pas pour me déplaire ! Par ailleurs, on suit régulièrement la marche de la Goule, un mort-vivant qui va se nourrir, attaquer et progresser à travers la capitale. Sa présence est sympathique : il est plaisant de voir ce qu'il se passe du côté des zombies… Autre élément plaisant : tout le travail de Rodolphe Casso sur Paris. En début de chapitres, il y a régulièrement des citations sur la ville, que ce soient des extrais de discours, des citations de livres, des paroles rapportées, etc. de plus, les descriptions de la ville ou des décors sont riches sans pour autant être lourdes.

Voilà un livre Z que je ne suis pas prête d'oublier ! Hormis la conclusion qui est un peu rapide, j'ai adoré les personnages, l'ambiance, l'humour décalé, le style d'écriture et le rythme du récit. Un premier roman réussi ! Si vous aimez le post-apo' ou nos chères goules dégoulinantes de tripes et de sang, n'hésitez pas à le découvrir.

Lien : https://lespagesquitournent...
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Tu aimes le tartare, le carpaccio, les sushis ? Bref, tu aimes la chair fraiche.
Peut-être es tu un zombie !
Mais n'es crainte, l'alcool* peut t'aider à surmonter cette apocalypse.
* L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération

Trois clodos, deux barbouzes, un clebs et des zonards affamés, voilà pour la galerie de personnages hauts en couleurs. Une histoire assez classique : l'Apocalypse zombie. Bref, rien de nouveau sous le soleil. Et 500 pages, de quoi me faire peur plus que les zombies : est ce que tout cela n'aurait pas pu tenir en 200 pages ?
Alors, pourquoi vouloir m'attaquer à ce roman ? Je voulais lire Nécropolitains, mais comme le pitch se déroulait un an après les évènements de PariZ...

Et puis, étonnamment, je me vois tourner les pages assez rapidement pour découvrir les aventures de cette bande d'hurluberlus : un jeune écervelé, littéralement, un clochard puant et un noir en proie aux démons. Au fil du récit, c'est leur histoire qui nous est contée ou comment ils sont devenus des zombies aux yeux de la société ou plutôt comment la société les a zombifié, clochardisé.

Quelques épisodes haut en couleur, comme ce festival de la chanson sur les champs Elysées qui finit par un feu d'artifice de sons et d'images, avec notre feu rocker national en guest star.
Le récit est entrecoupé des pérégrinations d'une goule à travers les rues parisiennes, ses monuments historiques noyés dans la société de consommation. le chapitre 67 nous met clairement dans ses pensées. Brrr, effrayant. Et magnifique coup de l'auteur.
La majeure partie se passe dans le métro, loin du Paris touristique mais que tout à chacun a emprunté si il est descendu ou monté à la Capitale. L'auteur se prend parfois un peu trop comme un guide du tourisme, et se perd par courts moments dans la description des bâtiments, couloirs du métro, cassant le rythme du récit. Mais l'ambiance est bonne, le gore peu présent et les personnages gouailleurs remportent la mise, le tout sous une magnifique couverture.

Une lecture addictive, divertissante, plaisante et pleine d'humour,. que demande le peuple ?
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Un poten­tiel lit­té­raire évident, insuf­fisamment mis en valeur par la thématique

Pour un pre­mier roman, la thé­ma­tique des Zom­bies était-elle un pari ris­qué ? On pour­rait le croire. Car les Zom­bies « ori­gi­nels » (et non ceux qui se sont « huma­ni­sés » au gré des romans et des séries télé­vi­sées qu'ils ont enva­his depuis leur appa­ri­tion) n'offrent plus de véri­tables rebonds. Ils sont et resteront ce qu'ils sont : morts (tout du moins, à l'état céré­bral). Les traces de vie qui animent leurs corps pour­ris­sant, ampu­tés, muti­lés, déchar­nés n'existent que pour leur per­mettre de se repaître des vivants, ou de les infec­ter. Au-delà, point de salut. Sauf à les faire évo­luer (mais ils perdent alors leur nature pri­maire), ils sont pris au piège d'une récur­rence dans laquelle ils enferment les auteurs et les lec­teurs qui s'y frottent.
Pour­tant, l'auteur s'est ins­tallé dans cette thé­ma­tique exi­guë avec de réelles qua­li­tés de conteur et les 500 pages que compte l'ouvrage « s'avalent » alors sans dif­fi­culté. Deux rai­sons essen­tielles à cela : (i) la plume est cise­lée, dyna­mique, et s'adosse à un voca­bu­laire riche et pré­cis, tant dans ce qu'elle décrit que dans ce qu'elle met en mou­ve­ment ; (ii) à l'instar de ce qui peut être constaté dans la lit­té­ra­ture contem­po­raine du genre (on pense, à titre d'exemple, aux « Déchar­nés » de Paul Clé­ment), la pré­sence de ces créa­tures dans PariZ trouve son véri­table inté­rêt à tra­vers ce qu'elle pro­voque chez les vivants, en les construi­sant et en les fai­sant évo­luer, au sin­gu­lier et au plu­riel, dans un uni­vers apocalyptique.

Trois clo­chards (« la Goutte ; la Gâchette ; la Gobe ») se terrent dans les sous-sols du métro pari­sien pour échap­per aux Zom­bies, qui ont envahi Paris. Dans leur péré­gri­na­tion, ils croisent (mal­gré eux) deux sol­dats de la Res­tau­ra­tion Fran­çaise qui, sous les ordres d'un colo­nel en marge de l'armée « régu­lière », se doivent de rem­plir une mis­sion tenue pour secrète. Avec des pers­pec­tives aux anti­podes les unes des autres, les deux petits groupes, finalement moins vulnérables ensemble que séparés, vont ten­ter de col­la­bo­rer en vue de par­ve­nir à leurs fins. Chose faite, ils rejoin­dront alors l'Assemblée Natio­nale, tom­bée aux mains de la Res­tau­ra­tion, où un autre com­bat les attendra.

« Plai­sirs »
Ces plai­sirs naissent dans les per­son­nages (vivants) qui animent l'histoire – (vrais) clo­chards d'un côté ; (pseudo) mili­taires de l'autre – et qui n'ont pas pour habi­tude de coha­bi­ter ou de col­la­bo­rer ; dans leur lan­gage, évo­ca­teur de leur condi­tion, de leur manière d'être et de pen­ser. Iso­lé­ment, ils ont tous un passé, une his­toire, qui leur donne un mini­mum de pro­fon­deur pour qu'on s'y inté­resse, qu'on les aime (ou pas), qu'on les com­prenne (ou non). Ensemble, et pour des rai­sons qui leurs sont propres, ils repré­sentent, dans leur misère phy­sique ou morale, l'antichambre des morts qu'ils fuient et com­battent.
Plai­sirs qui se confirment dans les détails de l'univers dans lequel l'histoire prend racine et gran­dit. Ces détails sont d'une pré­ci­sion d'orfèvre, laquelle témoigne d'un sens de l'observation et d'une capa­cité à res­ti­tuer l'existant très affûtés. Tous les usa­gers des lignes de métro dans les­quelles se plante une par­tie du roman, tous ceux qui connais­sant les monu­ments de la capi­tale, ses rues et son his­toire, tous ceux (pro­ba­ble­ment moins nom­breux) qui connaissent les avions de chasse, les héli­co­ptères de com­bat ou de recon­nais­sance, pour­ront en témoi­gner. Cette pré­ci­sion rend le décor « ultra réa­liste » au point de s'y pro­je­ter. Et pour ceux qui connai­traient moins Paris (car Paris n'est pas le centre de la France – ni du monde), son métro ou notre arse­nal mili­taire, elle en donne une image très fidèle.
Des plai­sir qui s s'achèvent dans les bribes de poli­tique abor­dées par l'auteur dans un monde en déli­ques­cence. Même là, et alors que leur sur­vie est en jeu, les hommes trouvent le moyen de s'opposer sur des concep­tions de la société qui n'ont plus lieu d'être compte tenu des cir­cons­tances et de s'entretuer sur l'autel du pou­voir et de l'influence.
D'une manière géné­rale, enfin, ces plaisirs se trouvent dans la capa­cité réelle de l'auteur à conter.

« Regrets »
On regret­tera, en pre­mier lieu, une intrigue qui manque un peu d'originalité. Mais par force des choses, car l'essence même de la thé­ma­tique exige, avant tout, que les vivants sur­vivent aux morts, qu'ils leur échappent, qu'ils les éra­diquent. Et presque tout est orches­tré dans cette pers­pec­tive. Si les lieux, les per­son­nages et la plume font la dif­fé­rence, ils ne per­mettent pas au roman d'échapper à cette logique un peu binaire. Les autres consti­tuants de l'action, qui sor­taient pour­tant des sen­tiers bat­tus, s'en trouvent relé­gués au second plan.
On regret­tera, ensuite, que les traits de cer­tains per­son­nages n'aient pas été davan­tage déve­lop­pés, et dès le début de l'histoire. On pense, en par­ti­cu­lier, à ce qu'on découvre sur la Goutte et sur l'un des sol­dats en fin d'ouvrage. Ces révélations auraient pu confé­rer une dyna­mique plus sou­te­nue et plus pro­fonde aux inter­ac­tions que les per­son­nages déve­loppent entre eux, et créer un paral­lèle fort de sym­boles entre les Zom­bies et ce qu'avait vécu la Goutte, dans son loin­tain passé.
On regret­tera, enfin, que la physionomie et le « fonctionnement» trop clas­siques des Zom­bies aient été conser­vés. Par­tant, le che­mi­ne­ment de la Goule (mort), tout au long de l'ouvrage, offre peu de relief (mis à part le cha­pitre sur ce qui se passe dans sa tête… et qui n'est pas une erreur de mise en page). Ce n'est guère que lorsque sont abor­dés les moments ayant pré­cédé sa muta­tion que le véri­table lien avec le per­son­nage prend « vie ». Et ces moments ne nous sont pas suf­fi­sam­ment contés. Mais, ici encore, ces créa­tures (la Goule, comme toutes les autres) se doivent d'obéir à un cer­tain stan­dard. Ne pas le res­pec­ter les ferait évo­luer vers d'autres formes de monstres, plus éla­bo­rés, moins « zombiesques ».

« Reproches »
S'il fal­lait en faire un seul : la plume de l'auteur est entra­vée par une thé­ma­tique trop étroite pour les qua­li­tés qu'elle recèle. Cette thé­ma­tique n'est en rien contes­table, ou dénuée d'intérêt, mais la pro­blé­ma­tique dans laquelle elle enferme est, pour ainsi dire, inso­luble. Conser­ver les Zom­bies « dans leur pre­mier jus » piège dans les filets de la redite. Les faire évoluer éloigne définitivement du genre. Mais, pour tous les amoureux des morts-vivants qui ne s'embarrassent pas de cette dia­lec­tique, PariZ est un livre à lire ! Même si, au-delà de la thé­ma­tique, l'auteur s'abandonne peut-être trop sou­vent à des des­crip­tions qui confinent au catalogue, en particulier lorsqu'elles ne s'imposent pas (revers d'une trop grande pré­ci­sion).
En bref, nul doute qu'un auteur est né (ou qu'il a muté, lui aussi, mais du jour­na­liste au roman­cier) et qu'il est por­teur de belles pro­messes. Avec toute l'humilité qui doit carac­té­ri­ser l'avis du chro­ni­queur, on a très envie de l'inviter à s'essayer dans un genre plus large qui per­met­tra à sa plume les embar­dées néces­saires à l'avènement d'une patte.

Dar­ren Bryte
Lien : http://www.lelitteraire.com/..
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Je ne vais pas vous parler des personnages, parce qu'on les découvre au fil du roman. Il faudra même attendre le dernier chapitre pour savoir "qui" est celui que nous connaissons comme La Goutte. La quatrième de couverture nous dit le principal : la Goutte, La Gâchette et La Gobe, trois hommes sans autre domicile que la rue, le métro, parfois un centre d'accueil.

Quand l'épidémie qui transforme les parisiens en cadavres ambulants frappe, La Goutte ne s'en aperçoit même pas : il est beurré comme un Petit Lu, dans un état épouvantable comme d'habitude. Il se réveille d'un coma éthylique, puant, crasseux, les yeux dans le flou et sa jambe malade douloureuse. Il traîne sa vieille carcasse et retrouve La Gâchette, qui lui sauve la vie. Premier sauvetage d'une longue série, parce que La Gâchette, il sait se battre, il sait tuer... La Gobe, lui , il ne sait plus rien, le cerveau en compote; c'est son American Staffordshire Goa qui veille sur lui. Quand deux représentants de la Restauration Française viennent squatter leur planque en leur parlant de sauver Paris, ils vont suivre, histoire d'avoir un truc à faire et de trouver de quoi boire, vu qu'ils ont leur taux d'alcoolémie à maintenir à un niveau satisfaisant...

Je suis admirative : premier roman ? Waouh ! Je sors de ma lecture complètement emballée.
Rodolphe Casso nous emmène en promenade à travers un Paris dévasté, grâce à La Goule et son errance insensée. C'est beau, ce Paris dépouillé, transformé.
Gore ? Oui, mais bien écrit et ça change tout : c'est percutant du coup, très efficace.
J'ai aimé les personnages. Tous très différents, ils ne se prennent pas la tête avec de grandes idées. Ce qui compte, c'est la survie. Ça, les trois amis du métro connaissent.
Il y a beaucoup de bêtise humaine aussi. Je ne dirais pas "cruauté", non, c'est trop fort. La bêtise qui fait que les survivants de la pandémie continuent à s’entre-tuer, attachés à des valeurs obsolètes en dépit du bon-sens.

C'est un coup de coeur total pour moi ! J'encourage les lecteurs qui apprécient le post-apo et le thème zombies à se ruer sur PariZ. Vous ne le regretterez pas, c'est fichtrement bien écrit, parfois drôle, parfois ça tord les tripes, Paris y est superbe dans son linceul.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Car voila que l'hypothalamus se réactive. Le corps bouge à nouveau. Les yeux s'ouvrent. Les membres s'agitent, la carcasse se redresse. L'enveloppe charnelle devient vaisseau-fantôme ; un passager clandestin a repris les commandes depuis la cale, là-bas, tout au fond du cerveau reptilien. Le sang ne circule plus. Les chairs, les tissus, les organes poursuivent leur décomposition.
L'enclos à tripes se lève. Il marche, il ne sent plus ses muscles, il ne se sent plus lui-même, et il ne connait pas la douleur. Aucune sensation. Aucune émotion. Aucune notion. Ni celle de bien, ni celle de mal. Mort mais encore vivant. Et il a faim. il a absolument faim. Une faim primale. Une faim comme fin en soi.
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- Nous sommes les membres de la Restauration Française.
- Hein ?
- C'est le nom de notre organisation.
La Goutte se mit à ricaner.
- Restauration... Française ? reprit-il entre deux gloussements.
- C'est bien ça, répondit le lieutenant en fronçant les sourcils.
- On dirait le nom d'un self-service ! Hé, Gâchette ! L'espace d'un instant, j'ai cru que ces mecs bossaient chez Flunch ! [...] Pour moi, ce sera le carpaccio à volonté ! Ah ! Ah ! Ah ! Et toi ?
La Gâchette prit un air emprunté avant de répondre :
- Et pour moi ce sera le jambon à l'os !
Ils se bidonnèrent ensemble, bientôt rejoints par la Gobe qui les imitait d'un rire absent et mécanique, lui qui n'avait absolument rien compris à la conversation.
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- Et moi ? Je fais quoi ?
- Tu montes la garde.
La Gâchette saisit la bouteille de Ricard, la reboucha et la rangea dans le placard à côté de la boîte de conserve.
- Et tu arrêtes un peu de picoler sinon tu vas te mettre à pioncer. J'ai besoin que tu restes debout en m'attendant.
La Gâchette lui tendit les clés qu'il avait confisquées au graffeur.
- Tu fermes derrière moi et tu n'ouvres à personne.
La Goutte se mit à glousser.
- T'en fais pas, va. Si des témoins de Jéhovah se pointent, je leur dis d'aller au diable ! Promis !
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Au centre de la Terre, invisibles aux yeux du monde, les trois hommes se mirent à table.
- Goutte ? dit la Gâchette, la bouche pleine.
- Hmm ? répondit l'autre en mastiquant.
- Je crois que c'est la fin du monde.
La Goutte le regarda un instant, pensif. Puis, en plongeant sa fourchette dans le cassoulet, il ricana :
- Et bien... on a failli attendre.
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Des affiches, La Goule ne cesse d’en croiser ; abris-bus, kiosques à journaux, bouches de métro… Un cornet de glace saupoudré d’éclat de cacahouètes, un sac à main en agneau, une bague en acier anti-allergique, Astérix et Obélix dos à dos, devant des montagnes russes : « Chez les Gaulois, on sait recevoir ! », un chameau rigolard à onze bosses aux couleurs d’une compagnie aérienne low cost : « Agadir – 39 € – Paris va être désert ! » Images et messages dont La Goule rate tout du propos. Choix des typographies, netteté des photographies, qualité des infographies, précision des détourages, pertinence des accroches… Il ignore tout de cette mutualisation de savoir-faire au service du langage universel de la publicité.
Que penseront de cette infinité d’inscriptions les archéologues du futur ou les visiteurs de l’espace ? Parviendront-ils, en découvrant cette cité de pierre de taille, de verre et d’ardoise, à déchiffrer ces runes aussi énigmatiques et omniprésentes que les hiéroglyphes des temples égyptiens ? Si d’aventure, au prix d’un opiniâtre travail scientifique, ils trouvaient la pierre de Rosette de ce patrimoine écrit, recelant les secrets d’une civilisation éteinte, ils pourraient enfin lire : « Conforama, le pays ou la vie est moins chère ». Et comprendront-ils le sens des graffitis que La Goule, sur son passage, a tout autant ignorés ? Certains, anciens, sont les signatures de vandales désireux de laisser la trace de leur passage dans l’immensité urbaine. Mais feront-ils la différence avec les autres, très récents, encore frais, qui maculent les façades de la rue du Faubourg Saint-Antoine ? « Visez la tête », « Seigneur, ayez pitié de nous »…
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Videos de Rodolphe Casso (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rodolphe Casso
A l'occasion de la sortie, le 16 juin 2023, du roman « le Dernier jour du Tourbillon », qui se déroule dans un bar de quartier, son auteur, Rodolphe Casso, présente ses bars parisiens préférés sous la forme d'une mini-série en 4 épisodes réalisés par Pierre Sévin-Allouet.

Le Faubourg
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Le Catrina
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Editons Aux Forges de Vulcain :
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Pierre Sévin-Allouet
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