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EAN : 9782260055808
208 pages
Julliard (04/01/2024)
3.92/5   905 notes
Résumé :
« Nous étions six – cinq garçons et une fille – insouciants, frivoles, joyeux, dans un été de tous les possibles. Pourquoi a-t-il fallu que l’un d’entre nous disparaisse ? »

S’inspirant d’une histoire vécue, Philippe Besson retrace un drame de sa jeunesse, survenu dans l’île de Ré, un soir de juillet, au milieu des années 80.
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Critiques, Analyses et Avis (246) Voir plus Ajouter une critique
3,92

sur 905 notes
Lors de ses deux romans précédents, Philippe Besson cueillait le lecteur dès l'entame du livre.
« Papa vient de tuer maman. » étaient les premiers mots de « Ceci n'est pas un fait divers », une phrase courte, percutante et lourde de sens, annonciatrice d'un horrible fait divers.
Dans « Paris-Briançon », l'auteur annonçait d'entrée de jeu que tous les voyageurs du train de nuit n°5789 n'arriveraient pas vivant à destination.

Ici, rien… juste un été de 1985 en compagnie de jeunes gens qui passent leurs journées à ne rien faire. Des vacances annuelles sur l'île de Ré faites de retrouvailles, de journées langoureuses mêlant insouciance et paresse… une véritable vacance qui prouve que l'auteur n'a pas besoin d'en faire des tonnes pour accrocher son lecteur, juste l'élégance de cette narration délicate qui nous plonge dans la nostalgie d'une époque révolue… allez hop, j'installe mon transat sur cette plage ensoleillée et je profite de cet instant de répit, loin de tout…

Dans cet ouvrage autobiographique, l'auteur de « Arrête avec tes mensonges » nous propulse en 1985, à une époque où il était encore possible de se retirer du monde, dans un endroit dont l'authenticité n'avait pas encore été effacée par la succession de vagues de touristes. Une époque sans portables, sans consoles de jeux, sans réseaux sociaux, où il fallait se bouger le cul pour savoir où quelqu'un se trouvait, où les mauvaises nouvelles du monde ne nous parvenaient pas à chaque instant, où l'on pouvait s'asseoir sur une terrasse et regarder autour de soi au lieu de regarder son écran de téléphone. Juste la farniente et le plaisir d'être ensemble… le pied !

Étant moi-même déjà retourné plus de cinquante fois au même endroit pour les vacances, sur une île pas encore totalement colonisée par les touristes, je n'ai eu aucun mal à emboîter les pas de l'auteur, qui nous fait revivre l'été de ses 18 ans lors de vacances annuelles sur l'île de Ré. le plaisir d'arriver en terrain connu, cet autre chez-soi, celui dépourvu d'obligations, juste retrouver ses amis et profiter de l'instant présent. le temps d'un roman, je suis de nouveau en vacances…

Ce soir d'été proposé par Philippe Besson ne réveille pas uniquement la nostalgie des années 80, mais également celle de mes 18 ans, cette période des premiers émois, faite d'insouciance, de sorties entre amis et de glandage professionnel. de sa plume experte, il capte ces moments débordants de simplicité, il saisit cet instant suspendu où l'ennui est synonyme de liberté, il plante ce décor regorgeant d'authenticité et m'enveloppe de mélancolie et de nostalgie. le bonheur est total !

Pourtant, et on le comprend finalement assez vite, cet été 1985 va laisser une cicatrice indélébile dans le coeur de l'auteur. Un drame se profile à l'horizon, qui va subitement balayer l'insouciance et l'innocence de cette joyeuse bande d'adolescents, les propulsant plus vite que prévu dans le monde des adultes. le genre d'événements qui créent un avant, celui dans lequel on se sentait si bien, et un après, que l'auteur ne fait que survoler rapidement, mentionnant ce que sont devenus les protagonistes de ce récit. La bonne nouvelle étant que l'un d'entre eux est devenu écrivain… et je m'en réjouis à chaque nouvelle parution…

Coup de coeur !
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L'auteur nous livre, un roman, une histoire sans filtre, avec beaucoup de pudeur et sensibilité, sur un fait vécu à la veille de ses 18 ans, C'est l'été 1985, période de vacances ,synonyme de profiter du soleil, de farniente, plage ,retrouver des amis . Un lieu l'île de Ré, envahie de touristes comme chaque année. La jeunesse, bon enfant, profitant des attractions , des animations, des baignades, le temps de se poser, dans un bar pour boire un verre. Une bande d'amis Philippe, François, Christophe, Nicolas, qui vient de s'installer dans l'île depuis quelque mois, Marc et Alice, frère et soeur, parisiens qui viennent se greffer à la bande, une amitié forte, fusionnelle. Les premiers flirts, Philippe qui parle de son homosexualité sans tabou, et vie un amour de vacances avec Marc. Une soirée dans une discothèque , ils s'amusent , profitant un maximum de ce moment ,nous sommes loin de la jeunesse d'aujourd'hui qui ne vit qu'à travers des réseaux sociaux, internet et autres. Un drame vient s'abattre sur eux Nicolas disparaît, comment pourquoi cela reste un grand mystère. Un pan de la vie de l'auteur qui le marquera pendant des années. Un roman faisant ressurgir des faits tels que les non dits, les secrets enfouis, le harcèlement, la mélancolie qui peut être dévastatrice,et source de suicide.
Cette histoire m'a bouleversée, me donnant la chair de poule, de laissant bouche bée. L'auteur grâce à ses mots, son écriture, nous fait , rentrer dans son intimidé , sans voyeurisme, mais avec une grande tendresse. Les personnages dégagent une grande empathie, une sensation de vivre ce drame avec eux, Un livre court nostalgique, qui ne peut nous laisser indifférent,
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Un grand merci à Babelio et aux éditions Julliard...

En cet été de 1985, comme tant d'été avant, Philippe, accompagné de ses parents, prend le bateau pour l'île de Ré. À La Noue, ils seront hébergés par Christian, le meilleur ami de son père, et sa femme, Anne-Marie. Après les retrouvailles heureuses et les embrassades, le sac déposé dans la chambre, dorénavant partagée, de François, il s'empresse d'aller le rejoindre place des Tilleuls. Et c'est tout sourire, avec cette perspective des jours qui s'annoncent langoureux et ensoleillés, que celui-ci lui présente Nicolas, tout juste installé depuis l'hiver sur l'île, avec sa mère. Comme d'habitude, ils retrouveront Christophe, l'ami d'enfance de François, plus tard, celui-ci profitant de l'après-midi pour se reposer après une matinée passée en mer avec son père. Face à la plage bondée, chacun savoure ce moment suspendu, annonciateur déjà des magnifiques journées qui les attendent. François, lui, s'intéresse à une jeune fille, de leur âge sensiblement, très jolie. Ce n'est que plus tard que les garçons feront connaissance avec elle, Alice, et son frère, Marc, des parisiens...

Avec sensibilité, un brin de nostalgie, parfois de mélancolie, Philippe Besson nous fait revivre l'été de ses 18 ans. Les vacances à l'île de Ré (quand l'île était encore une île), les amis qu'il retrouve avec joie ou avec qui il fait connaissance, la paresse des jours heureux, la simplicité de l'instant, les sorties à la plage, au bar ou en boîte de nuit, les jeux de séduction, les baisers échangés, l'insouciance, l'inconsistance, la frivolité, le bonheur du quotidien, la promesse d'un avenir radieux... Sorte de moments suspendus, d'une parenthèse enchanteresse avant que ne se joue un drame, un soir d'été. Confrontés à l'impensable et l'incompréhension, abasourdis, ces amis vont, immanquablement, plonger dans le monde des adultes. Perdre leur innocence, leur insouciance adolescente, leur légèreté. Tous alors pétris d'une culpabilité dévorante. Tous ces personnages, l'auteur réussit à les rendre particulièrement attachants, tant leurs portraits regorgent de sincérité, d'authenticité et de tendresse. Et c'est tout en finesse qu'il nous invite à partager leurs émois, leurs balbutiements, leur maladresse parfois. Assurément, l'auteur sait nous émouvoir avec ce récit doux-amer, empreint de délicatesse et porté par une plume élégante et soignée.
Un roman intense...
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Ils étaient cinq, en vacances, dans l'indolence de l'été et de leur jeunesse.
« A un moment, Christophe dit : « on est bien, là, non ? » « François répond en notre nom à tous : « oui, on est bien, là »
Quand j'y repense, ces mots, ces mots tout simples, étaient justes, profondément justes. On avait été bien »

Car cette douceur, cette insouciance vont cesser brutalement lorsque l'un d'eux disparait, sans explication.
Cette histoire, Philippe Besson l'a vécue à 18 ans, alors qu'il passe ses vacances sur l'île de Ré chez des amis. Il ne se passe pas grand-chose durant cette oisiveté estivale si ce n'est cette découverte du désir amoureux, des danses de séduction, et des corps qui se frôlent.
Les cinq amis, quatre garçons et une fille, Alice, qui cristallise les désirs, se retrouvent tous les jours, à la plage, au bistrot ou bien en boite de nuit. C'est de leur âge et les parents leur font confiance.
La disparition brutale de l'un d'entre eux sonne le glas des vacances et c'est un coup brutal qui les éloigne de l'insouciance de leur jeunesse. Mais que faire avec ce manque ?

« Je pensais à Nicolas. A un moment, j'ai même cru le reconnaitre au détour d'une rue. C'était sa silhouette, c'était son allure. Je lu ai couru après, et ce n'était pas lui, évidemment. Ce n'était qu'un mirage, un effet de mon imagination, de mon espérance. »

Ce roman, tout en nuances, glisse doucement dans la chaleur estivale et les amours adolescentes, jusqu'à ce soir d'été où le drame nous rattrape. La nostalgie teintée de mélancolie jalonne ce récit doux-amer où la culpabilité revient par moment hanter le narrateur.
Des personnages attachants, un roman séduisant quoique trop court.



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Une petite déception pour moi que ce dernier livre de Philippe Besson, même si cela reste une lecture que j'ai appréciée. Peut-être en avais-je lu trop de retours élogieux, peut-être était-ce difficile de lire un autre livre de cet auteur après Ceci n'est pas un fait divers qui m'avait laissée KO debout.

J'ai aimé l'ambiance qui règne dans ce roman, la description de cet été qui marque la fin de l'adolescence pour ce groupe de jeunes, cet été qui se termine mal. J'y ai retrouvé ce que j'ai moi même vécu, étant de la même génération que l'auteur, ces moments d'insouciance, ces moments où le temps s'arrête, où rien ne presse. J'ai revécu avec lui ces étés qui semblent immenses au moment où ils commencent, où la plage est le lieu du farniente, des baignades, mais aussi de la découverte de corps libres des contraintes vestimentaires du reste de l'année. Mais surtout J'ai aimé la description de leurs relations, entre eux d'abord, puis avec les adultes, plus tolérants, plus aptes à cette période à accorder des permissions, ou encore avec cette petite fille trop jeune pour faire partie de la bande, mais qui guette dans l'ombre, comprend beaucoup, sans que personne ne lui explique et prononce des réflexions surprenantes.

Mais j'ai été déçue par le plume, que j'ai trouvé moins percutante que souvent. Je n'ai pas aimé ces réflexions entre parenthèses qui pour moi alourdissent le texte et coupent la fluidité de la lecture. Une écriture que j'ai trouvée un peu plate, plus descriptive que attachée à nous faire partager les sentiments, et qui a peiné à me faire ressentir ce que vivent ces jeunes gens.

Ceci n'est que mon avis, et la plupart sont beaucoup plus enthousiastes.
Merci à NetGalley et aux éditions Julliard pour cet envoi #Unsoirdété #NetGalleyFrance
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critiques presse (6)
LaLibreBelgique
22 février 2024
Quarante ans ont passé, il n’est jamais reparu, vivant ou mort. Philippe Besson lui rend la vie le temps d’un roman.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeJournaldeQuebec
13 février 2024
L'écrivain français Philippe Besson raconte un événement qui a bouleversé sa jeunesse dans son nouveau roman «Un soir d'été».
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
OuestFrance
05 février 2024
L'auteur élabore un questionnement sur notre rapport aux autres en s'inspirant d'une histoire vécue, à la frontière entre l'adolescence et l'âge adulte.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
LaTribuneDeGeneve
05 février 2024
L'auteur français soigne ses regrets et remords dans ses romans. Le dernier, «Un soir d'été», évoque un drame qui a signé la fin de sa jeunesse.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
LaLibreBelgique
31 janvier 2024
A Ré, il y a 40 ans, Nicolas, 18 ans, disparut. Ce mystère a inspiré à Philippe Besson un roman attachant, dans lequel il reconstitue la vie d’une bande de jeunes sans téléphone portable et sans préjugés.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LaPresse
22 janvier 2024
L’écrivain français, qui s’est toujours défini comme « un romancier du sensible », n’a pas son pareil pour décrire les sentiments et les sensations.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (130) Voir plus Ajouter une citation
On est en 1985, il n'y a pas de téléphones portables. On n'est pas rivés à nos écrans pendant des heures, à lire nos messages et nos mails, à recevoir des alertes en tous genres, à télécharger des applications, à jouer à Pokémon GO ou Angry Birds, à mater des vidéos, à enquiller les hits du moment, on n'est pas dans l'isolement numérique. On est tous les trois ensemble, déseuvrés mais ensemble.
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Je ne souscris pas à cette fable commode des liens du sang, j'ai déjà compris qu'on choisissait les gens qu'on aime, qu'il ne fallait pas se les laisser imposer.
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Je songe à ce que les gens parfois nous disent entre les mots et qu'on ne relève pas, à ce qu'ils nous montrent d'eux et qu'on ne regarde pas, parce qu'on est affairé ailleurs ou simplement distrait, parce que la vie d'autrui au fond ne nous intéresse pas tant que ça, ou parce qu'on ne sait pas que celui qui, de loin, semble nager peut en réalité être en train de se noyer. Je songe à nos différences, nos désinvoltures qui, la plupart du temps, sont sans conséquence et qui quelquefois s'avèrent coupables. Je songe à ceux que nous laissons partir sans comprendre qu'ils nous suppliaient en silence de les retenir.
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En ce temps-là, ce n’est pas bourgeois, l’île. On vient avec sa caravane, sa toile de tente, on n’a pas de résidence secondaire, ça n’existe presque pas les résidences secondaires, encore moins les villas photographiées dans les magazines de déco, ce sont des vacances pas chères, au camping, on a réservé longtemps en avance son emplacement sous un pin, on y installe son petit chez-soi pour trois ou quatre semaines, on sort une bonbonne de gaz pour préparer le frichti sous l’auvent, on mange sur des tables pliantes, dans des assiettes en carton, le soir à la fraîche on boit l’apéro dans des verres en plastique, on ne fait pas de manières, on veille au porte-monnaie, mais quand même, on offre une gaufre ou une glace au petit, on sait se payer des extras, et on se couche dans une grande promiscuité.
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Quand j'y repense, avec le recul des années, je trouve ce moment incroyablement attendrissant : on avait dix-huit ans, ce qu'on voulait, c'était plaire aux filles, ou aux garçons, c'était même la chose la plus importante, le reste ne comptait pas, pas du tout, on était dans cette inconsistance formidable, cette soumission à nos hormones, cette soumission à l'instant aussi. Après, on a vieilli et on a perdu cela : la vie tenant tout entière dans la futilité.
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