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EAN : 9781092016841
Jigal (10/09/2016)
3.81/5   31 notes
Résumé :
Avril 1945. Anna Schmidt erre dans les rues dévastées de Berlin à la recherche d’un abri. Janvier 1953. Elle confie à son cousin Heinrich une mystérieuse lettre qu’elle lui demande de remettre à son fils Josef si un jour celui-ci se sentait en danger et venait la réclamer. Septembre 2012. La capitaine Hoffer enquête sur l’assassinat d’un gardien du musée d’Histoire de Berlin. Le mobile du crime semble être le vol d’un peigne tristement célèbre… Quelques mois p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Avec La lettre et le peigne, je pénètre pour la deuxième fois dans l'univers de Nils Barrellon dont j'apprécie l'écriture efficace et maîtrisée et la bonne connaissance des milieux qu'il décrit.

Ici, l'intrigue s'échafaude autour d'un peigne volé dans un musée de Berlin en 2012 et d'une mystérieuse lettre confiée dans les années 1950 par la grand-mère du héros principal à l'un de ses cousins. Ces deux objets sont les fils rouges du roman ; la lettre est la pièce maîtresse noble qui véhicule l'amour maternel et la transmission familiale tandis que le peigne demeure un symbole trivial, triste relique de son propriétaire.
La narration passe de 1945 à 2012 et entrecroise les péripéties du récit et les parcours des personnages. L'auteur jongle non seulement avec la temporalité mais aussi avec les points de vue, racontant parfois plusieurs fois les mêmes évènements selon les postures respectives des protagonistes : ceux qui suivent et ceux qui sont filés ou espionnés, ceux qui se font agresser et ceux qui planifient leurs agressions, ceux qui ont déjà tout compris et ceux qui sont en train de réaliser ce qui se passe… C'est parfois déroutant, toujours intéressant.
Nils Barrellon nous entraine de Berlin à Paris puis à Rennes, en passant par la Suisse dans un polar historique et intergénérationnel au sein de la mouvance nazie. Encore une fois, c'est très vivant, sans temps mort, bien ficelé, sans filtre pour les scènes violentes, plus subtil pour les moments intimistes. J'ai particulièrement apprécié l'effort documentaire, les notes de bas de pages, les descriptions des différents milieux et la préservation du secret : tout est toujours très réaliste, tout donne une bonne impression de vraisemblance et de réel. Les personnages sont finement travaillés, attachants pour certains : même les méchants sont dignes d'intérêt.
Il y a chez Nils Barrellon une réelle volonté de revisiter les stéréotypes et les conventions du genre et c'est très bien fait.

Un excellent moment de lecture et de détente.
La Position des tireurs couchés et Délitmotion sont dans ma PAL car je compte bien continuer à découvrir cet auteur.
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Un bon livre tient parfois à pas grand chose. Une envie de ne pas prendre au pied de la lettre des règles de narration préétablies et un peigne pour prendre l'Histoire à rebrousse-poils. Ainsi qu'un « pas grand chose » que tout le monde n'a pas : un talent de conteur.

Avec La lettre et le peigne, Nils Barrellon étonnera ses lecteurs habitués à davantage de légèreté. Il ne déteint pas dans la galerie d'auteurs de l'éditeur Jigal, habitué à proposer des livres qui mêlent le présent et le passé (fussent-ils davantage pesants que ludiques).

Nils Barrellon a tenté (et réussi, à mon sens) de corréler les deux. le sujet et son traitement sont particulièrement sérieux la plupart du temps, mais la deuxième partie du récit amène un semblant de « légèreté » grâce au rythme qu'on retrouve plus habituellement dans les thrillers.

Derrière cet énigmatique titre se cache une histoire lourde de sens, qui débute durant la seconde guerre mondiale pour s'étirer jusqu'en 2012. Un récit intergénérationnel qui permet à la fois de mettre en lumière un passé qu'il ne faut jamais oublier, tout en prenant de la hauteur sur ce qui se déroule de nos jours.

Le peigne en question a beau appartenir à un personnage connu, il n'empêche que c'est la lettre d'un simple citoyen qui est au centre de toute cette affaire. Une lettre qui devient une quête à travers les années et qui donnera lieu à un chapitre d'une émotion à donner la chair de poule.

Parlons du contexte tout d'abord. L'auteur a fait un excellent travail de recherche pour redonner vie à un pan important de notre Histoire récente, avec le parti-pris intéressant de faire se dérouler le récit en grande partie en Allemagne. Nils Barrellon semble bien maîtriser ce contexte tant il nous promène dans le temps et dans l'espace germaniques.

L'intrigue est véritablement prenante. Même si elle a tendance à partir parfois dans tous les sens, elle reste passionnante de bout en bout. le sujet est lourd, mais on est dans le cadre d'un réel suspens et pas seulement d'un devoir de mémoire. Et puis, il y a cette perspective donnée par l'Histoire à certains excès actuels. Une preuve, s'il en est, que l'on a tout à apprendre de notre passé, on l'oublie trop souvent.

A part une conclusion bien trop abrupte à mon goût, j'ai goûté cette lecture avec une réelle attention et un bel intérêt. Un thriller ? Parfois. Un polar ? Pas seulement. Une roman historique ? Bien davantage que ça. La plume impeccable et la manière qu'à Nils Barrellon de mélanger les genres rendent La lettre et le peigne aussi prenant que précieux. Attachant aussi, parce que les personnages dessinés par l'auteur apportent une belle dose d'humanité à l'ensemble.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Ah que voilà un bouquin difficile à présenter en quelques mots ! Il faut dire, à ma décharge, que l'intrigue nous fait voyager dans le temps (entre 1945 et 2012) en faisant fi de toute chronologie. L'intrigue se déroule en grande partie en Allemagne, mais aussi en France, avec quelques détours par la Suisse.

Ca pourrait sembler un tantinet chaotique vu comme ça, mais, même si les liens entre les différents pans de l'intrigue ne se mettent pas tout de suite en place, Nils Barrellon reste maître de son récit et parvient rapidement à ferrer le lecteur. Et une fois l'hameçon mordu il devient rapidement impossible de lâcher prise.

Un roman qui propose un habile mélange des genres même si le fond reste assurément thriller (surtout que le rythme va crescendo au fur et à mesure que les différentes pièces du puzzle s'assemblent). Vous aurez aussi le droit à un voyage à travers l'Histoire allemande (du point de vue de personnages allemands) essentiellement de 1945 (et la « libération » de Berlin par les forces russes) à nos jours ; en passant bien entendu par l'explosion du pays entre RDA et RFA et sa capitale séparée, d'abord seulement administrativement (et idéologiquement) puis par le Mur de Berlin, l'effondrement du bloc de l'Est suivi par celui du mur en question… pas franchement les heures les plus glorieuses du XXe siècle !

Une intrigue intergénérationnelle puisque l'on suivra tour à tour, Anna, Josef (fils d'Anna) et Jacob (fils de Josef). Des personnages forts et attachants ; tous trois sont non seulement liés par les liens du sang, mais aussi par une mystérieuse lettre, objet de bien des convoitises.

Et le peigne alors, me direz-vous ? Il est volé au Musée Historique allemand, les voleurs ont tué un gardien de nuit pour accéder à ce fameux peigne. Buter un mec pour un peigne, faut être un peu con, non ? Bon déjà à la base pour buter un mec (hors situation de défense) il faut être un peu beaucoup très con. le fait est que, en l'occurrence, il ne s'agit pas de n'importe quel peigne, la chose aurait appartenu à un certain AH.

Aaaah, OK… mais quel rapport entre cette lettre et ce peigne ? Heu… tu veux pas non plus que je te raconte tout le bouquin, non ? Si tu veux le savoir tu prends le livre et tu le lis, tu verras tu ne le regretteras pas…

Force est de reconnaître que Nils Barrellon est un excellent conteur. Non seulement il maîtrise à la perfection une intrigue qui pourrait rapidement partir dans tous les sens, mais en plus il ne ménage pas ses lecteurs, proposant de nombreux revirements de situation (parfois assez prévisibles, mais toujours bien amenés).

Un premier bémol sur les personnages de Gottfried et Mickaël, les tueurs qui traquent Jacob. J'ai eu beaucoup de mal à les trouver crédibles tant ils accumulaient les clichés. Par moments j'avais l'impression de voir les deux vieux du Muppet's Show.

Mon second bémol sera pour la fin (après la découverte de la lettre), que j'ai trouvée un peu abrupte. Peut-être est-ce aussi dû au regret de quitter des personnages que j'ai pris plaisir à découvrir et à suivre au fil des pages.
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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Si vous devez lire un roman en ce moment, et que l'Histoire ne vous rebute pas, que vous cherchez à la fois un roman à énigme et un roman à message, un roman où on est tellement pris à la gorge par ce qui arrive aux personnages que certains passages vous laissent pantelants, au bord des larmes, alors ce roman est fait pour vous. Je ne connaissais pas l'auteur, c'est pour moi une découverte. Et pourtant, j'ai tourné la première page, avant tout poussé par la curiosité. le premier chapitre m'a scotché …

Berlin, Avril 1945. La course poursuite est engagée entre les alliés pour récupérer la capitale allemande. Dans la ville en ruine, une femme erre dans les rues. Elle s'appelle Anna Schmidt et ses vêtements sont en lambeaux. Une femme accepte de l'héberger dans un immeuble, où les habitants se cachent dans la cave. Puis, les Russes débarquent et embarquent de jeunes filles et des femmes. Anna est choisie par un soldat. Il l'emmène dans un appartement de l'immeuble et la viole. Anna, résignée, ne songe même pas à résister. Elle veut survivre.

Berlin, 8 septembre 2012. Un vol vient d'avoir lieu au musée historique. le gardien a été retrouvé assassiné. La caméra montre que deux hommes cagoulés ont pénétré l'enceinte et savaient parfaitement ce qu'ils venaient chercher. Seul un boitier contenant un peigne en ivoire et portant les sigles A.H. a été dérobé. Ce peigne aurait appartenu à Adolf Hitler. Anke Hoffer, qui appartient à la police fédérale criminelle est dépêchée de Francfort pour enquêter sur ce vol et ce meurtre.

Jacob Schmidt est bassiste dans un groupe de jazz et sort d'un concert. Il y a rencontré Ann, qui a eu une aventure avec un membre du groupe. Ils vont boire un coup et finissent par être bien entamés. Mais Ann veut passer la nuit seule alors Jacob rentre chez lui. C'est alors qu'il est agressé par deux hommes cagoulés, conduisant une BMW noire. Apparemment ils ont voulu le kidnapper. le lendemain, en portant plainte au commissariat, il rencontre Anke.

On pourrait diviser ce roman en deux parties. La première fait la part belle à la famille Schmidt : Anna tout d'abord puis Josef son fils puis Jacob. La deuxième se passe en France, et j'y reviendrais. Car dans cette « première partie », l'auteur fait des allers-retours entre le présent de Jacob et sa sensation d'être poursuivi et persécuté et le passé de sa famille.

C'est 60 ans de l'histoire de l'Allemagne que Nils Barrellon va nous conter avec une aisance telle qu'on croirait qu'il est historien de formation. Il glisse quelques moments importants dans sa narration mais surtout, ce qui m'a fait fondre, c'est sa description d'une histoire de famille lambda au milieu de la grande histoire. C'est ces petites scènes communes qui, tout simplement deviennent des scènes très émouvantes, à tel point que j'avais l'impression de faire partie de cette famille, et j'en ai eu le coeur serré, gonflé d'amour pour Anna, Josef et Jacob.

Et quels personnages ! Anna est une mère amoureuse qui va tout faire pour élever, sauver et rendre son fils plus fort. Et elle va réussir ! Josef va devenir un mathématicien et gérer sa vie comme on résout des équations. Il va aussi tout faire pour son fils Jacob. Et Nils Barrellon arrive à nous faire entrer dans leur intimité avec une telle simplicité que c'en est époustouflant et surtout émouvant. C'en est impressionnant !

La deuxième partie, ou du moins, c'est comme ça que je l'ai ressenti commence quand Jacob débarque en France. A partir de ce moment là, il n'y a plus d'allers-retours passé-présent et le récit devient plus linéaire, plus classique. le rythme s'accélère, la tension monte jusqu'au final surprenant, presque fataliste, en tous cas noir. Et cela clôt un roman à part, original dans sa forme sur les survivants, les battants de la deuxième guerre. Ce roman est une belle leçon de vie, une formidable réussite.

Je tiens aussi à signaler la couverture que je trouve tout simplement magnifique et fort bien trouvée par rapport au roman et à ce qu'il raconte.
Lien : https://blacknovel1.wordpres..
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Le poids du passé

Le peigne… il est volé dans les réserves d'un musée en Allemagne par deux personnes cagoulées aux méthodes expéditives qui tuent un gardien au passage.

La lettre… écrite par Anna pour son fils, remise à son cousin Heinrich, elle a traversé un demi-siècle avant que Jacob se lance à sa recherche de Berlin à Paris et jusque dans l'ouest de la France.

De l'ascension d'Hitler aux camps de la mort, du nazisme d'hier au nazisme d'aujourd'hui, de la montée en puissance des haines des races soi-disant inférieures d'hier aux haines raciales contemporaines, les croyances nauséabondes de certains n'ont pas beaucoup évolué. Nils Barrellon fait ainsi le lien entre les peurs du passé et celles émergentes d'un présent où le rejet et la haine retrouveraient des lettres de noblesse qui pourraient les ramener au pouvoir.

Alors, oui, on pourrait critiquer les partis pris historiques de Nils Barrellon et les différentes filiations qu'il crée entre les personnages du passé et ceux du présent, mais cela n'enlève rien à la qualité de son récit. C'est avec une certaine habileté qu'il entremêle passé et présent dans une histoire dans laquelle le lecteur est invité à s'immiscer aux côtés de Jacob.

Ce dernier part sur les traces de son père et de sa grand-mère, tous deux pris dans le tourbillon de la Seconde Guerre Mondiale. La lettre qu'il parvient finalement à localiser et à lire ne fera que conforter le lecteur dans ce qu'il pensait être la clef de voûte du récit. Pour une fois que je ne me serai pas trompé en essayant de deviner où l'auteur veut m'amener…

Nils Barrellon tient bien le fil de ses différentes époques : 1945-1953 avec Anna, les années 60 avec Josef et 2013 avec Jacob. Sur 70 ans, l'auteur tresse la trame de son récit en ne laissant aucun protagoniste sur le côté de la route. S'il ne donne évidemment pas tous les backgrounds de ses personnages, Nils Barrrellon leur donne de la consistance tout au long du récit, en dresse des portraits honnêtes et pas surjoués. On s'attache rapidement aux différents protagonistes.

Pour une raison que j'ignore, Nils Barrellon ne parvient pas à rendre les salauds de son histoire totalement antipathiques. Et pourtant Dieu sait qu'ils véhiculent des idées de haine, de rejet, de races, d'identités… autant de sujets aux relents nauséabonds. Mais s'ils sont des vilains dans l'âme, ils n'endossent pas pleinement leur rôle. Sans pour autant que l'auteur leur trouve, bien au contraire, quelques circonstances atténuantes que ce soit, mais les passages qui leurs sont consacrés ne suintent pas le dégoût comme cela aurait pu (aurait du ?) être le cas. Ce sera mon seul petit bémol.

C'est aussi et enfin un livre sur la perte de l'innocence. Celle d'un jeune homme et de sa grand-mère à quelques décennies d'intervalle…

Point donc de fol suspens ici, mais un récit prenant de par son thème, de par l'écriture de Nils Barrellon même si, à titre personnel, j'ai une préférence pour son précédent livre… « La lettre et le peigne » se lit comme un témoignage de la persévérance dans le temps des thèses racistes qui ont amenées Hitler au pouvoir et dont la parole porte encore aujourd'hui les mêmes idées haut et fort.

Lien : http://wp.me/p2X8E2-JY
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
« - Hé ! Pédale ! Ici, c'est un trottoir privé ! Bouge !
Erich, jusqu'alors hésitant quant à la manière de procéder, sauta sur l'occasion. Ses yeux bleus et ses cheveux blonds seraient son laissez-passer. Il accéléra le pas (son cœur fit de même) et fondit sur le môme. Avec un sang-froid exceptionnel, il vint coller son visage contre celui de son interlocuteur.
- Je pourrai te renvoyer le compliment, gros lard, dit-il d'une voix basse, les dents serrées. Le race aryenne n'a rien à gagner à te garder dans ses rangs. T'es gros, t'as les yeux sombres et si ça se trouve, t'as les cheveux noirs.
Le groupe s'était rapproché, formant un cercle autour d'eux, et attendait dans un silence soudain religieux que l'altercation en vînt aux poings. Erich s'écarta d'un pas, regarda le garçon de la tête aux pieds avant d'asséner :
- T'es juif ?
Le gamin devint rouge. Il hoqueta comme soufflé par la question. Un de ses amis lui tapa l'épaule :
- Alors, David, tu réponds au monsieur ?
L'assemblée éclata de rire.
- Eh ! Samuel ? T'as perdu ta langue ou quoi ? ajouta un autre crâne rasé.
Rires. »
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L’air extérieur, frais mais soufré, épais et irritant, tranchait avec celui de l’intérieur, moite, éthylique et tiède. Le fracas des bombes était assourdissant. Non, pas des bombes, des orgues de Staline, pensa-t-elle.

Elle se figea. Cependant, son hésitation fut de courte durée, elle contourna la fosse encore fumante d’où s’échappait une odeur de viande grillée et s’élança à travers le jardin dévasté, zigzaguant entre les larges cratères.
Pas de direction précise.
S’éloigner. Le plus possible.
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Elle détestait ce genre d’allusion grivoise, qu’elle fût au troisième ou quatrième degré. Les plaisirs de la chair n’avaient jamais été son fort et c’était bien la seule chose que Bernd aurait pu lui reprocher. Elle trouvait cela populaire. Dégradant. Dès le début de leur mariage, elle avait fait comprendre à son époux qu’il ne faudrait pas trop compter sur elle pour les parties fines. Quand il avait émis quelques réserves, elle avait été claire : certaines filles adoraient cela et le faisaient très bien, il n’avait qu’à s’en servir.
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Ce que pensait Anna de la mainmise russe n’était pas un secret pour son fils. Dès qu’il avait été en âge de tenir une conversation sérieuse, elle avait tenté de lui inculquer les bases d’une conscience politique. « L’histoire, disait-elle, nous a appris qu’il faut connaître ceux qui nous gouvernent. Seuls les moutons se laissent guider par un chien. » Mais, si son intention était d’aider Josef à construire seul une ligne idéologique, ses propres propos n’avaient pas été ni très objectifs ni aussi neutres qu’elle le pensait. Très vite, Josef avait saisi qu’elle abhorrait le SED et, plus précisément, son premier secrétaire Walter Ulbricht, instigateur du mur qui défigurait Berlin. Aux yeux de sa mère, Ulbricht était coupable de donner l’impression aux plus faibles de ses concitoyens que la RDA était maître de son destin. C’était un menteur et Anna détestait les menteurs.
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Josef avait expliqué à sa nouvelle amie française comment l’addiction des Allemands de l’Est à l’arabica et autre robusta avait failli plonger le pays tout entier dans un marasme économique, finalement surmonté grâce au mischkaffe (et aux accords commerciaux entre la RDA et le Vietnam). Plus tard, dans l’intimité de son bureau, que les murs couverts d’étagères remplies de papiers, de livres de maths et de copies d’élèves calfeutraient, il lui fit comprendre comment seule la RDA pouvait se retrouver dans de telles situations. Il lui fit toucher du doigt l’absurdité de ce régime sans jamais, admirable tour de force sémantique, le dénigrer de façon frontale, la paranoïa étant alors dans les gènes de tous les Allemands de l’Est, a fortiori les intellectuels
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Vidéo de Nils Barrellon
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