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4,3

sur 5451 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Énorme coup de coeur, après le Parlement des Instincts de Philippe Cavalier, et encore le mot est faible tant ce livre est une merveille à l'état pur, une pépite à l'état brut.
Une fois n'est pas coutume, je vais me contenter d'un billet qui sera simple, et basé juste sur les émotions provoquées par cette lecture.
Et il y a au moins 3 ans que je n'avais pas lu un ouvrage qui restera marquant et marqué dans mon for intérieur.
En effet déjà 48 critiques au compteur, et je n'ai pas envie de me. Relancer dans un énième résumé de l'histoire.
Mais juste d'extraire passages, qui mettent en lumière le ou les ressentis, de cette lecture, juste en les mettant en abîme avec ma lecture :

- Page 130 "chaque coup de marteau venait de loin et s'entendrait longtemps" / chaque mot posé sur ces pages portaient en eux une beauté qui venait de loin et réssonerait longtemps en moi ;

- Page 221 "Florence, années noires. Une bonne accroche pour mon biographe, même si je ne soupçonnais pas encore qu'on s'intéresserait un jour ma vie. Je soupçonnais encore moins que quand quelqu'un s'intéresserait ma vie, je ferais tout pour lui compliquer la tâche.
Mes frères, lorsque j'aurai poussé ce dernier souffle qui résiste encore, portez-moi au jardin. Enterrez-moi sous une belle pierre blanche, de ce Carrare que j'aimais tant. N'y gravez pas de nom, surtout. Laissez-la douce, lisse à s'y allonger. Je veux que l'on m'oublie. Michelangelo Vitaliani, 1904-1986, a dit tout ce qu'il avait dire." /
Jean Baptiste Andrea se fait le magnifique biographe romanesque de Michelangelo Vitaliani et nul besoin de nom tant ce personnage tant son histoire et sa vie sous la magnifique plume de l'auteur se passe de surenchère. Nul besoin d'épitaphe. Une fois le livre refermé la vie de Michelangelo Vitaliani créé dans le lecteur une rémanence inconsciente comme peu de personnages romanesques sont capable d'en provoquer ;

- Page 291 "Son directeur de thèse, autrefois, avait eu cette phrase surprenante, en lui remettant son doctorat cum laude : Vous avez étudié de longues années pour rien, Williams. Rien de ce qui fait l'art, le vrai, n'est explicable ici, puisque l'artiste lui-même ne sait pas ce qu 'il fait. / Je ne sais si Jean Baptiste Andrea savait ce qu' il faisait en écrivant cet ouvrage. Une chose est certaine, et subjective, c'est du grand art que ce livre. Un de ces ouvrages qui instille en vous, pour y déposer une marque indélébile, comme une parenthèse, une persistence qui s'installe et qui fait que le simple fait de poser un regard sur cette couverture fait remonter des sensations de lecture à nulles autres pareilles. La première étant de vouloir le relire....

- Page 307 "partout où j'ai vécu l'exception du monastère où je m'éteins, et de Pietra d'Alba bien sûr —, j'ai éprouvé le besoin de repousser l'aube." / J'ai éprouvé chaque jour de lecture, chaque jour les pages défilaient, chaque jour je savais qu'il faudrait en arriver au terme du livre, chaque jour je sentait que ce mot, terrible, fin approchait. Et bien j'ai éprouvé le besoin de repousser le temps, de prendre mon temps, de perdre mon temps dans cette lecture....

Alors a ceux qui l'ont lu je dirais que tramontane, sirocco, libeccio, ponant et mistral,  l'on emporté sur toutes mes résistances...
Et pour ceux qui ne l'ont pas encore lu laissez-vous emporter par la tramontane, le sirocco, le libeccio, le ponant et le mistral et vous comprendrez...

Deux remarques pour terminer
Comme je l'avais écrit pour le Parlement des Instincts, ce livre qui mérite non pas 5 ou 6 étoiles, mais bien plus que cela...
Je rejoins l'avis le l'auteur ou de Mimo concernant l'une des plus belles statues de tous les temps – la plus belle, diront certains – sourit à tous ses visiteurs, sans exception. [...] Difficile d'imaginer qu'elle fut, un jour, une simple montagne. La montagne devint carrière à Polvaccio. On en tira un bloc de marbre, qu'on livra à un homme au visage fruste, marqué par une bagarre avec un confrère jaloux. L'homme, fidèle à sa philosophie, attaqua la pierre pour libérer la forme qui s'y trouvait déjà. Et la femme parut, d'une beauté insensée, penchée sur son fils abandonné dans un sommeil de mort sur ses genoux. Un homme, un burin, un marteau, de la pierre ponce. Si peu de choses pour donner naissance au plus grand chef-d'oeuvre de la Renaissance italienne. La plus belle statue de tous les temps, et elle s'était simplement cachée au fond d'une pierre. Michelangelo Buonarroti eut beau chercher, hurler, il n'en découvrit plus de pareille dans le moindre bloc de marbre.

Jean Baptiste Andrea démontre, à l'instar du sculpteur, qu'un homme, un burin semblable à une plume, un stylo, un simple crayon à papier. Si peu de choses peuvent donner naissance à un livre remarquable... Et pour ces heures de bonheurs de lecture soyez-en remercié
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Jean-Baptiste ANDREA. Veiller sur elle.

550 critiques pour cette pépite. Une récompense a enfin été décernée à son auteur. Il aurait, à mon humble avis, dû recevoir un prix lors de la parution de son précédent roman ; « Des Diables et des Saints». Mais je n'appartiens pas à l'aréopage des votants pour l'attribution des grands prix littéraires ! ! !

Nous sommes en 1986. Michelangelico Vitaliani, dit Mimo, un ancien sculpteur vit depuis plus de quarante années au sein d'une congrégation religieuse. Il n'a pas prononcer ses voeux. Il est âgé de plus de quatre vingts ans. Pourquoi a-t-il cesser de sculpter et de produire toutes es commandes émanant de nombreuses familles riches ? Il s'est retiré dans ce couvent suite à la cécité qui l'a atteint. Il est en fin de vie, veiller par les religieux. Au cours de cette veillée funèbre, il se remémore son existence et nous la transmet. A l'âge de treize ans, sa mère, veuve, l'a confié à un oncle sculpteur et envoyé en Italie, en Ligurie. Ce jeune adolescent est atteint de nanisme. Son oncle va profiter de cette main d'oeuvre bon marché. Au village la famille Orsini règne sur la région. Cette riche famille possède une somptueuse villa nantie de statues, d'ornements et fait réaliser les réparations par l'oncle de Mimo. Mais l'oncle alcoolique ne travaille pas : c'est Mimo qui effectue les réparations et qui sculpte les divers ornements.

Lors de leurs interventions dans cette superbe résidence, Mimo va rencontrer Viola la fille de cette famille. Bien que tout les opposant, une riche, un pauvre, une jeune femme belle, une enfant très douée intellectuellement et un jeune garçon ignorant mais avide de savoir. Ces deux êtres vont vivre une belle mais tragique histoire d'amour platonique, s'épaulant l'un l'autre tout au long de leur vingt années de fréquentation. Ces deux êtres se cherchent, se retrouvent, se séparent, se déchirent. Ce sont deux aimants qui ne seront jamais amants malgré tout l'amour qu'ils se portent mutuellement… Viola , jeune femme téméraire se prend même pour Icare. Son rêve : voler comme les oiseaux, libres. Malgré toute son ingéniosité ce rêve se brisera comme le verre et les statuettes fragiles. Mimo, ignoré par son amie, sombrera et succombera à de nombreuses tentations, multipliant les soûleries, la jouissance sous toutes ses formes goûtant aux plaisirs de la chair. Il mènera une vie une vie dissolue et son art attestera de ces abus. Heureusement, dans son atelier,il possède de bons ouvriers et ces derniers sont sa fierté.

Au cours de son récit, jean-Baptiste ANDREA, nous glisse dans cette grande fresque, la montée du fascisme en Italie et de ses tentacules qui s'étendent sur toute l'Europe. le récit débute vers 1917, Mimo a treize ans. Nous traversons la seconde guerre mondiale. Mimo est un véritable artiste et ses statues sont très recherchées. Il sait mettre en valeur les personnages sculptés dans le marbre et tient compte des volumes, des perspectives et de l'implantation de son oeuvre. Il sera même très riche, rachetant, l'atelier de son oncle. « Veiller sur elle », est-ce sur Viola qu'il faut veiller, cette jeune fille aux multiples connaissances et qui partage son savoir avec son compagnon, Mimo ? Est-ce sur la statue, sa dernière oeuvre connue, son chef d'oeuvre, sa Piéta qu'il a fallu dissimuler au public et ensevelir dans un tombeau de pierre où les visites sont même interdites. Seuls quelques privilégiés ont pu admirer cette sculpture. Cette piéta représente la beauté parfaite : est-ce Viola qui se dissimule dans ce monument. Mimo rend un bel hommage à celle qu'il a aimé. Pourquoi, Mimo, a-t-il mis fin à ses commandes émanant même des autorités, tant religieuses qu'administratives. le gouvernement italien lui passera plusieurs commandes et il en exécutera un certain nombre, apparaissant ainsi comme un suppôt du fascisme.

Un récit haletant. Nous sommes suspendus au déroulement de ces longues années de vie de nos deux héros. Une narration poétique. Une intrigue bien ficelée et des personnages fort attachants. Jean-Baptiste nous ensorcelle avec ses rédactions. Chaque livre est une pépite. Quatrième ouvrage de cet auteur et je ne peux vous dire lequel de ses livres je préfère. « Ma reine, », « Des millions d'années et un jour », « Des Diables et des Saints ». Je recommande fortement la lecture de cette narration. Jean-Baptiste ANDREA nous raconte toujours de belles histoires tragiques. Ces personnages fictifs éprouvent de beaux sentiments, nobles. Dans ses récits il y a toujours beaucoup d'humilité, d'humanité, de fraternité et d'amour… Bonne journée et belles lectures.
( 06/02/2024).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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1986, dans un monastère italien, un homme va rendre son dernier souffle. Né en France en 1904, Michelango Vitaliani, surnommé Mimo, vit avec les moines depuis 40ans pour veiller sur elle. Elle, c'est sa dernière oeuvre, une statue au pouvoir indéfinissable, qui trouble tous ceux qui la regardent. Mais quel est le secret de cette statue ?

Les dernières heures d'un homme qui va nous plonger dans sa vie : une enfance en France, un père tailleur de pierre qui meurt au front, envoyé à l'âge de 12ans en Italie en apprentissage auprès d'un tailleur de pierre alcoolique à Pietra d'Alba, grand domaine de la famille Orsini, connue dans toute l'Italie. Et la rencontre avec Viola, la fille unique des Orsini, qui se prend d'affection pour ce tout petit et pauvre sculpteur mais sculpteur aux mains d'or.

Deux opposés qui s'attirent, Mimo et Viola vont connaitre le pire comme le meilleur. A travers leur vie, l'histoire de l'Italie en toile de fond (la seconde guerre mondiale, Mussolini, la montée du fascisme, les luttes pour le pouvoir..). Mimo deviendra le sculpteur qui tout le monde veut alors que Viola, simple femme devra rester à sa place.. Viola et Mimo s'esquiveront, se retrouveront, amis ou ennemis sans jamais s'avouer la vérité.

Jean Baptiste Andrea revient avec un très grand roman, une véritable perle romanesque au coeur de l'Italie entre puissance, admiration, rebondissements, art, amour est amitié, et totalement cinématographique. Grâce à ses mots justes, à toutes une galerie de personnages tantôt attachants, tantôt détestables. Jean Baptiste Andrea nous hypnotise à travers cette fresque italienne à la fois familiale, historique et sociale. Quel roman époustouflant !

L'amour et la beauté habitent les personnages comme la plume de l'auteur. Mimo, parti de rien et qui devient celui que tout le monde s'arrache et Viola qui est connue comme une figure de proue d'un féminisme avant l'heure. Rencontre entre deux personnages qui provoquent des étincelles à l'image de ce roman, qui risque de briller lors de cette rentrée littéraire.

Jean Baptiste Andrea livre une ode à la différence, à la liberté, à l'amour, aux rêves qui confirme le talent de maitre Andrea !
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Je ne retrouve pas mon avis, bizarre...J'ai lu ce livre à sa sortie car j'avais aimé les trois précédents. Ce dernier n'échappe pas à la règle; si la langue est la même, les thèmes sont très différents. C'est donc mon 4e coup de coeur pour cet auteur qui vient chaque année Au Temps Lire. D'emblée, j'en ai fait "mon" Goncourt. Il avait déjà été remarqué par les nombreux lecteurs du prix FNAC.
L'histoire se passe en Italie, en partie sous Mussolini. Mimo est nain , pauvre, mal aimé. le hasard le fait côtoyer un sculpteur et Mimo découvre qu'il a un talent supérieur à son maître.
Les Orsini sont nobles et riches: jamais Mimo ne les aurait approchés mais au cours de travaux, un incident le met en présence de leur fille Viola; jeune fille fantasque et attachante. Elle aime s'allonger sur les tombes du cimetière, invite le jeune homme à faire de même et se moque de son inculture. Elle va le cultiver, lui faire lire beaucoup de livres. Ils sont nés à la même période et elle décide qu'ils sont jumeaux cosmiques.
A un moment, elle veut voler, construit un appareil et échoue avec de nombreuses blessures...Mimo lui a sculpté un ours pour son anniversaire.
Une étrange amitié va naître entre ces deux êtres si différents.
Ceci est une partie de l'histoire racontée par Mimo au cours de son agonie: il vit depuis 40 ans dans un monastère où a été cachée la piéta qu'il a réalisée et qui a fait scandale.
Andréa est un conteur: son roman que je qualifierai de populaire, au sens noble du terme, est accessible à tous.
Ses prix me semblent tout-à-fait mérités
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En 1986, dans une abbaye italienne, celui qu'on surnomme "il Francese" est en train de mourir mais qui est-il alors qu'il n'est pas moine ? Mimo, de son vrai nom Michangelo Vitaliani, est né dans une famille pauvre. Placé en apprentissage à Pietra d'Alba chez son oncle Alberto, le jeune garçon qui restera petit toute sa vie, montre des dons exceptionnels pour la sculpture. Il rencontre une jeune fille de son âge, Viola Orsini, issue d'une grande famille italienne, de qui il devient proche malgré leurs différences de conditions sociales. La fantasque Viola se blesse gravement le soir de son anniversaire et Mimo est envoyé travailler à Florence chez Filippo Metti, un sculpteur où il va se perfectionner. Les deux jeunes gens vont se retrouver et s'éloigner à plusieurs reprises avec les années mais leurs divergences politiques ne vont-elles pas finir par les séparer définitivement ?

J'ai eu un coup de coeur pour ce Prix Goncourt 2023 amplement mérité pour moi. J'ai vraiment aimé ce roman et malgré ses 570 pages, je l'ai lu rapidement en quelques jours.
Une fois entré dans l'histoire, les pages défilent toutes seules, les deux personnages principaux, Mimo et Viola, sont très attachants, il y a beaucoup de rebondissements et on se prend d'amitié pour le jeune Mimo, mal parti dans la vie à cause de son physique et de sa pauvreté mais qui va réussir à s'imposer brillamment, tel un Rastignac des temps modernes.
J'ai vraiment apprécié suivre l'histoire du début 1900 à nos jours, à travers une Italie joliment décrite et parfumée avec la senteur des orangers, on a l'impression de voyager et de suivre les aventures tel dans un film.
Il y a aussi de l'humour dans ce livre, certains passages sont drôles tandis que d'autres paraissent plus fantastiques et un peu oniriques. J'ai aimé le mélange des genres avec en arrière-fond l'Histoire du 20ème siècle où on assiste aux deux Guerres Mondiales et à la montée du fascisme notamment.
A côté de ça, la relation entre les deux jeunes gens est puissante et belle, on est entre l'amitié et l'amour et ils vont se suivre durant des années, c'est très poétique.
J'ai aussi appris beaucoup de choses sur la sculpture, ce qui a été très instructif.
Je termine ce roman un peu triste de quitter nos personnages et cette grande histoire, j'ai vraiment passé d'agréables moments avec ce livre.
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Oh que c'était bon de se retrouver avec un roman de JB Andrea entre les mains, en plus un couronné, déjà que les trois autres étaient fabuleux! garantie donc que cette histoire là allait se lire dans mon fauteuil le plus moelleux. Et j'ai adoré!
Miro qu'on connait gamin et mourant trace des lignes discontinue vers Viola, sa mi, son rêve, son amoureuse, sa folie, sa révolte, sa consécration, Viola est tout. Elle porte tout le roman. L' illumine, d'une intelligence et d'un caractère entier sublimé du début à la fin de son histoire, elle va et vient, toujours surprenante, s'essayant à des stratégies de vie plus ou moins heureuses pour s'affranchir de sa condition de rang et de genre. Elle était tellement tout que je me rends compte que je ne l'ai pas bien distinguée, elle a les traits floues d'une femme-enfant-ourse, Viola c'est presque un concept, une valeur forte. Mimo lui, nous attache autant par son allure, les péripéties de sa vie, que par cette position presque "en confession", couché sur son lit de mort. Gardien de beaucoup de chose malgré lui, Mimo veille encore, dans ces derniers instants de vie, le souffle court, il veille et on le veille. Il veille à ce que sa vie reprenne forme jusqu'à nous depuis ses pensées, et nous livrer, peut être, les secrets de cette fameuse statue cachée des regards.

Mimo et Viola, entrainés dans des destins qu'ils n'auront pas choisis, sont sublimes. Les années italiennes, 1900-1950, avec ce fond historique art-politico-religion est le décor parfait pour ces personnages. L'écriture parfois amusée de l'auteur est un régal. Voici une fresque romanesque inoubliable!
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C'est presque à regret que je referme l'oeuvre de Jean-Baptiste Andréa. Quasiment 600 pages qui se lisent très rapidement tant le récit est beau, l'écriture juste et délicieuse, l'Italie belle et attrayante, le personnage de Mimo inspirant…
Ce livre mérite amplement son prix et l'engouement qu'il suscite et je ne peux quel le recommander autour de moi !
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Une très belle découverte que ce roman alors que les premières pages m'ont fait douter: peur des clichés qui semblaient se profiler. Mais l'histoire qui se déroule dans l'Italie de la montée du fascisme, évoque de manière remarquable la relation de deux êtres hors normes, dans un monde très, trop normé. L'auteur nous emmène sans nous en rendre compte et de manière sensible au bout de son histoire, mêlant l'histoire, le conte, et tant de choses.
Une très belle découverte que ce "veiller sur elle"


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Lu et apprécié avant l'attribution du Goncourt 2023. Fan de Pierre Lemaître, je retrouve ce que j'aime chez cet autre grand romancier. Une belle et longue histoire inscrite dans le H de l'histoire. Ici c'est l'Italie, on y traverse une longue période entre le rôle de l'église, les fascistes, les riches royalistes et les gens du peuple. Mais surtout on part d'une amitié entre 2 enfants très atypiques que tout sépare et que seule la vie réunit ponctuellement décennies après décennies, avec des sentiments d'amitié de fidélité, de reconnaissance. On a pas mal de personnages truculents, d'autres odieux ou encore pathétique. Cette belle panoplie de personnages évolue au fil de l'Histoire du pays. N'oublions pas l'ourse, les paysages, les tremblements de terre qui ne font pas perdre de vue qu'il y a le mystère d'une sculpture pour le moins envoutante. Comme on ne lâche pas le roman avant de connaître la toute fin, fort belle au demeurant, on a enfin la résolution de l'énigme.
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C'est à mon club de lecture que j'ai eu l'occasion de découvrir ce livre, en octobre. Une des participantes l'avait lu et a eu la gentillesse de me le prêter.

J'ai ensuite entendu une interview de l'auteur à la télé. Cela m'a donné encore plus envie de découvrir ce roman. Roman que j'ai fini de lire avant qu'il n'ait reçu le prix Goncourt.

Mimo a commencé sa vie dans la plus grande pauvreté. le voilà arrivé au bout du chemin. Il se meurt au fond du couvent où il s'est réfugié plus de 40 ans après avoir créé sa dernière oeuvre : une piéta. Une piéta qui engendra des sentiments étranges, inexpliqués, à certains de celles et ceux qui l'admiraient, à tel point que le Vatican a décidé de la cacher aux yeux de tous.

Mimo a un don, celui d'être un sculpteur hors pair. Après le décès de son père lors de la 1ère guerre mondiale, sa mère l'envoie chez un sculpteur, alcoolique, qui le prendra, bon gré mal gré, comme apprenti. Il lui donnera le gîte et le couvert, enfin si on veut.

Son maître sera jaloux de son talent et ne lui fera aucune concession. Dans son malheur, Mimo fera la connaissance de Viola ORSINI dont les parents sont très puissants et riches.

Elle l'initiera à la lecture, lui en prêtera, en cachette. Leur lieu de rencontre est le cimetière où personne ne risque de les trouver. Viola, très intelligente, et retenant tout de ses lectures, a de grands projets. Mais elle est ignorée par sa famille. Pensez donc, une fille est faite pour se marier, seconder son mari et avoir des enfants.

La réalité est cruelle, et les rêves de Viola s'effondrent. Mais personne ne la connaît, et ne soupçonne la force qu'elle possède.

Une histoire de pauvreté, de complicité, d'âmes soeurs, d'art et de sculpture, sous fonds de fascisme, sous les splendides paysages de l'Italie, de complots au sein du Vatican et de pouvoir. Mimo et Viola vont être séparer, se retrouver à plusieurs reprises au cours de leur vie. Mimo aussi trahira Viola. Cependant, le lien qui les unis tiendra. C'est la grande force de ce livre, cette amitié extraordinaire entre deux êtres très différents. Viola est le personnage féminin et principal de ce roman.

Il y a des moments intenses dans cette histoire qui font que ce récit est remarquable. Et surtout le mystère de la Pieta dont on aura le fin mot à la toute fin du livre.

Prix Goncourt amplement mérité.
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