Dans une Amérique d'un autre temps et du Nord encore industriel,
Donald E. Westlake m'embarque à Wittburg, petite bourgade, célèbre pour son usine à chaussures
McIntyre qui emploie directement un tiers de la population sachant qu'un second tiers travaille pour le premier. Autant dire que
McIntyre est le poumon – ou le coeur, voir les deux pieds - de cette petite cité ouvrière. D'ailleurs, Paul débarque au motel du coin. Stagiaire, il est là pour prendre des premiers contacts aux abords de l'usine afin de monter un syndicat national au sein de l'usine.
Mais dès son arrivée, il y a un truc qui cloche. Son premier contact est retrouvé mort, « tué à coups de revolver »… Aussitôt des soupçons se posent sur sa personne, il est arrêté par la Police locale, de force, pour ne pas dire tabassé afin qu'il révèle sa vérité.
Un petit polar d'un autre temps et d'une belle originalité qui malmène autant Paul que l'ambiance délétère de cette petite bourgade. Les Syndicats n'en sortent pas forcément grandis, on peut vite lorgner vers un côté mafieux. Quant à la Police, on voit très bien comment elle fonctionne ici, et n'est guère mise à l'honneur… Bien au contraire…
Heureusement, à deux pas du motel, le bar du coin, le Tango Inn, toujours ouvert pour recueillir les âmes blessées et injuriés. Je commande un Benriach, Smoky Ten, une odeur fumée comme les mégots et cendres qui jonchent à même le sol et se mêlent à la poussière du coin. Cela faisait très longtemps que je n'avais pas lu un
Westlake, un roman noir de la vieille époque…