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Jacques Martinache (Traducteur)
EAN : 9782266041430
560 pages
Pocket (24/08/2005)
3.55/5   22 notes
Résumé :
Enfance merveilleuse, jeunesse dorée... Un parcours classique pour toute une génération : celle des quartiers riches d'Atlanta. Mais les lointains descendants des héros d'"Autant en emporte le vent" ne ressemblent plus à leurs aînés!
Ainsi Shepp et sa cousine Lucy empruntent-ils dès leur enfance les chemins de la différence. Refusant d'adhérer aux règles de leur milieu, c'est en rebelles qu'ils traverseront les turbulences de la Seconde Guerre mondiale.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
CHALLENGE PAVES 2015/2016 (14/15)

Je ressors de cette lecture complétement subjuguée par le talent d'Anne Rivers dont c'est ici ma première rencontre. "La Géorgienne" est l'épopée très dense d'Atlanta qui s'étend des années 30 aux années 70. L'auteure connait bien ce sud des États-Unis où elle vit et nous fait une démonstration étonnante de l'art de mêler l'histoire d'une ville et de ceux qui l'ont bâtie.

Après la guerre de Sécession, une génération d'hommes s'est consacré à la reconstruction d'Atlanta. Leurs descendants profitent maintenant, tandis que se profile à l'horizon le second conflit mondial, des retours sur investissements et constituent la belle société de la ville. Bien qu'arrivés plus récemment, Shep et Olivia Bondurant en font partie, et c'est d'un mauvais oeil, qu'ils voient débarquer devant leur porte Willa et ses trois enfants, salement abandonnée par son mari, le frère de Shep. Faisant contre mauvaise fortune, bon coeur, ils l'hébergent dans leur belle demeure de Peachtree Road. Et c'est ainsi que Shep junior, 7 ans , fera la connaissance de sa cousine Lucy, 5 ans, aussi timide et maladif qu'elle est casse-cou et impulsive. C'est pourtant leurs différences, ainsi que le manque d'attentions de la part de leurs parents, qui va unir les deux enfants et faire de Shep le chevalier servant de Lucy, même quand arrivera le temps de leur jeunesse dorée où la beauté incendiaire de la jeune fille fera des ravages. Mais Atlanta aime que l'on rentre dans le rang. Devenu adulte, Shep par manque d'ambition et parce qu'il préfère la compagnie des livres à celle des chiffres, refuse de prendre la succession de son père, victime d'une attaque cérébrale. Quant au comportement de Lucy, il est à l'opposé de ce qu'on attend d'une jeune fille sudiste blanche et de bonne famille.

J'ai beaucoup aimé vivre l'évolution d'Atlanta à travers le temps. Patrie de Martin Luther King et du Mouvement pour les Droits Civiques, elle a été la première ville sudiste à élire un maire de couleur. La plume de l'auteur est tout simplement d'un réalisme confondant. A travers les mots de Shep enfant, puisqu'il est le narrateur de l'histoire, on ressent tout le poids de la ségrégation raciale si bien enracinée dans les gênes, lorsqu'il compare les employés noirs de la famille à des meubles.
Dès le prologue, le lecteur comprend qu'il n'aura pas à faire à une saga familiale traditionnelle : "Le Sud tua Lucy Bondurant Chastain Venable le jour même de sa naissance. Simplement, son agonie dura jusqu'à maintenant.", mais il lui faudra parcourir plus de 500 pages (en tous petits caractères pour la version poche) pour connaitre l'apogée du drame.
J'ai trouvé les personnages féminins magnifiques : la si discrète Sarah, la bonne conseillère Dorothy, la serviable Malory et bien sûr, Lucy, si capricieuse, si excessive, si égoïste mais souffrant d'un tel manque d'amour paternel qu'elle passera sa vie à le chercher auprès de toutes ses rencontres masculines, ce qui l'entrainera doucement vers la folie et causera sa perte.

A travers l'histoire de ces quelques familles bien nées, c'est l'histoire d'une génération qui a participé par son travail à la renaissance d'Atlanta, suivie de celle qui l'a vue se transformer puis finalement lui échapper. Leurs derniers descendants font désormais figure de dinosaures. J'ai peut-être eu quelques difficultés à entrer dans ce roman, j'y ai trouvé aussi quelques longueurs mais petit à petit, l'écriture majestueuse d'Anne Rivers Siddons (qui demande aussi un temps d'adaptation) a su vaincre mes réticences et c'est un 16/20 qui clôt cette lecture.
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Livre de presque 700 pages à réserver aux amoureux de sagas américaines du sud. Pour reprendre un extrait que l'on trouve en annexe du livre intitulé "Histoire d'un amour torturé" :
( je cite donc l'extrait évoqué pII de cette annexe) :
" le thème du livre est venu à la célèbre romancière au cours d'une discussion avec Par Conroy, l'auteur du "Prince des marées"."Je parlais d'une amie dont la vie était un véritable désastre, et j'ai dit : " le Sud l'a condamnée. " Pat m'a aussitôt assurée que ce devait être la première phase d'un roman qu'il me fallait écrire sur Atlanta."
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c'est l'histoire de Shep qui à l'arrivée de sa cousine Lucy en est envouté jusqu'à la mort de celle-ci.
Il n'a pas pu vivre sa relation avec Sarah qui commencera à la mort de Lucy..
Shep raconte son histoire.
Sublime histoire qu'il fau absolument lire.
Le style est parfait.
Auteur à suivre.
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Excellent, je ne me lasse pas des livres évoquant cette atmosphère si spéciale des Etats du Sud.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Cette première année de guerre fut et demeure nimbée d'un brillant halo d'excitation et de joie de vivre, d'un éclat d'innocent chauvinisme émanant, pour moi, autant de l'esprit de Lucy que de l'état d'esprit de l'Amérique en cette première phase du conflit. Pour la plupart des Américains, à l'exception de ceux qui y prirent réellement part, la Seconde Guerre mondiale fut un épisode extrêmement romanesque. Elle possédait tous les ingrédients d'un poème épique de Tennyson : impératif moral clairement défini, forces de la lumière et de l'ombre nettement distinctes, héros et méchants simples et plus grands que nature, sacrifices, violence autorisée, hommes braves luttant et mourant pour leur pays, femmes courageuses attendant leur retour.
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En ces derniers jours tranquilles avant 1954, nous avions une vue simpliste des Noirs de notre monde. Apparemment, ils jouaient pour nous un double rôle : meubles et bouffons. Les Roses et les Gods de Buckhead avaient grandi dans une mer de visages noirs mais ces figures se trouvaient invariablement au-dessus de mains travaillant pour nous : nurses, cuisinières, femme de chambre, chauffeurs, jardiniers, femmes de ménage, voire nourrices sèches. Ils montraient pour nous une patience, un amour infinis et nous nous délections de leur chaleur, mais c'était la chaleur, le confort de vieux meubles anonymes, appartenant inéluctablement à notre maison. La plupart d'entre nous avaient conscience, à un niveau profond et jamais exploré, que nous avions pouvoir sur eux, même dans notre petite enfance, trop de cris, de larmes ou de plaintes et la nurse était renvoyée avant que notre petite bouche rose se soit refermée.
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Il devrait y avoir un corpus littéraire sur l'homme rejeté comme il y en a sur la femme. Des femmes touchées par l'amour ou transpercées par la perte de l'objet aimé jonchent la littérature mondiale comme des roses brisées. Mais le mâle rejeté est un sujet de plaisanterie. Pis, il ne sait pas comment porter le deuil d'un amour perdu et qui le lui dira ? Ses amis, gênés, lui conseilleront de se soûler, de baiser une autre fille, de trouver un nouvel amour. Et surtout de se taire. La littérature ne lui étant d'aucun secours, il se traîne péniblement à travers sa souffrance - comme je le fis -, inconsolable et soupçonnant à juste titre d'être pour les autres un personnage ridicule et indésirable.
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Mais Lucy était pour moi l'être cher par excellence. Elle avait pénétré dans ma vie comme un tourbillon radieux, apportant avec elle la libération, le rire, l'enfance, et j'avais succombé sans qu'un seul coup de feu ait été tiré. En outre, j'avais accueilli la joie qu'elle avait fait naître comme le secret que j'attendais depuis si longtemps, et il ne m'était pas venu à l'esprit que je pouvais le perdre. Je faisais à présent l'expérience de la vulnérabilité, de la fragilité et du terrible pouvoir du monde.
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Ce furent de sinistres retrouvailles. Je me souviens que tous pleuraient, même ceux qui n'aimaient pas particulièrement Kennedy. Nous savions que nous avions perdu bien plus qu'un président. Notre jeunesse était morte, notre enfance commune avait pris fin. Cette journée divisait le temps, et désormais nous verrions nos vies séparées entre ce qui s'était passé avant et ce qui se passerait après.
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