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Jusuf Vrioni (Traducteur)
EAN : 9782253130857
187 pages
Le Livre de Poche (19/10/2006)
3.17/5   18 notes
Résumé :
L'histoire d'amour d'un peintre et d'une jeune femme dans une petite ville d'Albanie à l'aube de l'an 2000 : les sentiments après le communisme.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le premier roman d'Ismaïl Kadaré qu'il m'a été donné de lire. Il ressort de cette lecture un sentiment très mitigé et pas de véritable engouement pour ce livre, très étrange où la légende se mêle à la réalité. Après la chute du régime communiste le lecteur assiste à un basculement de la société albanaise dans un autre monde, là-dessus se dresse une affaire de kanun qui remonte à la fin des temps et une histoire d'amour qui trouve difficilement sa place dans cette oeuvre. Un livre qui ne m'aura pas offert de grandes émotions et qui sera vite oublié. Ce n'était pas ce que je recherchais et je suis d'autant plus déçue que le titre du roman est très poétique.
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Tout écrivain, n'est-ce pas, même parmi les plus grands, aura publié des livres qu'on considérera « moins bons », voire parfois pas bons du tout, c'est à dire carrément ratés!
Suis-je tombé dans ce cas, en commençant la lecture de l'oeuvre d'Ismail Kadaré, salué par la critique et par de très nombreux lecteurs dans le monde entier comme l'un des plus grands écrivains européens contemporains, par ce livre qui m'aura profondément déçu?

D'une part, un récit que j'ai trouvé trop éclaté, sans vrai fil conducteur, hésitant entre différentes approches narratives, pour la plupart, à mon sens, inabouties. Puisant pêle-mêle dans des sources à la fois romanesques et existentielles, historiques, sociologiques, politiques, métaphysiques et/ou mythologiques, quasiment tout dans ce livre reste inexpliqué, ou peu développé, voire par moment introduit puis abandonné tout simplement. (Qui est Zef, par exemple, l'ami proche que Mark semble chercher, sans véritablement chercher d'ailleurs, et dont on n'aura plus aucune nouvelle dans le développement postérieur du récit ?).

D'autre part, des personnages qui ne m'auront suscité aucune empathie, aucune identification (c'est la moindre des choses, il me semble, que puisse attendre un lecteur qui s'investit !!).

À commencer par Mark Gurabardhi, l'artiste, personnage central et sorte de Mersault encore plus inconsistant que l'original, qui ne passe même pas à l'acte comme le personnage de Camus, ne s'engageant à pas grand'chose, si ce n'est peut-être à avoir peur de se prendre une balle perdue par la baie vitrée de son atelier, à s'accommoder tant soit peu à la réalité environnante d'un ville de province où il se sent étranger, et à faire l'amour avec son amie et modèle de laquelle il ne sait pas grand'chose non plus, même pas son nom de famille!

Bien-sûr, on pourra toujours invoquer l'argument que c'est exactement ce que l'auteur voulait décrire, à savoir le « flou » qui a suivi la fin de la dictature communiste en Albanie, à partir de années 1990, les premiers pas, encore incertains à l'époque, d'une nouvelle démocratie en train de se chercher et, surtout, l'insécurité face à l'avenir, associée à l'angoisse de la résurgence de vieux fantômes restés ensevelis longtemps par la répression du régime communiste, dont notamment la « kanun », code d'honneur traditionnel albanais d'origine médiévale basé sur l'honneur et la "vendetta" entre familles et clans, entraînant à nouveau dans les régions reculées du nord du pays de nombreux bains de sang en série.

Certes...
Néanmoins, de mon point de vue de lecteur, je trouve qu'on ne réussit pas forcément à décrire le "flou" par une écriture et une construction de récit qui seraient elles-même "floues", abusivement elliptiques ou laissées inabouties, comme c'est le cas de ces Froides Fleurs d'Avril, ni tout à fait allégoriques, ni vraiment réalistes.

En définitive, je reste sur ma faim sur ce plat choisi au hasard, servi trop froid à mon goût..!
Et concernant la cuisine de cet auteur, j'espère à l'avenir être conseillé préalablement par de vrais "connaisseurs", avant de m'y risquer à nouveau...

...
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Roman choisi un peu pour sa couverture - Les amants de Magritte - et un peu pour l'auteur que j'apprécie en général.

Début des années 2000 en Albanie, Mark est peintre. En rentrant à son atelier, il pense à son ami Zef qu'il n'a pas vu depuis 15 jours, à sa maîtresse et modèle (son prénom n'est pas cité), à l'ancien régime communiste qui était en place en Albanie il y a une dizaine d'années. La voiture du commissaire le double à vive allure. Un peu après son amie arrive, se déshabille (elle est modèle, et Mark est en train de réaliser un nu ), elle lui raconte l'histoire d'un braquage de banque qui vient d'avoir lieu.

Voilà un livre étrange : intéressant mais étrange. L'écriture est belle et imagée, avec une alternance de chapitres (ancrés dans le réel) et de contre-chapitres (des contes ou des mythes revisités comme par exemple l' Histoire de la femme qui avait épousé un serpent ou le mythe de Tantale)

Mark "tourne en rond" dans sa vie : il est inquiet de la disparition de son ami Zef mais pas vraiment à sa recherche (un reste de fatalisme du régime communiste où les gens disparaissaient sans laisser de traces?). Il est aussi inquiet à l'idée que sa petite amie envisage de  le quitter : Elle est plus jeune que lui et semble en ce moment plus coquette et distante (aurait-elle un amant ? )

En toile de fonds se déroule un Kanun (sorte de vendetta très codifiée). L'auteur pousse l'absurde jusqu'à faire demander à un personnage si l'Etat peut mener lui même un Kanun...

Superstition ? Manipulation ? j'ai aimé retrouver des thèmes déjà évoqués dans le "palais des rêves" (les rêves justement, le poids de la société sur les choix d'un individu...).

En tout cas intéressant même si je n'ai pas du tout compris la fin qui m'a laissée dubitative...et même un peu déçue...
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La fin du communisme équivaut à la retraite des dieux. La liberté échoit au narrateur sous forme de démence. Approche esthétique originale surtout dans l'usage du mythe.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il alla se poster de nouveau devant le chevalet, se mit à examiner quels pinceaux il allait employer et effleura la toile au bas ventre nu, là où il avait à peine commencé à peindre l'ombre du pubis. Pourvu qu'elle n'ait pas eu la mauvaise idée de se couper à nouveau les poils, se dit-il tout en consultant sa montre. Son amie devait arriver d'une minute à l'autre. Récemment, ils avaient eu une petite dispute à propos de la pilosité de son bas ventre. Il s'était évertué à lui expliquer que ça ne tenait pas seulement à ses goûts particuliers de mâle, mais que c'était avant tout une question artistique : il ne pouvait absolument pas reproduire dans sa peinture un pubis étréci comme on en voit dans les films érotiques ou les défilés de mode. Il avait eu du mal à l'en persuader.
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Mark passa toute la matinée du dimanche devant son chevalet. Il ne se rappelait aucune autre fois où il se fût donné autant de mal pour composer une couleur. Il resta un moment à contempler d'un air las les taches que la pâte avait laissées sur ses mains, ses manches, maculant aussi le reste de sa blouse. C'était un blanc d'une nuance particulière, qu'il s'efforçait de rendre le plus froid et transparent possible. Sans ce blanc-là, jamais il ne pourrait reproduire sur la toile la partie immergée de l'iceberg. Dans un coin, il avait écrit : "Chronique du néant" et, un peu plus bas, "Huit vues de l'iceberg qui fit sombrer le Titanic".
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C'étaient vraiment des fleurs,
mais mars était passé,
Ou l'on était en mars,
mais fausses étaient les fleurs...
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Une semaine après l'autre, la curiosité tomba en même temps que les feuilles jaunies par l'automne, comme si elle les accompagnait dans leur décomposition.
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Elle gardait les yeux baissés et, en les contemplant, il eut le sentiment qu'en aucun autre point du corps humain la culpabilité ne pouvait mieux se repérer qu'à l'extrémité des cils.
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Videos de Ismaïl Kadaré (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ismaïl Kadaré
http://www.club-livre.ch#Bessa_Myftiu Interview de Bessa Myftiu réalisée par le Club du Livre en partenariat avec Reportage Suisse Romande
Bessa Myftiu, née à Tirana, est une romancière, poète, conteuse, essayiste, traductrice, critique littéraire, journaliste, scénariste et actrice établie à Genève, en Suisse romande, de nationalité suisse et albanaise. Pour commander un ouvrage de Bessa Myftiu : En SUISSE : https://www.payot.ch/Dynamics/Result?acs=¤££¤58REPORTAGE SUISSE ROMANDE36¤££¤1&c=0&rawSearch=bessa%20myftiu En FRANCE : https://www.fnac.com/SearchResult/ResultList.aspx?SCat=0%211&Search=bessa+myftiu&sft=1&sa=0
Fille de l'écrivain dissident Mehmet Myftiu, Bessa Myftiu fait des études de lettres à l'université de Tirana et par la suite elle enseigne la littérature à l'université Aleksandër Xhuvani d'Elbasan. Elle devient ensuite journaliste pour le magazine littéraire et artistique albanais La scène et l'écran. Elle émigre en Suisse en 1991 et s'établit à Genève dès 1992, passant son doctorat et devenant enseignante à l'université de Genève en faculté des Sciences de l'éducation, tout en poursuivant en parallèle ses activités dans les domaines de l'écriture et du cinéma. Depuis 2013, elle enseigne à la Haute École Pédagogique de Lausanne. Elle est par ailleurs membre de la Société Genevoise des Écrivains BIOGRAPHIE 1994 : Des amis perdus, poèmes en deux langues, Éditions Marin Barleti [archive], Tirana 1998 : Ma légende, roman, préface d'Ismail Kadaré, L'Harmattan, Paris (ISBN 2-7384-6657-5) 2001 : A toi, si jamais?, peintures de Serge Giakonoff, Éditions de l'Envol, Forcalquier (ISBN 2-909907-72-4) 2004 : Nietzsche et Dostoïevski : éducateurs!, Éditions Ovadia, Nice (ISBN 978-2-915741-05-6) 2006 : Dialogues et récits d?éducation sur la différence, en collaboration avec Mireille Cifali, Éditions Ovadia, Nice (ISBN 978-2-915741-09-4) 2007 : Confessions des lieux disparus, préface d'Amélie Nothomb, Éditions de l'Aube, La Tour-d'Aigues (ISBN 978-2-7526-0511-5), sorti en 2008 en livre de poche (ISBN 2752605110) et réédité en 2010 par les Éditions Ovadia (ISBN 978-2-915741-97-1), prix Pittard de l'Andelyn en 2008. 2008 : An verschwundenen Orten, traduction de Katja Meintel, Éditions Limmat Verlag [archive], Zürich (ISBN 978-3-85791-597-0) 2008 : le courage, notre destin, récits d'éducation, Éditions Ovadia, Nice (ISBN 9782915741087) 2008 : Littérature & savoir, Éditions Ovadia, Nice (ISBN 978-2-915741-39-1) 2011 : Amours au temps du communisme, Fayard, Paris (ISBN 978-2-213-65581-9) 2016 : Vers l'impossible, Éditions Ovadia, Nice (ISBN 978-2-36392-202-1) 2017 : Dix-sept ans de mensonge, BSN Press, (ISBN 978-2-940516-74-2)
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