Le Livre de Poche [corriger]

C'est le deuxième roman de hard science-fiction que j'abandonne cette année 2024, ce qui prouve clairement que ce genre n'est pas pour moi...



Et pourtant... J'ai accroché avec la plume de l'auteur Peter Watts dès le début (j'ai grandement apprécié la traduction de Gilles Goullet). Je pensais même pouvoir aller jusqu'au bout grâce à elle. Malheureusement, le fait de ne pas tout comprendre a eu raison de moi et de mon enthousiasme. Je suis le genre de lectrice qui apprécie qu'on la prenne par la main, et qu'on lui explique un minimum le pourquoi du comment - et comme indiqué par le mot de l'éditeur en tout début de cette version poche, ce n'est pas du tout le cas avec Vision aveugle. Je cite : « Cette histoire, qui réinvente le thème rebattu du premier contact extraterrestre, est le genre de texte qui renverse la table, y fout le feu puis claque la porte en laissant son lecteur au coeur du brasier. » (page 9, édition Le Livre de Poche).

J'adore la littérature de l'imaginaire, mais plus précisément la fantasy et le fantastique, la science-fiction un peu moins sauf si cette dernière est ''accessible à tous'' - ce qui n'est pas le cas ici à mes yeux. Il en faut pour tous les goûts ! Je n'ai donc trop rien à dire sur ce titre, néanmoins je souhaitais tout de même garder une trace de mon essai de lecture. Qui sait, voudrais-je retenter cette expérience livresque dans quelques années?



À découvrir pour les amateurs et amatrices du genre !



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« Il avait peut-être tord. Ou alors c'était moi. Mais cette distance - cette impression chronique d'être un extraterrestre parmi ses semblables -, n'est pas complètement négative.

Elle s'est avérée très pratique quand les véritables extraterrestres ont débarqué. » (page 38)

C’est le premier livre que j’ai lu de Paul Auster qui vient de nous quitter et je regrette de ne pas avoir eu la curiosité de le lire plus tôt. Brooklyn Follies est un roman fascinant qui, sous l’aspect d’une histoire débridée où évoluent des personnages attachants et cyniques, passant du réalisme à l’utopie, de la sagesse à la folie, des moments de solitudes à des épisodes cocasses, se cache en fait une interrogation profonde sur l’impossibilité de faire confiance au pouvoir du langage, d’où le thématique du “ faussaire” qui revient sans cesse de façon plus ou moins explicite.

L'incipit donne le ton “je cherchais un endroit tranquille où mourir. Quelqu’un me conseilla Brooklyn et,dès le lendemain je m’y rendis…”. Nathan Glass, le narrateur (le roman est écrit à la première personne singulier), homme de soixante ans, à la retraite après une carrière d’assureur, en rémission d’un cancer, seul après un divorce, et en froid avec sa fille, entreprend d’écrire un livre, “le livre de la folie humaine” dans lequel il consigne anecdotes loufoques, lapsus, souvenirs, des bribes de petits histoires de gens qu’il a connu. Il sillonne les rues de Brooklyn et, un beau matin, dans une librairie, il découvre que l’employé à la caisse est son neveu Tom Wood qu’il n’a pas revu depuis très longtemps. Tom est également seul après ne pas avoir réussi à terminer des études littéraires. Tom et Nathan ne vont plus se quitter et vivent une foisonnement d’histoires insolites. Harry, le patron de la librairie où travaille Tom, a connu la prison après une aventure comme faussaire dans le domaine de l’art pictural. C’est un personnage généreux et crédule. Il remonte le moral de Tom avec son rêve d’une vie meilleure à “ l’hôtel Existence”. La soeur de Tom a une vie très chaotique (drogue, prostitution) et envoie sa fille Lucy chez Nathan étant elle-même tombé sous l’emprise d’une secte.

Dans le roman l’expression américaine “X marks the spot” revient à plusieurs reprises (expression désignant l’endroit précis marqué par une croix) et délimite les divers épisodes du récit, évoquant les divers étapes des vies aléatoires des principaux personnages. La vie de ses personnages, nous suggère le narrateur, n'existe que dans le regard des autres, leur identité sociale, qui parfois peut être trompeuse. La chute du roman se passe le 11 septembre, jour de la chute du World Trad Center, un événement traumatique invitant à réfléchir sur les interactions entre réalité et fiction et la fascination pour certains événements qui dépassent la fiction.

La prose fluide de Paul Auster, parfois jugée un peu trop légère, voire un peu superficielle, masque en réalité une observation quasi anthropologique de la vie des hommes qui dépasse la simple apparence.

Dans la seconde moitié du 19° siècle, les enfants et petits-enfants des personnages principaux du premier tome sont des témoins plus ou moins directs de la chute du royaume de Ségou et de l’expansion coloniale des Européens.



En 1861, Ségou passe sous le contrôle des Toucouleurs musulmans et de leur chef El-Hadj Omar. Dans la guerre qui les a opposés à ces conquérants, les Bambaras animistes se sont alliés aux Peuls musulmans. Mohammed, le fils de Tiékoro, a perdu une jambe à la bataille de Kassakéri (1856). Après lui son fils Omar lutte aussi pour l’indépendance de la ville de ses ancêtres. Père et fils sont tous deux des musulmans convaincus, tentés par l’ascétisme et qui vivent très mal les combats entre musulmans.



Samuel, le petit-fils de Naba, a fui le domicile familial de Lagos à 15 ans après la mort de son père. Il a attaché ses pas à ceux de Hollis Lynch, un mulâtre antillais, doux rêveur qui a le projet de créer « un Etat nègre, souverain, fertilisé de la sève de ses enfants d’Amérique et des Antilles ». Lynch est un ancien ami d’Edward Blyden, ancêtre du panafricanisme.



Ce second tome est celui de tous les malheurs pour les protagonistes, comme si une malédiction pesait sur les Traoré et que la chute de la famille accompagnait celle de Ségou. L’empire toucouleur est bientôt menacé par la colonisation française. Face aux exactions des Blancs commence à émerger, chez certains personnages, la conscience d’une nécessaire alliance entre tous les musulmans, voire même entre tous les Africains. Ce sont ces aspects qui m’ont le plus intéressée.
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