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4,2

sur 6221 notes
J'avoue que sans l'incendie qui a détruit une partie de Notre-Dame de Paris le 15 avril 2019, j'aurai probablement attendu encore plusieurs années avant de découvrir ce monument de la littérature française qu'est le roman de Victor Hugo. Je devais être l'une des rares personnes à ne savoir quasiment rien de cette histoire : Paris en 1482 (comme le disait la chanson), une femme, Esmeralda, bohémienne avec sa chèvre et trois hommes amoureux d'elle dont Quasimodo, le sonneur de cloches de la cathédrale, et … c'est tout ! Je n'ai jamais vu le dessin animé et je n'ai entendu que les trois chansons les plus célèbres de la comédie musicale.

Alors c'est sans à priori ni attentes particulières que je me suis lancée dans cette lecture. Je n'ai pas été déçue par ce drame de la vie et de l'amour dans le Paris médiéval à la frontière avec la Renaissance que nous offre Victor Hugo. Passés quelques chapitres du début du roman nous servant des descriptions et des réflexions dans lesquels l'auteur nous montre toutes ses recherches et ses connaissances accumulées, alourdissant ainsi la narration, l'histoire s'avère rythmée, palpitante et pleine de rebondissements jusqu'au dénouement final.

Les personnages sont authentiques en ceci qu'ils sont imparfaits et tourmentés. On pense bien sûr aux malformations de Quasimodo, mais son caractère sauvage et son rejet de l'espèce humaine qui le maltraite le rendent proche de la réalité et en font un être touchant. Les passions excessives d'Esméralda et Frollo et leurs refus de sacrifier à leurs idéaux amoureux m'ont parfois agacée. Sans parler de Phoebus qui s'avère être un mufle méprisable. Les défauts mis en avant font que les personnages ne s'attirent pas toujours les sympathies du lecteur.

S'il s'agit bien d'une histoire d'amour, le synopsis s'avère plus compliqué et les thèmes abordés sont encore d'actualité pour certains. Frollo en tombant amoureux d'Esméralda et en voulant tout lui sacrifier pose la question du célibat des prêtres. Esméralda d'origine égyptienne, Quasimodo handicapé et toutes les personnes vivant à la Cour des Miracles sont rejetés par le reste des habitants de Paris et posent la question de leur place aujourd'hui encore dans notre société.

Mais comme l'indique le titre de ce roman, c'est bien la cathédrale qui est le personnage central de l'histoire. Monument qui traverse les siècles et qui aujourd'hui plus que jamais reste un des plus grands symboles de Paris. Oeuvre magnifique de l'architecture gothique, ce roman a largement contribué à la place qu'elle occupe dans notre patrimoine national. A l'heure des débats sur sa restauration et l'image (nouvelle ou pas) que l'on souhaite lui donner, le roman de Victor Hugo est un guide nous rappelant qu'il s'agit bien d'une cathédrale qui a traversé les siècles en étant restaurée et remaniée mais en gardant toujours son unité d'ensemble et c'est cela qui la rend chère à nos yeux. Alors merci à Victor Hugo pour cette oeuvre intemporelle qui en met en lumière une autre, tout aussi immortelle.
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"Ici il n'y a plus de roi, nous sommes trop près du ciel".

Esméralda belle comme la maîtresse d'un roi, idolâtrée par le pape des fous consume dans une tenue de feu une ombre de pierre tout en espérant un regard d'un soleil indifférent.

Louis XI incognito prend des cours d'alchimie dans les tours de Notre Dame pendant que Quasimodo commissionnaire pathétique offre le spectacle d'une chair dénudée.

Pierre Gringoire poète lettré s'épuise à intellectualiser un troupeau endormi sur fond de mendicité itinérante.

La cour des miracles se révèle par quelques visages ravagés postés à chaque coin de ruelles alimentant un courant grossissant débouchant sur une mer monstrueuse de nécessiteux.

Cruel, ironique, blessant le moyen âge par l'intermédiaire du bon peuple de Paris s'époumone dans des fêtes de rues et des passions interdites dans un sablier existentiel de quarante ans misérable, affamé livré à la question sous l'oeil indifférent d'un gigantesque vaisseau de pierre.

La femme est satanique et cartomancienne. La dérive n'est protectrice que si elle ne s'exécute qu'en groupe.

Les coeurs purs ne battent pas dans les bonnes poitrines, l'amour beauté cachée des laids carillonne entre ciel et terre en ces temps sans caresses ou l'huile bouillante et les blocs de pierres sont les seules manifestations célestes.

Dans un contexte ou la clémence des rois n'est rien sans la clairvoyante des juges chacun gère la misère de son quotidien en périclitant par la dérision ou la destruction passionnelle.
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Le premier vrai roman de Victor Hugo, écrit sous la contrainte de son éditeur ! Cependant il a réussi à rendre un environnement noir joyeux, presque amusant parfois.

Pour moi, le protagoniste n'est pas Quasimodo, mais plutôt Esmeralda. Ce sont ses luttes internes et externes auxquelles nous avons le plus accès dans ce livre. Comme pour ses autre livres, Victor Hugo a décrit ses personnages de façon réaliste, ni entièrement bons, ni mauvais; donc humains et crédibles. Même Grégoire et Clause sont décrit de cette façon, comme des êtres humains assujettis aux instincts primaires et à la spiritualité humaine.

Dans ce roman Victor Hugo attaque le Préjudice et la Justice simultanément : le juge sourd, juge un accusé sourd ; et le jugement de la chèvre d'Esmeralda !!!

Le conflit interne de Quasimodo à propos de Claude, à la fin, est très touchant. Claude l'a élevé comme un père, puis a cassé son coeur en essayant de faire du mal à Esmeralda. Finalement, la spiritualité de Quasimodo triomphe de sa dévotion pour Claude.

La scène finale, lorsque nous découvrons le squelette de Quasimodo à côté d'Esmeralda, m'a fait pleurer.
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Le véritable personage, c'est la cathédrale. Hugo invente comme souvent une histoire à rebondissement, des personnages absolus et attachants mais tout tourne autour de ce lieu magique. A noter que le livre est le pendant romanesque de sa théorie du laid et du beau, du groteque et du sublime. A lire pour ne pas se limiter aux films, aux dessins animés et autres comédies musicales.
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Ne faites pas les innocents : vous avez tous connus l'histoire de Quasimodo et Esmeralda grâce à l'adaptation réalisée par les studios Disney en 1996 : le Bossu de Notre-Dame. Eh bien, sachez que moi aussi. Mais l'histoire que j'ai découvert dans le roman de Victor Hugo est bien plus intense et noire que ce que laissait présager le film d'animation.

Tout le monde connaît Quasimodo, ce bossu, sonneur de cloches à la cathédrale Notre-Dame, difforme et laid. Tout le monde connaît aussi Esmeralda, la jeune gitane, accompagnée de sa chèvre Djali. Tout le monde tombe sous le charme de la beauté gitane ; de l'archidiacre qui prend en charge la cahtédrale jusqu'à Quasimodo, la bête difforme. Mais la belle Esmeralda a le coeur prit par Phoebus, un chevalier servant, qui se révèlera un être cruel et pernicieux.

Quasimodo et Esmeralda se ressemblent, dans le sens où ils sont tous les deux sont des enfants abandonnés, à la recherche de leurs origines. Ils sont différents des autres, mais justement, c'est cette différence qui fait leur force. Tous les deux sont dotés d'un grand coeur, un coeur bon et simple, toujours tourné vers l'autre. D'ailleurs, si vous avez lu L'homme qui rit de ce même homme qu'on nomme Victor Hugo, les ressemblances entre Gwynplaine, cet enfant défiguré, personnage de foire, qui ignore ses origines, ne vous fait-il pas penser à notre Quasimodo ? Des personnages difformes, qui reviennent d'un de ses romans à un autre, qui, malgré leurs difformités, se battent. Ils incarnent l'espoir que l'auteur porte en l'humanité.

Mais, hélas ! c'est un véritable drame qui se produit dans Notre-Dame de Paris. Loin de se soucier de la bonté de coeur des protagonistes, les citoyens ne voient en eux que ce qu'ils laissent voir. Une gitane magicienne, pour Esmeralda. Un monstre, pour Quasimodo. Sans rien avoir demandé, sans rien avoir fait, ils vont être pris comme martyrs, et vont être, l'une condamnée à la pendaison, l'autre, condamné à l'humiliation publique. Une façon, pour Victor Hugo de dénoncer, comme toujours, les moeurs de la société dans laquelle il vivait. Heureusement que depuis, les mentalités ont évoluées !

Et puis, forcément, dans Notre-Dame de Paris, la belle, la sulfureuse, la magnifique, la seule protagoniste, c'est la cathédrale Notre-Dame, qui est somptueusement mise en valeur ici. Une cathédrale vieille de plus de 5 siècles, qui a vue se dérouler sous ses yeux les pires horreurs. Lieu saint, elle a quand même failli, dans le roman de Victor Hugo se faire détruire par l'armée révoltée des citoyens français ! Une façon, assure l'auteur, de sensibiliser les lecteurs à la valeur d'un tel monument.

Chers futurs lecteurs, venez plonger dans les moeurs sociales de l'époque, dans ce drame, où tous, se perdent dans leurs sentiments passionnels mais dangereux pour la belle Esmeralda. Avec cet ouvrage, mon amour pour Victor Hugo ne fait que se renforcer. Aussi, sûrement, je continuerai mon exploration de ses chefs-d'oeuvre.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Magnifique histoire qui met en scène des personnages tour à tour sensibles et effrayants au pieds d'un monument emblématique de la ville de Paris. Victor Hugo nous sert une description méthodique de Paris et Notre-Dame au Moyen-age qui sera le théâtre d'une véritable tragédie dans ce chef-d'oeuvre de la littérature française. Quasimodo, le triste bossu, sourd et amoureux sous le joug d'un maître déchiré par ses envies inavouables, l'abbé Frollo ; Esméralda victime de sa beauté et de ses charmes ; et Phoebus, le lieutenant coureur de jupons, sont les personnages de ce livre toujours aussi plaisant à lire.
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Il me tentait depuis un long moment, c'est maintenant chose faîte. J'ai enfin lu Notre-Dame de Paris, cette oeuvre incontestable de Mr Victor Hugo.

Refaire un résumé me semble plus qu'inutile.

Notre-Dame de Paris, c'est ce genre d'histoire qui vous prend aux tripes. Passionnant, émouvant, complètement envoutant. Je connaissais surtout le dessin animé de Disney. Autant vous dire que ça n'a pratiquement rien à voir.

L'auteur décrit des êtres cabossés, rejetés, auxquels on s'attache. On se révolte, on s'émotionne, de tout ce qui leur arrive.

Mais, Mr Hugo à tendance à nous couper dans nos émotions, dans le fil de ses actions. En effet, il enchaîne ce genre de passage longs et très détaillés qui, dans un récit passionnant, a tendance à vous agacer. C'est d'ailleurs une chose que j'ai souvent à reprocher à cet auteur. Et c'est ce qui lui fait perdre sa petite étoile.
Déformation d'historien, sans doute.
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Critiquer une telle oeuvre ? Je ne m'y risquerai pas !
En revanche, vous inviter à la lire, alors là plutôt deux fois qu'une ! Contrairement aux clichés habituellement rabattus, il n'agit pas d'un livre gnan-gnan à l'eau de rose (le côté romance ne tient pas une grande part). Les différents caractères des personnages sont bien en avant, leur confrontation est tout à fait incontournable dans l'histoire de la littérature.
Certes le style est un peu daté... mais quand même ! C'est du Victor Hugo ! Un petit effort est parfois nécessaire, mais ô combien récompensé !
Oui les descriptions sont longues, oui elles sont un brin ennuyeuses. le lecteur doit faire preuve de modestie. Ce sont ces passages qui ont réhabilité l'architecture gothique au XIXè siècle !
Et dire que je me revendique ouvertement un détracteur du père Hugo !
Lien : http://kriticon.over-blog.com/
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Je n'avais jamais lu ce classique et le lire avec les magnifiques illustrations de Benjamin Lacombe a été pour moi une belle découverte. Malgré certains passages assez fastidieux l'histoire tragique de Quasidomo et d'Esmeralda est magnifique. Les illustrations sont tout simplement un bijou, une merveille, un régal pour les yeux
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Un chef d'oeuvre de la littérature. Une oeuvre magistrale.
En effet, bien plus qu'un simple roman, ce roman nous propose l'exploration, tout en littérature, du fameux monument qui marqua tant les esprits, Notre Dame.
Les descriptions sont d'une puissance indéniable. Des envolées lyriques nous portent sur les remparts de la cathédrale, nous font danser sur la place au rythme des pas de la Esmeralda, nous emportent dans un moyen-âge qui semble pourtant intemporel de splendeur.
Tout devient fabuleux une fois retranscrit par l'écriture d'un Hugo quasi au sommet de son génie. Surtout au paroxysme final qu'est cette ultime scène d'adieux et de retrouvailles !
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