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4,05

sur 6199 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je me suis beaucoup attache〞 à l’héroïne une petite fille de dix ans (dont on ignore le prénom) qui porte un amour démesuré et inconditionnel à son frère Gilles, six ans. Ces deux enfants vivent dans une maison où leur père qui terrorise la famille a consacré une pie𰃎 pour entreposer les cadavres des animaux qu’il tue à la chasse, son unique et totale passion. La mère est complètement efface〞 et soumise. Gilles et sa sœur sont complices et malgré l𠆚mbiance familiale tyrannique que fait régner le père, ils sont heureux jusqu𠆚u jour où les enfants sont témoins dans la rue d’un terrible drame. Gilles devient dépressif et ne sourit plus. Sa sœur va tout faire pour tenter de le sauver quitte à remonter le temps. Une excellente lecture que je recommande et qui bouleverse.
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Avec mon lycée, je participe à un Prix littéraire organisé par la SRIAS B F C (l'Action sociale en Bourgogne Franche-Comté), on doit lire au moins 4 romans parmi une sélection de 10 livres. Avant de partir en vacances, j'en ai choisi deux dont celui-ci. Je l'ai lu en une soirée, captivée par cette histoire hors norme. Je ne m'attendais pas à une telle histoire je dois dire et je reste encore, quelques jours après ma lecture, hésitante sur mes impressions.

Je ne sais pas si j'ai aimé… Je dirais que le roman m'a perturbée, mise mal à l'aise. Ce personnage qui parle à la première personne tout au long du roman sans qu'on sache comment elle s'appelle, est étonnante, forte, courageuse, lucide et intelligente, c'est le moins qu'on puisse dire. Mais ce qu'elle raconte, la famille qu'elle décrit est épouvantable. Entre le moment où la vie de son petit frère bascule et la fin qui sonne comme une libération, la jeune narratrice ne nous épargne rien : la présence de ce père, sorte de croquemitaine terrifiant et violent (le passage le plus emblématique et celui où il emmène ses enfants à une partie de chasse la nuit…), la présence/absence de la mère victime expiatoire de toutes les frustrations du père (on aimerait la secouer et l'obliger à porter plainte contre ce type), la dérive de ce petit frère dont on n'aimerait pas lui confier le moindre animal ( pourquoi personne ne l'a emmené voir un psy ?!) et l'obstination de cette adolescente à vouloir trouver un moyen pour sauver son petit frère et qui cherche la rédemption de celui-ci dans les mystères de la physique. Et personne, personne dans ce quartier perdu ne voit ce qui se passe dans cette famille dysfonctionnelle.

Je ne sais toujours pas si j'ai aimé, par contre ce roman me restera longtemps en mémoire par sa capacité à m'avoir entraînée dans l'univers de cette auteure dont c'est le premier roman. Et quel roman !

Challenge Plumes féminines 2020.
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Beaucoup entendu parler de ce premier roman, et le moins que l'on puisse dire, il est réussi. Puissant, émouvant, et violent à la fois.
J'ai parfois un peu de mal avec les scènes de violence et de cruauté. J'ai ragé contre ce type et soulagée quand il a eu la monnaie de sa pièce.
La gamine est d'un courage et d'une ténacité presque inouïs, mais n'est ce déjà pas l'instinct de survie qui l'a porté jusqu'au bout de son "rêve".
J'ai apprécié la qualité du style, et je vais suivre cette auteure belge qui semble avoir plus d'un roman dans son sac.
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Montaigne, Les Essais: 52 critiques
Dostoïevski, Les Frères Karamazov: 116 critiques
Shakespeare, Roméo et Juliette: 317 critiques
Adeline Dieudonné, La vraie vie: 945 critiques

On est sérieux là?
On ne devrait pas réfléchir un peu sur la quantification sur Babelio?
Ce n'est pas que je veux faire mon intello. Ni que je n'ai pas aimé ce roman, qui est excellent. Moi aussi je suis soutenu dans ma lecture par les likes et les défis. Mais là on entre dans une autre dimension.
Alors comment ça se fait ?
Je crois que c'est dû à la proximité. Ce lotissement bon marché en plein champ, on s'y croirait. L'horreur naît du plus ordinaire, du plus quotidien. Elle est là, toute proche, tapie dans la médiocrité, l'insignifiance, et le manque de liens affectifs.
Le thème est assez classique. Quelqu'un émerge et tente de se sortir de ce merdier. À propos de merdier, on pense à La merditude des choses ou C'est arrivé près de chez vous, l'humour en moins.
Et donc nous nous identifions très facilement à la narratrice, qui en élargissant son horizon constate qu'elle n'est pas seule à fréquenter l'horreur.
Et voilà, je n'ai pas pu m'empêcher : j'ai écrit une 946e critique.
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De quelle couleur est la Vraie Vie. En couleurs, en noir et blanc, ou en noir tout court. Tout dépend de celui qui la dirige et la subit.

Si ce roman est glauque, il n'en demeure pas moins le reflet d'une certaine réalité. Dès le départ il bascule dans l'horreur. le décès accidentel du marchand de glaces provoque un tel choc que Gilles sombre dans un monde dont sa soeur n'a plus accès. Un projet fou nait dans l'esprit de la jeune fille. Construire d'une machine à remonter le temps comme dans le film " Retour vers le futur " afin de ramener à la vie le marchand de glaces et percer la bulle dans laquelle Gilles s'est enfermée. Consciente que ce retour improbable n'aura pas lieu, le temps poursuit inexorablement son oeuvre.

Car enfin, qu'est ce la Vraie Vie ? Les familles heureuses faites de joie, de bonheur, de rire et de bien être pour des enfants dont les parents ne sont qu'amour, patience et compréhension ? Celle où l'ombre du malheur s'installe sournoisement dans la violence d'un père autoritaire, plus monstrueux que les bêtes abattues lors de ses périples et qui trônent dans " la chambre des morts " ?

Non, La Vraie Vie n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Et celle de la narratrice n'est qu'une suite combats. Un père tellement violent, pervers, humiliant envers sa femme, que cette dernière s'attache aux animaux à défaut de ne pouvoir s'attacher à son mari. Partir ? Impossible et Adeline Depardieu le décrit très bien dans ce roman. Elle parle de la violence faites aux femmes et honnêtement, je ne trouve pas qu'elle ait exagérée ce qu'ont subi fille et mère, y compris la traque hallucinée dans les bois pour sauver sa peau de la folie de son père.
La Vraie Vie que dépeint l'auteure vire au drame dont l'issue fatale en fera un cas de légitime défense.

Merci à Adeline Depardieu pour ce roman toujours d'actualité.
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Ce matin j'ai ouvert ce livre et il m'a happé dès les premières lignes. Il faisait si beau dehors et si noir dans ses pages... L'écriture est puissante, belle, intelligente.
Les phrases ne sont pas que des mots...il y a une puissance d'évocation dans ces lignes. On s'accroche au livre. On voit ce père en viandard sans limite, la mère amibe désespérée, qui survit dans ce milieu hostile : les murs de sa maison, où vit un monstre....
Et il y a Gilles au sourire plein de dents de lait. Il y a Elle, surtout, elle qui voudrait rembobiner l'histoire avant que la Chantilly ne détruise le peu de son bonheur. Elle, qui raconte sa vie et la peur. Cette peur sauvage et sanguinaire qui ne va pas nous lâcher de tout le livre.
Un livre qui chamboule parce tout semble tellement vrai.
Tellement la vie, quand elle dérape.
Un roman fort.
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Un livre coup de poing, qui nous laisse le souffle coupé.
La vraie vie, c'est celle que mène, dans un lotissement moche, une famille dysfonctionnelle où le père, chasseur-alcoolique-violent, fait régner la terreur. La mère s'écrase, les enfants sont laissés à eux-mêmes, la grande soeur tente de protéger son petit frère, et dès le début, on sait qu'il va arriver un malheur -mais d'où ? Et sous quelle forme ? Et quand le drame survient, ça empire ; ce n'était en fait qu'un début.
Dès la première page, Adeline Dieudonné impose une tension qu'elle ne lâche pas. Ce court récit nous happe ; le style sec, sans chichis, nous hypnotise -impossible de refermer ce livre après l'avoir commencé. Pas seulement à cause de cette tension que l'on voudrait fuir au plus vite, mais également (surtout) grâce à cette fascination suscitée par la force qui transcende la narratrice -dont on ignore le prénom- déterminée à survivre à son environnement sordide pour sauver son frère, lui redonner le sourire. Et pour continuer à vivre pour elle, aussi, en tombant amoureuse et en développant ses capacités intellectuelles hors normes.
En lisant ce roman (trop dur pour ma sensibilité pour que je lui donne 5/5, mais qui objectivement mérite cette note), je me suis demandé combien de familles fonctionnent sur ce modèle nauséeux. Et je me suis rappelé la chance que j'ai eue d'avoir une famille aimante et respectueuse avec, moi aussi, le bonheur d'avoir un petit frère qui "riait tout le temps, avec ses petites dents de lait." Et qui rit toujours.
C'est un livre douloureux mais lumineux, une ode à l'amour fraternel dont on ne sort pas indemne. Mieux vaut avoir le coeur bien accroché pour s'y plonger -mais il en vaut largement la peine.
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Un livre brutal, caricatural, une écriture très simple, une histoire de souffrance familiale mille fois racontée ,mais un livre qu'on ne lâche pas.
Bien sûr, il a des défauts : les personnages sont franchement trop simples surtout la mère , assimilée à une amibe tout au long du roman
Le père,amateur de grande chasse en terre lointaine ,alors qu'il n'a que des revenus modestes. La fille ,évidemment,surdouée qui vit,en plus du traumatisme initial très violent, les troubles classiques de la jeune adolescente. Les autres personnages, le frère,le vieux professeur et son épouse, le couple voisin idéal et sa famille presque parfaite sont tout aussi stéréotypés.Malgré tous ces défauts, une certaine magie opère
Adeline Dieudonné a réussi à m'intéresser à cette histoire malheureusement banale alors que je fuis ce genre de littérature trop facile à mon goût
Bravo donc à l'auteure dont je lirai le prochain livre avec beaucoup de curiosité
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J'avais placé « La vraie vie » d'Adeline Dieudonné dans ma liste de livres à lire à la suite de très bonnes critiques parues dans plusieurs journaux, et je ne suis pas sûre d'avoir compris alors combien ce roman est un coup de poing dans le ventre. En tout cas, c'est l'effet qu'il m'a fait, sans vouloir faire de mauvais calembour sur le thème traité par cet ouvrage.

La violence, la narratrice du roman (dont on ne connaîtra jamais le prénom) de onze ans et son petit frère Gilles, six ans, en font l'expérience au quotidien dans leur foyer, à cause d'un père qui fait régner la terreur et bat régulièrement sa femme, pour rien, devant eux. Une femme que la narratrice surnomme d'ailleurs « l'amibe », en raison de son apathie face à un mari qui l'a probablement détruite psychologiquement. Elle s'intéresse peu à ses enfants, au contraire de ses chèvres à qui elle prodigue tous ses soins, tandis que le mari, lui, collectionne également les animaux exotiques, mais morts (à la suite de braconnages qu'il effectue à travers le globe), dans une pièce spéciale – appelée par la narratrice « la chambre des cadavres ». Ambiance.

Cette accumulation de traumatismes en tous genres que traversent les enfants trouvent malheureusement leur acmé dans un accident d'une violence inouïe dont Gilles et sa soeur sont témoins, finissant de briser le mental du petit garçon, qui jusque-là était d'une joie de vivre exceptionnelle. Son sourire disparaît pour laisser la place à un mutisme et un refoulement de tout émotion glaçants, doublés de tendances psychopathes grandissantes sur les animaux.

Dès lors, la narratrice n'aura plus qu'une obsession : revenir dans le passé afin de changer les événements, à la manière de « Retour vers le futur » puis à l'aide de l'étude des sciences physiques, pour « retrouver le sourire plein de dents de lait » de son petit frère, pour qu'il vive sa « vraie vie », et lui éviter d'être englouti par la sauvagerie, symbolisée par l'hyène empaillée dans la chambre des cadavres du père. Une quête qui lui permettra par la même occasion de se sauver elle-même dans une certaine mesure, car elle se rendra compte que personne n'est exempt d'une certaine violence (pas même le Champion, son voisin qui l'a aidée au prix d'action violentes, ou même elle-même, bien qu'elle semble plus animée par des pulsions de vie, qui se manifestent par son désir physique pour le Champion).

Quel personnage que cette jeune fille ! Dotée d'une grande intelligence et d'une exceptionnelle maturité pour son âge (qui lui permettent d'assumer le drôle de fardeau qui lui tombe sur les épaules), elle réussit à analyser le plus souvent les situations avec justesse, mais également à être lucide sur elle-même et les autres ; tout en restant en permanence d'une grande force psychique pour ne pas céder au désespoir et entrevoir que malgré tout, il y a aussi de la beauté dans la vie.

Ce récit est ainsi celui de la survie de deux enfants dans un monde marqué par une violence irrémédiable (celle des hommes systématiquement). L'écriture, qui adopte uniquement le point de vue de la narratrice, est brute, directe, rédigée en un seul souffle, comme si s'arrêter d'énoncer, c'est à l'horreur, abandonner un peu. C'est le portrait d'une jeune adolescente, un peu mère avant d'être devenue femme, qui grandit dans une lutte acharnée contre les ténèbres, ses propres ténèbres. Un grand petit bout de femme.

Bravo à Adeline Dieudonné pour ce premier roman qui a été justement salué par plusieurs prix, et a même figuré sur la première liste du prix Goncourt en 2018.
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Dans les années 90, un lotissement tellement usuel avec ses maisons agglutinées les unes sur les autres, aux couleurs fades et aux pelouses disparates, abrite une famille elle aussi banale. Un père comptable , amateur de chasse et d'animaux empaillés, une mère au foyer et deux enfants Gilles 6 ans et l'héroïne 10 ans.
La vie est simple. La famille ne partage rien si ce n'est les repas. La mère partage aussi un peu les poings du père, mais bon , quand il n'y a pas d'éléphant à trucider, il faut se rabattre sur quelqu'un.
les enfants ont un rituel , ils vont acheter une glace . Tous les soirs. Jusqu'au drame.

Beaucoup de sentiment ambigus à la lecture de ce livre. Un peu la même sensation qu'après Chanson Douce de Leila Slimani.
Le livre est violent, dérangeant et le talent de l'auteur fait gonfler cette atmosphère au fil des pages .
L'enfance , et les rêves et chimères adjacentes, disparait au fil du roman , emporté par la sordide réalité . Plus d'humour, plus de rêve, plus de Monica dont les apparitions allégeaient l'ambiance. L'héroïne va brutalement troquer ses rêves pour chercher le salut dans le travail. A 12 ans .

Je sors dérangé de cette lecture, finalement un peu nauséabonde.
La vraie vie. Putain , ils rigolent pas les belges !
Certes, métaphoriquement, elle est là la vraie vie: On rit , on pleure , on se sent fort, on est abattu. Tout ça dans une journée .
Oui, c'est la vraie vie , aucun doute.
Fallait il toute cette merde autour du père pour faire passer le message ?
En tournant les pages , j'avais l'impression de regarder un court métrage sans parole en noir et blanc où seul le sang serait rouge. Sans doute aucun mot de l'auteure n'était gratuit, mais c'en est un peu trop pour moi.

Pour autant, difficile de lâcher ce livre , Comme quoi ...
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