La vraie vie

Un lotissement banal. Un pavillon ordinaire. Une famille lambda. Gilles a 6 ans et sa soeur 10. Leur papa travaille et leur maman à la maison, s'occupe des animaux. Quelle famille chanceuse ! Enfin. En êtes-vous bien sûr ? Approchons-nous. Passons à table. Quoi de mieux que de partager un repas pour juger d'une ambiance ? Là ça coince, ça craque, ça se fissure. La machoire se manifeste. Puis le poing, la main. Vif, lourd. le lisse extérieur revient. L'ordinaire reprend. La traque se poursuit. Car le danger et la peur ne sont pas forcément bruyants. L'oppression perdure, devient contagieuse et se transmet... Dans cette cocotte minute, quand et comment la pression va-t-telle faire exploser le couvercle ?

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Voici une lecture que j'ai bien appréciée grâce à une tension que j'ai ressentie comme légère (sauf dans la forêt) mais constante. J'ai trouvé que les personnages et ce qui se dégageait du récit était de l'ordre du sourd , de la linéarité plutôt que du tonitruant et ceci ne m'a pas déplu car cela était en parfaite adéquation avec l'atmosphère dégagée par la lecture des premières pages. Tout cela me semblait très cohérent. Cette perception s'est poursuivie au sujet des personnages ; je n'ai pas ressenti de colère ou d'animosité particulière envers certains membres de cette famille pas plus que je n'ai eu d'empathie spéciale à l'égard de l'un ou de l'autre. le point d'orgue du roman fut la tension lors de la sortie en forêt et la fin que j'ai beaucoup aimée car je ne l'avais pas envisagée ainsi.

Le titre était prometteur. le contenu était, comment dire?, différent de ce que j'avais pu imaginer. La vie de la narratrice, même si elle est qualifiée de "vraie" n'a pourtant rien de vraisemblable. Mais que signifie vraiment l'adjectif "vraie"?
La narratrice nous livre un récit poignant de sa vie durant l'adolescence. Cette jeune fille dont à aucun moment le prénom n'est mentionné, est troublante, voire bouleversante. Je me demande même si elle n'est pas l'allégorie de quelque chose que je n'arrive pas à saisir, tellement cette jeune fille est différente, tout en étant commune. Bref, je me prends un peu la tête! Ce livre, en tous les cas, ne m'aura pas laissé de marbre. Il est certain que je m'en souviendrai longtemps. L'autrice a laissé en moi beaucoup de questions. Mais n'est-ce pas là tout le sens de la littérature?
Pour un premier roman, Adeline Dieudonné fait carton plein : un livre bien écrit et agréable à lire, une histoire bien ficelée, qui pourrait être vraie, mais qui est loin d'être commune, un personnage-narrateur qui est loin de nous laisser indifférent, une réflexion sur le monde qui nous entoure. Ce livre sera assurément un livre qui restera.

Aoutch! Vous parlez d'une claque! Accrochez vous aux pages parce que de la première à la dernière page, vous serez scotché, furieux,mal à l'aise, j'en passe et des meilleurs, mais en tout cas jamais, mais alors jamais indifférent!
Dans la banlieue pavillonnaire, il y a une petite maison où vit notre narratrice avec ses parents et son frère, et une pièce emplie de trophées. Et parmi ceux-ci, il y a la hyène, sorte de métaphore pour, et bien mettez y le nom que vous voulez, la masculinité toxique, le patriarcat, la violence de notre société....La vraie vie est le récit du choix notre héroïne, qui veut vivre, vivre à pleine dents, et qui refuse d'être ni proie ni prédateur, et de sa lutte contre la bête qui peu à peu s'insinue dans la tête de son frère.
C'est horrible, mais pour le récit glaçant, pas pour le style percutant et sans fard, ou pour les terribles circonstances. Au passage le Champion mériterait un tour en tôle, lui aussi, quoique pas pour les mêmes raisons .
Très fort, très marquant, mais pour lecteurs au coeur bien accroché.

Ça commence tout en douceur... Avec l'amour d'un (petit) frère et d'une (jeune) grande soeur. Puis survient le grain de sable... un nuage de chantilly vient obscurcir le ciel. Tout bascule et commence la course effrénée... Une course à remonter le temps, une course au savoir, une course contre la peur, la découverte des premiers émois amoureux, une poursuite dont on ne sait qui est le chasseur et qui est le gibier, une course à la vraie vie.
Un roman court et vif qu'on termine à bout de souffle. Efficace !

Un pavillon en bordure de forêt, un père brutal, une mère effacée, un petit frère traumatisé et une aînée qui cherche à remonter le temps. Un roman terriblement réaliste sur la précarité sociale, la violence familiale et la force intérieure qui mène à la résilience, mais qui invoque tous les éléments du conte (l'ogre, la fée, le chasseur, la forêt, les bêtes sauvages, le prince (pas si) charmant) pour mieux représenter l'enfance, ses dangers et ses rêves. Fort et dérangeant, et pourtant lumineux.

Pour plonger dans ce livre il faut en savoir le moins possible. Découvrir la plume, découvrir l'histoire c'est ce qui me semble être le plus judicieux pour apprécier ce livre. J'y suis allée tête baissée et je me suis pris une claque monumentale 🤯 À sa sortie en grand format je l'avais vu passé un peu de partout, les avis étaient dithyrambiques mais sa couverture ne m'attirait pas du tout 😅 J'ai été bien bête... C'est un livre sombre, qui prend aux tripes et parle de la vie, pas si ordinaire, d'une adolescente de la classe moyenne. Comment grandir avec un père violent et une mère soumise, un frère perdu et des voisins peu recommandables ? Et si c'était la science qui permettait de résoudre cette équation ? .

Une magnifique lecture que je ne suis pas prête d'oublier 📚 .

Roman plébiscité par un large public mais aussi par la critique presse.
Adeline Dieudonné nous offre un premier roman qui claque et ne laisse personne indifférent. le sujet abordé est grave malgré ce que peut sous entendre la couverture et le titre.
Un pavillon tranquille, dans une ville inconnue. Une famille en apparence normale et un petit garçon Gilles. Ce sera le seul personnage qui aura un prénom. Et nous avons une héroïne qui va grandir au fil des pages et raconter ce qu'il se passe derrière la porte clause.
J'ai cru que j'allais lire un roman un peu comique car on parle de chasseur et j'ai pensé à un de mes meilleurs potes. Mais j'ai vite déchanté et j'ai compris qu'Adeline Dieudonné m'embarquait dans un récit malsain.
Le roman est court et incisif. Il dure sur 4 ans mais les choses sont dites. L'auteure se focalise que sur des périodes estivale alors que La vraie vie est sur toute l'année.
J'aurais pu avoir un coup de coeur mais je suis passée par un mécontentement. Je n'aime pas la mise en page éditoriale. Dix-sept euros pour 285 pages alors qu'il devrait en faire maximum 130 pages…. Ca me chagrine un peu. Une impression d'être arnaquée. Ecriture grosse, centrée sur la page avec un bon vide autour…. une honte pour moi. Pas sure que j'achète leur livre papier et reste sur un format ebook.

La réussite de ce premier roman, c'est avant tout une voix. Celle de la narratrice, enfant obligée de grandir à la vitesse grand v pour pallier les inconséquences parentales, se protéger et aider son petit frère. Puis adolescente obstinée à tout faire pour sortir de cette vie terrifiante afin d'accéder à la vraie... C'est ce qu'elle se dit pour puiser du courage. La mère atone, le père violent (insupportablement violent), l'environnement qui semble la contraindre à sa condition de fille sans autre droit que celui d'obéir aux hommes... tout ceci ne peut être qu'un brouillon de vie, un truc qu'il faut dépasser pour enfin accéder à la vraie vie.
Oui, la réussite est dans la voix, qui apporte le recul nécessaire et un brin d'humour salutaire face à un climat parfois très lourd, un climat de violence quotidienne et banalisée sous la férule d'un macho pervers qui fait peser une menace permanente.
La figure de l'héroïne illumine ce roman, son caractère bien trempé et le courage avec lequel elle se bat pour arracher de nouveau un sourire au petit Gilles. Un apprentissage dans la solitude avec parfois des petites lueurs, des refuges comme ce professeur de maths qui lui donne des cours particuliers en cachette de sa famille ou le jeune couple auprès duquel elle fait du baby babysitting. Des lueurs qui offrent un espoir... et la persuadent qu'elle a raison de lutter pour exploiter des capacités intellectuelles que son père ne lui reconnait pas en tant que "fille".
On parle déjà beaucoup de ce premier roman et c'est tant mieux car il donne à voir des réalités qu'on aimerait voir disparaitre de la vraie vie.

La Vraie vie d'Adeline Dieudonné, en 2018, fait une sortie remarquée. Dans ce livre, Adeline Dieudonnée aborde le thème de la violence conjugale en donnant à son récit, le récit d'une vie banale d'une famille dans un quartier populaire.
Une famille : la narratrice, son frère Gilles qu'elle « aimait d'une tendresse de mère », le père chasseur qui collectionne ses trophées dans une pièce de la maison, et la mère silencieuse, soumise aux assauts du père, prenant soin des chèvres.
La famille vit dans la Démo un quartier populaire. Gilles reste traumatisé par un accident mortel du glacier du quartier, dans sa petite enfance. La narratrice et le petit garçon ont assisté à la scène. Suite à cet épisode, les parents ont repris le cour normal des choses, sans discussion, sans connaitre l'impact sur les enfants.
Les années vont se dérouler durant lesquelles la narratrice prend soin de son petit frère. Les enfants se réfugient dans leur chambre quand leur père déverse sa colère sur leur mère.
Cette maltraitance va s'insinuer d'années en années auprès de la jeune femme que la narratrice devient. Elle sent que son tour viendra.
Plusieurs épisodes vont venir ponctuer le récit : la précocité intellectuelle de la narratrice qu'il faut cacher au père, la découverte de la puberté, la traque à l'homme dans la forêt (vu aussi dans le livre de Sandrine Collette Et ces orages là l'an dernier qui traitait aussi de violence conjugal – avec un épisode d'un personnage « jeté devant la porte des urgences » comme dans La Vraie vie, ça interroge ! ) et ces épisodes auront souvent des conséquences sur la vie de la famille jusqu'au point final qui viendra bouleverser la vie familiale.
La tension progressive au fil des pages est captivante. La narratrice autant que le lecteur sentent que quelque chose d'irréversible va arriver sans comprendre quoi.
Adeline Dieudonné nous offre le tableau d'une jeune fille résiliente face aux violences conjugales qui ont nourri toute son enfance.
A lire !

Petit bouquin bien construit, ou comment raconter depuis sa vue d'enfant la violence d'un père et la difficulté de grandir.
Une vie presque ordinaire, entre les trophées de chasse du père et la transparence d'une mère maltraitée, un petit frère qui perd son innocence à cause de la crème chantilly d'une glace, et notre héroïne qui lutte pour ne pas devenir une adulte ressemblant à ses parents et retrouver l'amour de son frère.
C'est très bien fait, j'ai retrouvé mes rêves d'enfant qui veut changer les choses.
Quand l'imagination essaye d'arracher le sordide de la réalité.
Pour la fin....Dans la réalité les choses se passent bien souvent moins bien. Mais c'est un roman, et cela rejoint les espoirs de notre petite héroïne.