La vraie vie

M'enfin, ce roman est un thriller!!!
On tourne les pages vite vite vite pour connaître la suite, comme dans un thriller. L'angoisse, diffuse au début, prend de plus en plus d'épaisseur, comme dans un thriller. Les "scènes d'action" montent crescendo, comme dans un thriller. On se demande où l'auteure veut en venir et pourquoi, comme dans un thriller. Il y a des gentils, des méchants, des "on sait pas trop, on s'interroge", comme dans un thriller. Et le dénouement, qui arrive dans les dernières pages (enfin!), surprend et libère, comme dans un thriller. Comme dans un bon thriller!
Alors bien sûr, il faut entrer dans le jeu et accepter sans pinailler quelques petites incongruités, mais pas plus que dans un thriller.
En version courte: une intrigue rondement menée avec une fin qui régale!

Fais-toi discret, lecteur, ne te fais pas remarquer. Laisse parler l'amibe qui est en toi, que le prédateur ne la sente pas. Ceci est une traque, une chasse à l'homme, une battue sans merci.

Rouge, le sang de la viande qu'on dévore à pleines dents.

Noire, la colère viscérale qui s'en nourrit.

Ce court récit, dont l'intensité va crescendo, met en scène la violence latente, celle qui broie l'esprit, le lacère et l'éventre, avant de s'attaquer au corps, et, par bien des aspects, il a fait renaître en moi quelques fantômes que je pensais enfouis à jamais. L'instinct de conservation est toujours là, tenace, masqué mais à l'affût, et la bête qui sommeillait est prête à bondir à la moindre alerte.

Je t'avais prévenu, lecteur, tu vas morfler… crois pas que tu pourras revenir en arrière, au point précis où tout a basculé, et retourner tranquillement à la VRAIE vie… ce drame social est sans appel, et, s'il revêt bien des invraisemblances, il n'en est pas moi dérangeant, perturbant, troublant.
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En Résumé : J'ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman qui nous plonge dans une famille et un quartier que l'on pourrait considérer comme normal, mais qui va peu à peu devenir de plus en plus oppressant. On découvre ainsi une jeune fille qui va tout tenter pour récupérer son frère qui a perdu sa joie de vivre après avoir assisté à la mort accidentel du marchand de glace. Entre une mère amorphe, un père chasseur qui aime la violence et qui a des idées bien arrêtés sur l'Homme et la Femme et un quartier qui montre un certain désespoir, l'héroïne va vite découvrir que devenir adulte n'est pas sans conséquences. Ainsi le récit construit une héroïne charismatique, forte, attachante dont on suit les aventures avec l'envie d'en apprendre plus, qui va prendre de nombreuses « claques », mais qui va toujours se relever. le roman, en plus d'offrir un récit sur les violences familiales, va aussi nous offrir une critique sociale acerbe et percutante, montrant un quartier loin de l'image de la classe moyenne heureuse dans son pavillon, qui perd peu à peu ses illusions. L'ensemble est porté par une atmosphère incisive, oppressante, parfois limite étouffante, mais qui sait offrir quelques bulles d'espoir. La plume est à la fois simple et dérangeante, tout en amenant parfois une certaine poésie. Alors après je pourrai regretter une certaine précipitation sur la fin, un récit un peu linéaire et en partie prévisible, une conclusion, certes très percutante et haletante, mais avec un élément de révélation trop facilement devinable, mais ce n'est pas grand-chose tant j'ai été emporté par le livre.


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Pas possible d'écrire une critique "à chaud" cette fois, j'ai eu besoin d'un petit temps de recul pour digérer ce roman. L'atmosphère y est tellement lourde par moments qu'on a l'impression que la hyène se tient juste par-dessus votre épaule, attendant de s'immiscer dans votre cerveau, comme elle semble le faire avec Gilles, le jeune frère de la narratrice. Elle, dont on ne connait pas le prénom, nous raconte son quotidien entre cette mère maltraitée qui se réfugie auprès de ses chèvres mais n'essaie pas de comprendre les soucis de ses enfants, et ce père qui se prend pour un grand chasseur très viril, mais n'est qu'un braconnier vautré devant la télé en tétant son whisky entre deux tueries. La situation n'est déjà pas brillante au départ, mais quand elle explose (au sens littéral), elle ne va faire qu'empirer... Si seulement le temps pouvait reculer ! C'est la note d'espoir à laquelle s'accroche la grande soeur, et elle va s'y employer de tout son être. Heureusement d'ailleurs qu'il y a cette lueur d'espoir parce que sinon le lecteur sombrerait vite dans la dépression, tellement cette famille dysfonctionne à tous les niveaux. On la suit pendant 5 ans, et on a tellement envie que cette adolescente pugnace et intelligente s'en sorte, et avec elle ce petit frère, tant qu'il reste en lui une lueur de son ancien moi. J'ai beaucoup apprécié ce roman, malgré, ou peut-être à cause de sa noirceur, le personnage du père est tellement haïssable que ça fait du bien de le détester sans lui accorder la moindre circonstance atténuante. le reste de l'entourage laisse des sentiments plus mitigés, entre cette voisine qui donne de faux espoirs, ce voisin séduisant au comportement plus que trouble, cette mère qui sert de la viande crue pour tenter de calmer les bas instincts de son mari. Il n'y a que le professeur et sa femme qui sauvent le tableau en matière d'humanité. Maintenant il va me falloir une dose de "feelgood litt" pour me remettre !

Au Démo, zone pavillonnaire triste et grise, vit une fillette de 10 ans entre un père chasseur, autoritaire et violent, et une mère quasi transparente. Seul Gilles son petit frère de 6 ans lui procure un peu de joie. Alors quand un dramatique accident vient anéantir la gaité de Gilles, elle se promet de tout faire pour lui rendre son sourire, quitte à vouer sa vie aux sciences et découvrir le moyen de remonter le temps. Car dans la tête de Gilles, une bête féroce s'est peu à peu installé...
Armée d'une plume vive, acide et terriblement efficace, Adeline Dieudonné dissèque la violence du quotidien dans une famille où règne la terreur. Sous les traits d'une hyène empaillée, trophée de chasse du père exposé dans la « chambre des morts », la peur s'empare peu a peu de la narratrice jusqu'au point de non retour.
Mais cette héroïne là a de la trempe et va nous le prouver. Intelligente, lucide, courageuse, drôle... le personnage est attachant, le lecteur happé par son histoire.
Un roman dramatique, incisif et terriblement prenant.
Un petit bijoux !

Est-ce cela la "vraie vie"? Quand j'ai emprunté ce livre à la bibliothèque, je n'imaginais pas un instant ce que j'allais y découvrir. Décidément, on parle beaucoup de violence domestique dans les romans des jeunes auteurs. La narratrice est encore une enfant lorsque commence l'histoire... Avec son petit frère Gilles une douce complicité s'est installée, loin de l'atmosphère toxique de ce pavillon de banlieue dans lequel les parents vivent un désamour parfait. Jusqu'au jour où un accident changera totalement le caractère de son petit frère.
La vraie vie, Elle l'apprend dans les livres, au collège, ou auprès d'un vieil érudit, la vraie tendresse, auprès d'un jeune couple dont Elle garde les enfants.
Une écriture incisive, une histoire qu'on n'oublie pas.

La narratrice est au début de son récit une petite fille, très protectrice envers son petit frère, perplexe voire méprisante à l'égard de sa mère qui s'occupe de 3 chèvres et du ménage entre deux coups de poing de son mari.
Petit à petit, la violence va monter au sein de ce huis-clos familial avec une scène en milieu forestier qui pour moi est l'apogée du récit.
Le ton très mature de cette enfant est perturbant bien que probablement réaliste compte-tenu des sévices psychologiques et physiques subis. Jamais le lecteur ne connaîtra son prénom, la rendant symbolique des enfants maltraités, lui conférant aussi un rôle éloigné des stéréotypes du genre, l'auréolant de la pureté de son amour fraternel.
Ce roman est très iconoclaste, il évoque une tranche de vie douloureuse, martelée de la violence ordinaire d'un homme alcoolique, pervers et taciturne, d'une jeune enfant qui n'attend qu'une chose : retrouver l'innocence de son frère disparue avec le marchand de glaces (là, il faut lire le roman pour comprendre). Elle court après la vraie vie, celle qui doit bien exister dans un monde parallèle, celle où la violence n'a pas de place.

Que rajouter de plus à toutes ces très bonnes critiques ?
Moi aussi j'ai aimé ce roman, très fort et marquant pour un premier roman d'une auteur belge qu'il faudra suivre de près.
Au départ, on a l'impression que tout est normal, l'histoire nous est raconté par une adolescente dont on ne connaîtra jamais le prénom. Elle habite dans un lotissement avec son père, qui travaille dans un parc d'attraction et est passionné de chasse, sa mère, très effacée et son petit frère Gilles qui a 4 ans de moins qu'elle.
On découvre vite que le père est très violent, il bat sa femme. L'héroïne s'est donnée pour mission de sauver autant que possible, son petit frère de cette violence. Pour cela, elle l'emmène jouer dans une casse de voitures, fait tout pour lui changer les idées afin qu'il reste un enfant plus longtemps qu'elle. Cette gamine fait preuve d'une matûrité exceptionnelle, elle a une passion pour la physique et est très attiré par un de ses voisins dont elle garde les enfants. Un jour, un événement tragico-burlesque vient enrayer les rouages de cette vie qui était déjà assez bancale.
C'est un roman très fort marqué par la violence, notamment celle du père. Il y a des scènes assez insoutenables.
Un roman que je n'oublierai pas de sitôt !

C'est un pavillon qui ressemble à tous ceux du lotissement.
La famille composée de la mère transparente qui subit tout sans rien dire. le fils Gilles âgé de 6 ans, la fille âgée de 10 ans et le père chasseur de gros gibiers et qui travaille dans un parc d'attraction.
Le samedi se passe à jouer dans les carcasses de voitures à la décharge, ponctuée d'une glace.
Hélas un samedi quand la fille commande sa glace avec un peu de Chantilly, le glacier utilisé un siphon qui explose. Les enfants en sont les premiers témoins et cet incident restera gravé dans leur mémoire à tout jamais.
Gilles ne rit plus, elle s'en veut et voudrait revenir en arrière pour que ce n'ai pas eu lieu.
Elle voudrait que son frère redevienne souriant. Elle décide de le protéger car il reste prostré. Il ne faut pas toucher à son frère.
Elle se jette à corps perdu dans les études des mathématiques et la science. Au milieu de toute cette morne vie, elle va faire une rencontre importante qui va changer toute sa vie. Elle veut devenir une Marie Curie, d'y penser cela lui donne le moral et lui permet de traverser tous les aléas de sa petite vie.
Si le livre débute "tranquillement ", le rythme s'accélère rapidement et on se retrouve dans une ambiance oppressante. Il y a de l'imaginaire et du suspense. Ce qui fait que ce premier roman est captivant et original.

Sur ce premier roman, mon entourage était très tranché : "tu le trouveras très positif ou très négatif". Eh bien, ce fut positif.

Évidemment, les scènes glauques, les violences intra-familiales sont parfois dures à lire mais le combat de cette adolescente pour sauver son petit frère du mutisme dans lequel il s'est enfermé est magnifique.

Elle mettra tout en oeuvre avec ses petits moyens, avec ses rêves d'enfant, avec son déterminisme pour que disparaisse des yeux de son frère le voile tombé un jour de tournée de glaces, pour que la violence, la férocité qu'elle lit parfois sur ce visage disparaissent.

Bref, une écriture simple, fluide, une belle découverte pour ce premier roman.