AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,16

sur 823 notes
J'ai mis un peu de temps pour rentrer dans l'histoire... Ce froeur Dex, moine de thé, m'a laissé un peu perplexe au début.
Iel se cherche et n'arrive pas à comprendre ce qui ne va pas en iel. Cette introspection m'a paru longue mais elle prend tout son sens par la suite. Il fait la rencontre avec le robot Omphale qui veut comprendre comment les hommes. Mais Dex n'apprécie pas vraiment la présence d'Omphale... Ce dialogue entre Dex et Omphale est agréable à suivre et remet en cause notre vision de notre monde, même si tout se passe dans un futur lointain, sur une planète lointaine.
Je pense que j'étais un peu trop impatiente de relice Becky Chambers et j'ai été déstabilisée par ce début très lent, très posé. Finalement, c'est une belle découverte, très rafraichissant. J'attends un moment avant de poursuivre avec la suite pour bien digérer ma lecture.
Commenter  J’apprécie          190
Dex ne trouve pas de sens à son existence, et décide pour cette raison de quitter son monastère pour devenir moine itinérant du thé. Sa mission : aller de village en village, réconforter les habitants qui le souhaitent avec un thé convenant à leur mal-être, ainsi que des paroles, des gestes... allant dans le même sens. Après un début laborieux, notre moine se prend au jeu, jusqu'au jour où il ne trouve de nouveau plus de sens à son existence, et choisit de sortir des sentiers battus... qui le mèneront à une rencontre inattendue mais salutaire.

Il y a un côté conte philosophique pas inintéressant dans ce bref récit, qui brasse des thématiques très actuelles pas inintéressantes non plus comme l'écologie, l'intelligence artificielle, l'effondrement potentiel de nos sociétés ultra-capitalistes... Mais je l'ai trouvé un peu trop artificiel, tant dans le développement de l'histoire que dans la caractérisation des personnages. Certes, le fait que cela m'ait fait penser à un conte a une incidence sur l'aspect schématique de l'ensemble, mais il aurait mérité davantage de "vie" pour un texte qui met justement au centre la vie, végétale, animale, humaine, artificielle...

Une découverte qui m'a laissé un peu sur ma faim, mais qui m'a tout de même donné envie de lire davantage Becky Chambers, peut-être le deuxième tome de cette série ? Voir si mes impressions se confirment.
Lien : https://www.aubonheurdesmots..
Commenter  J’apprécie          180
Je n'ai malheureusement pas aimé ce premier volet d'un projet porté il est vrai par une grande originalité scénaristique. Becky Chambers a ce talent pour poser des questions, nous prendre par la main et nous embarquer tranquillement dans une remise en question de notre société. Mais il faut deux choses pour faire un bon livre et je ne les ai pas trouvées:
- une bonne histoire : si le pitch est loin d'être mauvais, je suis malheureusement très vite tombée dans des abymes d'ennui
- de bons personnages. Et alors notre e-moine m'a un peu énervé. On a envie de le secouer, on dirait un gamin pourri gâté par moments. Quand à ce choix du "iel", au secours, c'est sans doute tendance mais c'était très pénible à lire.
Bref, joli titre, belle plume, moderne et en phase avec son temps mais ce n'est pas assez pour faire un bon roman...
Commenter  J’apprécie          171
Je viens de commencer ce livre, en ce 20 octobre 2022, choisi pour partie parce qu'il fait partie du catalogue « Rentrée littéraire » de la librairie virtuelle belge francophone Lirtuel, et pour autre partie parce qu'il avait été présenté dans la sélection hebdomadaire de Babelio il y a quelques semaines – c'est une sélection qui, même si elle ne me convainc pas toujours, me sert immanquablement de source d'inspiration pour enrichir ma liste de souhaits, parfois même directement ma PAL !

Or, je n'en suis pas encore à 20%, et déjà je suis profondément agacée, peut-être un peu découragée aussi, par ce besoin d'être tellement dans l'air du temps que la lecture en devient poussive et inconfortable ! En effet, le héros (ou la héroïne ? comment dit-on dans ce cas ?), Dex de son prénom, est un.e moine vraisemblablement de genre non-binaire. Soit. Mais était-il nécessaire de nous servir du « iel » à travers toute la narration ? Oui, c'est ainsi qu'on dit désormais pour les personnes non-binaires, que je respecte comme j'aime penser que je respecte n'importe quelle personne, indépendamment de son genre, de son appartenance ethnique ou religieuse ou que sais-je encore… (dont je me fiche éperdument, et j'ose le dire : ce ne sont pas ces distinctions-là qui dictent mes sympathies ou antipathies, cela relève de la vie strictement privée !)
Notons toutefois que ce choix d'un.e tel.le personnage a permis quelques autres trouvailles bien opportunes, comme par exemple le concept de « froeur » : mention à la traductrice, pour le coup, car il semble bien que la VO s'est contentée du terme passe-partout déjà existant de « sibling » - sachant que « siblings » (au pluriel alors) désigne les frères et soeurs dans une fratrie. Mais alors, ce iel, qui rassemble tout à la fois il et elle pour les indifférencier tou.te.s deux, c'est juste illisible, au secours quoi ! (Et je dois dire : je suis rassurée, si l'on peut dire, de lire que plusieurs autres critiques soulèvent ce point comme un aspect pénible, de façon récurrente, même de la part de quelques lecteurs qui ont pourtant donné une très bonne note à ce livre !)
Pour moi, d'emblée, c'est rédhibitoire ; ainsi, à moins que la suite de l'histoire ne soit hyper-attractive, je ne crois pas mettre une note hyper-positive…

Bref, je me replonge dedans avant d'aller plus loin dans ce commentaire. Heureusement, ce livre est assez court pour que je m'arme de courage et tente d'aller jusqu'au bout malgré cette gêne – on n'efface pas 50 ans d'apprentissage de distinction entre « il » et « elle », de « masculin [qui] l'emporte » etc. en un coup de cuillère à pot du politiquement correct…

Me voici de retour 6 jours plus tard, j'ai terminé ce livre hier soir mais n'ai pas eu envie de revenir tout de suite. Mon sentiment global reste une grande perplexité.
L'autrice a réussi à créer, à mes yeux, un monde vraiment très « bisounours », et définitivement pas cohérent, de même que sa démarche philosophique (car nos deux héros, zut je laisse au masculin !) m'a semblée trop éthérée pour être sérieuse, et en plus contradictoire par certains aspects…
On est donc dans un monde post-apo, sauf que l'apocalypse (écologique) tant redoutée par certains de nos jours – et sans doute avec une grande part de raison, mais là n'est pas l'objet de mon commentaire – n'a pas eu lieu, car il y a eu un « Éveil », période depuis laquelle l'être humain a renoncé à tous les produits dérivés du pétrole (qui sont extrêmement diabolisés, re-avec une grande part de raison sans doute), a laissé 50% de la nature vivre sa vie et n'occupe plus que les 50% restants dans des habitats groupés et sympathiques. Tous les progrès techniques de nos dernières années ont persisté, mais désormais on a un ordinateur « à vie », qui marche bien sûr à l'énergie solaire, tandis que l'on se déplace à vélo ou vélo-cargo (qui ont même des allures de caravanes, pour certains !) qui fonctionne à la force des mollets et/ou au « biogaz » (sans que l'on sache d'où vient ledit gaz et en quoi il est bio, mais ça semble suffire à l'autrice pour résoudre tous les problèmes environnementaux…). On tue parfois encore des insectes par inadvertance, et alors on s'excuse, comme on mange encore de la viande mais de façon tout à fait raisonnée et épisodique ; en revanche, on ne s'excuse jamais auprès des végétaux, que l'on consomme majoritairement…

Dans ce monde un peu trop idyllique qui nous est présenté, et qui ne m'a jamais tout à fait convaincue, car tout-le-monde-il-est-gentil et je n'y crois pas, les coups de blues peuvent survenir, c'est d'ailleurs ainsi que commence toute l'histoire. Outre cela, deux choses principales m'ont dérangée, même s'il a fallu avancer dans ma lecture pour bien les appréhender.
D'abord, l'autrice laisse une grande part à la religion, et cela me pose vraiment question : notre Dex est moine dans un monastère, puis va devenir « moine du thé », ce qui semble un joli métier… mais l'autrice a-t-elle donc oublié que tant et tant de conflits de par le monde (et les catastrophes humanitaires ET naturelles qui peuvent en découler plus ou moins directement) sont justement liées aux religions – ou du moins à ce que certains en ont fait ? Ah mais je me trompe ! Ici, en fait, il y a désormais une seule religion, qui en plus serait partagée par tous (waouh la liberté !) – ce n'est jamais dit, mais ça semble sous-entendu, c'est donc parfait si tout le monde adore les mêmes dieux (sans se poser de questions)… qui servent à quoi, au fait ?...
Ensuite, sa vision de la religion, et d'une vie de moine en particulier, est quand même très individualiste, aux antipodes de la vie monastique telle qu'elle a été organisée autrefois (et telle qu'elle persiste en quelques lieux de nos jours). Ici, il n'est pas tellement question de vie en communauté, de service aux autres ou de prières – même si ces aspects sont présents, ils semblent tout à fait secondaires, par rapport aux besoins quand même très, très égocentrés des moines, c'est un non-sens ! Ainsi, quand Dex décide qu'il (re-zut) veut vivre une autre vie, il s'improvise « moine du thé » alors qu'il n'y connaît rien, il refuse même de suivre une quelconque formation en ce sens, et propose ses services au gré des villages, services qui sont bien sûr d'abord boudés, on nage en plein surréalisme! Il dira ensuite qu'il a dû « beaucoup travailler » (ce qui se ressent à peine) avant de pouvoir offrir un vrai service (rémunéré, bien sûr). Bien, bien… Est-ce bien sérieux ?

Mais venons-en à quelques incohérences plus flagrantes encore, et la principale concerne… le fameux « iel » ! Quand Dex rencontre le robot Omphale, l'une des premières questions qui ressort est de savoir si le robot a un genre, et il s'avérera qu'il est neutre. Et Dex tout content de lui répondre qui lui (je ne sais comment dire autrement) aussi… et de lui demander, mais alors, pourquoi Omphale parle de lui-même au masculin (eh oui) ? Et notre robot, très logique, lui répond que c'est… par facilité grammaticale !?! J'ai presque souri, sauf que l'autrice continue de nous servir du « iel » à la pelle dès qu'il s'agit de Dex. Re-au secours !
Il est peut-être intéressant de noter que la VO anglaise n'a pas opté pour le pronom « it », qui désigne pourtant le neutre (les objets… mais aussi les animaux et les bébés par exemple !), mais utilise le pronom « they » pour Dex – autant dire que ça ne doit pas être plus aisé à lire en VO anglaise, alors qu'une forme neutre existe bel et bien dans la langue, mais je suppose qu'elle n'est pas trop acceptable pour un être humain… même si, par ailleurs, le robot va répéter plusieurs fois à Dex qu'il (oui, je sais…) n'est rien d'autre qu'un animal parmi d'autres, dans ce livre à tendance quand même clairement écologique ! Alors ?

Un autre point, toujours lié à ce qui précède, m'a posé question : quand les gens croisent les moines au monastère ou dans la rue, bizarrement ils savent immédiatement s'ils doivent dire « frère », « soeur », ou « froeur » - car, oui, oui, les trois existent, tout n'est pas rassemblé en « froeur » par facilité ! Pourtant, n'avez-vous jamais rencontré une femme à la voix si grave, qu'on se demande un instant si c'est bien une femme, malgré sa poitrine imposante ? Ou un homme au visage si androgyne, qu'on se demande si c'est bien un homme, malgré ses épaules bien carrées ? Et ce déjà à une époque où on ne parlait absolument pas de genre (quel qu'il soit) comme aujourd'hui !
Bon sang, mais comme c'est génial, ce monde futur, où il existe trois genres et que c'est désormais « normal », mais qu'en plus on sait d'un seul coup d'oeil qui est qui !?

Que reste-t-il donc de ce livre ? Vous savez que j'aime trouver au moins un point positif dans mes lectures – ou alors, j'abandonne. Ici, je soulignerai la rencontre bien sympathique (si, si, je vous promets !) entre Dex et Omphale, lui qui est le fameux « recyclé sauvage », mais je vous laisse découvrir ce que cela veut dire exactement si vous êtes tenté par le livre. le dialogue qu'ils instaurent, à essayer de se comprendre l'un l'autre – ou, plus exactement, le dialogue qu'Omphale initie, car il souhaite vivement en savoir davantage sur les humains, alors que Dex reste dans sa bulle d'égocentrisme, même s'il y a une vague ouverture à force de fréquenter le robot ; bref, ce dialogue est riche et porte sur plein de questions d'ordre philosophico-spirituel, sur la nature aussi, la place de l'être humain dans le monde (même si on est sur la lune d'une planète inconnue), et le besoin (ou non) d'avoir un but dans le vie, présenté cependant comme une espèce d'opposition à la simple contemplation et à l'émerveillement.

Je regrette que les problèmes de formes et les incohérences de fond relevées plus haut (et quelques autres, mais j'ai déjà bien assez écrit) m'ont peu à peu tellement gênée que je suis restée hermétique à ce discours. La seule raison qui m'ait permis d'aller au bout, c'est que le livre est effectivement court, et semble s'accélérer dès la rencontre avec Omphale (qui ne survient qu'après un tiers d'auto-centrisme sur Dex !), qui est sans aucun doute le personnage le plus sympathique de l'histoire. Sa logique – même si je ne partageais pas toujours son point de vue – est absolument imparable, et tellement simple tout à la fois, face à nos questionnements humains parfois bien excessifs, le tout sans que l'autrice cherche à dire que l'un aurait tort et l'autre, raison ; elle laisse le lecteur s'approprier les choses et se faire sa propre idée.

Mais cela ne suffit définitivement pas à en faire ce que j'appelle un « bon livre », ou peut-être ne l'ai-je tout simplement pas lu au « bon moment » pour moi ? Car, oui, je reste persuadée qu'on est plus ou moins réceptif à tel ou tel livre en fonction du moment précis où on le lit, en fonction des événements que notre vie traverse à ce moment-là. Et, clairement, ce livre n'était pas pour moi maintenant… et je ne lirai pas la suite !
Commenter  J’apprécie          165
Vous saviez que le Solar Punk existait ? Cette vision optimiste et durable pour le futur ?

On oscille en permanence entre une nostalgie du passé, une angoisse vis-à-vis du futur et un mal-être au présent. Selon l'artiste et théoricien britannique Jay Springett « le but du Solar Punk et d'annuler, de déprogrammer l'apocalypse ».

Ce livre, c'est Monde Futuriste, optimiste, utopique où l'Être Humain a enfin compris qu'il devait respecter la nature, où l'ère industrielle n'est plus qu'un lointain souvenir. Mais attention, il n'est pas idéaliste – l'Être Humain reste avant tout « humain » et s'interroge toujours sur sa place dans l'Univers, son rôle, son but. Ce monde est un monde où les robots ont accédé à la Conscience.

Ce livre c'est un bijou où Dex, jeune moine fait la rencontre d'Omphale, un robot, lors de sa crise existentielle.

C'est un roman contemplatif et réconfortant, rempli d'échanges et d'apprentissage. Ce roman doit être vécu et non raconté.

Ce roman est sans contexte mon livre préféré de ces derniers mois ! Becky Chambers est une écrivaine hors pair. Son écriture est douceur et réconfortante.

« Tout le monde a parfois besoin d'une tasse de thé. Une heure ou deux, tranquille, agréable, avant de retourner à ses activités. », je vous ressers une tasse ? le deuxième tome est paru « Une prière pour les cimes timides ».
Commenter  J’apprécie          142
Au Japon, il y a un courant qui s'appelle le " Mono no aware" où on trouve une certaine forme de beauté dans l'éphémérité (Pour en apprendre, allez lire Lily : Ici). Cela a inspiré de nombreuses oeuvres comme Aria, Escale à Yokohama ou plus récemment Frieren. J'ai retrouvé la même ambiance apaisante ici dans la SF positive de Becky Chambres qui nous emmène sur les routes avec un/une moine du thé et un robot.


J'entretiens une relation particulière avec Becky Chambers. J'aime ses textes courts comme ici où le format compacté de la nouvelle me convient à merveille. J'ai plus de mal avec ses romans où elle s'étale trop longuement et me perd avec son absence de tension narrative. Heureusement Un psaume pour les recyclés sauvages se présente comme une suite de nouvelles reprenant les mêmes personnages dans un périple existentiel, ce qui entre-découpe nos rencontres et me convient bien mieux.

Avec des couvertures fleurales très zen, on ressent avant même de commencer la poésie et la philosophie qui empreindront la lecture. le cheminement de la rencontre entre Dex et Omphale est matérialisée sur celle-ci, de même que les attitudes et postures de chacun. Dex est un/une moine non genré qui circule sur les routes à la recherche de gens à aider avec ses thés qu'iel concocte spécialement pour eux. Iel tombe par hasard sur Dex, un robot recyclé à partir d'autre, qui va lea (=lui) demander de cheminer avec iel. Un dialogue va s'engager entre eux autour de la vie, ses buts, leurs envies, leur identité.

J'ai retrouvé avec plaisir la plume apaisante de l'autrice, que ce soit lors de ma rencontre avec lea maladroit(e), Dex, qui peine au début à trouver la bonne posture dans sa vocation, où dans ses descriptions de la nature dans laquelle iel chemine qui montre le recul des constructions humaines sur celle-ci, tel un retour aux sources. En lisant cela, j'ai de suite eu en tête des ambiances comme celles rencontrées dans Frieren ou Escale à Yokohama, entre fascination pour cette nature, apaisement grâce à celle-ci et réflexions également ce qu'elle est devenue, redevenue. Ce fut très relaxant. On est vraiment dans une ambiance zen et cela correspond bien à l'autrice et à ce qu'elle souhaite rencontrer.

Elle nous entraîne en effet, dans une vaste réflexion sur l'humanité, l'identité sous toutes ses formes, la conscience, la vocation, la vie, le but... Et comme en plus ces discussions ont lieu entre un robot et un(e) humain(e), ce qui rend cela encore plus intéressant et puissant. Cela participe à l'ambiance zen et asiatique du titre, rappelant les récits sur la vie et les enseignements de Bouddha par exemple mais à la sauce SF avec une dimension réflexive sur le rapport de l'homme/la femme à sa création, etc. J'ai aimé cette faisant apaisante de dialoguer là-dessus et de nous pousser à y réfléchir même si ça reste assez léger, reconnaissons-le.

Nouvelle belle surprise, Becky Chambers confirme qu'elle me séduit totalement dans ses formats courts. Avec une ambiance fortement inspirée de la philosophie Zen et du Mono no aware, ce premier tome d'une pérégrination entre un robot et un/une moine met joliment en scène leurs échanges philosophiques sur la vie et les relations sous toutes leurs formes. C'est apaisant et cela invite à réfléchir en même temps. J'aime beaucoup.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
Commenter  J’apprécie          130
Je découvre Becky Chambers avec ce petit roman de 130 pages. Il s'agit d'une histoire touchante d'amitié entre un.e moine du thé et un robot, des dizaines ou des centaines d'années dans le futur. Je crois que c'est la première fois que j'ai le nez dans une utopie, une vraie : l'autrice nous propose un monde où l'Humain a échappé à l'effondrement de justesse et en a tiré les bonnes leçons. Rencontrer ce monde de l'après est délicieux : des villes où la technologie est une bonne chose, où chacun a sa place, laissant la part belle aux villages et une véritable zone sans Humains sur la moitié du globe. de véritables progrès environnementaux, sociaux, nous font comprendre que l'on a affaire à une utopie ; n'en ayant jamais vraiment lu auparavant, je me demande donc au début de ma lecture quel genre d'histoire peut se raconter dans ce contexte au-delà d'une douce contemplation.

Nous lions connaissance avec froeur Dex, moine de jardin, qui plaque son métier pour devenir moine de thé. Puis, entre deux villages, iel quitte la route pour suivre un autre Appel que celui auquel iel avait répondu précédemment… Ce qui lea mènera à une rencontre des plus surprenantes. Pas de spoil ici puisque la 4ème évoque clairement les robots : l'un deux, Omphale, a été désigné par son peuple pour prendre des nouvelles des Humains, avec qui ils n'ont pas eu de contact depuis 2 siècles. Cette découverte mutuelle est touchante, sincère, naïve peut-être aussi mais sans mièvrerie. Nous assistons à un apprivoisement, une curiosité, surtout du côté d'Omphale, un peu moins du côté de Dex, tout concentré qu'iel est sur son but.

Et le but, ou plutôt le But, c'est ce dont il est question. Non contente d'écrire une aventure novatrice, une amitié singulière dans un monde insolite, Becky Chambers compose autour du Sens de la Vie, du But de l'existence, de la Vacuité. Roman initiatique, fable écologique, plaidoyer pour la résilience, Un Psaume pour les recyclés sauvages est tout à la fois ; la plume de l'autrice nous fait réfléchir au sens que l'on peut mettre dans notre propre vie, à la quête de soi, tout en bienveillance et en ne laissant aucune part à la culpabilisation.

Le personnage principal, dont le genre est neutre, pourrait être chacun de nous ; confronté.e à Omphale, intelligent comme un vieux sage et sujet à l'émerveillement comme un jeune enfant, iel sublime sa quête, s'adapte, réfléchit. le tome 1 n'apporte bien sûr pas toutes les réponses, ni à la question d'Omphale (de quoi les gens ont-ils besoin ?) ni à celle de Dex (quel est mon but ?), mais il pose déjà les interrogations existentielles que l'on a tous en soi. Les embryons d'explication sont des pistes qui m'ont plongée dans une rêverie délicate, magnifiés par la plume enchanteresse de l'autrice et de sa traductrice.

En bref, un immense coup de coeur pour moi ! A conseiller aux amateur.ices de feelgood, d'anticipation, d'aventure… qui ne se laisseront pas intimider par les « iel » et les « lea » car passer à côté d'une oeuvre pareille serait une grande perte ! J'ai d'ailleurs vu que le tome 2 venait de sortir (Une Prière pour les cimes timides, quel beau titre encore une fois…), je pense filer chez mes libraires dévorer la suite très vite…
Lien : https://folitteraires.wordpr..
Commenter  J’apprécie          130
Avec "Un psaume pour lesrecyclés sauvages", Becky Chambers nous introduit dans un récit de science-fiction assez positif et calme, nous suivons les pérégrinations d'un moine du thé et d'un robot avec une conscience qui vont faire une joute verbale philosophique sur la vie, la quête de l'un et l'autre, les émotions et les sentiments, l'avenir, lors d'un voyage vers un ancien monastère.
C'est une histoire que j'ai bien aimé et que j'ai lu en une seule fois, il ne fait que 136 pages (mais une suite arrivera dans quelque temps).
Concernant les personnages, j'ai eu un peu de mal avec le personnage du moine "Dex" (qui est le narrateur) de par sa personnalité, un peu taiseux et bourru, par contre à l'inverse j'ai adoré le robot "Omphale" qui m'a subjugué de par sont humanité et ses réflexions souvent inattendues mais justes, c'est un personnage très accrocheur.
Les paysage se partage entre ville parfaite, campagne, villages agréables et nature sauvage et profonde, j'ai beaucoup aimé le voyage, et je vous invite franchement à prendre le même chemin car on ne va pas se cacher qu'un roman de science-fiction positive, ça ne se refuse pas, surtout quand Becky Chambers est aux commandes.
Commenter  J’apprécie          130
Revue des deux tomes

J'étais intrigué à chaque fois que passait une critique des livres de Becky Chambers. Mais à quoi ça peut bien ressembler de la SF douce ou de la cosy SF ? On est sur un truc mièvre plein de bons sentiments ou sur autre chose ? Voyant passer toutes ces revues positives et étant en plus attiré par les très belles couv, il ne restait plus qu'à se lancer !

Et bien le début fut assez difficile, on va dire que j'ai pu connaître entrée en matière plus aisée. Entre la découverte d'un monde rempli de divinités finalement pas si utiles au récit, et l'emploi de l'écriture inclusive remplie de iel, je n'étais pas prêt. Alors l'écriture inclusive je n'ai rien contre; perso je l'utilise un peu mais pas de la manière "officielle". Mais là dans un récit c'était trop lourd pour mon petit cerveau qui n'était pas à l'aise. Iel ça met plus de temps à lire que "il" ou "elle" et quand ça se répète encore et encore, ça heurte un peu quand on n'a pas l'habitude.

Et heureusement j'ai continué.

Petit à petit, j'ai commencé à me fondre dans cette ambiance cosy (là voilà la cosy SF !), me laissant prendre dans cette histoire d'abandon, et de découverte de soi. C'est avec plaisir que j'ai pu suivre une histoire sans conflit, mis à part celui qui anime le feu intérieur de Dex, the protagonist (et voilà un petit tour de passe-passe pour ne pas s'embêter avec le genre). Un feu qui sera calmé et apaisé par sa rencontre avec le robot Omphale, rencontre qui marquera le début d'une aventure, d'un amour d'aventure même.

Car c'est ce que je retiendrai en premier de ce livre, cette belle histoire d'amitié qu'on voit se former au fil des deux tomes, empreinte d'une poésie touchante et vibrante à la fois.

Alors que je sortais de quelques lectures gores et/ou dépressives, ça m'a fait du bien de lire quelque chose de si doux (et là voilà la SF douce!), et si attendrissant. J'espère qu'il y aura d'autres tomes qui sortiront ! En attendant, c'est avec grand plaisir que je me tournerai vers une autre saga de Becky Chambers, les Voyageurs.
Commenter  J’apprécie          120
Je viens de tourner la dernière page d'Un psaume pour les recyclés sauvages.
L'histoire est mignonne mais je m'aperçois que ce qui me plaisait dans les livres de Becky Chambers ne me séduit plus.
Si cette SF très douce, pleine de bienveillance, de tolérance, était la bienvenue à une époque où elle amenait un vent de fraîcheur et de simplicité, cela ne me suffit plus.
Dans ce roman, il ne se passe pas grand-chose. Il n'y a pas vraiment de péripétie, pas de suspense, de tension ou d'opposition.
L'auteur nous propose des histoires de plus en plus lisses et j'imagine mal poursuivre la série s'il n'y a pas vraiment d'enjeu.
Ce premier tome m'a donc déçue mais a manifestement trouvé son public si je me fie aux commentaires.
Je vous laisse donc le lire pour vous faire votre opinion.

Challenge multi-auteures SFFF 2024
Commenter  J’apprécie          120




Lecteurs (1836) Voir plus



Quiz Voir plus

Un psaume pour les recyclés sauvages

Pourquoi frœur Dex décide-t-iel de quitter la ville de Panga ?

Iel souhaite retrouver le bruit des cigales.
Iel souhaite retrouver le bruit des criquets.
Iel souhaite retrouver le bruit des grillons.

15 questions
5 lecteurs ont répondu
Thème : Un psaume pour les recyclés sauvages de Becky ChambersCréer un quiz sur ce livre

{* *}